jeudi 17 décembre 2009

On ne fait pas joujou avec les poissons géants!

Je pense que c'est une première: j'ai réussi à résumer! Environ quatre pages pour résumer quatre games! Wouhou!

22 mai

Nous venons de partir pour la vallée de la mort. C’est le charmant nom qu’ils donnent aux bas-fonds de l’océan. Ça n’a rien d’invitant, mais nous n’avons pas le choix d’y aller. Nous ne voulons pas passer le restant de nos jours ici et la vallée de la mort est le seul endroit où nous pouvons trouver les plantes qui nous permettront de retrouver notre apparence normale. De plus, c’est là que nous pourrons trouver des trésors qui nous permettront de sauver William et Uvi. Ils sont tous deux devenus résidents permanents de la ville des grenouilles.

William est devenu l’assistant de Mordak, le sage de l’endroit. C’est un humain qui me semble un peu lunatique, mais au moins il n’est pas aussi… spécial que Happy. Quant à mon cher Uvi, il est devenu le divertissement du roi. Je l’ai revu la première fois au palais du roi. Ce dernier nous avait dit que nos compagnons n’étaient pas venus ici, mais il nous avait quand même permis de rencontrer le sage. Nous avons été obligés de nous changer, car nos vêtements n’étaient supposément pas dignes de l’endroit. J’espère vraiment que nous n’aurons pas à rester longtemps ici, parce que les vêtements qu’ils nous ont donnés…

Nous attendions dans un petit salon quand une grenouille est venue nous dire que le roi nous envoyait un divertissement. Je n’ai d’abord vu qu’un bout de tissu rose et blanc plutôt récalcitrant qui se faisait tirer dans la pièce. Le bout de tissu était Uvi. Il était vêtu d’un habit de fou du roi carotté blanc et rose. Il était super gêné. Moi j’étais sous le choc, un peu à cause de l’habit (il était vraiment affreux), mais surtout parce que j’étais très heureuse de le revoir. Je me suis jetée dans ses bras sans même réfléchir. Tu m’as tellement manqué…

Uvi ne voulait pas que nous nous attardions ici. Je ne sais pas pour les autres, mais moi il n’était pas question que je parte d’ici sans lui, William et Maël. Cette dernière n’était pas dans une situation aussi dramatique que William ou Uvi, mais elle avait quand même été promue de guerrière à fiancée du prince, ce qui ne lui plaisait pas. Le prince Richard était sympathique, mais Maël, tout comme nous tous, n’avait pas envie d’élire domicile dans le fond de l’eau.

Nous nous sommes rendus chez Mordak pour y retrouver William et discuter des moyens que nous allions utiliser pour retourner sur la terre ferme. Uvi ne pouvait pas venir avec nous. Avant de le quitter, j’ai pris mon courage à deux mains pour l’embrasser sur la joue. Ce n’était pas grand-chose, mais pour moi c’était beaucoup. Jamais je n’avais été aussi entreprenante avec un homme. J’espère que ça va aider Uvi à comprendre à quel point je tiens à lui.

Richard n’était pas censé venir avec nous au départ. Nous devions seulement aller porter un message à quelqu’un pour lui, une femme qui était très importante à ses yeux d’après ce que j’ai compris. Mais comme c’était aussi dans ces environs que se trouvait la gougolithe, la fameuse plante qui nous débarrasserait de toutes nos difformités aquatiques et que Richard savait de quoi elle avait l’air, nous avons décidé de demander au roi si Richard pouvait venir avec nous. L’histoire officielle était que Richard et sa fiancée allait aider l’assistant de Mordak à rapporter des plantes sous-marines. Si nous réussissions à trouver quelque chose d’intérêt (Beloss semblait très intéressé par la possibilité de trouver des perles), nous pourrions marchander pour nos compagnons.

Richard, Maël et William sont repartis au palais pour parler au roi. Je les ai accompagnés, car je voulais raconter à Uvi ce que nous nous apprêtions à faire. Plusieurs dangers nous attendaient et je devais bien à mon ami d’essayer de le rassurer du mieux que je le pouvais. Uvi n’était pas content. Il aurait voulu que je reste avec lui. C’était une idée qui me plaisait beaucoup, car je n’avais aucune envie de quitter mon ami. Je l’ai embrassé une nouvelle fois sur la joue et je suis allée retrouver les autres. Quand j’ai parlé à Richard, il m’a dit qu’il était préférable que je ne reste pas, sinon je risquais de devenir moi aussi résidente permanente et ça allait coûter plus cher pour nous racheter. Et si je restais en tant qu’invitée, par exemple en tant que dame d’honneur de la princesse, je ne pourrais pas avoir de contacts avec Uvi. J’étais dans une impasse, mais je préférais attendre d’en parler aux autres avant de me décider.

Finalement, je n’ai pas eu le temps d’en parler aux autres. Arrivée chez Mordak, ce dernier nous a dit que Richard ne pourrait venir avec nous. Il serait lié à Maël et William le serait avec lui-même. C’est un lien qui empêcherait la personne liée de trop s’éloigner. Autrement dit, nous n’aurions aucun moyen de nous échapper une fois que le lien serait fait. James a alors dit que si Richard n’était pas avec nous, nous n’aurions personne pour nous guider.

James et Richard sont donc repartis au château pour tenter de raisonner le roi. Dans l’attente, un messager est arrivé et nous a dit que James avait été mis aux arrêts pour avoir insulté le roi. Maël et Beloss sont retournés au palais pour parler au roi et nous, nous sommes allés à la prison pour empêcher Richard de faire une connerie. Mordak nous avait en effet dit qu’il risquait de tenter de faire évader James.

La prison, ou «cages» comme ils les appelaient, se situaient très haut au-dessus du palais. Les cages comme telles étaient de grosses boules faites de barreaux, surmontant un très long tuyau. Nous avons rapidement trouvé James, mais nous ne comprenions pas ce qu’il nous disait et lui non plus. Et puis il a fallu bien évidemment que les choses dégénèrent. James a touché Lena a travers les barreaux et elle a été électrocutée. Comme j’étais accrochée à son dos, j’ai aussi été touchée. Mon corps a été tout engourdi et quand j’essayais de bouger, ça me faisait mal. Quand j’ai repris mes esprits et que j’ai voulu parler aux autres, ils m’ont regardée comme si je venais d’un autre monde. Et je ne comprenais plus non plus ce qu’ils me disaient.

Cette situation n’a heureusement pas duré longtemps. Des soldats nous ont ramenés chez Mordak, où Richard nous a donné des algues à mastiquer, ce qui nous a fait redevenir normaux. Beloss avait réussi à convaincre le roi de laisser Richard partir avec nous. Le lien serait donc entre le roi et nous tous. Je n’avais plus le choix de partir, mais je ne pouvais pas le faire sans le dire à Uvi. J’étais assez positive pour me dire que j’allais m’en sortir, mais avec tous les dangers que nous allions affronter, j’étais assez réaliste pour savoir que je pouvais y laisser la vie. Il fallait donc que je revoie Uvi avant de partir.

Quand j’ai demandé à Richard si je pouvais aller avertir mon ami, il a été plutôt hésitant, suggérant plutôt de lui faire porter un message. Je trouvais cette façon de faire trop impersonnelle, alors je me suis permis d’insister. Beloss m’a accusée d’être égoïste et James en a rajouté. À les entendre, j’avais l’impression de commettre un crime. Oui, je me montre égoïste, mais je ne peux pas faire autrement. Uvi est probablement la personne qui compte le plus pour moi, alors par égard pour notre amitié, je dois aller lui dire en personne que je ne peux pas rester avec lui. J’ai tellement insisté que Richard a fini par accepter de me ramener au palais.

Pendant qu’il discutait avec son père, j’ai pu aller voir Uvi. Mais je devais faire vite : Richard ne m’avait accordé que deux minutes. J’ai donc dû expliquer en quatrième vitesse à Uvi que je partais pour la vallée de la mort avec les autres. Inutiles de dire qu’il n’a pas été très content de l’apprendre. J’ai dû lui promettre à répétition que je ferais très attention. Si j’avais le malheur de revenir le moindrement amochée, je deviendrais l’héroïne de ses histoires et à entendre le ton de sa voix, je ne voulais pas que ça arrive. Mes deux minutes s’étant déjà écoulé, j’ai promis une dernière fois de revenir en un seul morceau et pour sceller cette promesse, je l’ai embrassé… sur les lèvres.

Il a semblé sous le choc et n’a rien dit. Moi j’étais tellement gênée que j’ai marmonné un au revoir et je suis sortie. Richard a cru que j’étais malade parce que j’étais toute rouge. J’étais seulement très embarrassée de ce que je venais de faire. Pour la première fois de ma vie, je venais de faire les premiers pas et j’avais embrassé un homme. J’espère ne pas m’être montrée trop maladroite et surtout j’espère qu’Uvi ne pensera pas en mal de moi. je vais prier pour qu’il ait compris que je l’avais embrassé parce que je tenais beaucoup à lui et que je voulais revenir pour lui… vers lui.

Quand nous sommes partis, je me suis encore une fois accrochée au dos de Cocotte… je veux dire d’Étienne. Il n’avait pas oublié ce qu’il m’avait promis et semblait sincèrement tenir à me protéger. Je me sens rassurée d’avoir quelqu’un à mes côtés, mais j’aimerais quand même être capable de plus me débrouiller seule. Étienne me protège, Lena me protège, Étienne me protège… Qu’est-ce que je vais faire le jour où aucun des deux ne sera là?

