vendredi 5 août 2011

Pourquoi une ville en état de siège?

8 au 10 février

Nous avons voyage 2 jours dans le désert avant d’arriver à une ville. Les gardes à l’entrée nous ont regardés comme si nous étions fous. Désolée, mais ce n’est pas comme si nous avions prévu de nous faire abandonner dans le désert!

Après un léger traumatisme dû à une auberge très miteuse, l’argent d’Eri nous a permis d’avoir des lits d’un peu plus de qualité. L’aubergiste était plutôt sympathique, mais je n’ai pas trop aimé sa façon de penser. Il ne s’adressait qu’à William, qui venait d’être promu au rang de notre seigneur et maître.

Nous avons fini par apprendre que nous étions à Mabrouk. D’après ce qui se trouvait sur la liste d’élémentalistes en possession d’Henryk, un élémentaliste se trouverait à Mzlid, plus au nord. Pour nous y rendre, nous allions essayer de vendre nos services à une caravane. Alors Henryk a une liste d’élémentalistes? Je vais devoir apprendre à ouvrir mes oreilles…

Après une bonne nuit de sommeil dans les lits douillets du «Sarazin attendri», nous avons accompagné notre seigneur et maître qui se bavait dessus à l’endroit où les caravanes partaient.

Forte de mes 4 pieds et 9 pouces et des mes 80 livres, j’ai approché l’homme qui était en charge et lui ai dit que nous voulions vendre nos services pour protéger une caravane. Il m’a regardée comme si j’étais complètement folle. Quoi? Les femmes peuvent servir à autre chose qu’être soumise aux hommes, vous savez!

Finalement, nous n’avons pas d’autre choix que de nous prendre des places en tant que passagers dans une caravane qui partait pour Mzlid dans 9 jours. Nous avons donc décidé de nous trouver une auberge moins chère pour économiser le plus possible d’ici notre départ.

En chemin, Sapin a décidé qu’il se poussait. Eri était complètement paniquée. Moi pas. Ce n’était pas que je ne voulais pas retrouver Sapin, bien au contraire, mais je me foutais complètement de ce que Beloss pouvait penser. S’il nous en veut ou se fâche, ça va me passer dix pieds au-dessus de la tête. Probablement que ça va même me faire plaisir de le voir contrarié…

Eri est partie d’un côté avec William et moi de l’autre avec Ar et Chest. Nous avons suivi Ar, qui avait l’air de savoir où il allait. Il nous a emmenés jusqu’à une grosse maison. J’ai parlé au majordome, qui a fait une drôle de face quand j’ai décrit Sapin. Il nous a fait entrer et est parti chercher son maître.

Pendant ce temps-là, Ar est allé faire un tous dans la cuisine, mais il est revenu en nous disant que le garçon dans la cuisine n’était pas Sapin. Oh merde… Si ce n’est pas Sapin, ce ne peut être qu’Érable, l’autre fils de Beloss. J’ai à peine eu le temps de penser à ce que j’allais dire au maître des lieux, quand il est arrivé. ♫La la la… ♫

J’ai réussi à lui faire croire qu’il ne s’agissait que d’un malentendu et j’ai poliment refusé son offre de laisser ses gens m’aider à chercher. Si Érable était là, l’homme aux cheveux blonds ne devait pas être loin et vu ce qui s’était passé chez lui la dernière fois, je préférais ne pas avoir à me lancer dans des explications qui n’auraient pas l’air plausibles de toute façon : Juste en passant, Sapin et Érable sont les fils du petit lézard qui nous suit. Pourriez-vous nous redonner Érable s’il vous plaît?

Nous avons retrouvé tout le monde, à qui nous avons expliqué la situation : retrouver Sapin, éviter la grosse maison, en tout cas pour l’instant… Pourquoi j’ai l’impression que le concept «éviter la merde» est inconnu pour beaucoup de gens? Je suis partie de mon côté avec Nell, Ar et Eri pour chercher Sapin, Nell qui n’a pas pris de temps à me révéler qu’elle avait les larmes de célestial. It just keeps getting better…

Nous avons été poursuivis puis rattrapés par l’homme aux cheveux bruns de la grande maison. Il nous a accusés d’avoir kidnappé quelqu’un. Moi je refuse de me faire inclure dans le kidnapping de Sapin. J’ai essayé de rester polie, mais quand je l’ai appelé «monsieur», il m’a demandé pourquoi je ne me souvenais pas de lui. Euh… parce que je ne vous ai jamais vu avant? Il a dit qu’il devrait m’embrasser une deuxième fois pour que je me souvienne. Euh… Je me sentais très mal à l’aise, encore plus parce que les autres me jetaient des drôles de regards. Arrêtez de me regarder comme ça, je vous jure que je ne le connais pas! Mais lui avait vraiment l’air de me connaître et il connaissait Uvi aussi.

Je me suis sentie encore plus mal quand il a dit un truc vraiment louche. Je suis très consciente que je suis innocente sur certaines choses de la vie, mais même moi j’ai pu la comprendre celle-là. Il m’a demandé si je dormais vraiment cette fois-là. Lui pensait que je faisais ma timide. Euh… Je vous répète qu’il y a erreur sur la personne… Il a dit qu’il allait demander à son bon ami et il est parti? Bon ami? Uvi? Si oui, laisse-le en-dehors de tout ça. Mais est-ce qu’il s’agissait de mon Uvi ou d’un autre? Parce que je commençais sérieusement à me dire qu’il y avait un double de moi dans les environs, un double plutôt… dépravé. J’étais intriguée sur l’identité de son «bon ami» alors je l’ai suivi, mais j’ai fini par le perdre de vue.

Nous sommes retournés à l’auberge où nous avons trouvé Chest, inconsciente dans les bras d’Henryk. Les explications pouvaient attendre alors nous sommes sortis de la ville, où Henryk avait donné rendez-vous à Béarchand.

Nous étions seuls parmi les dunes, mais j’ai fini par apercevoir quelqu’un au loin : c’était Uvi. J’ai tout de suite compris que le Henryk avec nous était Henryk deux. Je me suis mise à paniquer vraiment solide. J’ai eu très peur qu’il fasse du mal à Nell alors je lui ai donné ma broche pour qu’elle retourne au temple.

Après son départ, Henryk 2 nous a demandé que trois d’entre nous le suivent de leur plein gré. Il a promis que rien n’arriverait à personne. Je n’étais pas convaincue par sa promesse, mais même si je l’avais été, je me serais quand même avancée. Mieux valait moi que quelqu’un d’autre, quoi qu’il se passe. Henryk 2 m’a demandé s’il m’avait manqué. Euh, non. Ce n’est pas parce que tu m’as manqué que je m’avance, espèce de malade!

William a pris Chest dans ses bras et il s’est avancé aussi. Après nous avons suivi Uvi jusqu’à en perdre les autres de vue, jusqu’à un cercle par terre. Ça ressemblait à un cercle de téléportation. Uvi est entré dedans, mais William et moi étions hésitants. Uvi m’a tendu la main et il a dit mon nom. Muuu. Je veux y aller… Je veux y aller… Quand le cercle a commencé à rétrécir, je suis entrée.

Nous étions dans une chambre, la chambre d’Uvi, et William n’était nulle part en vue. William…?

Uvi m’a emmenée dans la chambre de Mia. Il y avait une carte sur le mur. Uvi m’a pointé un endroit. J’ai compris que Mill était là. Mia m’a reproduit la carte. Elle m’a aussi dessiné ce qui était arrivé à Lena. Oh… Elle a aussi dessiné deux Mill. J’ai fini par comprendre qu’il s’agissait d’un seul individu. Alors il y a deux Mill, mais c’est le même? Ok… Alors il y a deux Mill mais juste un dans le sens où il y a Mill et un clone de Mill où dans le sens où le Mill que j’ai revu est le même Mill que je connaissais sans être tout à fait le même parce qu’il n’a plus tous ses souvenirs et qu’il est contrôlé par quelqu’un? Je vais arrêter d’y penser avant d’avoir mal à la tête.

J’ai demandé à Uvi pourquoi j’étais ici. Je ne pense pas que c’est ce que Henryk 2 avait en tête. Il a mis sa main sur mon cœur et m’a dit «vis». Muuu… Je t’aime tellement… Il m’a tirée par la main hors de la pièce et m’a ramenée dans sa chambre. Il a fait apparaître un cercle par terre (depuis quand tu peux faire ça?). je l’ai serré dans mes bras, je l’ai embrassé et je suis entrée dans le cercle.

