vendredi 30 octobre 2009

Enlèvements

18 mai (suite)

Nous avons fini de manger la pomme et nous sommes retournés danser. J’étais contente qu’Uvi se laisse faire. J’avais vraiment de passer du temps seule avec lui. Il se demandait si nous faisions bien de laisser l’elfe avec les autres. Je ne pensais pas qu’ils risquaient de lui faire du mal, seulement de lui faire peur. Uvi n’était pas certain que nous puissions faire confiance à Étienne. Je pense qu’il lui en voulait encore pour les coups. La seule façon d’éclaircir la situation sera de lui demander pourquoi il a fait ça. S’il sort une raison trop exagérée, nous saurons qu’il ment. Nous avons continué à danser jusqu’aux petites heures du matin, quand Uvi a décidé que c’était assez et qu’il m’a traînée jusqu’à la grange pour que nous allions dormir.


19 mai

Quand Uvi m’a brassée pour me réveiller le lendemain matin, je me sentais si bien que je lui ai demandé de m’accorder encore cinq minutes. Je l’ai taquiné en lui disant «s’il te plaît maman», alors il m’a assise en me disant que j’avais perdu mes cinq minutes à cause de ça. La prochaine fois, je devrais trouver quelque chose de sexy et de grandiose. Mmmm… How about «S’il te plaît mon beau Uvi, encore cinq minutes»?

Étienne est entré dans la grange et il s’est mis à nous mimer qu’il était temps de partir. Hier soir, Beloss et Leo (l’elfe) lui ont demandé de ne plus parler. Ben là… Quand il est parti, je lui ai couru après jusqu’à l’extérieur de la ville. Je l’ai supplié de parler pour ne pas me laisser seule avec les sarcasmes de Beloss. Je préférais de beaucoup les siens. Il a fini par accepter, mais quand il serait seul avec moi, et seulement parce que j’avais des beaux yeux. Euh, merci…

J’étais assez contente qu’il me parle, alors je me suis permis de le taquiner un peu. Je lui ai dit que je ne faisais pas partie du club anti-Étienne et que même si ça déplaisait à Uvi, j’avais envie de lui parler. Tant qu’à parler de mon ami, je lui ai demandé pourquoi il l’avait frappé. Il m’a répondu qu’Uvi se débattait trop et qu’il ne voulait pas qu’il se vide de son sang. Ça a du sens. Il ne me reste plus maintenant qu’à faire comprendre à Uvi qu’il y avait des circonstances atténuantes.

Étienne s’est aussi permis de me taquiner, sous-entendant que j’avais des images d’Uvi en tête et comme quoi c’était mon petit ami. Je n’ai pas eu de mal à nier qu’Uvi était mon copain, mais quand je me suis mise à dire que je ne pensais pas à lui, j’ai eu l’air plutôt pathétique. Je n’y peux rien si je ne sais pas mentir. Comme je ne pense qu’à Uvi ces jours-ci, mon mensonge devait avoir l’air très pathétique. Étienne m’a dit que c’était une qualité de ne pas mentir.

Nous avons continué à discuter un moment. Nous avons entre autre parlé de nourriture. Je lui ai fait comprendre que moi +faire la cuisine n’était pas une bonne idée, alors il m’a demandé quelles étaient mes préférences alimentaires. Il m’a aussi demandé si un jour je pourrais lui parler de ce que les filles elfes aimaient, au cas où il s’éprendrait d’une elfe. Ça ferait une bonne discussion autour, qu’il a dit. Écoute, je veux bien t’aider, mais je ne suis pas une référence. Je suis une fille elfe, alors je peux te dire ce que moi j’aime, mais c’est tout.

Avant que nous repartions, Étienne m’a suggéré de dire aux autres que nous aurions besoin d’un bateau, que j’aurais l’air intelligente en disant ça. D’accord, je veux bien, mais comment je suis censée insérer ça dans la conversation? «Salut tout le monde! Comment ça va? En passant, on va avoir besoin d’un bateau»! J’espère qu’Étienne sait ce qu’il fait…

Quand nous sommes arrivés en vue de la ville, je me suis mise à faire semblant d’essayer de convaincre Étienne de parler. Nous sommes tombés sur Beloss, qui était en train de faire boire les chevaux, et sur Uvi, qui n’était pas content du tout qu’Étienne soit avec moi et encore moins qu’il me pate. Ce n’est quand même pas un fou furieux dangereux, je ne risquais rien. Nous avons aidé Beloss à ramener les chevaux au bateau et quand nous sommes arrivés, j’ai tout de suite suggéré aux autres que nous aurions peut-être besoin d’un bateau. J’ai eu droit à des regards bizarres et à plusieurs «Où veux-tu qu’on trouve un bateau?» et «On verra le moment venu». Étienne s’est royalement foutu de ma gueule. J’espère qu’il savait de quoi il parlait, parce que je ne veux pas avoir passé pour une idiote pour rien.