Nous avons nagé jusqu’à une immense falaise et nous avons descendu jusqu’au fond. Nous avons marché jusqu’à une immense grotte qui semblait remplie d’algues. Richard a dit que ça ne changeait rien si nous faisions de la lumière, car les poissons pouvaient nous voir et nous sentir. J’ai donc fait apparaître des lumières autour de nous et James a également fait de la lumière sur sa dague.

En avançant dans la grotte, nous avons vu des petits trucs brillants s’ouvrir : il s’agissait des yeux des petits poissons qui nous avaient déjà attaqués. Il y en avait environ une douzaine. Étienne m’a jetée dans les bras de Richard pour pouvoir aller se battre et moi je me suis mise à chanter. Nous avons tué tous les poissons assez rapidement et nous avons continué notre chemin. Notre chemin a rapidement été bloqué par un mur d’algues qui se remettait en place à chaque fois qu’il était coupé. Maël a écarté les algues avec son vent et c’est comme ça que nous avons pu passer.

C’est arrivé plusieurs fois jusqu’à ce que nous arrivions dans une grande salle circulaire dont le sol était tapissé de grandes algues. Lena a aperçu quelque chose entre les algues, mais comme il faisait assez sombre, j’ai envoyé de la lumière là où elle regardait. Un gros poisson est sorti et s’est mis à courir après mes lumières. Comme il n’avait pas l’air de nous avoir remarqués, nous nous sommes subtilement mis à reculer. Mais deux autres poissons sont apparus et se sont avancés vers nous, sans se préoccuper des lumières. Maël a réussi à utiliser le vent pour en retenir un et moi j’en envoyé un flare en plein visage de l’autre.

Nous étions sur la bonne voie pour réussir à nous sauver sans que personne ne soit blessé, mais encore une fois, il a fallu que tout foire. Beloss a eu la brillante idée d’aller faire de l’équitation sur le gros poisson qui était toujours étourdi à cause de mon flare. Tu es complètement malade? Ou alors seulement suicidaire?! On ne s’amuser pas à faire joujou avec des poissons géants! Je ne sais pas ce qu’il avait en tête, mais je ne suis pas restée pour le savoir. À l’exception de William et de Leo, nous avons tous fait demi-tour. Mais quand Étienne s’en est rendu compte, il a fait demi-tour. Il a rapidement été suivi par Lena. Il ne restait plus que Richard, Maël et moi. Nous avons décidé de retourner au croisement pour attendre nos compagnons…

vendredi 20 novembre 2009

Sous l'océan...

19 mai (suite)

Nous sommes tous retournés là où les gars avaient disparu. Avec ses pouvoirs, Maël pouvait respirer sous l’eau, mais elle ne savait pas combien de temps ça pouvait durer in pour combien de personnes elle pourrait le faire. J’aurais bien aimé pouvoir aider, mais je ne possédais pas de sorts qui permettent de respirer sous l’eau. Je ne pouvais ni aider, ni aller à la rescousse de mon ami. Je me sentais quelque peu inutile… Étienne a émis la suggestion qu’un groupe aille chercher William et Uvi et que les autres cherchent un moyen pour traverser la rivière. Je crois qu’il n’y a que James et moi qui ne savons pas nager. Il me semble quelqu’un de plutôt réfléchi, alors en combinant nos deux cerveaux, peut-être arriverons-nous à trouver quelque chose…?

Étienne, Maël et Beloss se sont éloignés dans l’eau tandis que Lena volait au-dessus d’eux. De la rive, j’ai pu voir des trucs apparaîtrent à la surface de l’eau. Quand je l’ai crié aux autres, les trucs ont disparu, seulement pour réapparaître encore plus nombreux. Nous avons-nous-même eu notre part de problèmes, car sept poissons qui ressemblaient en tous points à ceux qui nous avaient attaqués, mais encore plus gros, sont apparus devant nous. Ne tenant pas particulièrement à manquer de mourir une deuxième fois dans la même journée, j’ai encore envoyé un message à Étienne pour que lui et les autres viennent nous aider.

Ces poissons étaient cependant beaucoup moins agressifs que ceux que nous avions affrontés. Leurs attaques étaient seulement des claques et ils se sauvaient dès qu’ils étaient trop blessés. En fin de compte, nous n’avons pas eu de mal à les repousser. James a réussi à charmer l’un des derniers survivants, qui nous… qui lui a révélé qu’ils nous avaient attaqués parce que nous nous étions lavés dans leur maison. Il nous a aussi dit que la maison des grenouilles se trouvait plus loin dans un lac, dans la direction où nous avions pris notre bain. Nous nous sommes donc remis en route avec un nouveau compagnon. Happy le poisson portait très bien son nom et il suivait James comme son ombre. Ce dernier avait l’air un peu découragé. Je me demande combien de temps l’effet du charm va durer… Est-ce que c’est aussi long que ça d’habitude? Je me suis installée dans le bateau et je me suis endormie alors que le soleil se levait…


20 mai

Quand je me suis réveillée, le soleil était en train de se coucher. Déjà une journée sans Uvi… Je n’aurais jamais cru que sa présence me manquerait autant. Il n’y avait toujours aucune trace du lac dont Happy nous avait parlé. Nous avons décidé de nous arrêter pour la nuit. Après un rapide repas, nous nous sommes tous couchés. La nuit s’est passée sans problème.


21 mai

Nous nous sommes réveillés au lever du soleil. Happy, qui était parti la veille, est finalement revenu avec un truc visqueux dans les mains, qu’il a mis dans la bouche de James. James n’a pas eu le choix de l’avaler et après il est tombé inconscient. Euh, quoi? Mais qu’est-ce qu’il a mangé? Happy, du haut de son 3 d’intelligence, nous a fait comprendre qu’il voulait ramener James dans l’eau. Alors Beloss, sans poser de questions, l’a lancé dans la rivière. Mais qu’est-ce que tu fais? Ça t’arrive de réfléchir?! James est inconscient alors il va sans doute se noyer!

Heureusement, je paniquais pour rien. James est sorti sain et sauf de l’eau… quoiqu’un peu transformé : ses oreilles avaient l’air d’avoir été étirées, elles étaient un peu translucides et… mauves? James avait aussi des petites fentes de chaque côté du cou. Même son langage avait changé : je ne comprenais plus du tout ce qu’il disait. Il a fini par retourner dans l’eau avec Happy pour chercher de quoi nous permettre aussi de respirer sous l’eau. Ça veut dire que je vais devoir avaler un truc gluant…? Et que mes oreilles vont devenir comme celles de James? Est-ce que je peux protester?

Les trucs que James et Happy ont ramenés… Je croyais qu’il s’agissait peut-être de plantes aquatiques quelconques, mais c’était en fait des… animaux (?)… des trucs vivants et gluants avec des tentacules et chacun était d’une couleur différente. Il fallait les rouler en boule pour pouvoir les avaler. Il faut que j’avale… ça? Je crois que je vais être malade… J’ai regardé tout le monde avaler le sien. C’est anti-elfe de manger des créatures vivantes et en plus celle-ci a l’air particulièrement dégoûtante. Et constater que certains de mes compagnons souffrent le martyr ne m’incite pas trop à avaler mon truc gluant… Beloss a utilisé la ruse pour me mettre mon truc gluant dans la bouche. J’ai attendu jusqu’à la dernière minute pour l’avaler. Ce fut une expérience des plus déplaisantes et souffrantes. J’ai eu l’impression d’être déchirée de l’intérieur. J’ai finalement réussi à passer au travers et je me suis aussi retrouvée avec des fentes dans le cou et des oreilles étranges, roses… encore plus grandes que d’habitude et à voir le regard d’Étienne, ça ne devait pas être très beau. Muuu… J’espère qu’Uvi ne me verra pas comme ça. Maël était cependant encore plus traumatisée que moi. Non seulement ses oreilles s’étaient transformées, mais sa queue aussi. Ce n’est pas si mal que ça… Je n’ai gardé avec moi que mon bâton, ma dague et j’ai enlevé les couches de vêtements qui étaient superflues. J’ai tout laissé dans le bateau et je me suis enfoncée dans la rivière.

M’enfoncer dans l’eau fut d’abord très désagréable. Quand j’ai fini par m’habituer, il est resté le problème du déplacement. Comme je ne voulais pas me rendre ridicule dans une tentative de nage ratée d’avance, je me suis accrochée au dos d’Étienne. Il s’est plaint de se faire traiter en porte-bagage, mais je savais qu’il était sarcastique plus qu’autre chose. Il a même dit que j’étais un beau bagage. Nous avons voyagé toute la journée. Quand nous sommes arrivés à un endroit où il y avait des roches avec des trous dedans, Happy s’est mis à s’énerver. Nous ne comprenions pas vraiment ce qu’il cherchait à nous dire, mais nous sommes quand même un peu remontés vers la surface. Nous avons alors vu des poissons sortir des trous dans les roches. C’était les mêmes mignons poissons qui avaient failli nous tuer.

À voir leur nombre et leur grosseur (sans compter le fait que nous nous trouvions dans leur élément), j’avais certains doutes sur nos chances de réussite. Malgré l’eau, j’ai réussi à chanter pour encourager tout le monde. Je ne voulais pas être un poids pour Étienne, alors je l’ai lâché pour pouvoir me battre. À mon grand étonnement, j’ai tué un poisson et pas rien qu’à peu près! Ça a été tellement «bang!» qu’Étienne s’est arrêté pour regarder le résultat. En fin de compte, nous les avons tous tués et aucun d’entre nous n’est mort.