Je suis réapparue dans une ville que je ne connaissais pas. Euh… Qu’est-ce que je fais ici? J’ai demandé des renseignements à un homme, qui m’a regardée bizarrement. La ville était Urh et elle était en état de siège. Tous les civils étaient partis. Il était trop tard pour que je parte, à moins que je ne parte avec les délégués humains. Délégués humains? Non. Délégués humains Cirqui? Encore plus non. L’homme m’a suggéré de me cacher.

Uvi, pourquoi tu m’as envoyée dans une ville en état de siège…?

lundi 27 juin 2011

1er février au...

Nous sommes parties dans le désert avec Thuu’l. je ne l’ai pas aimée au début. Elle me regardait de haut et semblait prendre plaisir à me traiter de bébé et à me dire que j’étais faible. Avec Arameda qui m’avait dit que c’était sans doute une manigance de ma part si je lui avais sauvé la vie, c’était fou comme je me sentais appréciée.

J’ai pu l’aimer un peu plus un soir dans le désert. Elle nous a demandé si nous avions des mâles. J’ai baissé les yeux. Non, je n’ai pas de mâle. Celui que je voulais est mort et à moins d’un miracle… Thuu’l m’a demandé s’il m’avait quittée ou trompée. Non, ça aurait été trop simple. Ça m’a fait plaisir que Thuu’l dise que la punition aurait été à la hauteur de la faute. Elle ne m’aime peut-être pas, mais elle est quand même prête à prendre ma part.

Nous avons sauvé un petit garçon qui se faisait attaquer par des chacaux. Il s’appelait Ar et était mignon comme tout. Il nous a dit que les adultes de la ville étaient méchants et il ne voulait pas nous y emmener. Mais il était très intéressé par Nell et il l’a traînée jusqu’à la ville. Nous avons suivi, mais nous les avons perdus de vue après nous être battues contre deux grosses statues.

Nous avons ouvert (avec un peu de force) une des portes sur les rebords de la ville et nous nous sommes aventurées là où nous n’aurions jamais dû aller. Il y a eu des fantômes, des squelettes qui faisaient de la magie, une grosse explosion… Puis il y a eu la pièce avec le trou dans le plancher qui était rempli d’eau. J’ai eu la brillante idée d’y plonger pour tirer sur ce qui bouchait le fond.

J’ai été aspirée et je suis ressortie à l’extérieur par la bouche d’une statue. Je n’ai pas trop aimé l’attention que les gens m’ont donnée, surtout de l’homme qui a dit que j’étais l’envoyée d’Osiris, leur dieu. Des gardes m’ont traînée de force jusque chez le grand vizir. Oh oh…

Je m’en faisais pour rien. Le grand vizir était très gentil et charmant. Il m’a dit que l’endroit où je m’étais trouvée était interdit. Alors c’est pour ça que les portes étaient barricadées? La, la, la… ♫ Je lui ai parlé de mes trois compagnes et il a envoyé des gardes les chercher.

Fuu et Thuu’l sont arrivées peu après. J’avais préféré ne pas en dire trop, mais quand Fuu a parlé des cristaux de sable, le grand vizir nous a dit qu’il nous accompagnerait demain à un endroit où il y en avait.

Nous avons soupé avec lui. Je lui ai parlé de ma vie chez les elfes et de ce que j’avais vu chez les humains. Il a eu l’air très intéressé par la description que Fuu a fait de la neige.

On nous a donné trois chambres qui communiquaient, où nous nous sommes rendues après avoir mangé. Thuu’l a dit qu’elle le trouvait trop complaisant. Trop complaisant? Thuu’l n’avait pas l’air d’apprécier aucun homme à part le père Marayel alors est-ce qu’il faut vraiment se fier à ce qu’elle dit? Elle a décidé de partir tout de suite chercher les cristaux de sable et Fuu ce trouver Nell. Moi j’allais rester au cas où quelqu’un arriverait, pour qu’on ne pense pas que nous nous étions sauvées.

Après leur départ, je suis allée faire un tour dans les jardins. Le grand vizir y était alors je suis allée le voir et j’ai discuté avec lui. J’ai joué du violon pour lui. J’aurais voulu chanter, mais il m’a dit que ça lui rappellerait sa femme et le rendrait triste. Elle a perdu sa voix? Mieux vaut ne pas poser de question. Je n’ai pas compris non plus pourquoi il était si triste que son fils grandisse et finisse par le quitter. C’est dans l’ordre des choses, non? Mais je n’ai pas d’enfant et je ne peux pas comprendre ce qu’il ressent, n’est-ce pas?

De retour dans ma chambre, Fuu était là. Il y aurait un certain Musha qui était méchant et ici c’était sa maison. Nell avait été mordue par lui. Oh non, pas encore des vampires…

Nous sommes parties chercher Thuu’l, que Fuu sentait dans une des pyramides du jardin. Et comme une belle attardée, je n’ai pas réalisé avant que la porte se soit refermée derrière nous, que j’étais encore blessée et que je n’avais plus de sort.

Il y a eu une bataille contre des chacaux, un peu d’exploration et quand nous avons réussi à sortir, il n’y avait plus rien dehors à part la maison. Nous sommes montées à l’étage et dans une chambre, il y avait la femme du grand vizir avec un homme (qui n’était pas le grand vizir) dans un lit. Une personne encapuchonnée est entrée et les a tués. Le petit garçon est entré et reparti aussitôt. Un instant plus tard, il était étendu par terre en bas des escaliers et l’homme l’a pris dans ses bras.

Après, la scène a recommencé. Fuu a appelé l’homme Musha et il a réagi. J’en ai profité pour me placer entre lui et le lit. Il m’a jeté un regard meurtrier et j’ai pu voir son visage : c’était le grand vizir. Alors c’est ça qui s’était passé? Il a trouvé sa femme avec un autre homme, il les a tués et puis son fils est mort (accidentellement?)?

J’ai essayé de lui enlever le couteau, mais il m’a stabbée. Ow. C’est vraiment réel comme hallucination. Il avait l’air perturbé par notre présence et par les tentatives de de Fuu de le raisonner. Les gens dans le lit sont morts, même si Musha restait devant nous à nous regarder. Quand il a disparu, nous sommes retournées à l’entrée de la pyramide et nous avons cogné à la porte en espérant que quelqu’un vienne nous ouvrir.

C’est Eri qui nous a ouvert. Le petit garçon pas d’âme était avec elle. Mais qu’est-ce qu’elle fait là? Elle m’a dit que je devais aller avec eux sinon ej mourrais. Tu n’as rien trouvé de mieux que des menaces de mort pour me faire changer d’avis? Alors c’est le cristal que j’ai pris qui va me tuer? Très original.

Nous nous sommes tous regroupés (yééé, happy) et nous avons commencé à chercher le temple. Henryk a dit que Marayel était une sale pute et Thuu’l s’est préparée à l’attaquer. Mais elle a disparu avant d’avoir pu bouger. Henryk a dit qu’elle avait sans doute été téléportée dans le désert de Rayden. Tu l’as téléportée là-bas et tu oses reporter la faute sur elle? J’étais tellement en colère que je lui ai envoyé un jet d’eau dessus.

J’ai ensuite été tirée vers Fuu et nous avons traversé le mur de la ville. Plus loin, il y avait trois ruines. Les autres nous ont retrouvées dans la ruine en forme de pyramide. Vous ne pouvez donc pas me foutre la paix? Nous avons fini par convenir que Chesterton resterait avec nous le temps que je puisse parler au père Marayel de cette histoire de cristal qui était censé me tuer.

Nous nous sommes couchés et quand je me suis réveillée, Fuu n’était plus là. Henryk l’avait téléportée dans la pyramide dans les jardins de Musha. C’est devenu ta mission dans la vie de m’isoler de tout le monde? Ar a commencer à paniquer quand tous les chacaux dehors sont partis et il a dit que Musha savait qu’il y avait des gens au palais. J’ai fini par suivre tout le monde avec Nell.