Nous avons voyagé toute la journée et quand nous sommes arrivés devant le cours d’eau, nous n’avons pas eu le choix de nous arrêter : il était beaucoup trop large et le courant était trop fort pour que nous arrivions à passer. Nous avons décidé de dormir sur la rive. Peut-être que le sommeil nous porterait conseil…? J’ai commencé à chercher des petits fruits et des racines pour Uvi et pour moi, mais aussi pour Étienne. Je le trouvais plutôt sympathique, alors j’avais envie de me montrer amicale envers lui.

Après que j’aie trouvé des petits bouts d’écorce en guise d’assiette, je suis allée voir Étienne. Il avait l’air plutôt content de ce que j’apportais et il m’a proposé en retour de partager son poisson avec moi. J’appréciais l’offre, mais j’ai dû décliner. D’où il était Uvi lançait des regards à tuer à Étienne alors ce dernier, qui refusait toujours de parler, a commencé à faire des signes de tête en sa direction en plus de faire des drôles de signes avec ses sourcils. Je ne comprenais pas du tout ce qu’il voulait dire alors il m’a fait un dessin. Sur le dessin il y avait des bonhommes allumettes qui représentaient Étienne et moi en train de nous embrasser et Uvi qui grognait dans son coin en nous regardant. Euh… non, je ne vais pas t’embrasser pour qu’Uvi grogne. En fait, je ne vais pas t’embrasser tout court. Étienne a fait semblant d’être déçu et il a ensuite suggéré, toujours en mimant que j’aille sauter sur Uvi pour l’embrasser. Euh… Je ne peux quand même pas faire ça… Je suis si gênée que je n’arrive pas à trouver les mots pour lui dire qu’il me plaît alors…

Je suis restée encore un peu avec Étienne et j’ai même déconné un peu avec lui. Ça a été plutôt amusant de faire semblant de l’empêcher de couper sa langue avec ses doigts. Mais quand je suis retournée voir Uvi, il m’a dit qu’il n’aimait pas me voir déconner avec Étienne. J’aurais voulu lui expliquer en détails ce qu’Étienne m’avait dit, mais Maël est arrivée pour me demander si je voulais me joindre à Lena et à elle pour me laver. Un bain me ferait le plus grand bien, alors j’ai accepté. Quant à Uvi, il est parti rejoindre William pour faire la même chose.

Même si je n’étais entourée que de femmes, ça me gênait de me déshabiller devant elles et encore plus d’être toute nue devant elles. Je suis donc allée un peu plus loin pour enlever mes vêtements. J’ai mis des sous-vêtements propres, je me suis entourée d’une serviette et j’ai commencé par laver mes vêtements. Ce n’est qu’après les avoir étendus sur des roches que je me suis lavée.

Quand j’ai entendu le rire la première fois, j’ai cru que j’avais des hallucinations. Quand je l’ai entendu une deuxième fois, je me suis demandée d’où ça venait. J’ai aperçu dans l’eau ce qui semblait être des yeux. Je n’étais pas très rassurée alors je me suis reculée. J’ai alors entendu un soupir qui me semblait triste. Je ne me sentais pas assez brave pour investiguer sur le sujet, mais comme Maël était restée, j’ai décidé de le faire aussi… bien cachée derrière elle. Ce que j’ai aperçu dans l’eau était un poisson multicolore avec des bras. Quand il était seul je l’ai trouvé mignon comme tout, mais quand ses congénères ont décidé de se joindre à lui, j’ai choisi d’aller me rhabiller.

Ils nous ont suivies Maël et moi (Lena était déjà retournée sur la berge) et ils nous ont entourées. J’ai seulement eu le temps de mettre ma tunique verte, car après que j’en aie paté un, ils se sont pressés autour de moi et ont tenté de m’arracher des mains mon linge. C’est à ce moment-là que les choses se sont drôlement gâtées. Les trucs mignons n’étaient plus mignons du tout. Ils ont ouvert leurs gueules très grandes et ils se sont mis à nous attaquer. J’ai choisi d’envoyer un message à Étienne (comme il était plus près de moi qu’Uvi) pour qu’il vienne nous aider. Mes performances au combat n’étant pas ce qu’il y a de plus impressionnantes, j’ai à peine eu le temps de commencer à chanter que je tombais dans les pommes.

Quand je me suis réveillée, Étienne, Beloss, Leo et James étaient là. Je n’apercevais pas Uvi, mais je n’en ai pas fait grand cas jusqu’à ce que j’entende quelqu’un dire que William était rendu au fond de l’eau. Une minute… Uvi était avec lui… Quand j’ai demandé où mon ami se trouvait, j’ai d’abord eu des réponses plutôt vagues, puis Beloss, plein de compassion comme d’habitude, a simplement dit qu’il était sans doute aussi mort noyé au fond de l’eau. Quoi?! Ça ne te tenterait pas de me dire ça une autre fois encore plus gentiment? Compatir au malheur des autres, tu connais? Je ne veux pas qu’Uvi soit mort… Muuu… Il ne peut pas être mort, pas maintenant. Je ne lui ai pas encore dit à quel point je tenais à lui… Muuu…