Après la bataille, James a suggéré que nous allions nous reposer sur la rive pour reprendre des forces et des sorts. Il y avait aussi le problème de l’effet des trucs gluants que nous avions avalés. Combien de temps ça allait durer? James a fait un sort pour qu’Happy soit plus intelligent et il a fini par nous dire que l’effet était permanent. Quoi? Non… Il y avait cependant trois sages qui pourraient peut-être nous aider. Il était lui-même l’un de ces sages. That’s it, we’re doomed. Si tous les sages sont comme Happy, nous allons être pris comme ça pour toujours. Bonjour la déprime… Étienne a dit qu’il espérait pour moi que ça s’enlèverait, parce que si j’embrassais un gars, une des tentacules risquait d’être jalouse. Muuu… Je ne veux pas embrasser Uvi en ayant l’air de ça…

Nous sommes remontés à la surface. Étienne m’a portée jusqu’à la rive et il a jeté un coup d’œil à mes blessures, qui n’étaient heureusement pas graves. Il faut que je prenne des notes mentales de tout ce qu’Étienne fait pour moi et que je le raconte à Uvi quand nous le retrouverons, pour qu’il comprenne bien qu’Étienne n’est pas quelqu’un de mauvais. Comme nous allions nous coucher d’un moment à l’autre, j’ai gaspillé un sort pour réparer mes vêtements. Les accros n’étaient pas très gros, mais quand même… Je ne tiens pas à montrer plus de peau que nécessaire. Étant donné que nous étions maintenant habitués à l’eau, nous avons décidé d’y dormir. Nous nous sommes fait réveiller le lendemain matin par les rayons du soleil. À l’exception de Happy, qui s’était enfoncé dans le sable avant de s’endormir, nous avions tous dérivé un peu à cause de l’eau. Ok, alors note à nous-mêmes : même si ses capacités mentales semblent limitées, faire confiance à Happy pour tout ce qui est aquatique.


22 mai

Nous avons encore voyagé toute la journée, J’étais encore accrochée au dos d’Étienne, ou comme je me plaisais à l’appeler maintenant : Cocotte. Quoi? Ça lui apprendre à dire qu’il veut me regarder pendant que je fais une folle de moi à essayer de nager. De toute façon, ça ne lui dérange pas alors pourquoi je me priverais…? Happy nous a emmenés jusqu’à un endroit où il y avait de plus en plus de poissons et pas de ceux qui voulaient nous tuer. Il a pointé un endroit plus bas : c’est là qu’il y aurait les sages, mais nous devrions d’abord demander la permission pour pouvoir y aller.

Happy nous a emmenés voir sa famille. Devant sa maison, il y avait plusieurs bébés poissons et une femelle dont les couleurs étaient dans les teintes de roses et qui brillaient dans la lumière. Elle portait bien son nom, car elle s’appelait Jolie. Elle semblait être aussi… douée intellectuellement que Happy, mais au moins elle parlait aussi le commun. Maël, Lena et moi l’avons suivie à l’intérieur et les hommes sont restés dehors. La maison était décorée de plusieurs objets qui venaient de notre monde. Il y régnait aussi une grande agitation, car il y avait environ une trentaine de bébés qui nageaient tout autour de nous. Trente enfants… Je ne pourrais jamais en avoir autant… Je me suis bien amusée à jouer à «faire coucou» avec eux. Jolie s’est montrée une bonne hôtesse en nous offrant non seulement à manger, mais aussi en nous apportant des ustensiles et de quoi nous assoir. Les petites boules de couleur qui nous avaient été servies étaient plutôt bonnes.

Nous étions en train d’expliquer à Jolie qu’aucune d’entre nous n’avait de Happy (aka de chum, même si j’espérais personnellement en avoir un bientôt) quand un poisson nommé Rapide (pas très originaux leurs noms ici). Jolie nous a fait comprendre que Maël devait aller avec lui. Pas Lena et moi, juste Maël. Avant de partir, Maël a demandé à Lena de me protéger. Il faut vraiment que j’apprenne à mieux me batte/défendre, sinon je vais devenir un poids pour tout le monde. Maël s’éloignait quand les hommes sont revenus…

vendredi 30 octobre 2009

Enlèvements

18 mai (suite)

Nous avons fini de manger la pomme et nous sommes retournés danser. J’étais contente qu’Uvi se laisse faire. J’avais vraiment de passer du temps seule avec lui. Il se demandait si nous faisions bien de laisser l’elfe avec les autres. Je ne pensais pas qu’ils risquaient de lui faire du mal, seulement de lui faire peur. Uvi n’était pas certain que nous puissions faire confiance à Étienne. Je pense qu’il lui en voulait encore pour les coups. La seule façon d’éclaircir la situation sera de lui demander pourquoi il a fait ça. S’il sort une raison trop exagérée, nous saurons qu’il ment. Nous avons continué à danser jusqu’aux petites heures du matin, quand Uvi a décidé que c’était assez et qu’il m’a traînée jusqu’à la grange pour que nous allions dormir.


19 mai

Quand Uvi m’a brassée pour me réveiller le lendemain matin, je me sentais si bien que je lui ai demandé de m’accorder encore cinq minutes. Je l’ai taquiné en lui disant «s’il te plaît maman», alors il m’a assise en me disant que j’avais perdu mes cinq minutes à cause de ça. La prochaine fois, je devrais trouver quelque chose de sexy et de grandiose. Mmmm… How about «S’il te plaît mon beau Uvi, encore cinq minutes»?

Étienne est entré dans la grange et il s’est mis à nous mimer qu’il était temps de partir. Hier soir, Beloss et Leo (l’elfe) lui ont demandé de ne plus parler. Ben là… Quand il est parti, je lui ai couru après jusqu’à l’extérieur de la ville. Je l’ai supplié de parler pour ne pas me laisser seule avec les sarcasmes de Beloss. Je préférais de beaucoup les siens. Il a fini par accepter, mais quand il serait seul avec moi, et seulement parce que j’avais des beaux yeux. Euh, merci…

J’étais assez contente qu’il me parle, alors je me suis permis de le taquiner un peu. Je lui ai dit que je ne faisais pas partie du club anti-Étienne et que même si ça déplaisait à Uvi, j’avais envie de lui parler. Tant qu’à parler de mon ami, je lui ai demandé pourquoi il l’avait frappé. Il m’a répondu qu’Uvi se débattait trop et qu’il ne voulait pas qu’il se vide de son sang. Ça a du sens. Il ne me reste plus maintenant qu’à faire comprendre à Uvi qu’il y avait des circonstances atténuantes.

Étienne s’est aussi permis de me taquiner, sous-entendant que j’avais des images d’Uvi en tête et comme quoi c’était mon petit ami. Je n’ai pas eu de mal à nier qu’Uvi était mon copain, mais quand je me suis mise à dire que je ne pensais pas à lui, j’ai eu l’air plutôt pathétique. Je n’y peux rien si je ne sais pas mentir. Comme je ne pense qu’à Uvi ces jours-ci, mon mensonge devait avoir l’air très pathétique. Étienne m’a dit que c’était une qualité de ne pas mentir.

Nous avons continué à discuter un moment. Nous avons entre autre parlé de nourriture. Je lui ai fait comprendre que moi +faire la cuisine n’était pas une bonne idée, alors il m’a demandé quelles étaient mes préférences alimentaires. Il m’a aussi demandé si un jour je pourrais lui parler de ce que les filles elfes aimaient, au cas où il s’éprendrait d’une elfe. Ça ferait une bonne discussion autour, qu’il a dit. Écoute, je veux bien t’aider, mais je ne suis pas une référence. Je suis une fille elfe, alors je peux te dire ce que moi j’aime, mais c’est tout.

Avant que nous repartions, Étienne m’a suggéré de dire aux autres que nous aurions besoin d’un bateau, que j’aurais l’air intelligente en disant ça. D’accord, je veux bien, mais comment je suis censée insérer ça dans la conversation? «Salut tout le monde! Comment ça va? En passant, on va avoir besoin d’un bateau»! J’espère qu’Étienne sait ce qu’il fait…

Quand nous sommes arrivés en vue de la ville, je me suis mise à faire semblant d’essayer de convaincre Étienne de parler. Nous sommes tombés sur Beloss, qui était en train de faire boire les chevaux, et sur Uvi, qui n’était pas content du tout qu’Étienne soit avec moi et encore moins qu’il me pate. Ce n’est quand même pas un fou furieux dangereux, je ne risquais rien. Nous avons aidé Beloss à ramener les chevaux au bateau et quand nous sommes arrivés, j’ai tout de suite suggéré aux autres que nous aurions peut-être besoin d’un bateau. J’ai eu droit à des regards bizarres et à plusieurs «Où veux-tu qu’on trouve un bateau?» et «On verra le moment venu». Étienne s’est royalement foutu de ma gueule. J’espère qu’il savait de quoi il parlait, parce que je ne veux pas avoir passé pour une idiote pour rien.

Nous avons voyagé toute la journée et quand nous sommes arrivés devant le cours d’eau, nous n’avons pas eu le choix de nous arrêter : il était beaucoup trop large et le courant était trop fort pour que nous arrivions à passer. Nous avons décidé de dormir sur la rive. Peut-être que le sommeil nous porterait conseil…? J’ai commencé à chercher des petits fruits et des racines pour Uvi et pour moi, mais aussi pour Étienne. Je le trouvais plutôt sympathique, alors j’avais envie de me montrer amicale envers lui.