Je voulais seulement récupérer Fuu et partir, mais nous avons dû nous battre contre des chacaux devant le palais. J’ai reçu une grosse décharge électrique, ça a été le trou noir et je me suis réveillée dans les bras de James. Euh…

Après, je suis arrivée juste à temps à la pyramide pour voir Fuu se transformer en petit tas de cendre, à cause de Musha. J’ai couru pour récupérer ses affaires et me sauver ensuite avec Nell. J’ai ouvert la porte de la pyramide et quand je me suis retournée, il n’y avait plus personne à part Musha. C’était ça ton plan Henryk? Me séparer de tout le monde et m’abandonner à ma mort?

Je ne me sentais pas très bien, mais je ne pouvais pas bouger. Musha m’a mordue dans le cou et j’ai commencé à me sentir très faible. Tout à coup, je me suis retrouvée toute seule dans le désert. Puis tout le monde était là. Puis j’étais seule avec Ar. Puis tout le monde est revenu, sauf Nell, Henryk et Beloss. Ches ta dit que Nell était entrée dans une grande porte et qu’Henryk et Beloss l’avaient suivie.

Ça commençait à être un peu trop pour moi alors j’ai décidé de prier Bacob. Avec un peu de chance, le père Marayel m’entendrait. Quand Thuu’l est arrivée, j’étais tellement heureuse de la voir que je l’ai huggée. J’ai essayé de lui raconter ce qui s’était passé. Je crois qu’elle n’a pas trop compris entre mes pleurs ce que j’essayais de lui dire, alors elle m’a fait grimper sur son dos et nous sommes parties au temple.

Le père Marayel m’a guérie et je lui ai raconté, complètement paniquée, ce qui était arrivé : les actions d’Henryk, la mort de Fuu, la disparition de Nell… Il m’a demandé d’aller me reposer et je n’ai pas eu la force de protester. Ritz est venue prendre de mes nouvelles, mais elle n’a pas voulu me dire pourquoi elle utilisait une béquille.

Le père Marayel n’avait aucune idée sur la nature du cristal que j’avais avalé. Et les âmes de Fuu et de Nell avaient disparu. J’ai décidé très a contrecœur de retourner avec le groupe pour retrouver Nell et en apprendre plus sur le cristal. Il m’a dit que j’étais très forte et qu’il était content que je fasse partie du groupe. Voulez-vous me dire où vous hallucinez que je suis forte? Si je l’avais été, ils ne seraient pas morts.

Avant de partir, j’ai demandé à Ritz de m’aider à choisir mes armes. Ça a eu l’air de lui faire très plaisir. Elle s’ennuie tant que ça? Le père Marayel m’a donné une broche pour me téléporter, mais je n’avais pas envie de la prendre. Je vais sans doute encore la perdre… Ensuite, dans la joie, le bonheur et l’allégresse, je suis repartie retrouver le groupe de tatas. Mon retour s’est passé beaucoup plus facilement que je ne le croyais. Tout le monde a accepté mon retour comme si rien ne s’était passé et personne n’a posé de question.

mercredi 2 mars 2011

Je vais mourir

On peut décréter et ressentir sa mort, sans attenter à sa vie. La mort est un état d'âme.


Je viens de la ville d’Idrazz’il. J’y ai vécu toute ma vie jusqu’à il y a quelques années. Ma vie n’a rien d’extraordinaire : je suis une simple barde qui chante et qui joue du violon.

Je m’appelle Leila. Je n’ai que 121 ans et je vais mourir.

Et qu’est-ce que j’aurai réussi à accomplir?

J’ai fait tuer deux de mes trois meilleurs amis, dont l’homme que j’aimais.

J’ai complètement failé mon patron.

Je me suis promenée comme une conne pendant 23 jours dans la forêt… dans la mauvaise direction.

J’ai entraîné deux innocents dans une histoire qui ne les concernait pas.

Quant à mes émotions, n’en parlons même pas. J’ai l’impression de ne plus rien ressentir à part la colère, la tristesse et un immense vide. Je pensais en avoir fini avec la peur, mais Henryk 2 me l’a rappelé assez rapidement en faisant des allusions subtiles aux tortures que j’avais subites. Je ne sais pas comment il sait, mais il sait. Et moi je sais que je ne passerai pas au travers d’une autre séance. Comment le pourrais-je? Je n’ai plus aucune motivation. Je souhaite la mort depuis des mois, mais j’aurais au moins voulu qu’elle serve à quelque chose. Inutile jusqu’au bout…

Pour l’instant, je suis enfermée dans un cachot. J’ai pour seule compagnie les cris que François pousse sous la torture. J’aimerais ne pas les entendre, mais plus j’essaie de ne pas y penser et plus je n’entends que ça.

Henryk 2 est complètement malade. Je n’aimais plus particulièrement Henryk 1, mais après avoir parlé avec le deuxième, sa cote a légèrement remonté.

Henryk 2 (il n’aime pas se faire appeler «2») a d’abord lancé des sous-entendus comme quoi Mirun’lle avait fait un sacrifice pour pouvoir me parler. J’avais refusé, parce que je pensais qu’Henryk 2 voulait discuter seul avec moi.

Avec ce qu’il a dit après, j’ai eu une bonne idée de ce que ce sacrifice pouvait être. Il a dit à plusieurs reprises qu’il aimait porter les elfes et parlant de Mirun’lle, qu’il ne se rappelait pas des filles avec qui il baisait. Très vulgaire, mais on ne peu plus clair. Il a même osé me dire qu’il aimait bien Ruby, surtout dans une chambre à coucher.

Je ne sais pas s’il dit vrai. A-t-il touché Mirun’lle? Ou Ruby?

Il a aussi fait allusion à Mill et à Uvi, sans les nommer. Moi j’ai repensé au livre de musique d’Uvi. Quentin avait dit qu’il contenait de la très belle poésie. J’aurais voulu prendre le temps de le feuilleter d’un bout à l’autre, mais il est maintenant trop tard. C’est une autre partie de moi qui s’envole…

Henryk 2 m’a laissé 1 heure pour trouver des insultes à lui lancer. Euh… À part «fils de pute» et «salopard»… François m’a donné quelques idées, me suggérant même de lui cracher dessus. Euh… Je ne suis pas certaine que je vais être capable d’être convaincante…

Le seul point positif de cette heure de répit, c’est que François m’a fait rire, en me faisait imaginer Henryk en déshabillé rose et en talons hauts. Ça a certainement détendu l’atmosphère, mais pas assez longtemps et pas assez pour chasser toutes mes inquiétudes.

Je ne me suis pas montrée à la hauteur des attentes d’Henryk 2, alors il a décidé qu’il allait me faire entendre de la musique pour me motiver. Après ça, je pourrais lui demander jusqu’à trois choses et en échange de chacune, je devrais proposer quelque chose. Avant de partir, il m’a rappelé qu’il adorait porter les elfes.

J’entends les cris de François depuis bientôt une heure. Le délai s’est presqu’écoulé et moi je vais mourir bientôt. J’en suis maintenant convaincue, parce que la seule chose que je pourrais lui donner, je ne peux pas me résoudre à le faire. Je ne peux pas non plus lui promettre mon âme ou ma vie, ça me mettrait au même niveau que Mill et Uvi.

Je crois que François a raison. Henryk veut quelque chose de moi et je dois lui donner pour qu’il puisse l’avoir. Mais je ne veux pas et surtout, ne peux pas conclure de marché avec lui, parce que je suis certaine que je me ferais avoir.

Quand il constatera mon refus, il va probablement me torturer et vu ce qu’il a sous-entendu, aussi me violer. Les instants précédant ma mort seront horribles et ma mort le sera plus encore.

La porte de la prison s’ouvre.

C’est François qui est ramené. Il est couvert de sang, mais il est en vie.

Le délai est presque passé. Ce sera bientôt à mon tour.


Je m’appelle Leila. Je n’ai que 121 ans et je vais mourir.

samedi 12 février 2011

Je vais finir par perdre l'esprit (suite)

Je ne voulais pas créer de liens avec qui que ce soit.

Mint voulait participer à la chasse au trésor. Quand elle a dit que la chasse ne se faisait que par équipes de deux, j’ai sauté sur l’occasion pour lui dire qu’elle pouvait y aller avec Fuu. Elle a suggéré que nous retrouvions Eri pour qu’elle puisse faire la chasse au trésor avec moi. J’ai donc dû être directe : je n’avais pas du tout envie de m’amuser. Comment aurais-je pu m’amuser alors que je n’arrêtais pas de penser à ceux que j’avais perdus? Mint aurait voulu que je me change les idées. Moi je ne voulais vraiment pas. J’avais à peine la force pour passer au travers de mes journées, alors m’amuser…?