Maël a fait du bon travail pour ce qui est de me rassurer. C’est vrai, ce qu’Uvi voudrait le plus, c’est que je sois en sécurité. Nous allons aller les chercher William et lui, alors il ne faut pas paniquer. Paniquer? Mais qui panique ici? Certainement pas moi! Uvi… J’aurais voulu être aussi forte que tous les autres, mais tout ce que j’étais capable de faire c’était m’empêcher d’inonder tout le monde de mes larmes. L’opération sauvetage était déjà en train de s’organiser et moi, au lieu d’y participer, je n’arrêtais pas de me répéter à voix haute que je ne paniquais pas. Même si j’avais voulu participer au sauvetage, et je le voulais, je n’aurais pas pu : je ne savais pas nager. Pourrais-je être plus pathétique? Je suis incapable de dire au garçon qui me plaît qu’il me plaît, je ne peux même pas aller le sauver et j’ai juste envie de pleurer alors que tout le monde semble si fort… Ils doivent certainement penser que je suis faible… Au moins, j’ai eu Étienne pour me rassurer. Il m’a frotté le dos tout doucement en me parlant d’une voix très calme. Il m’a dit qu’il s’occuperait de moi jusqu’à ce que mon pointu revienne. Uvi n’est pas «mon» pointu, mais si… non quand il reviendra, je vais tout faire pour qu’il le devienne…

vendredi 23 octobre 2009

14 mai

Nous avons tout de suite fait demi-tour pour retourner à l’autre prison. Dans le milieu, il y avait une elfe, celle qui avait emmené Rolland en prison. Il était évident qu’elle ne nous laisserait pas partir, alors nous l’avons attaquée. Comme je n’avais plus d’armes, je l’ai attaquée à mains nues. Elle n’a pas arrêté de nous dire qu’elle ne voulait pas nous tuer, mais ça ne nous a pas stoppés. Maël s’est malheureusement blessée en tentant de briser l’arc de l’elfe. Quant à moi, j’ai malheureusement blessé Lena. William avait fait apparaître une créature à poil et nous avait demandé de nous éloigner. Nous ne l’avons pas fait et nous avons été aveuglées par une grande lumière blanche. Malgré tout, j’ai continué à frapper dans la direction de l’elfe, mais c’est Lena que j’ai touchée. Je m’excuse, c’était un accident!! J’espère qu’elle n m’en voudra pas.

J’étais toujours aveugle quand Maël m’a rapprochée d’elle avec son vent. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé ensuite. J’ai entendu les autres dire que la prêtresse nous avait transportés dans un champ. Ma vue est revenue graduellement et j’ai pu constater que c’était vrai. Nos alliés n’étaient cependant pas avec nous. Oh non… Uvi serait encore en prison? La prêtresse a encore prié pour que nos alliés nous rejoignent. Pleins de gens sont apparus près de nous, nos alliés et ceux des gens qui étaient restés avec nous pour nous aider.

J’ai tout de suite cherché Uvi des yeux, mais je ne le voyais nulle part. Oh non… Ne me dites pas qu’il… Je suis allée voir Étienne et je lui ai demandé où était Uvi. Il m’a dit qu’il l’avait laissé à quelque part. Quoi? Tu l’as laissé là-bas? Je me suis mise à paniquer. S’il était blessé? Ou pire? Quand Beloss, qui était invisible, s’est mis à rire de la situation, je suis devenue encore plus inquiète. Je me suis mise à dire des trucs méchants à Étienne et je l’ai même envoyé promener, même après avoir compris qu’il avait laissé Uvi quelque part à l’extérieur.

J’avais une peur atroce de ne plus revoir Uvi, surtout de ne plus le revoir avant de lui avoir dit ce que je ressentais. Je suis partie dans les champs sans vraiment savoir où j’allais, en criant le nom d’Uvi. Please be somewhere… Please don’t be dead… J’étais de plus en plus inquiète, car il n’y avait aucune trace de mon ami où que ce soit. Mes recherché sans but ne menaient à rien, mais j’étais quand même déterminée à ne pas m’arrêter avant d’avoir retrouvé mon ami.

Étienne est venu me voir pour me dire qu’Uvi serait plutôt de l’autre côté. Je ne lui ai pas demandé d’explication et je me suis mise à courir dans la direction qu’il indiquait. J’ai rapidement trouvé Uvi. Il était couché par terre, une grande slash sur son torse… qui était repatchée à peu près avec un bout de redingote… d’Étienne. Et merde… J’ai vraiment foiré… Étienne a vraiment voulu sauver Uvi et moi je l’ai traité comme une merde. Je me sens cheap… Dès que je serai certaine qu’Uvi sera hors de danger, j’irai m’excuser.

Les signes vitaux de mon ami étaient perceptibles, mais tant qu’il ne serait pas réveillé, je ne serais pas calmée. J’ai refait le bandage d’Uvi et Maël est allée chercher la prêtresse pour qu’elle soigne Uvi. Ses blessures ont complètement disparu. J’ai été si soulagée que j’ai huggé la prêtresse. Thank you so much. You don’t know what it means to me… Je n’avais pas l’intention de bouger de là avant qu’Uvi ne se réveille, alors je me suis agenouillée par terre et j’ai posé la tête d’Uvi sur mes genoux.