Après que j’aie trouvé des petits bouts d’écorce en guise d’assiette, je suis allée voir Étienne. Il avait l’air plutôt content de ce que j’apportais et il m’a proposé en retour de partager son poisson avec moi. J’appréciais l’offre, mais j’ai dû décliner. D’où il était Uvi lançait des regards à tuer à Étienne alors ce dernier, qui refusait toujours de parler, a commencé à faire des signes de tête en sa direction en plus de faire des drôles de signes avec ses sourcils. Je ne comprenais pas du tout ce qu’il voulait dire alors il m’a fait un dessin. Sur le dessin il y avait des bonhommes allumettes qui représentaient Étienne et moi en train de nous embrasser et Uvi qui grognait dans son coin en nous regardant. Euh… non, je ne vais pas t’embrasser pour qu’Uvi grogne. En fait, je ne vais pas t’embrasser tout court. Étienne a fait semblant d’être déçu et il a ensuite suggéré, toujours en mimant que j’aille sauter sur Uvi pour l’embrasser. Euh… Je ne peux quand même pas faire ça… Je suis si gênée que je n’arrive pas à trouver les mots pour lui dire qu’il me plaît alors…

Je suis restée encore un peu avec Étienne et j’ai même déconné un peu avec lui. Ça a été plutôt amusant de faire semblant de l’empêcher de couper sa langue avec ses doigts. Mais quand je suis retournée voir Uvi, il m’a dit qu’il n’aimait pas me voir déconner avec Étienne. J’aurais voulu lui expliquer en détails ce qu’Étienne m’avait dit, mais Maël est arrivée pour me demander si je voulais me joindre à Lena et à elle pour me laver. Un bain me ferait le plus grand bien, alors j’ai accepté. Quant à Uvi, il est parti rejoindre William pour faire la même chose.

Même si je n’étais entourée que de femmes, ça me gênait de me déshabiller devant elles et encore plus d’être toute nue devant elles. Je suis donc allée un peu plus loin pour enlever mes vêtements. J’ai mis des sous-vêtements propres, je me suis entourée d’une serviette et j’ai commencé par laver mes vêtements. Ce n’est qu’après les avoir étendus sur des roches que je me suis lavée.

Quand j’ai entendu le rire la première fois, j’ai cru que j’avais des hallucinations. Quand je l’ai entendu une deuxième fois, je me suis demandée d’où ça venait. J’ai aperçu dans l’eau ce qui semblait être des yeux. Je n’étais pas très rassurée alors je me suis reculée. J’ai alors entendu un soupir qui me semblait triste. Je ne me sentais pas assez brave pour investiguer sur le sujet, mais comme Maël était restée, j’ai décidé de le faire aussi… bien cachée derrière elle. Ce que j’ai aperçu dans l’eau était un poisson multicolore avec des bras. Quand il était seul je l’ai trouvé mignon comme tout, mais quand ses congénères ont décidé de se joindre à lui, j’ai choisi d’aller me rhabiller.

Ils nous ont suivies Maël et moi (Lena était déjà retournée sur la berge) et ils nous ont entourées. J’ai seulement eu le temps de mettre ma tunique verte, car après que j’en aie paté un, ils se sont pressés autour de moi et ont tenté de m’arracher des mains mon linge. C’est à ce moment-là que les choses se sont drôlement gâtées. Les trucs mignons n’étaient plus mignons du tout. Ils ont ouvert leurs gueules très grandes et ils se sont mis à nous attaquer. J’ai choisi d’envoyer un message à Étienne (comme il était plus près de moi qu’Uvi) pour qu’il vienne nous aider. Mes performances au combat n’étant pas ce qu’il y a de plus impressionnantes, j’ai à peine eu le temps de commencer à chanter que je tombais dans les pommes.

Quand je me suis réveillée, Étienne, Beloss, Leo et James étaient là. Je n’apercevais pas Uvi, mais je n’en ai pas fait grand cas jusqu’à ce que j’entende quelqu’un dire que William était rendu au fond de l’eau. Une minute… Uvi était avec lui… Quand j’ai demandé où mon ami se trouvait, j’ai d’abord eu des réponses plutôt vagues, puis Beloss, plein de compassion comme d’habitude, a simplement dit qu’il était sans doute aussi mort noyé au fond de l’eau. Quoi?! Ça ne te tenterait pas de me dire ça une autre fois encore plus gentiment? Compatir au malheur des autres, tu connais? Je ne veux pas qu’Uvi soit mort… Muuu… Il ne peut pas être mort, pas maintenant. Je ne lui ai pas encore dit à quel point je tenais à lui… Muuu…

Maël a fait du bon travail pour ce qui est de me rassurer. C’est vrai, ce qu’Uvi voudrait le plus, c’est que je sois en sécurité. Nous allons aller les chercher William et lui, alors il ne faut pas paniquer. Paniquer? Mais qui panique ici? Certainement pas moi! Uvi… J’aurais voulu être aussi forte que tous les autres, mais tout ce que j’étais capable de faire c’était m’empêcher d’inonder tout le monde de mes larmes. L’opération sauvetage était déjà en train de s’organiser et moi, au lieu d’y participer, je n’arrêtais pas de me répéter à voix haute que je ne paniquais pas. Même si j’avais voulu participer au sauvetage, et je le voulais, je n’aurais pas pu : je ne savais pas nager. Pourrais-je être plus pathétique? Je suis incapable de dire au garçon qui me plaît qu’il me plaît, je ne peux même pas aller le sauver et j’ai juste envie de pleurer alors que tout le monde semble si fort… Ils doivent certainement penser que je suis faible… Au moins, j’ai eu Étienne pour me rassurer. Il m’a frotté le dos tout doucement en me parlant d’une voix très calme. Il m’a dit qu’il s’occuperait de moi jusqu’à ce que mon pointu revienne. Uvi n’est pas «mon» pointu, mais si… non quand il reviendra, je vais tout faire pour qu’il le devienne…

vendredi 23 octobre 2009

14 mai

Nous avons tout de suite fait demi-tour pour retourner à l’autre prison. Dans le milieu, il y avait une elfe, celle qui avait emmené Rolland en prison. Il était évident qu’elle ne nous laisserait pas partir, alors nous l’avons attaquée. Comme je n’avais plus d’armes, je l’ai attaquée à mains nues. Elle n’a pas arrêté de nous dire qu’elle ne voulait pas nous tuer, mais ça ne nous a pas stoppés. Maël s’est malheureusement blessée en tentant de briser l’arc de l’elfe. Quant à moi, j’ai malheureusement blessé Lena. William avait fait apparaître une créature à poil et nous avait demandé de nous éloigner. Nous ne l’avons pas fait et nous avons été aveuglées par une grande lumière blanche. Malgré tout, j’ai continué à frapper dans la direction de l’elfe, mais c’est Lena que j’ai touchée. Je m’excuse, c’était un accident!! J’espère qu’elle n m’en voudra pas.

J’étais toujours aveugle quand Maël m’a rapprochée d’elle avec son vent. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé ensuite. J’ai entendu les autres dire que la prêtresse nous avait transportés dans un champ. Ma vue est revenue graduellement et j’ai pu constater que c’était vrai. Nos alliés n’étaient cependant pas avec nous. Oh non… Uvi serait encore en prison? La prêtresse a encore prié pour que nos alliés nous rejoignent. Pleins de gens sont apparus près de nous, nos alliés et ceux des gens qui étaient restés avec nous pour nous aider.

J’ai tout de suite cherché Uvi des yeux, mais je ne le voyais nulle part. Oh non… Ne me dites pas qu’il… Je suis allée voir Étienne et je lui ai demandé où était Uvi. Il m’a dit qu’il l’avait laissé à quelque part. Quoi? Tu l’as laissé là-bas? Je me suis mise à paniquer. S’il était blessé? Ou pire? Quand Beloss, qui était invisible, s’est mis à rire de la situation, je suis devenue encore plus inquiète. Je me suis mise à dire des trucs méchants à Étienne et je l’ai même envoyé promener, même après avoir compris qu’il avait laissé Uvi quelque part à l’extérieur.

J’avais une peur atroce de ne plus revoir Uvi, surtout de ne plus le revoir avant de lui avoir dit ce que je ressentais. Je suis partie dans les champs sans vraiment savoir où j’allais, en criant le nom d’Uvi. Please be somewhere… Please don’t be dead… J’étais de plus en plus inquiète, car il n’y avait aucune trace de mon ami où que ce soit. Mes recherché sans but ne menaient à rien, mais j’étais quand même déterminée à ne pas m’arrêter avant d’avoir retrouvé mon ami.

Étienne est venu me voir pour me dire qu’Uvi serait plutôt de l’autre côté. Je ne lui ai pas demandé d’explication et je me suis mise à courir dans la direction qu’il indiquait. J’ai rapidement trouvé Uvi. Il était couché par terre, une grande slash sur son torse… qui était repatchée à peu près avec un bout de redingote… d’Étienne. Et merde… J’ai vraiment foiré… Étienne a vraiment voulu sauver Uvi et moi je l’ai traité comme une merde. Je me sens cheap… Dès que je serai certaine qu’Uvi sera hors de danger, j’irai m’excuser.

Les signes vitaux de mon ami étaient perceptibles, mais tant qu’il ne serait pas réveillé, je ne serais pas calmée. J’ai refait le bandage d’Uvi et Maël est allée chercher la prêtresse pour qu’elle soigne Uvi. Ses blessures ont complètement disparu. J’ai été si soulagée que j’ai huggé la prêtresse. Thank you so much. You don’t know what it means to me… Je n’avais pas l’intention de bouger de là avant qu’Uvi ne se réveille, alors je me suis agenouillée par terre et j’ai posé la tête d’Uvi sur mes genoux.