Nous avons fait monter notre souper dans la chambre. Nous irions ensuite en ville pour chercher Eri, avant qu’il y ait trop de gens dans les rues. Nous sommes allées poser des questions aux temples, mais aucune fille n’était venue demander de résurrection. Deux prêtres à leur compte se trouvaient à Galagande. Mint et Fuu sont allées les voir pendant que j’allais chercher Eri.

Nous nous sommes retrouvées à la place publique. Aucun des prêtres n’étaient ne savaient quoi que ce soit et moi je n’avais pas vu Eri. Mais j’ai aperçu autre chose dans la foule : des mèches rouges que je connaissais très bien.mon cœur s’est arrêté. Il est ici… Il est ici… Je lui ai couru après jusqu’à ce que je le rattrape. Il était aussi inexpressif que la dernière fois. Ce n’était pas l’homme que j’aimais, mais c’était quand même lui. Je n’ai pas pu me retenir et je l’ai huggé. God I miss you so much… Je l’ai lâché, mais il m’a ramenée contre lui et pendant qu’il me serrait dans ses bras, il a relevé ma tête avec son autre main et il m’a embrassée. Il n’avait peut-être qu’une partie de son âme, mais il se souvenait quand même de ses sentiments pour moi. I love you so much, with all my heart, but this is hell. Because you’re here, but at the same time you’re not. You’re half-dead and I don’t know if I’ll be able to save you.

Finalement, toutes les âmes tourmentées du faux temple de Bacob étaient là. J’ai aussi vu le double d’Henryk. Je savais que c’était son double, parce qu’il n’aurait pas pu nous rattraper ici et si le Henryk que je connaissais avait été là, les autres aussi l’auraient été. Ce Henryk-là m’a fait peur, pas nécessairement parce qu’il riait comme un dément, mais parce qu’il m’a fait un sourire en coin plutôt evil et qu’il a levé deux doigts. Oh non… Pas Mill aussi…

Nous avons suivi Uvi jusqu’à une boutique où j’ai eu l’agréable surprise de retrouver Mill, mais contrairement à Uvi, il avait l’air tout à fait normal, mis à part le fait qu’il avait l’air frappé d’une légère crise d’amnésie. Il était très surpris de me voir, parce qu’apparemment je ne voyageais pas avec lui, Ruby (qui les attendait à leur auberge) et Uvi (que Mill n’avait pas de difficulté à comprendre malgré son silence), parce que j’étais plus raffinée. WTF plus raffinée? J’ai toujours voyagé avec vous, comment peux-tu l’avoir oublié?

Fuu a suivi Uvi et moi je suis partie avec Mill à leur auberge pour retrouver Ruby. Mill pensait que j’étais là parce que je rêvais depuis toujours de voyager avec eux pour faire de la musique. Il a eu l’air déçu que ce ne soit pas le cas. Et quand je lui ai raconté tout ce que j’avais vécu (lui et Ruby que nous devions sauver, la mort d’Uvi, sa propre mort…), il a cru que j’avais rêvé tout ça et donc que je ne devais pas l’aimer beaucoup, pour rêver de sa mort. Je ne sais pas comment, mais je dois m’arranger pour qu’il me croit. Je dois le convaincre de me suivre parce que peu importe comment il est revenu à la vie et ce qu’il fait ici, ça ne peut pas être bon. Le père Marayel pourra sans doute faire quelque chose.

Mill m’a tendu son bras pour que je le prenne. J’ai hésité avant de le faire (je devais avoir l’air un peu cinglée à poker son bras, mais tant pis). Je le voyais. Il respirait, il bougeait, il me parlait, mais il était censé être mort. Pourquoi était-il là? Je ne me plaignais pas de sa présence, au contraire, mais il était censé être mort et je sais qu’il n’aurait pas voulu revenir. Il avait probablement été ramené par les mêmes personnes qui avaient ramenés Uvi, mais pourquoi? Pourquoi mes amis ne pouvaient-ils pas être laissés en paix? Pourquoi fallait-il que mon tourment grandisse sans cesse? I feel like I’m dying a little more each day.

Le loup de Fuu est arrivé en courant et il a agrippé ma robe pour que je le suive. Quelque chose était peut-être arrivé à Fuu, alors j’ai dit à Mill d’aller m’attendre à son auberge et je suis partie avec Arurei. Il m’a amenée jusqu’à Fuu et Uvi. Fuu maintenait Uvi par terre je ne sais pas comment, parce qu’il l’avait attaquée. Pourquoi l’aurait-il attaquée? Mais il c’était vrai qu’il n’était pas tout à fait lui-même alors je suppose que c’était tout à fait possible. Nous avons entendu des bruits de pas alors Fuu nous a transportés sur un toit.

C’est là que j’ai retrouvé Eri. Elle était sur un autre toit à crier des trucs du genre «Je vais t’avoir salope». Elle m’a révélé que c’était dans le temple de Bacob qu’elle avait été pour essayer de ramener Mill. Le prêtre lui a dit que ça prendrait du temps et quand elle y est retournée, le prêtre a fait comme s’il n’était pas au courant. Et elle a vu Uvi partir avec le corps de Mill. Alors il a vraiment été ramené par les mêmes personnes. Mais pourquoi n’était-il pas dans le même état qu’Uvi?

J’ai dit à Eri que j’avais rejoint le père Marayel, sans expliquer mes raisons. Elle avait déjà l’air fâchée que j’aie abandonné William avec James et Henryk, inutile de la fâcher encore plus, surtout que j’avais une mauvaise nouvelle à lui annoncer. Je lui ai raconté ce qui était arrivé dans le temple, dont la mort de Beloss (sans donner de détails). Elle a été très affectée, mais j’ai été incapable de lui donner de la sympathie ou de faire quoi que ce soit pour la consoler. J’avais détesté Beloss alors lui dire que j’étais désolée qu’il soit mort aurait été trop hypocrite. Elle a fini par partir.

4 au 5 janvier

Nous avons envoyé Mint au temple de Bacob pour qu’elle parle au père Marayel et Fuu et moi avons décidé de retourner à l’auberge où Mill m’attendait. J’ai tendu ma main à Uvi pour qu’il la prenne. Il l’a regardée comme s’il ne comprenait pas alors j’ai dû prendre sa main pour qu’il nous suive. J’ai senti un léger serrement. Je ne sais pas ce que j’aimerais le plus : qu’il soit complètement zombie ou qu’il ait ces petits sursauts d’émotion…

Quand nous sommes arrivés, Uvi a essayé de reprendre sa main pour pouvoir partir. J’ai fini par la lâcher. Il m’a patée et il s’est éloigné. Why? Why can’t you stay with me?

J’ai demandé à Fuu de le suivre pour que je puisse aller parler à Mill. Il m’a dit que Ruby était vraiment fâchée et qu’elle était partie en ville. Alors je vais devoir recommencer mes explications une deuxième fois? Tant qu’à passer pour une folle, j’aurais préféré que ça ne soit qu’une fois.

J’ai dit à Mill que j’étais impliquée dans quelque chose de très gros : sauver le monde, littéralement. Il a eu l’air d’avoir de la difficulté à le croire. Il a même suggéré que c’était mon patron, qui avait utilisé de la magie pour me faire avaler tout ça. Je ne crois pas, non. Le père Marayel me semblait vraiment un homme bon. C’était aussi quelqu’un qui avait beaucoup de connaissances, alors peut-être qu’il pourrait me dire ce qui clochait chez Mill. J’ai donc pratiquement supplié Mill de le rencontrer et il a accepté.

Nous avons été interrompus dans notre discussion par des bruits qui venaient de l’arrière. Nous sommes sortis et nous avons vu le mur bouger sous la force d’un impact. C’était Fuu qui était en train de se faire attaquer par l’homme aux cheveux bruns (une des âmes tourmentées), qui avait aussi essayé d’enlever Nell, que Fuu avait renvoyée au temple.

Quand il a vu Mill, l’homme lui a jeté un regard mauvais. Ben là, qu’est-ce qu’il vous a fait? Après, l’homme m’a tendu la main. Euh… Non, je ne suis pas assez folle pour vous suivre, surtout que vous n’avez pas l’air super pacifique.