(fin d’après-midi)

J’ai flatté les cheveux d’Uvi jusqu’à ce qu’il se réveille. Il était plutôt confus. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait là, la tête sur mes genoux. Je lui ai rapidement résumé la situation, ce qui l’a rendu un peu plus confus je crois. Il faut dire que son mal de tête ne devait pas aider. Il avait trois grosses bosses derrière la tête. C’est ce qui l’élançait autant. Pauvre Uvi… Quand il m’a dit que c’était Étienne qui l’avait frappé, j’ai été plutôt étonnée. Alors il te frappe et puis il te sauve la vie? Je vais devoir lui demander quelques explications après que je me sois excusée.

J’ai aidé Uvi à se relever et j’ai ensuite vérifié qu’il était ok. Je lui ai montré deux doigts et il m’a donné le bon nombre. Étant rassurée, je l’ai huggé de toutes mes forces. J’ai été si inquiète, si tu savais… Il a tenté de me rassurer en me frottant le dos. Il m’a dit que je n’avais pas à m’inquiéter, que c’était à lui de le faire, car c’était à lui de venir me sauver. Tu ne comprends pas… Si je m’inquiète pour toi, c’est parce que je tiens beaucoup à toi…

Nous sommes retournés vers les autres, bras dessus bras dessous. Maël et Lena nous ont demandés si nous étions d’accord pour partir. Lena avait aperçu un chemin plus loin et la prêtresse nous avait ramené nous affaires, ainsi que le bateau et nos chevaux. Nous pouvions donc nous remettre en route dès que possible. Nous avons cependant décidé d’attendre de voir ce que ferait l’autre groupe, au cas où il déciderait de partir dans la même direction que nous.

Uvi et moi sommes allés voir Étienne. J’avais été injuste avec lui et je voulais m’excuser. En parfait gentilhomme, Uvi est resté à distance au cas où les choses dégénéreraient. Étienne boudait dans son coin. Je me suis excusée et j’ai essayé de lui expliquer le pourquoi du comment de mes réactions, mais il ne croyait pas ce que je disais. Il n’a pas arrêté de dire que j’avais agi comme ça parce que je le considérais comme un sale humain. J’ai essayé de lui expliquer que j’aurais agi comme ça avec n’importe qui, mais il ne m’a pas cru. J’ai finalement abandonné la partie et je suis retournée voir Uvi, qui m’a dit de ne pas me sentir mal par rapport à Étienne. Je ne peux pas m’en empêcher. J’ai été très méchante avec lui et je voudrais arranger les choses.

Tous ceux qui s’étaient trouvés en prison avec nous sont partis chacun de leur côté. J’ai pris le temps de les remercier pour leur aide et je leur ai souhaité bonne chance. Nous avons ensuite récupéré nos affaires et nous sommes partis vers le nord-ouest, direction du chemin que Lena avait vu.


17 mai

William est venu voir Uvi pour lui demander s’il pouvait lui apprendre les premiers soins. Comme ça n’entrait pas dans les compétences d’Uvi mais dans les miennes, je me suis proposée pour lui apprendre, en échange de quoi il m’apprendrait à savoir m’orienter. Quand Étienne est arrivé, ça ne m’a pas dérangée de m’interrompre. J’étais certaine qu’il venait me faire je ne sais quel reproche, mais il venait en fait s’excuser. Il avait l’air vraiment désolé de s’être montré si sec envers moi, alors je n’ai pas pu m’empêcher de le taquiner. Je lui ai demandé de me donner sa main et je lui ai ensuite donné une petite claque dessus, en lui demandant de ne plus recommencer.

Plus tard, je suis allée raconter à Uvi ce qui s’était passé. J’étais super contente. Je n’aurais pas voulu qu’un événement comme ça ruine la bonne entente relativement fragile entre Étienne et moi. Comme j’étais seule avec Uvi dans le bateau, je lui ai proposé de lui apprendre les premiers soins, ou alors que lui m’apprenne à jouer aux cartes. Ça pouvait être amusant… Il m’a répondu qu’il pouvait bien le faire si j’en avais envie. Tu ne comprends toujours pas… C’est parce que j’ai envie de passer du temps avec toi que je le propose… juste avec toi…


18 mai

Le soleil était déjà couché quand nous avons aperçu des lumières au loin. James a envoyé son faucon en reconnaissance pour vérifier de quel genre de village il s’agissait. C’était un village de paysans humains. Je n’ai d’abord pas été très encline à vouloir y entrer. Une elfe dans un village d’humains…? Étienne m’a rassurée en me disant que les paysans n’étaient pas pour la guerre. Et bien s’ils n’ont rien contre les étrangers… À l’exception de Maël, nous avons tous décidé d’y aller.

Plus nous nous rapprochions et plus nous pouvions entendre clairement de la musique. Uvi s’est montré plutôt critique envers les musiciens et avec raison. Le violoniste pouvait définitivement s’améliorer. Le flûtiste n’était quand même pas si mal. J’avais bien envie de montrer à ces musiciens de quoi nous étions capables, mais j’avais d’abord et avant tout envie de m’amuser. Étienne a proposé que nous trouvions une grange où nous pourrions dormir. Il a dit que lui et Lena se chargerait d’en trouver une. Il ne m’en fallait pas plus pour que je prenne la main d’Uvi et que je l’entraîne vers les kiosques.