(fin d’après-midi)

J’ai flatté les cheveux d’Uvi jusqu’à ce qu’il se réveille. Il était plutôt confus. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait là, la tête sur mes genoux. Je lui ai rapidement résumé la situation, ce qui l’a rendu un peu plus confus je crois. Il faut dire que son mal de tête ne devait pas aider. Il avait trois grosses bosses derrière la tête. C’est ce qui l’élançait autant. Pauvre Uvi… Quand il m’a dit que c’était Étienne qui l’avait frappé, j’ai été plutôt étonnée. Alors il te frappe et puis il te sauve la vie? Je vais devoir lui demander quelques explications après que je me sois excusée.

J’ai aidé Uvi à se relever et j’ai ensuite vérifié qu’il était ok. Je lui ai montré deux doigts et il m’a donné le bon nombre. Étant rassurée, je l’ai huggé de toutes mes forces. J’ai été si inquiète, si tu savais… Il a tenté de me rassurer en me frottant le dos. Il m’a dit que je n’avais pas à m’inquiéter, que c’était à lui de le faire, car c’était à lui de venir me sauver. Tu ne comprends pas… Si je m’inquiète pour toi, c’est parce que je tiens beaucoup à toi…

Nous sommes retournés vers les autres, bras dessus bras dessous. Maël et Lena nous ont demandés si nous étions d’accord pour partir. Lena avait aperçu un chemin plus loin et la prêtresse nous avait ramené nous affaires, ainsi que le bateau et nos chevaux. Nous pouvions donc nous remettre en route dès que possible. Nous avons cependant décidé d’attendre de voir ce que ferait l’autre groupe, au cas où il déciderait de partir dans la même direction que nous.

Uvi et moi sommes allés voir Étienne. J’avais été injuste avec lui et je voulais m’excuser. En parfait gentilhomme, Uvi est resté à distance au cas où les choses dégénéreraient. Étienne boudait dans son coin. Je me suis excusée et j’ai essayé de lui expliquer le pourquoi du comment de mes réactions, mais il ne croyait pas ce que je disais. Il n’a pas arrêté de dire que j’avais agi comme ça parce que je le considérais comme un sale humain. J’ai essayé de lui expliquer que j’aurais agi comme ça avec n’importe qui, mais il ne m’a pas cru. J’ai finalement abandonné la partie et je suis retournée voir Uvi, qui m’a dit de ne pas me sentir mal par rapport à Étienne. Je ne peux pas m’en empêcher. J’ai été très méchante avec lui et je voudrais arranger les choses.

Tous ceux qui s’étaient trouvés en prison avec nous sont partis chacun de leur côté. J’ai pris le temps de les remercier pour leur aide et je leur ai souhaité bonne chance. Nous avons ensuite récupéré nos affaires et nous sommes partis vers le nord-ouest, direction du chemin que Lena avait vu.


17 mai

William est venu voir Uvi pour lui demander s’il pouvait lui apprendre les premiers soins. Comme ça n’entrait pas dans les compétences d’Uvi mais dans les miennes, je me suis proposée pour lui apprendre, en échange de quoi il m’apprendrait à savoir m’orienter. Quand Étienne est arrivé, ça ne m’a pas dérangée de m’interrompre. J’étais certaine qu’il venait me faire je ne sais quel reproche, mais il venait en fait s’excuser. Il avait l’air vraiment désolé de s’être montré si sec envers moi, alors je n’ai pas pu m’empêcher de le taquiner. Je lui ai demandé de me donner sa main et je lui ai ensuite donné une petite claque dessus, en lui demandant de ne plus recommencer.

Plus tard, je suis allée raconter à Uvi ce qui s’était passé. J’étais super contente. Je n’aurais pas voulu qu’un événement comme ça ruine la bonne entente relativement fragile entre Étienne et moi. Comme j’étais seule avec Uvi dans le bateau, je lui ai proposé de lui apprendre les premiers soins, ou alors que lui m’apprenne à jouer aux cartes. Ça pouvait être amusant… Il m’a répondu qu’il pouvait bien le faire si j’en avais envie. Tu ne comprends toujours pas… C’est parce que j’ai envie de passer du temps avec toi que je le propose… juste avec toi…


18 mai

Le soleil était déjà couché quand nous avons aperçu des lumières au loin. James a envoyé son faucon en reconnaissance pour vérifier de quel genre de village il s’agissait. C’était un village de paysans humains. Je n’ai d’abord pas été très encline à vouloir y entrer. Une elfe dans un village d’humains…? Étienne m’a rassurée en me disant que les paysans n’étaient pas pour la guerre. Et bien s’ils n’ont rien contre les étrangers… À l’exception de Maël, nous avons tous décidé d’y aller.

Plus nous nous rapprochions et plus nous pouvions entendre clairement de la musique. Uvi s’est montré plutôt critique envers les musiciens et avec raison. Le violoniste pouvait définitivement s’améliorer. Le flûtiste n’était quand même pas si mal. J’avais bien envie de montrer à ces musiciens de quoi nous étions capables, mais j’avais d’abord et avant tout envie de m’amuser. Étienne a proposé que nous trouvions une grange où nous pourrions dormir. Il a dit que lui et Lena se chargerait d’en trouver une. Il ne m’en fallait pas plus pour que je prenne la main d’Uvi et que je l’entraîne vers les kiosques.

J’avais très envie de m’acheter une couronne de fleurs. J’en ai essayé quelques-unes en demandant à Uvi son avis. Il a déposé sur ma tête celle qui m’allait le mieux selon lui et quand j’ai demandé à la vendeuse combien ça coûtait, il a payé pour moi. Ça m’a fait plutôt plaisir, parce que c’était la première fois qu’il me faisait un cadeau comme ça. Nous sommes ensuite allés danser. Ce n’était pas mon point fort, mais heureusement pour moi, Uvi savait très bien me diriger. J’avais l’impression d’être toute seule au monde avec lui et rien n’aurait pu me faire plus plaisir en ce moment.

Nous dansions depuis environ 20 minutes quand William est venu nous avertir qu’il avait trouvé une grange où nous pourrions passer la nuit et que les arrangements étaient déjà faits. William avait vraiment l’air malade et nous n’étions apparemment pas les seuls à lui avoir fait la remarque. Il nous a cependant assuré qu’il allait bien. Uvi lui a proposé de l’accompagner lorsqu’il irait se coucher. Ben là… Tu ne vas pas rester avec moi…? Étienne s’est mis à rire, en semblant ne plus pouvoir s’arrêter. Euh, qu’est-ce qu’il y a de drôle? Je ne comprends pas… Ils ont fini par partir et Uvi et moi sommes restés sur la piste de danse.

Quand ils sont repassés, William avait l’air encore plus malade. En tout cas c’est ce que j’ai compris quand Uvi m’a empêchée de le regarder, en abaissant un peu plus la capuche qu’il portait pour se cacher. Uvi a décidé de les suivre. Comme il me tenait par la main, je n’ai pas eu le choix d’y aller aussi. J’ai cru comprendre en chemin que la prêtresse avait fait quelque chose à William quand nous étions dans le champ. Nos pas nous ont menés jusqu’à un elfe, dont William a dit qu’il avait vu les oreilles et les pieds s’illuminer. Euh…

Le pauvre. Je crois qu’il a été complètement traumatisé. J’aurais pu (ou dû) m’en mêler, mais au risque de paraître très égoïste, la seule chose dont j’avais envie en ce moment, c’était de passer du temps avec Uvi. J’ai donc laissé les autres tenter de le convaincre de venir avec nous. Je ne sais pas ce que la prêtresse avait fait à William, mais il pouvait voir certains indices qui nous aideraient à trouver cette fameuse eau qui nous permettrait de sauver nos amis. Quelqu’un, James je crois, a proposé à l’elfe de nous accompagner en échange de nourriture. Je suis certaine que sa proposition partait d’une bonne intention, mais en avons-nous vraiment les moyens?


Nous sommes tous retournés vers les kiosques de nourriture, enfin, le peu qu’il restait. Étienne et Lena semblaient s’en être donné à cœur joie. Moi j’ai décidé d’acheter une pomme-caramel sur bâton pour la partager avec Uvi. C’était le même prix pour deux, mais j’en ai quand même pris seulement une. J’avais vraiment envie que nous partagions quelque chose à deux. L’elfe a accepté la nourriture que nous lui offrions et après, tous sont partis vers la grange.

Je voulais encore passer un peu de temps avec Uvi alors je l’ai traîné par la main dans une autre direction. J’avais envie qu’il comprenne qu’il me plaisait beaucoup, mais j’étais trop gênée pour le lui dire. J’espérais donc qu’il finisse par le comprendre par ces petites attentions que j’avais envers lui. Malheureusement, il n’avait pas l’air d’avoir compris que la pomme était pour nous deux et il l’a gardait dans ses mains. Je l’ai donc rapprochée de moi pour en prendre une bouchée. Uvi m’a dit que c’était comme un baiser indirect. Je dois avouer honnêtement que je n’avais pas envisagé la question sous cet angle. J’espère que je n’ai pas trop rougi. Euh… Et bien je l’avais juste achetée pour nous deux… J’étais super gênée, mais en même temps… Un baiser indirect… I kind of like it…

mardi 6 octobre 2009

Capture and escape... sort of...