Nous nous sommes enfuis par l’avant, pour tomber face-à-face avec Henryk 2. L’homme aux cheveux bruns nous a suivis et quand il a vu Henryk 2, il s’est placé devant nous et nous a fait signe de partir. Nous nous sommes éloignés, mais nous avons quand même pu voir Henryk 2 sortir un bijou de sa poche et l’écraser dans sa main. Ça a fait un bruit horrible, comme si des os et de la chair étaient déchirés. Je n’ai jamais entendu de la chair et des os être écrasés, mais ça m’y a fait penser.

L’homme aux cheveux bruns est tombé d’un coup par terre et il n’a plus bougé. J’ai eu un mauvais pressentiment. Est-ce que l’âme de l’homme était dans le bijou? Et si quelqu’un faisait la même chose avec la fiole qui contenait l’âme d’Uvi? Après le départ de Henryk 2, nous nous sommes tous accrochés les uns aux autres (nous avons décidé d’emmener l’homme aux cheveux bruns avec nous) et j’ai fait reboot avec ma feuille.

Je pensais que les choses iraient bien une fois revenus au temple. Le père Marayel ramènerait Mill à la normale et indirectement moi aussi. Mais j’ai à peine eu le temps de faire les présentations que le père Marayel ordonnait à Mill de partir. Ben là… Et il avait l’air vraiment fâché. Il a même menacé Mill de le faire exploser s’il n’était pas parti dans trois secondes et je ne doute pas qu’il l’aurait fait.

Après le départ de Mill, j’ai insisté pour avoir une explication. Le père Marayel m’a dit qu’il croyait que c’était le corps de mon ami, mais que ce n’était qu’un réceptacle. Donc, quelqu’un le contrôlait. Génial… Pourquoi est-ce que personne ne laisse mes amis reposer en paix? En plus, j’avais perdu ma feuille. Je l’avais en partant de Galagande, alors la seule explication qui me venait à l’esprit, c’était que Mill l’avait prise. Le père Marayel ne voulait pas que je retourne en ville, parce que j’avais les nerfs à fleur de peau et que je pourrais être facilement manipulable.

Je suis allée dans ma chambre pour me reposer. Je ne sais pas comment j’ai fait pour me rendre, mes jambes me portaient à peine. Je me suis laissée tomber sur mon lit et j’ai fixé le vide. J’étais totalement dépassée par tout ce qui se passait. Mon ami n’était pas seulement mort, quelqu’un l’avait ramené à la vie pour le contrôler. Ça ne m’a jamais traversé l’esprit et je me suis fait voler ma feuille. Ne vous inquiétez pas père Marayel : je ne ramènerai plus jamais ici qui que ce soit qui ne fasse pas déjà partie du groupe. De toute façon, qui je pourrais ramener? La seule qui me reste c’est Ruby et elle est censée être en sécurité. Je devrais aller la voir avant de partir pour le désert, juste pour m’assurer qu’elle va bien et qu’elle reste là où elle est.

J’avais envie de pleurer, mais j’étais trop épuisée pour le faire, pas épuisée physiquement, mais mentalement. Je venais de recevoir un coup très dur pour mon moral, un de plus en trop peu de temps. Je ne sais pas combien je vais être capable de supporter avant de m’effondrer, avant de baisser les bras complètement. J’arrive à continuer seulement parce que je me dis qu’il y a des personnes que j’aime qui mérite de continuer à vivre. Mais pendant combien de temps encore je vais pouvoir utiliser ça comme raison?

Le père Marayel est venu me voir. Il avait besoin de Fuu, Nell et moi pour aller trouver des indices sur la disparition de Mirun’lle. J’ai donc fait ce que je commence à faire de mieux : enfouir mes sentiments très loin et me concentrer sur ma mission…

lundi 7 février 2011

Je vais finir par perdre l'esprit

(La suite sera dans un autre post.)



Les douleurs légères s’expriment; les grandes douleurs sont muettes.

4 janvier

En plus de Fuu l’hyperactive, j’ai eu aussi droit à Nell, une jeune fille qui était beaucoup trop joyeuse à mon goût, quoique pas autant que Fuu. Pas une autre… Mirun'lle est venue avec nous pour que nous nous équipions. J’aurais préféré me débrouiller toute seule, mais je n’avais plus rien à part les vêtements que j’avais sur le dos (et que je n’avais pas payés) et des couteaux à lancer que je ne savais même pas utiliser. J’ai pris un staff, une dague et une épée courte. J’ai aussi pris un set de vêtements de spare plutôt sombres. J’étais en deuil, alors tout ce qui était un tant soit peu trop clair ou trop joyeux me donnait envie de me sauver en courant.

Nell allait venir avec nous au temple. Le père Marayel nous a dit qu’elle était nouvelle dans le métier et que nous devions lui faire attention. Et il lui a dit à elle que nous étions toutes les trois puissantes. Moi, puissante? Depuis quand? Soit il voulait être gentil, soit il voulait la rassurer, mais dans un cas comme dans l’autre, il se trompait. Je n’étais pas puissante. Si je l’étais, ils ne seraient pas morts à cause de moi.

Nous avons suivi Ritz jusqu’à l’entrée. Elle a dit que ça serait bien s’il y avait moins de joie. J’ai hoché la tête pour montrer mon accord. Oui, ça serait très bien. Tout ce que je voulais en ce moment, c’était de broyer du noir, alors être en compagnie de deux jeunes filles happy-joy joy était très dur pour le moral. Ritz a pris Nell dans ses bras et moi j’ai sauté sur son dos. Elle m’a dit que je devrais perdre du poids, puis elle a continué en disant que c’était une blague. C’était une blague? Je ne l’avais pas compris. Je suppose que j’aurais dû rire ou un truc du genre. Désolée. J’ai laissé mon sens de l’humour sous un gros pilier de pierre.

Une fois dans l’eau, j’ai éprouvé des sensations dans deux directions : une plus faible et plus proche et une autre plus forte et plus loin. Nous avons été vers la plus faible et nous avons trouvé le prince Gnuhanhanhan, qui était en très mauvais état. Je l’ai soigné et quand il s’est réveillé, il a été très content de me voir. Je me serais bien passée de son hug, mais bon. J’ai fini par comprendre qu’il y avait eu une attaque de jellyfish et que James était reparti vers la surface.

Quand il a compris que je voulais aller au temple, il a essayé de m’entraîner dans une autre direction. Je ne l’ai pas laissé faire, il nous a suivies et finalement, nous n’avons pas eu le choix de l’emmener avec nous, parce que c’était lui qui avait le coquillage qui permettait d’ouvrir la porte du temple.

Nous sommes allés jusqu’au mur où il y avait des coquillages qui s’enfonçaient. J’espère que nous ne nous retrouverons pas dans la salle où… Finalement, nous sommes entrés dans une grande pièce avec une porte au bout et une maison de marbre dans le milieu. Seul le prince et moi avons pu entrer dans la maison.

Dans la maison, il n’y avait pas d’eau et un spot de lumière dans le milieu. Quand je me suis approchée, une voix m’a dit que je devais faire un sacrifice. J’ai aussitôt proposé ma vie. Si seulement je pouvais en être libérée… Ma proposition a été refusée. Ben là… Que je sois prête à donner ma vie pour avoir cet artefact n’est pas une bonne chose? La voix a proposé quelqu’un qui m’était cher. Pas question. Je ne tiens pas à perdre le peu de personnes que j’aime qui sont encore en vie. C’est pour eux que je suis là. La voix a alors dit «Something made by you and for you». Je n’ai pas pu savoir ce que c’était, mais j’ai quand même accepté. J’ai donc reçu un manche d’épée et une petite créature qui me regardait d’une façon très perturbante.

Ce n’était pas si important que je sache ce qu’était le sacrifice que j’avais fait, mais quand même. Le souvenir de mon existence auprès des autres? Non, un peu trop poussé et pas assez direct. Quelque chose fait par moi et pour moi… Mon chant? Ma musique? Voulais-je vraiment le savoir? Non. Tout ce que je voulais, c’était de sauver ceux que j’aimais. Alors si je devais sacrifier tout ce qui faisait celle que j’étais, ma vie ou même mon âme, pour y arriver, je le ferais. Le prince Gnuhanhanhan voulait repartir avec moi. Même s’il n’avait pas été une sirène, j’aurais refusé. Il était beaucoup trop gentil pour que j’accepte qu’il soit mêlé à tout ça. Malheureusement pour moi, Fuu et Nell n’étaient pas de cet avis. Avec un peu de chance, elles oublieront d’en parler au père Marayel.