J’avais très envie de m’acheter une couronne de fleurs. J’en ai essayé quelques-unes en demandant à Uvi son avis. Il a déposé sur ma tête celle qui m’allait le mieux selon lui et quand j’ai demandé à la vendeuse combien ça coûtait, il a payé pour moi. Ça m’a fait plutôt plaisir, parce que c’était la première fois qu’il me faisait un cadeau comme ça. Nous sommes ensuite allés danser. Ce n’était pas mon point fort, mais heureusement pour moi, Uvi savait très bien me diriger. J’avais l’impression d’être toute seule au monde avec lui et rien n’aurait pu me faire plus plaisir en ce moment.

Nous dansions depuis environ 20 minutes quand William est venu nous avertir qu’il avait trouvé une grange où nous pourrions passer la nuit et que les arrangements étaient déjà faits. William avait vraiment l’air malade et nous n’étions apparemment pas les seuls à lui avoir fait la remarque. Il nous a cependant assuré qu’il allait bien. Uvi lui a proposé de l’accompagner lorsqu’il irait se coucher. Ben là… Tu ne vas pas rester avec moi…? Étienne s’est mis à rire, en semblant ne plus pouvoir s’arrêter. Euh, qu’est-ce qu’il y a de drôle? Je ne comprends pas… Ils ont fini par partir et Uvi et moi sommes restés sur la piste de danse.

Quand ils sont repassés, William avait l’air encore plus malade. En tout cas c’est ce que j’ai compris quand Uvi m’a empêchée de le regarder, en abaissant un peu plus la capuche qu’il portait pour se cacher. Uvi a décidé de les suivre. Comme il me tenait par la main, je n’ai pas eu le choix d’y aller aussi. J’ai cru comprendre en chemin que la prêtresse avait fait quelque chose à William quand nous étions dans le champ. Nos pas nous ont menés jusqu’à un elfe, dont William a dit qu’il avait vu les oreilles et les pieds s’illuminer. Euh…

Le pauvre. Je crois qu’il a été complètement traumatisé. J’aurais pu (ou dû) m’en mêler, mais au risque de paraître très égoïste, la seule chose dont j’avais envie en ce moment, c’était de passer du temps avec Uvi. J’ai donc laissé les autres tenter de le convaincre de venir avec nous. Je ne sais pas ce que la prêtresse avait fait à William, mais il pouvait voir certains indices qui nous aideraient à trouver cette fameuse eau qui nous permettrait de sauver nos amis. Quelqu’un, James je crois, a proposé à l’elfe de nous accompagner en échange de nourriture. Je suis certaine que sa proposition partait d’une bonne intention, mais en avons-nous vraiment les moyens?


Nous sommes tous retournés vers les kiosques de nourriture, enfin, le peu qu’il restait. Étienne et Lena semblaient s’en être donné à cœur joie. Moi j’ai décidé d’acheter une pomme-caramel sur bâton pour la partager avec Uvi. C’était le même prix pour deux, mais j’en ai quand même pris seulement une. J’avais vraiment envie que nous partagions quelque chose à deux. L’elfe a accepté la nourriture que nous lui offrions et après, tous sont partis vers la grange.

Je voulais encore passer un peu de temps avec Uvi alors je l’ai traîné par la main dans une autre direction. J’avais envie qu’il comprenne qu’il me plaisait beaucoup, mais j’étais trop gênée pour le lui dire. J’espérais donc qu’il finisse par le comprendre par ces petites attentions que j’avais envers lui. Malheureusement, il n’avait pas l’air d’avoir compris que la pomme était pour nous deux et il l’a gardait dans ses mains. Je l’ai donc rapprochée de moi pour en prendre une bouchée. Uvi m’a dit que c’était comme un baiser indirect. Je dois avouer honnêtement que je n’avais pas envisagé la question sous cet angle. J’espère que je n’ai pas trop rougi. Euh… Et bien je l’avais juste achetée pour nous deux… J’étais super gênée, mais en même temps… Un baiser indirect… I kind of like it…

mardi 6 octobre 2009

Capture and escape... sort of...

9 au 12 mai

Il ne s’est rien passé de spécial les trois premiers jours où nous avons voyagé. Les équipes et l’ordre des tours de garde a été tiré au hasard. En premier, Beloss et Lena. En deuxième, James et moi. En troisième, Uvi et William. En quatrième, Étienne et Maël. J’ai tenté de faire la conversation à James du mieux que je le pouvais en posant d’abord les questions de base, du genre pourquoi il s’était engagé dans l’armée. Je crois qu’il m’a répondu qu’il voulait faire une différence. Peut-être qu’il disait la vérité, mais j’ai quand même eu de la difficulté à le croire. Vous espériez vraiment changer les choses en vous joignant à un groupe qui a attaqué des «espions elfes» sans défense et en vous rendant ensuite invisible? Étienne a mentionné que certaines personnes n’avaient pas le choix d’être dans l’armée. Malgré tous ses faux-pas verbaux, j’aurais tendance à croire que c’est son cas à lui et non pas celui de James.