9 au 12 mai

Il ne s’est rien passé de spécial les trois premiers jours où nous avons voyagé. Les équipes et l’ordre des tours de garde a été tiré au hasard. En premier, Beloss et Lena. En deuxième, James et moi. En troisième, Uvi et William. En quatrième, Étienne et Maël. J’ai tenté de faire la conversation à James du mieux que je le pouvais en posant d’abord les questions de base, du genre pourquoi il s’était engagé dans l’armée. Je crois qu’il m’a répondu qu’il voulait faire une différence. Peut-être qu’il disait la vérité, mais j’ai quand même eu de la difficulté à le croire. Vous espériez vraiment changer les choses en vous joignant à un groupe qui a attaqué des «espions elfes» sans défense et en vous rendant ensuite invisible? Étienne a mentionné que certaines personnes n’avaient pas le choix d’être dans l’armée. Malgré tous ses faux-pas verbaux, j’aurais tendance à croire que c’est son cas à lui et non pas celui de James.

Après le deuxième soir, Étienne est venu me demander si ça me dérangeait de faire mes tours de garde avec lui pour que James puisse être avec Maël. J’avais cru remarquer que Maël ne portait pas les humains dans son cœur alors j’imagine qu’Étienne ne devait pas se sentir très à l’aise avec elle. Je peux comprendre que quelqu’un n’aime pas les humains. Les Dieux savent que je ne les aime pas nécessairement ces temps-ci, mais je me range quand même du point de vue que tous les humains ne sont pas nécessairement mauvais… même si je dois admettre que je ne sais pas quoi penser de ceux qui voyagent avec moi…

J’ai aussi fait la conversation du mieux que je le pouvais avec Étienne. Quand j’ai commencé à lui poser des questions sur le pourquoi du comment il s’était engagé dans l’armée (Il m’a dit qu’il s’était engagé parce que tout le monde avait été tué. Muuu), il m’a fait un hug. Il avait l’air super heureux que je lui fasse la conversation. Pas de problème… Je lui ai aussi parlé un peu de moi, mais pas de ma vie à Idrazz’il. J’ai dit que mes spécialités étaient le chant et le violon. J’aurais bien aimé lui en jouer un peu, mais il craignait la réaction de Maël si jamais le bruit la réveillait. Je lui ai raconté comment j’avais rencontré les autres. Il m’a demandé si Uvi et Mill étaient… quelque chose que je n’ai pas compris. Il a fait un drôle de signe avec sa main. Je n’ai pas compris, mais il m’a dit que si je ne savais pas ce que ça voulait dire, ils ne devaient pas l’être. Si tu le dis…


13 mai

Il faisait nuit. Uvi m’a réveillée en me disant qu’il y avait quelque chose de bizarre. Je ne percevais rien d’étrange, mais je n’avais aucune raison de ne pas le croire. S’il me disait qu’il y avait quelque chose de bizarre, c’était vrai. Nous avons à peine eu le temps de réveiller tous ceux qui dormaient encore que nous nous sommes fait attaquer, des flèches se plantant tout autour de nous. Je me suis tout de suite mise à chanter. Maël nous a mentionné que ça sentait acide quand sa hache touchait quelque chose. Mais quel genre de créature a du sang qui a une odeur acide quand elle est blessée et qui utilise aussi des flèches?

Je ne voyais pas trop comment je pouvais aider à part en chantant, car le combat n’était pas du tout ma spécialité. Je suis donc restée derrière et c’est à ce moment-là qu’une corde m’a attrapée par la jambe et m’a tirée très rapidement par l’avant. J’ai sorti ma dague pour couper la corde quand je me suis soudainement retrouvée de nouveau près du bateau. J’étais un peu perturbée, mais ce n’était pas le moment de tenter de reprendre mes esprits. J’ai couru auprès d’Uvi et je me suis placée derrière lui pour le défendre contre le mouvement venant des buissons que j’avais perçu.

Une corde a encore essayé de m’attraper. J’en avais assez alors je suis allée dans cette direction pour en avoir le cœur net. Je me suis retrouvée devant une créature que je ne pensais jamais rencontrer. C’était un drow, mais le bas de son corps était celui d’une grosse araignée. Ça existe vraiment ce genre de trucs? Il y avait aussi un drow, mais normal celui-là. Je me suis défendue du mieux que je le pouvais, mais ça ne m’a pas aidée au final. Je me suis encore fait attraper par une corde et cette fois-ci, j’étais complètement enroulée dedans. J’ai été tirée jusqu’à un drow qui m’a prise dans ses bras. Je pouvais à peine bouger, mais j’ai quand même essayé de me débattre pour qu’il me lâche. Il m’a demandé d’arrêter si je ne voulais pas mourir dans d’atroces souffrances. Oui monsieur. J’ai arrêté de bouger et j’ai senti une grande lassitude m’envahir. Je me suis ensuite endormie.


14 mai

Je me suis réveillée dans une cellule. Lena, Maël et William étaient aussi là. Il y avait également plusieurs autres personnes de différentes races emprisonnées avec nous. Ce qui était le plus étrange, c’était que chacune avait été emmenée par quelqu’un d’une autre race : Sara l’humaine avait été emmenée par des arcadiens, le tengu qui riait comme s’il lui manquait une coche avait été emmené par des drows, l’arcadien par des elfes, Takeo l’humain par d’autres humains. Il y avait aussi un elfe bête comme ses pieds, une pixie dans une cage et un demi-drow qui n’a eu aucune difficulté à sortir de sa cellule. Il nous a dit qu’il voulait être connu et qu’il ferait sortir la personne qui lui fournirait la meilleure histoire. Comme personne n’avait d’idée, il est parti en nous laissant là. Il y a même aussi eu une elfe qui a emmené un petit garçon sous prétexte qu’elle allait lui donner une surprise. Je lui ai dit qu’elle était la honte des elfes. Elle m’a répondu que je ne comprenais pas et elle est partie. Qu’y a-t-il à comprendre? Tu as kidnappé un enfant! Au moins, le petit Rolland ne semblait pas trop effrayé d’être ici. Il s’inquiétait plus de la réaction de son père et de la punition que sa mère allait lui infliger.

Dans la cellule à côté de la sienne, il semblait y avoir quelqu’un sous une couverture. Il a réussi à s’y glisser en défaisant les barreaux qui recouvraient l’ouverture qui communiquait entre chaque cellule. Il nous a dit que sous la couverture il y avait une jolie dame qui dormait. Maël a utilisé son vent pour la transporter jusqu’au milieu de la salle. Il a ensuite écarté les barreaux de la cellule comme si de rien était. J’ai été très impressionnée. Comment un enfant de cet âge pouvait-il avoir une telle force? Il a d’abord sorti William en lui faisant promettre de faire le guet le temps qu’il sorte les autres. Il a décidé de faire sortir le tengu qui riait comme un malade et l’elfe bête en dernier. Quand l’arcadien a été sorti, il a donné un coup de main à Rolland pour sortir tout le monde.

Quand j’ai été sortie, j’ai paté Rolland et je lui ai donné un bec sur une joue. Il ne s’est pas gêné pour me dire qu’il avait une autre joue. Il était si mignon que je n’ai pas pu résister et je lui ai donné un autre bec. Le temps que tout le monde soit libre, j’ai sorti la pixie de sa cage et je suis allée jeter un coup d’œil à la femme endormie. Je n’avais jamais vu de personne aussi belle, à croire qu’elle sortait d’un conte de fée. Elle n’était pas blessée, mais elle était profondément endormie.

Une fois que tout le monde a été sorti, Maël nous a dit que ça sentait les épices du côté du corridor et qu’il y avait pleins d’odeurs mélangées du côté des escaliers. Nous avons décidé d’aller du côté de l’odeur d’épices au cas où ça serait un entrepôt et que nos affaires s’y trouveraient. Nous sommes arrivés devant une porte derrière laquelle venait les voix de deux personnes. Maël et Lena sont allées y jeter un coup d’œil. Quand elles sont revenues, elles nous ont dit qu’il y avait une drow. Nous avons plutôt décidé de continuer dans le couloir. Nous sommes arrivés à une autre prison qui était tout aussi remplie que la nôtre. D’autres personnes qui semblaient êtres des prisonniers en fuite comme nous sortaient les prisonniers. Inutile de dire qu’ils ont été plutôt surpris de nous voir arriver. Dans quelques-unes des cellules, il semblait y avoir eu un genre d’éboulement et on pouvait apercevoir l’extérieur. Les barreaux d’une de ces cellules ont été tassés et les gens ont commencé à sortir. Maël et Lena voulait rester au cas où il y aurait d’autres personnes encore enfermées et elles pensaient que nos compagnons étaient peut-être déjà ici en train de nous chercher, en tout cas Uvi. J’étais d’accord avec elle. Je ne pouvais pas parler pour les humains, mais j’étais certaine qu’Uvi ferait tout pour venir me chercher. J’espère qu’il va bien. Je suis inquiète…

J’ai décidé de rester avec Maël et Lena. Je ne les connaissais pas tant que ça, mais je les connaissais quand même plus que les gens qui étaient sortis. Et puis s’il y avait une chance qu’Uvi se trouve ici, je ne pouvais pas m’en aller. L’arcadien, un elfe blond, Rolland, un jeune demi-elfe, une prêtresse humaine et la femme endormie sont restés avec nous pour nous aider. Nous avons fait demi-tour jusqu’à ce que nous arrivions à la prison d’où nous étions partis. Au milieu de la salle, il y avait une tengu armée jusqu’aux dents et qui n’avait pas l’air très heureuse de nous voir en-dehors de nos cellules. Oh, oh…

vendredi 2 octobre 2009

Départ...