J’ai tapé sur ma broche et je suis retournée au temple, suivie de peu par les trois autres. J’ai résumé à Marayel ce qui s’était passé dans le temple. Il a dit que nous avions besoin d’objets pour faire des élémentalistes : l’ombre d’un shinigami, les larmes d’un célestial, les plumes d’un phénix. Un autre de ces objets pouvait attendre et nous en avions déjà un autre. Avant qu’il puisse nous dire quel était cet objet que noua avions déjà, il y a eu une grosse explosion à l’extérieur de son bureau.

Il est sorti en courant et nous après lui. Il y a eu une vague de feu, de lumière puis de vent, qui a bien failli nous emporter. Nous sommes retournées dans le bureau du père Marayel et nous ne sommes ressorties que quand ça s’est calmé. Ikari est allée là où le père Marayel était parti et elle est ressortie en le soutenant d’un côté. Je l’ai aidée à le ramener dans son bureau et nous avons ensuite attendu à l’extérieur le temps qu’elle s’en occupe.

Quand elle est sortie, elle nous a dit que le père Marayel s’était endormi avant de pouvoir lui dire ce qui s’était passé. Elle nous a révélé que nous avions besoin des ventouses d’un kraken. Cette GROSSE pieuvre que nous avons vue dans le temple? Ritz avait légèrement oublié de nous en parler. Merci Ritz. Maintenant, nous n’avons plus le choix d’y retourner. Yééé. Et moi qui rêvais justement de revoir des jellyfish et des grosses bibittes. Ikari nous a soignées et elle m’a donné quelques uns de ses sorts pour nous aider. Et c’est reparti…

Au temple, le coquillage était replacé au bon endroit et la porte était ouverte. Bizarre… Est-ce qu’ils seraient revenus? Nous avons discuté de plans pour que ça fasse subtil si jamais nous tombions sur eux. J’ai décidé que la meilleure stratégie était de ne pas mentir. Ça ne voulait pas dire que nous devions tout raconter s’ils nous posaient des questions, mais à défaut de mentir, tourner autour des faits était une très bonne option. Nous empêtrer dans des mensonges était la meilleure façon de nous faire avoir.

Au premier croisement, nous les avons effectivement rencontrés. William m’a fait un hug. Je n’ai pas réagi. Arrête de faire ça. Tu n’as pas idée à quel point tu rends les choses plus difficiles. Je ne peux pas répondre à ton affection. Si j’y réponds, je vais m’attacher. Et si je m’attache, tu vas finir par mourir. Je commence presqu’à y être habituée, mais il y a quand même des limites à ce qu’une personne peut endurer.

Nous avons continué vers la droite sans nous préoccuper d’eux. Ça n’a pas empêché que nous les recroisions à quelques reprises. On aurait même dit que parfois, ils faisaient exprès pour que nous les voyions. Après plusieurs essais infructueux à gosser après les coquillages sur le mur, nous nous sommes ramassés dans la pièce avec le kraken, avec les autres. Au tout début du combat, j’ai vraiment eu peur que nous y passions, tellement que j’ai failli dire à mes compagnes que nous devrions partir.

Je ne sais pas trop comment, mais nous avons réussi à tuer le kraken. Mais Beloss est mort. Je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis réjouie de sa mort, mais ça ne m’a pas rendue triste non plus. One down…

De retour au temple, Marayel allait mieux. Il a dit que ce qui s’était passé avant notre départ était un imprévu qui ne devrait plus se reproduire. J’aurais voulu en savoir plus, mais j’ai préféré me taire. S’il disait que tout allait bien, alors je devais le croire.

Nous devions maintenant aller à Galagande pour que je puisse parler à Eri. Marayel avait l’impression qu’elle connaissait qui savait ce qui était arrivé au corps de Mill. Si je pouvais au moins faire en sorte qu’un de mes amis repose en paix, je devais essayer. En plus, il y allait y avoir un festival à Galagande et Marayel voulait que nous nous amusions un peu avant qu’il nous envoie dans le désert. J’ai dit que j’étais d’accord, mais dans ma tête c’était plutôt : Haaa! Un festival! Pleins de gens, qui vont être là pour s’amuser… Plein (trop) de joie, de rire, de vie… Et en plus il fallait que ça soit une ville d’humains? Marayel avait beau dire qu’il y avait beaucoup de demi-elfes, ça ne m’inspirait pas du tout. Toutes les fois où je me suis retrouvée dans une ville d’humains, ça s’est mal terminé. Pourquoi cette fois-ci serait différente?

Mirun'lle et Fuu venaient avec moi. Nous avons pris le temps de nous préparer avant de partir. J’en ai profité pour me changer. Je sais bien que noir ne fait pas très festival, mais je n’allais pas là pour fêter. Pour nous rendre à Galagande, nous n’avons eu qu’à sauter dans le vide à partie de la porte d’entrée du temple.

Les gardes à l’entrée étaient beaucoup trop joyeux à mon goût. Ça devait cacher quelque chose. C’est une ville d’humains, alors c’est sûr que ça cache quelque chose. Des échoppes étaient en train d’être installées et il y avait beaucoup de décorations en forme de flocons un peu partout. Mais pourquoi des flocons? À quoi ça sert de fêter des flocons?

Nous avons arrêté notre choix d’auberge sur «La Charrette écrasée», dont l’aubergiste était aussi joyeux que les gardes à l’entrée. Nous aurions dû choisir «L’Elfe Rabougri»… Nous avons choisi une grande chambre pour nous trois. En fait, Mirun'lle tenait à ce que nous dormions dans la même chambre, pour que nous puissions parler et apprendre à mieux nous connaître. Je lui ai répondu que c’était comme elle voulait, mais au fond de moi, je n’en avais pas du tout envie.

mercredi 2 février 2011

Fiche #2

J'ai décidé de refaire sa fiche, en attendant le post. C'est plutôt déprimant. Je crois que je vais m'essayer aussi au speed dating, malgré le mood dépressif de Leila... ^^


Nom complet: Leila

Âge: 121 ans

Taille-poids: 4,9 p - 80 lb

Élément: Water

Race: Elfe

Classe: Barde

Cheveux: Blonds

Yeux: Bleus

Honneur: Oui, mais des fois…

Arme préférée: Staff

Jobs: Barde, wannabe sauveuse du monde

Boss: Marayel

Couleur préférée: En ce moment, tout ce qui est foncé

Fleur préférée: Margueritte

Animal préféré: Tout sauf les dragons

Met favori: Salades

Dessert favori: Shortcake aux fraises

Breuvages favoris: Vin elfique

Habileté où elle est douée: Faire tuer ses amis

Habileté où elle est nulle: Garder ses amis en vie

Passe-temps: Être dépressive

Pires défauts: Très rancunière, méfiante, renfermée

Meilleure qualité: Anciennement, sa gentillesse. Aujourd’hui… sa capacité à être déprimée?

Personnes qu'elle aime: Sa famille, Uvi, Mill, Ruby

Personnes qu'elle déteste: Beloss, Henryk… elle-même

Rêves: … Ne plus avoir mal… Être morte ce jour-là

Talent: Jouer du violon

Pas de talent : Danser

Plus grande peur : Perdre le peu d’êtres aimés qu’il lui reste

Ce qu'elle aime: Être avec ceux qu’elle aime… qui sont de moins en moins nombreux

Ce qu'elle déteste: Les humains en général (sauf William ^^), se trouver dans une ville d’humains

Famille: Une mère et un père

lundi 10 janvier 2011

Je suis fatiguée...

J'ai fini le post. Il y a sans doute des petites erreurs par-ci par-là, mais je ne me souvenais pas de tout et je voulais absolument finir avant la game.


1er janvier

J’ai expliqué à Mill pourquoi j’avais pris la décision d’avaler le cristal. J’ai parlé d’Henryk, de ses histoires de démon et de sa tendance grandissante à être violent et à tuer. Mill m’a répondu que c’était le genre de décision qu’un guerrier prenait. C’était à nous de faire comprendre que la violence n’était pas tout. J’ai encore tellement de colère en moi que ça devrait plutôt être : nous allons avoir besoin de toi pour comprendre que la violence n’est pas tout. J’ai quand même déjà un bout de chemin de fait, grâce à la seule présence de mon ami à mes côtés. Je me sens beaucoup plus paisible avec lui. Je ne peux pas dire qu’il était d’accord avec la décision que j’avais prise, mais au moins il me comprenait.