Après le deuxième soir, Étienne est venu me demander si ça me dérangeait de faire mes tours de garde avec lui pour que James puisse être avec Maël. J’avais cru remarquer que Maël ne portait pas les humains dans son cœur alors j’imagine qu’Étienne ne devait pas se sentir très à l’aise avec elle. Je peux comprendre que quelqu’un n’aime pas les humains. Les Dieux savent que je ne les aime pas nécessairement ces temps-ci, mais je me range quand même du point de vue que tous les humains ne sont pas nécessairement mauvais… même si je dois admettre que je ne sais pas quoi penser de ceux qui voyagent avec moi…

J’ai aussi fait la conversation du mieux que je le pouvais avec Étienne. Quand j’ai commencé à lui poser des questions sur le pourquoi du comment il s’était engagé dans l’armée (Il m’a dit qu’il s’était engagé parce que tout le monde avait été tué. Muuu), il m’a fait un hug. Il avait l’air super heureux que je lui fasse la conversation. Pas de problème… Je lui ai aussi parlé un peu de moi, mais pas de ma vie à Idrazz’il. J’ai dit que mes spécialités étaient le chant et le violon. J’aurais bien aimé lui en jouer un peu, mais il craignait la réaction de Maël si jamais le bruit la réveillait. Je lui ai raconté comment j’avais rencontré les autres. Il m’a demandé si Uvi et Mill étaient… quelque chose que je n’ai pas compris. Il a fait un drôle de signe avec sa main. Je n’ai pas compris, mais il m’a dit que si je ne savais pas ce que ça voulait dire, ils ne devaient pas l’être. Si tu le dis…


13 mai

Il faisait nuit. Uvi m’a réveillée en me disant qu’il y avait quelque chose de bizarre. Je ne percevais rien d’étrange, mais je n’avais aucune raison de ne pas le croire. S’il me disait qu’il y avait quelque chose de bizarre, c’était vrai. Nous avons à peine eu le temps de réveiller tous ceux qui dormaient encore que nous nous sommes fait attaquer, des flèches se plantant tout autour de nous. Je me suis tout de suite mise à chanter. Maël nous a mentionné que ça sentait acide quand sa hache touchait quelque chose. Mais quel genre de créature a du sang qui a une odeur acide quand elle est blessée et qui utilise aussi des flèches?

Je ne voyais pas trop comment je pouvais aider à part en chantant, car le combat n’était pas du tout ma spécialité. Je suis donc restée derrière et c’est à ce moment-là qu’une corde m’a attrapée par la jambe et m’a tirée très rapidement par l’avant. J’ai sorti ma dague pour couper la corde quand je me suis soudainement retrouvée de nouveau près du bateau. J’étais un peu perturbée, mais ce n’était pas le moment de tenter de reprendre mes esprits. J’ai couru auprès d’Uvi et je me suis placée derrière lui pour le défendre contre le mouvement venant des buissons que j’avais perçu.

Une corde a encore essayé de m’attraper. J’en avais assez alors je suis allée dans cette direction pour en avoir le cœur net. Je me suis retrouvée devant une créature que je ne pensais jamais rencontrer. C’était un drow, mais le bas de son corps était celui d’une grosse araignée. Ça existe vraiment ce genre de trucs? Il y avait aussi un drow, mais normal celui-là. Je me suis défendue du mieux que je le pouvais, mais ça ne m’a pas aidée au final. Je me suis encore fait attraper par une corde et cette fois-ci, j’étais complètement enroulée dedans. J’ai été tirée jusqu’à un drow qui m’a prise dans ses bras. Je pouvais à peine bouger, mais j’ai quand même essayé de me débattre pour qu’il me lâche. Il m’a demandé d’arrêter si je ne voulais pas mourir dans d’atroces souffrances. Oui monsieur. J’ai arrêté de bouger et j’ai senti une grande lassitude m’envahir. Je me suis ensuite endormie.


14 mai

Je me suis réveillée dans une cellule. Lena, Maël et William étaient aussi là. Il y avait également plusieurs autres personnes de différentes races emprisonnées avec nous. Ce qui était le plus étrange, c’était que chacune avait été emmenée par quelqu’un d’une autre race : Sara l’humaine avait été emmenée par des arcadiens, le tengu qui riait comme s’il lui manquait une coche avait été emmené par des drows, l’arcadien par des elfes, Takeo l’humain par d’autres humains. Il y avait aussi un elfe bête comme ses pieds, une pixie dans une cage et un demi-drow qui n’a eu aucune difficulté à sortir de sa cellule. Il nous a dit qu’il voulait être connu et qu’il ferait sortir la personne qui lui fournirait la meilleure histoire. Comme personne n’avait d’idée, il est parti en nous laissant là. Il y a même aussi eu une elfe qui a emmené un petit garçon sous prétexte qu’elle allait lui donner une surprise. Je lui ai dit qu’elle était la honte des elfes. Elle m’a répondu que je ne comprenais pas et elle est partie. Qu’y a-t-il à comprendre? Tu as kidnappé un enfant! Au moins, le petit Rolland ne semblait pas trop effrayé d’être ici. Il s’inquiétait plus de la réaction de son père et de la punition que sa mère allait lui infliger.