7 mai

À l’orée de la forêt, nous nous sommes retrouvés face à deux jeunes filles. Elles venaient de la ferme. La plus jeune tenait une boîte et elle nous a dit qu’elle pouvait guérir tout le monde avec. Nous sommes donc retournés à la ferme et nous avons rassemblé tous les blessés. La petite fille a alors ouvert sa boîte et la dernière chose dont je me rappelle avant d’être tombée inconsciente fut une grande lumière blanche.


8 mai

C’était le matin quand je me suis réveillée. Uvi s’est aussi réveillé, mais Ruby et Mill sont restés endormis, tout comme la famille d’elfes. La petite fille s’est mise à pleurer en nous disant que quelque chose comme ça était arrivé à ses parents. Un magicien lui avait montré comment la boîte fonctionnait en lui disant qu’on pouvait forcer des guerriers à aider avec ça, mais il était mort et la fillette s’était retrouvée toute seule. Pour réveiller tout le monde, il fallait une eau spéciale. La petite fille nous a montré un papier que le magicien lui avait donné. «L’eau des montagnes sacrées de Goresh dans la vallée de la mort avide par-delà la mer de la Félicité…».

Je suis retournée auprès d’Uvi, qui tentait toujours de réveiller nos amis. Il a dit que l’un de nous deux devrait rester ici pour veiller sur eux. Quoi? Mais moi je ne veux pas rester toute seule… Mais d’un autre côté, si nous restions tous les deux, ils ne voudraient peut-être pas nous donner de l’eau pour nos amis. Finalement, Uvi a dit que nous irions tous les deux. J’ai été tellement contente que je l’ai huggé pour le remercier. Il a eu l’air gêné. Il m’a dit que c’était le travail du gars de protéger la fille. Je suis contente que tu restes avec moi. Toute seule, je me serais sentie complètement perdue.

La femme-louve a accepté que nous laissions nos deux amis à l’intérieur de la maison le temps de notre mission. Si nous les avions laissés dehors, je pense que Ruby et Mill (surtout Ruby) nous auraient arraché la tête à notre retour. Déjà que quand ils apprendront que nous les avons laissés ici…

Étienne, le soldat aux cheveux bruns qui était revenu vers la ferme pour chercher quelqu’un est venu nous dire que lui et les deux autres humains allaient nous accompagner pour chercher l’eau. Maël (la femme-louve), Lena (l’arcadienne) et moi n’étions pas trop d’accord, mais à plusieurs nous irions plus vite. Étienne a dit qu’il n’attendait que les femmes pour partir. Je pense que j’ai été aussi insultée qu’Uvi qu’il soit pris pour une femme. Étienne s’est excusé, mais le mal était déjà fait.

Maël a préparé les provisions et a sorti un petit bateau de la grange. Je ne sais pas comment elle a fait, le bateau avait l’air de bouger tout seul. Étienne m’a tendu la main pour m’aider à grimper dedans, mais Maël l’a poussé pour pouvoir m’aider. Uvi s’est senti insulté. Il a dit qu’il se sentait comme une petite fille de cinq ans. J’ai essayé de lui remonter le moral en lui disant qu’il pourrait m’aider à descendre après. Je ne sais pas si j’ai réussi, mais j’espère au moins qu’il a compris que je préférais que ce soit lui qui m’aide…

Les trois humains (Étienne, William et James) et Lena ont décidé d’aller chercher l’humain aux cheveux blancs (celui qui nous avait aidés hier) qui était parti sitôt qu’il s’était réveillé. Ils ne voulaient pas prendre la chance qu’il révèle à quelqu’un ce que nous nous apprêtions à faire. Nous nous sommes tous éloignés un peu de la ferme et la petite fille a fait un dôme de protection. Quand le dôme a disparu, c’était comme si la ferme avait disparu et qu’il ne restait plus que des ruines. Étienne a fait brûler les corps et ils sont partis.

Après leur départ, Maël nous a demandé a Uvi et à moi de descendre du bateau pour qu’elle puisse se changer. Elle a fait tourner la voile pour être cachée. Uvi a été plutôt impressionné par la démonstration des pouvoirs de Maël. Il a dit qu’il adorait voir. Euh… Il a eu l’air très mal à l’aise. Et bien si tu aimes regarder des femmes se changer… Tu ne me dois rien après tout… Maël nous a ensuite expliqué qu’elle manipulait le vent. Uvi et moi étions très impressionnés, mais elle nous a dit qu’il y avait quand même des guerriers plus forts. Nous étions bardes alors nous pourrions l’encourager par nos chants. Moi je pourrais même être pom-pom girl. Uvi refusait d’être pom-pom girl, mais ça ne lui dérangeait pas de me regarder faire. Ça m’a gênée qu’il me dise ça, mais en même temps j’ai été très contente qu’il dise aimer me regarder… Il m’a aussi redit qu’il allait me protéger. Yééé!

Quand les autres sont revenus, nous avons décidé d’aller en ville pour chercher une carte et acheter l’équipement qu’il nous manquait. Maël, Lena, Uvi et moi étions dans le bateau et les humains marchaient à côté. Maël a délibérément augmenté la vitesse pour que les humains soient obligés de courir pour pouvoir nous suivre. Je dois admettre que ce fut assez amusant de voir Étienne courir. Nous avons voyagé toute la journée et j’ai fini par m’endormir. Quand je me suis réveillée, il faisait nuit. Étienne et les autres humains étaient revenus de la ville. Étienne était fâché que nous nous étions tous endormis en même temps. Nous avons donc accepté de faire des tours de garde lors des prochaines nuits, avec un membre de chaque camp (elfes versus humains) à chaque fois.


9 mai

Quand nous nous sommes réveillés, nous avons pris le temps de déjeuner. Uvi et moi sommes allés chercher des racines et des petits fruits. Après notre retour, Étienne est revenu avec deux lapins et James avec une marmotte. Le cœur m’a levé, alors pour éviter de renvoyer mon déjeuner, je suis allée prendre une marche. Uvi était dans le même état que moi alors il m’a accompagnée. À notre retour, nous avons discuté de la marche à suivre. Comme personne n’a réussi à trouver «Goresh» ou «la mer de la Félicité» sue la carte, nous avons décidé d’aller à Highland. C’était une assez grande ville, alors nous pourrions sans doute y trouver un sage qui pourrait nous renseigner. Étienne nous a cependant mis en garde : Highland était peut-être une ville neutre, mais il valait mieux pour nous les elfes de ne pas nous promener seuls. Nous en avions pour deux semaines avant d’arriver, alors nous nous sommes mis en route dès que tout le monde eut fini de déjeuner…

mercredi 16 septembre 2009

A new beginning

7 mai

Nous avions voyage toute la journée. Le soir venu, nous nous sommes arrêtés dans une forêt pour souper. Nous avons fait un feu et nous avons fait cuire des champignons. Nous avons ensuite chanté jusqu’à ce que nous nous couchions.

Je me suis réveillée en sentant quelqu’un me prendre dans ses bras. J’ai ouvert les yeux et j’ai vu un humain qui semblait soûl et qui a mis une dague sous ma gorge. Il m’a chuchoté de me tenir tranquille sinon… J’ai commencé à avoir peur, car je savais ce qu’il avait en tête. Pourquoi les humains sont-ils toujours comme ça? Pourquoi nous haïssent-ils? Nous ne leur avons rien fait…

Ruby était dans la même situation que moi. Les deux garçons dormaient encore. J’aurais voulu crier pour les réveiller, mais j’avais bien trop peur de me faire tuer.

Soudainement, le bout de la dague sous ma gorge et le bandit s’est mis à crier de peur dans mon oreille, ce qui a réveillé Urùvion et Miluion. J’ai réussi à me dégager de mon assaillant pour prendre mon bâton et je me suis mise à chanter. Je sais à peine me battre, mais si c’est ce que je dois faire pour défendre mon amie, so be it.

Pendant que je me déprenais, l’autre bandit avait forcé Ruby à remonter son pantalon (euh, what?) et soudain il y a eu un gros crac. Sa tête a pris un angle étrange. Il avait l’air mort, mais il tenait encore debout… Au moins, Ruby a pu s’éloigner. L’autre gars s’est mis à crier que nous étions des démons et il s’est sauvé en hurlant. Je n’ai pas trop compris ce qui s’est passé par la suite. Une créature invisible, et assez grosse d’après les traces de pas que nous avons vues par terre, l’a suivi.

Nous avons ensuite entendu des cris plutôt horribles venant de la direction où l’humain et la créature étaient partis. Muuu… Quant à l’autre bandit, il était couché par terre et avait l’air définitivement mort. Muuu… Uvi à bien vu que ce spectacle me choquait et il m’a gardée près pour m’empêcher de regarder. Je suis désolée d’être si faible Uvi. Je ne crois pas que je réussirai jamais à m’habituer au sang, à la violence et à la mort.

Nous nous préparions à partir quand une voix s’est fait entendre. Il s’agissait apparemment de la personne qui nous avait sauvées Ruby et moi. Il a dit qu’il était humain et il est devenu visible. C’était effectivement un humain et il ne semblait pas hostile, mais même si c’était lui qui nous avait aidés, Ruby et moi n’avons pas pu nous empêcher d’avoir un mouvement de recul. Les deux garçons nous ont fait un rempart de leurs corps. L’humain voulait de l’aide pour creuser une tombe pour le bandit qu’il avait accidentellement tué. Les garçons ont fini par se laisser convaincre, même si le bandit n’aurait pas eu cet égard envers nous.