Avant de repartir, Mill a refait son sort pour que nous puissions tous nous comprendre. Il l’a fait sur Beloss. J’ai boudé. Pourquoi gaspilles-tu ta magie sur lui? Il n’en vaut pas la peine. Il ne vaut la peine de rien.

Nous avons continué à nous promener sans savoir où nous allions. Il y a eu une grosse bibitte. Henryk a été empoisonné. Puis une salle pleine de pieuvres et une autre vide, où je suis tombée. À mon réveil, j’ai constaté que Mill était blessé et qu’Henryk avait disparu. Nous sommes retournés sur nos pas et nous l’avons trouvé accoté sur un mur. Il était mort. Nous lui avons rendu hommage du mieux que nous le pouvions et nous sommes repartis.

En rebroussant chemin, nous avons essayé d’éviter une grosse bibitte. Nous nous sommes royalement fait péter la gueule. William et Beloss sont morts… encore. Et ils sont revenus… encore. Je suis contente que William soit vivant, je l’apprécie beaucoup et il est de très agréable compagnie, mais pourquoi Beloss est aussi revenu? Pourquoi il ne pouvait pas rester mort? Et Henryk était là aussi. Euh… wtf? C’est rendu normal dans ce groupe? On meure et on revient après? Henryk avait beau dire qu’il n’était pas mort, j’avais bien vérifié son pouls et il ne battait plus. Je ne suis peut-être pas médecin, mais quand même… Nous avons décidé de dormir avant de repartir.

2 janvier

Nous sommes retournés dans la salle pleine de pieuvres. Elle a commencé à s’illuminer de plus en plus : c’était des jellyfishs qui descendaient du plafond. Il y avait deux trous dans la porte du fond. J’ai eu une idée complètement folle. J’ai pris la main d’Henryk et j’ai essayé de mettre un jellyfish dans un trou. Lui aussi. La porte a fini par s’ouvrir. Henryk m’a lancé de l’autre côté, mais la porte a commencé à se refermer. Henryk m’a ramenée, mais mon jellyfish s’était déjà éloigné. Je suis tombée inconsciente.

C’est Mill qui m’a réveillée. Il m’a appris qu’Henryk et Chest était partis explorer et ils avaient rencontrés un monstre. Ils l’avaient tué, mais ils étaient amochés. Je sais que ce n’est pas leur faute d’avoir rencontré un monstre, mais pourquoi, au nom du ciel, pourquoi sont-ils partis explorer… seuls? Nous n’avons pas eu assez de problèmes depuis que nous sommes entrés dans ce temple? Est-ce que le principe de ne pas se séparer est si difficile à comprendre?

William a demandé à Henryk comment il faisait pour ouvrir les portes. Jusqu’à présent, juste le prince était capable de le faire seul. Henryk a répondu qu’il avait juste essayé et qu’il avait réussi. C’est plutôt louche si vous voulez mon avis. Moi, je réussis presque à ouvrir les portes à cause du cristal que j’ai avalé. Ça ne m’est pas venu tout seul. Alors Henryk se serait réveillé (après qu’il ne soit pas mort?) et magie, il s’est retrouvé capable d’ouvrir les portes?

Plus tard, nous avons trouvé des coquillages que nous avons mis sur une porte pour l’ouvrir. Nous sommes entrés dans une pièce fermée avec un trou rempli d’eau dans le fond. Quand nous avons rouvert la porte, le décor n’était plus le même. Nous étions donc complètement perdus. Génial. Qu’est-ce que nous faisons maintenant? Je ne me jetterais pas dans le trou d’eau (de toute façon, un trou d’eau dans l’océan, c’est louche) sans m’être préparée, alors je crois que nous devrions tout simplement explorer cette nouvelle partie du temple. Mais des manivelles sont apparues sur la porte et Henryk a eu la brillante idée de gosser après. Après qu’il ait tourné la première, une grosse bulle est sortie du trou d’eau. Comme si ce n’était pas déjà assez louche, Henryk a décidé de toucher à la deuxième manivelle. William a essayé de le convaincre que ce n’était pas une bonne idée, mais Henryk ne l’a pas écouté.

Nous avons entendu un bruit. J’ai à peine eu le temps de me tasser avant qu’une grosse colonne de pierre ne tombe du plafond. La colonne a fini par remonter et… … … Mill ne s’est pas relevé. Comment expliquer ce que j’ai ressenti à la vision de la tête de mon cher ami, écrasée, aplatie, broyée, émiettée, pulvérisée par des tonnes de pierre? Comment expliquer ce que j’ai ressenti en voyant le corps sans vie de la personne qui comptait le plus pour moi, et qui m’empêchait de sombrer complètement dans la déprime et la folie.

Aucun mot n’est assez fort pour exprimer ce que j’ai ressenti. Je me contenterai donc de : tristesse, désespoir, douleur… colère… rage… haine…

William et Chest ont essayé de me consoler. William a même essayé de me détourner, mais j’ai gardé le fixe sur le corps sans vie… mutilé, de Mill. Mon ami est mort. C’était quelqu’un de bien qui ne méritait pas de finir sa vie comme ça. Il est mort… et c’est la faute d’Henryk. Henryk a tué Mill… Mill est mort à cause d’Henryk… Je vais lui faire payer de m’avoir enlevé mon ami…

J’étais tellement en colère que j’ai décidé d’aller tuer Henryk. Le monde se porterait bien mieux sans lui. William a essayé de m’en empêcher. Je lui ai lancé un flare en pleine figure pour qu’il me lâche et je suis partie après Henryk, qui avait sauté dans le trou d’eau. Je suis sortie dans l’océan. Je me suis jetée sur le salopard de fils de pute avec mon épée courte. Il me l’a enlevée alors j’ai pris ma dague. J’ai réussi à lui planter dans le torse, mais j’ai manqué le cœur. Why don’t you die? Just die you son of a bitch! Die!

J’ai aussi perdu ma dague. Chest et Eri sont arrivées avec William et elles ont essayé de m’empêcher de massacrer l’idiot. Henryk allait me frapper, mais William s’est foutu devant moi et c’est lui qui a mangé le coup. Il est tombé inconscient. Des algues m’ont amenée dans le fond, m’éloignant définitivement de ce rebut de l’humanité qui ne méritait pas de vivre. Eri m’a suppliée d’arrêter. Elle m’a dit que ce n’était pas ce qu’il aurait voulu. Tu ne le connaissais pas, tu ne peux pas savoir ce qu’il aurait voulu! De toute façon, il est mort! Alors comment savoir ce qu’il aurait voulu? Chest en a rajouté en me disant que c’était un accident. Un accident? Moi j’en ai assez de perdre mes amis à cause d’accidents, de conneries et d’actes irréfléchis! Ce n’est pas parce que c’était un accident qu’il faut l’excuser! Eri a dit qu’il y avait des moyens de le ramener. Non, il n’y en a pas. Même si le «prêtre» du groupe avait la puissance pour le faire, est-ce qu’il y penserait? Je ne crois pas. De toute façon, le ramener pourquoi? Pour qu’il se fasse encore tuer par un «accident» dû à Henryk ou Beloss?

3 janvier

J’étais tellement lassée de tout que je leur ai souhaité bonne chance pour le temple et je suis remontée à la surface. Beloss était là. Je n’ai même pas écouté ce qu’il m’a dit. Puisses-tu bientôt mourir toi aussi. Le monde se portera bien mieux sans vous deux. Le soleil était en train de se lever. Je suis partie en direction opposée, parce que je savais que le continent se trouvait par-là. Avec un peu de chance, j’aurais assez de potion pour m’y rendre. Sinon… tant pis.

Au bout de plusieurs heures, j’étais complètement épuisée. J’ai aperçu une barque avec de la lumière autour. Est-ce que j’hallucine? Je ne sais pas pourquoi j’ai nagé vers elle, pourquoi je ne me suis pas tout simplement laisser couler dans le fond… On m’a fait grimper dans la barque. C’était Malayeul et sa chicks. J’ai raconté brièvement ce qui était arrivé à Mill. Il m’a offert ses condoléances, que j’ai acceptées même si elles ne m’ont donné aucun réconfort.