Dans la cellule à côté de la sienne, il semblait y avoir quelqu’un sous une couverture. Il a réussi à s’y glisser en défaisant les barreaux qui recouvraient l’ouverture qui communiquait entre chaque cellule. Il nous a dit que sous la couverture il y avait une jolie dame qui dormait. Maël a utilisé son vent pour la transporter jusqu’au milieu de la salle. Il a ensuite écarté les barreaux de la cellule comme si de rien était. J’ai été très impressionnée. Comment un enfant de cet âge pouvait-il avoir une telle force? Il a d’abord sorti William en lui faisant promettre de faire le guet le temps qu’il sorte les autres. Il a décidé de faire sortir le tengu qui riait comme un malade et l’elfe bête en dernier. Quand l’arcadien a été sorti, il a donné un coup de main à Rolland pour sortir tout le monde.

Quand j’ai été sortie, j’ai paté Rolland et je lui ai donné un bec sur une joue. Il ne s’est pas gêné pour me dire qu’il avait une autre joue. Il était si mignon que je n’ai pas pu résister et je lui ai donné un autre bec. Le temps que tout le monde soit libre, j’ai sorti la pixie de sa cage et je suis allée jeter un coup d’œil à la femme endormie. Je n’avais jamais vu de personne aussi belle, à croire qu’elle sortait d’un conte de fée. Elle n’était pas blessée, mais elle était profondément endormie.

Une fois que tout le monde a été sorti, Maël nous a dit que ça sentait les épices du côté du corridor et qu’il y avait pleins d’odeurs mélangées du côté des escaliers. Nous avons décidé d’aller du côté de l’odeur d’épices au cas où ça serait un entrepôt et que nos affaires s’y trouveraient. Nous sommes arrivés devant une porte derrière laquelle venait les voix de deux personnes. Maël et Lena sont allées y jeter un coup d’œil. Quand elles sont revenues, elles nous ont dit qu’il y avait une drow. Nous avons plutôt décidé de continuer dans le couloir. Nous sommes arrivés à une autre prison qui était tout aussi remplie que la nôtre. D’autres personnes qui semblaient êtres des prisonniers en fuite comme nous sortaient les prisonniers. Inutile de dire qu’ils ont été plutôt surpris de nous voir arriver. Dans quelques-unes des cellules, il semblait y avoir eu un genre d’éboulement et on pouvait apercevoir l’extérieur. Les barreaux d’une de ces cellules ont été tassés et les gens ont commencé à sortir. Maël et Lena voulait rester au cas où il y aurait d’autres personnes encore enfermées et elles pensaient que nos compagnons étaient peut-être déjà ici en train de nous chercher, en tout cas Uvi. J’étais d’accord avec elle. Je ne pouvais pas parler pour les humains, mais j’étais certaine qu’Uvi ferait tout pour venir me chercher. J’espère qu’il va bien. Je suis inquiète…

J’ai décidé de rester avec Maël et Lena. Je ne les connaissais pas tant que ça, mais je les connaissais quand même plus que les gens qui étaient sortis. Et puis s’il y avait une chance qu’Uvi se trouve ici, je ne pouvais pas m’en aller. L’arcadien, un elfe blond, Rolland, un jeune demi-elfe, une prêtresse humaine et la femme endormie sont restés avec nous pour nous aider. Nous avons fait demi-tour jusqu’à ce que nous arrivions à la prison d’où nous étions partis. Au milieu de la salle, il y avait une tengu armée jusqu’aux dents et qui n’avait pas l’air très heureuse de nous voir en-dehors de nos cellules. Oh, oh…

vendredi 2 octobre 2009

Départ...

7 mai

À l’orée de la forêt, nous nous sommes retrouvés face à deux jeunes filles. Elles venaient de la ferme. La plus jeune tenait une boîte et elle nous a dit qu’elle pouvait guérir tout le monde avec. Nous sommes donc retournés à la ferme et nous avons rassemblé tous les blessés. La petite fille a alors ouvert sa boîte et la dernière chose dont je me rappelle avant d’être tombée inconsciente fut une grande lumière blanche.


8 mai

C’était le matin quand je me suis réveillée. Uvi s’est aussi réveillé, mais Ruby et Mill sont restés endormis, tout comme la famille d’elfes. La petite fille s’est mise à pleurer en nous disant que quelque chose comme ça était arrivé à ses parents. Un magicien lui avait montré comment la boîte fonctionnait en lui disant qu’on pouvait forcer des guerriers à aider avec ça, mais il était mort et la fillette s’était retrouvée toute seule. Pour réveiller tout le monde, il fallait une eau spéciale. La petite fille nous a montré un papier que le magicien lui avait donné. «L’eau des montagnes sacrées de Goresh dans la vallée de la mort avide par-delà la mer de la Félicité…».

Je suis retournée auprès d’Uvi, qui tentait toujours de réveiller nos amis. Il a dit que l’un de nous deux devrait rester ici pour veiller sur eux. Quoi? Mais moi je ne veux pas rester toute seule… Mais d’un autre côté, si nous restions tous les deux, ils ne voudraient peut-être pas nous donner de l’eau pour nos amis. Finalement, Uvi a dit que nous irions tous les deux. J’ai été tellement contente que je l’ai huggé pour le remercier. Il a eu l’air gêné. Il m’a dit que c’était le travail du gars de protéger la fille. Je suis contente que tu restes avec moi. Toute seule, je me serais sentie complètement perdue.

La femme-louve a accepté que nous laissions nos deux amis à l’intérieur de la maison le temps de notre mission. Si nous les avions laissés dehors, je pense que Ruby et Mill (surtout Ruby) nous auraient arraché la tête à notre retour. Déjà que quand ils apprendront que nous les avons laissés ici…

Étienne, le soldat aux cheveux bruns qui était revenu vers la ferme pour chercher quelqu’un est venu nous dire que lui et les deux autres humains allaient nous accompagner pour chercher l’eau. Maël (la femme-louve), Lena (l’arcadienne) et moi n’étions pas trop d’accord, mais à plusieurs nous irions plus vite. Étienne a dit qu’il n’attendait que les femmes pour partir. Je pense que j’ai été aussi insultée qu’Uvi qu’il soit pris pour une femme. Étienne s’est excusé, mais le mal était déjà fait.

Maël a préparé les provisions et a sorti un petit bateau de la grange. Je ne sais pas comment elle a fait, le bateau avait l’air de bouger tout seul. Étienne m’a tendu la main pour m’aider à grimper dedans, mais Maël l’a poussé pour pouvoir m’aider. Uvi s’est senti insulté. Il a dit qu’il se sentait comme une petite fille de cinq ans. J’ai essayé de lui remonter le moral en lui disant qu’il pourrait m’aider à descendre après. Je ne sais pas si j’ai réussi, mais j’espère au moins qu’il a compris que je préférais que ce soit lui qui m’aide…

Les trois humains (Étienne, William et James) et Lena ont décidé d’aller chercher l’humain aux cheveux blancs (celui qui nous avait aidés hier) qui était parti sitôt qu’il s’était réveillé. Ils ne voulaient pas prendre la chance qu’il révèle à quelqu’un ce que nous nous apprêtions à faire. Nous nous sommes tous éloignés un peu de la ferme et la petite fille a fait un dôme de protection. Quand le dôme a disparu, c’était comme si la ferme avait disparu et qu’il ne restait plus que des ruines. Étienne a fait brûler les corps et ils sont partis.

Après leur départ, Maël nous a demandé a Uvi et à moi de descendre du bateau pour qu’elle puisse se changer. Elle a fait tourner la voile pour être cachée. Uvi a été plutôt impressionné par la démonstration des pouvoirs de Maël. Il a dit qu’il adorait voir. Euh… Il a eu l’air très mal à l’aise. Et bien si tu aimes regarder des femmes se changer… Tu ne me dois rien après tout… Maël nous a ensuite expliqué qu’elle manipulait le vent. Uvi et moi étions très impressionnés, mais elle nous a dit qu’il y avait quand même des guerriers plus forts. Nous étions bardes alors nous pourrions l’encourager par nos chants. Moi je pourrais même être pom-pom girl. Uvi refusait d’être pom-pom girl, mais ça ne lui dérangeait pas de me regarder faire. Ça m’a gênée qu’il me dise ça, mais en même temps j’ai été très contente qu’il dise aimer me regarder… Il m’a aussi redit qu’il allait me protéger. Yééé!

Quand les autres sont revenus, nous avons décidé d’aller en ville pour chercher une carte et acheter l’équipement qu’il nous manquait. Maël, Lena, Uvi et moi étions dans le bateau et les humains marchaient à côté. Maël a délibérément augmenté la vitesse pour que les humains soient obligés de courir pour pouvoir nous suivre. Je dois admettre que ce fut assez amusant de voir Étienne courir. Nous avons voyagé toute la journée et j’ai fini par m’endormir. Quand je me suis réveillée, il faisait nuit. Étienne et les autres humains étaient revenus de la ville. Étienne était fâché que nous nous étions tous endormis en même temps. Nous avons donc accepté de faire des tours de garde lors des prochaines nuits, avec un membre de chaque camp (elfes versus humains) à chaque fois.


9 mai

Quand nous nous sommes réveillés, nous avons pris le temps de déjeuner. Uvi et moi sommes allés chercher des racines et des petits fruits. Après notre retour, Étienne est revenu avec deux lapins et James avec une marmotte. Le cœur m’a levé, alors pour éviter de renvoyer mon déjeuner, je suis allée prendre une marche. Uvi était dans le même état que moi alors il m’a accompagnée. À notre retour, nous avons discuté de la marche à suivre. Comme personne n’a réussi à trouver «Goresh» ou «la mer de la Félicité» sue la carte, nous avons décidé d’aller à Highland. C’était une assez grande ville, alors nous pourrions sans doute y trouver un sage qui pourrait nous renseigner. Étienne nous a cependant mis en garde : Highland était peut-être une ville neutre, mais il valait mieux pour nous les elfes de ne pas nous promener seuls. Nous en avions pour deux semaines avant d’arriver, alors nous nous sommes mis en route dès que tout le monde eut fini de déjeuner…