Ikari a mis une couverture sur mes épaules et m’a donné une toge pour que j’enlève mes vêtements mouillés. Encore là, je ne sais pas pourquoi je me suis changée, pourquoi je ne me suis pas laissée mourir de froid… Malayeul m’a demandé si j’avais changé d’avis. Je l’ignorais. Je n’étais plus motivée à rien, j’avais l’impression d’avoir touché le fond. Il m’a aussi demandé si j’avais de la famille, des amis, des gens qui ne resteraient pas en vie s’il n’y avait plus de monde. Je ne voulais pas que le peu de gens que j’aimais et qui étaient encore en vie meurent, mais est-ce que je pouvais vraiment faire quelque chose? Malayeul avait besoin de gens motivés dans son groupe. Motivés? Ce que je ne suis plus?

Marayel m’a proposé de m’amener à son temple pour que je me repose. J’étais tellement épuisée que j’ai accepté. Nous sommes réapparus dans la cour du temple. Ikari m’a emmenée dans une chambre d’invité. Elle m’a proposé une brosse pour mes cheveux, que j’ai refusée. Pourquoi me donnerais-je la peine de m’arranger? Elle m’a aussi indiqué la direction des bains. Voir question précédente. Elle m’a dit que sa motivation à elle était sa fille. Je devais aussi me trouver une motivation. Une motivation? Aie-je vraiment envie de continuer? Je ne sais plus… Ikari m’a fait un câlin avant de partir. Ça m’a tout pris pour que je n’éclate pas en sanglot dans ses bras.

Une fois dans ma chambre, je me suis couchée en petite boule sur mon lit et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Depuis la mort d’Uvi, j’avais eu si mal. J’essayais de paraître forte et positive devant Mill, mais la vérité était que je souffrais, à chaque instant qui passait. Mais avec Mill à mes côtés, la douleur était moins pire. Je réussissais à passer au travers de mes journées avec moins de mal. Mais je l’ai perdu aussi. Je l’ai laissé m’accompagner et il est mort. Tous ceux que j’aime meurent les uns après les autres. Je suis si fatiguée…

Quelqu’un a cogné à ma porte et ça m’a réveillée. Je suis allée ouvrir. C’était la halfling. J’étais trop démoralisée pour essayer encore de la tuer alors je l’ai laissée entrer pour qu’elle dépose le plateau de nourriture qu’elle tenait. Elle a eu l’air sur le point de me dire quelque chose, mais elle est partie. Je n’avais ni l’énergie ni l’envie de lui demander ce qui la tracassait alors je me suis tournée vers mon plateau. Je n’avais pas mangé grand-chose dans l’océan (des morceaux de bibittes? Non merci), mais j’ai quand même juste picossé dans mon assiette. Tout avait l’air si bon, mais je n’avais pas faim.

On a encore cogné. C’était une jeune elfe blonde avec un autre plateau de déjeuner. Euh… Je l’ai remerciée, ajoutant que ce n’était pas nécessaire. Je n’avais pas si faim que ça, alors un deuxième plateau… L’elfe ne comprenait pas pourquoi la halfling avait fait ça (c’était à elle de m’apporter à manger). Elle m’a demandé si elle avait dit quelque chose. Non, mais elle allait le faire. Mais est-ce que j’ai vraiment envie de me creuser la tête avec ça? L’elfe est partie en me disant que Marayel voulait me voir. Je ne voulais pas trop faire une tête d’enterrement, alors j’ai pris un bain rapide avant d’aller le voir.

Je n’avais pas pris le temps de réfléchir à sa proposition, étant un peu trop occupée à pleurer. Il m’a dit que je devrais y penser tôt ou tard. J’en ai profité pour lui demander de me parler de ses méthodes. Moi je ne voulais pas tuer, alors si c’était ce qu’il me demandait de faire… Marayel voulait la rapidité si possible, mais je devrais quand même être prête à me battre. Il ne me demanderait pas de tuer, mais ça pourrait arriver. Si j’assommais quelqu’un, cette personne pourrait revenir.

Marayel voulait des gens au grand cœur dans son équipe, des gens qui avaient quelque chose à protéger. Oui, j’ai quelque chose à protéger, des gens que j’aime, et c’est bien tout ce qui me donne envie de continuer. Il n’avait pas non plus de barde dans son équipe et les dieux savent que nous pouvons être très utiles pour booster… quand nous ne sommes pas occupés à nous faire tuer par les conneries des autres.

J’ai décidé de parler à Marayel de mon état de demi-élémentaliste d’eau. Je ne suis pas trop entrée dans les détails. C’était William qui m’avait donné le cristal et je préférais éviter d’avoir à le dire. J’ai aussi parlé d’Henryk et de son soudain don pour ouvrir les portes du temple de l’eau. Marayel allait vérifier si quelque chose pouvait être fait pour que je devienne élémentaliste d’eau à 100%, comme j’avais déjà la moitié du chemin de fait. Il y avait déjà quelqu’un de prévu pour devenir élémentaliste, mais comme cette personne avait une dette envers moi…. Oh, elle… J’aimerais dire que je ressens une certaine satisfaction à l’idée de lui voler son rôle, mais même pas.

Si je ne voulais pas être impliquée, une autre personne pourrait le faire, une jeune fille nommée Ruby. Ruby? Je ne savais pas comment Marayel l’avait retrouvée, mais il l’avait fait. Il a dit qu’elle était en sécurité. Tant mieux et qu’elle reste là où elle était. Je ne veux pas qu’elle soit mêlée à tout ça. Jamais. Marayel pourrait me ramener à mon groupe (euh… non, jamais) ou chez moi si je le désirais. Il devait partir chercher quelqu’un, alors j’allais réfléchir pendant ce temps-là.

Je n’avais pas du tout la tête à réfléchir, mais je n’avais pas le choix. J’aurais préféré ne pas être mêlée à tout ça, mais je n’avais pas le choix. Je ne voulais pas que le peu de gens qui comptaient pour moi et qui étaient encore en vie meurent, pas si je pouvais faire quelque chose pour l’empêcher. J’allais donc continuer à me battre, mais seulement pour eux… pas pour moi.

Donc, quand Marayel est revenu, je lui ai fait part de ma décision. J’ai aussi rencontré le reste de ma nouvelle équipe. Je connaissais déjà Falbala, Ikari et Ritz. Il y avait aussi Arameda la tengu et l’autre nouvelle, Fuu. Fuu était… un peu trop happy de la vie à mon goût. J’espère qu’elle ne va pas essayer de faire ami-ami, surtout qu’elle est censée m’accompagner dans le temple de l’eau.

Marayel m’a appris qu’ils avaient trouvé Eri, qui essayait de ramener Mill. Mais le prêtre qu’elle avait payé semblait être pris d’amnésie. Arameda allait y aller. J’ai demandé qu’un message soit transmis à Eri, même si ce n’était pas la meilleure chose à faire : qu’elle n’essaie pas de ramener Mill, parce que ce n’est pas ce qu’il voudrait. Je me souviens qu’il n’avait pas été d’accord quand je lui avais dit que je voulais ramener Uvi, alors se faire ramener lui-même…

Marayel avait un moyen de me transformer en élémentaliste d’eau, mais ça serait douloureux et ça demanderait un sacrifice, mais pas de ma part. Quel genre de sacrifice la magie pourrait-elle bien lui demander? J’espère que ça ne sera rien de gros. Il avait déjà fait beaucoup pour moi, alors la dernière chose que je voulais c’était de lui créer des problèmes. Falbala était déçu d’apprendre que c’était moi qui deviendrais élémentaliste, mais elle s’en est vite remise, quand j’ai accepté de faire une fontaine pour elle avec mes pouvoirs.

Le tout a pris seulement quelques instants et a à peine fait mal, quoique très intensément. Marayel était étonné. Selon lui, ça aurait dû durer plus longtemps et demander un sacrifice, ce qui n’avait pas été le cas. Mais ça semblait avoir fonctionné, car je pouvais faire apparaître de l’eau dans ma main. J’espère seulement qu’il n’y aura pas d’effets secondaires indésirables. J’ai fait une petite fontaine pour Falbala, mais ça m’a complètement drainée du peu d’énergie qui me restait. Marayel m’a ramenée à ma chambre pour que je puisse me reposer. Nous partirions pour le temple quand j’aurais repris mes forces.