L’humain nous a dit que nous n’avions été très brillants d’être venus si près d’un endroit où il y avait une auberge d’humains. Comment étions-nous censés le savoir? Ce n’est pas comme s’il y avait des pancartes l’indiquant. Devant vous des sapins, à votre gauche des érables et à quelque part sur votre droite une auberge d’humains. Il a aussi dit que nous ne savions pas nous battre. Ça ressemblait à une insulte venant de lui. Nous sommes seulement des bardes, alors à quoi vous attendez-vous? Like I said, nous a-t-il répondu. Est-ce que tous les humains qui sauvent la vie d’elfes se permettent ensuite de les insulter?

J’étais reconnaissante envers cet homme de nous avoir sauvées Ruby et moi, mais ça ne voulait pas dire que je tenais à m’attarder en sa compagnie plus longtemps que nécessaire. Nous avons rassemblé nos affaires et alors que nous nous apprêtions à partir, nous avons entendu des bruits de chevaux. Il s’agissait de soldats humains qui parlaient de brûler une planque d’elfes-espions et de tuer tout le monde. Même sans savoir dans quoi je m’embarquais, j’ai eu envie d’y aller. Je ne pouvais pas laisser des elfes se faire massacrer. J’ai regardé mes compagnons avec des yeux piteux. Uvi a tout de suite accepté d’y aller avec moi. Je t’adore! Il a écœuré Mill en lui disant que lui était un vrai homme et qu’il allait me protéger. Mill et Ruby ont fini par suivre, quoiqu’avec réticence.

Les soldats ont attaqué une ferme et ils y ont mis le feu. D’un signe de tête, Uvi m’a signifié qu’il venait avec moi. Thanks a lot. It really helps not be alone. Toute seule je ne crois pas que j’aurais eu le courage d’y aller. Nous courions le plus vite que nous pouvions, laissant derrière nous deux amis qui devaient penser que nous étions complètement fous, quand il y a eu un flash de lumière et Uvi a été aveuglé. Comme il était hors de question que je continue sans lui ou que je continue avec lui dans cet état, je l’ai pris par la main et je nous ai fait faire demi-tour. Il aurait été prêt à se battre, mais moi je n’étais pas prête à le diriger et à prendre le risque qu’il soit blessé ou pire par ma faute. Trois soldats nous ont couru après alors nous avons été forcé de nous battre.

Les choses se déroulaient plutôt bien (même pour Uvi, tant mieux), mais elles ont fini par dégénérer quand une mule avec la queue en feu s’est échappée et a mis le feu partout où elle passait, y compris les soldats. Ils ont fini par sonner l’alarme et ils sont partis. Ruby et Mill nous ont rejoints. Ruby me faisait la tête. Muuu… Je suis désolée… Mill m’a dit qu’elle avait seulement été très inquiète. J’ai promis de ne plus me courir aussi inconsciemment vers le danger la prochaine fois qu’une telle situation se produirait. J’ai été idiote. J’aurais pu me faire tuer, j’aurais pu tous nous faire tuer. Uvi s’est fait aveugler. Il aurait pu mourir! Jamais je ne me le serais pardonnée s’il était arrivé quoi que ce soit à l’un d’entre eux.

Nous avons décidé de retourner vers la ferme juste pour nous assurer que ses occupants se portaient bien. Comme Uvi ne voyait toujours pas, je l’ai pris par la main pour le guider. J’ai voulu le rassurer quant au retour de sa vision, mais je n’ai réussi qu’à l’inquiéter. Sorry friend, it wasn’t my intention.

À la ferme, des soldats sont revenus, mais ils ne semblaient pas hostiles. J’avais quand même des doutes. Vous avez attaqué ces pauvres gens sans aucune bonne raison et là vous venez en paix? Bien sûr… Le type aux cheveux blancs qui nous avait aidés était là et il a dit à Uvi que sa vue ne reviendrait peut-être pas, d’un ton qui m’a semblé un peu moqueur. Peut-être c’est une autre coutume d’humains, se moquer des elfes qui sont blessés? Uvi n’a pas apprécié la remarque et n’eut-ce été du fait qu’il était aveugle, il aurait frappé le gars. Je lui ai proposé de guider ses mouvements pour qu’il puisse le faire quand même. Le gars aux cheveux blancs nous a regardés comme si nous étions de parfaits attardés et il a continué son chemin. C’est vrai que nous ne devions pas avoir l’air bien intelligents, mais moi ça m’a permis de me détendre un peu.

Tous ces humains autour de moi étaient un peu trop étranges à mon goût alors dès que la vue d’Uvi est revenue, j’ai fait signe à mes amis et nous sommes partis. Tout ce qui se passe ici ne nous regarde pas de toute façon…



-Bob 1: Capitaine de William (dcd)
-Bob 2: Archer

mercredi 10 juin 2009

...C’est quoi une agace?

Je ne suis pas certain de comprendre ce qui se passé... Mais est-ce que je veux vraiment comprendre?

J’ai d’abord fait un rêve bien étrange. J’ai rêvé d’un homme. Il s’appelait François. Un demi-elfe. Blond et très mignon. Dans ce rêve… lui et moi… avons fait des choses ensemble… Rien que d’y penser je me sens rougir. Jamais je n’avais fait ce genre de rêve auparavant. Et c’était tellement réel. Si je ferme mes yeux, je peux le revoir dans les moindres détails. Je me souviens d’absolument tout : de quoi il avait l’air, de sa voix, de ses mains qui…

Seigneur… Pourquoi j’ai fait un tel rêve? Pourquoi j’ai fait un tel rêve à un moment pareil?

Je rêve d’un homme nu pour ensuite me réveiller en prison! En prison?! Comment est-ce possible que je sois en prison? Jamais je ne ferais quoi que ce soit d’illégal! Jamais je ne commettrais aucun crime! J’ai demandé au garde, mais il n’a pas voulu me répondre.

Dans ma cellule, il y avait une femme-louve et une autre personne que je n’ai pas bien vue. Il y avait également d’autres personnes dans les autres cellules. Personne ne semblait savoir pourquoi il se trouvait ici. Moi, la dernière chose que je me rappelle c’est d’être en train de marcher sur une route. J’ai dû m’assoir un instant pour me reposer et j’ai fini par m’endormir… et voilà que je me réveille en prison.

La femme-louve avait un journal intime sur elle, dans lequel les noms de tous ceux ici présent étaient mentionnés. Fait cocasse, la femme-louve, elle s’appelle Maël, m’aurait mordue une fois. Euh, j’espère qu’elle ne va pas recommencer… Son journal mentionnait aussi que nous cherchions deux personnes qui s’appelaient Quentin et François. J’ai tiqué quand elle a prononcé ce deuxième nom. François… C’est le nom que j’ai prononcé dans mon rêve quand… Et j’ai aussi trouvé dans ma poche une note signée «François». «Se promener en ville en habits de voyage, c’est laid»… Je ne comprenais pas trop ce que ça voulait dire, mais ça commençait à faire trop de coïncidences. Je rêve d’un dénommé François, j’ai avec moi une note signée de ce dernier et je voyagerais avec des personnes qui cherchent quelqu’un qui s’appelle François. On parie combien qu’il s’agit de la même personne?

Mais pourquoi je n’ai aucun souvenir de lui? Pourquoi je rêve de quelqu’un que je ne connais pas? Et surtout pourquoi tout le monde ici semble frappé d’amnésie quant aux raisons qui les ont conduits dans ces cellules? Le pire ce fut quand Maël a dit que la dernière entrée dans son journal datait de la mi-septembre. Euh… Aux dernières nouvelles, nous étions au mois de juillet, non? Qu’est-ce que j’ai fait ces deux derniers mois et pourquoi je ne m’en souviens pas? Je voulais par-dessus tout me souvenir de tout, mais il y avait plus urgent. Il fallait que je… que nous sortions tous d’ici.

L’autre femme dans ma cellule (je suppose que c’était une femme, mais je ne la voyais pas bien à cause de l’ombre) m’a demandé si je voulais me rendre utile. Mais bien sûr que je veux aider! S’il y a quoi que ce soit que je peux faire qui puisse aider, mais… attirer le garde…? J’ai cru comprendre qu’elle voulait que je flirte avec le garde, mais elle a dit que je devrais me conduire en agace. Euh… C’est parce que je ne suis pas ce genre de fille… Je ne sais pas ce qu’est une agace, mais je ne suis pas ce genre de fille-là. L’ombre m’a dit que je n’avais pas le choix d’en devenir une si je ne voulais pas être exécutée. C’est vrai que le garde a dit que nous allions tous être exécutés. Bon, puisqu’il le faut… Je ne comprends toujours pas c’est quoi une agace, ni ce que je dois faire exactement, mais si je peux aider…
Ça ne devrait pas être trop difficile. Je suis seulement censée faire approcher le garde le plus possible de notre cellule, en acceptant de faire tout ce qu’il me demandera. J’ai donc appelé le garde et je lui ai dit que j’avais soif et que je ferais tout ce qu’il me demandait s’il acceptait de m’apporter un verre d’eau. Pendant que je parlais, j’ai senti quelqu’un pousser dans mon dos pour que je me rapproche des barreaux. Mais arrêtez de faire ça… Si ça continue, mes seins vont se retrouver entre les barreaux et le garde va les voir…

Le garde n’a pas été super convaincu de ma performance. J’ai essayé de me rattraper en lui disant que ce n’était pas dans mes habitudes de faire ça et que j’avais vraiment très soif… Encore la pression dans mon dos, comme si on cherchait délibérément à me faire pencher en avant pour que ma poitrine soit mise en évidence. Mais arrêtez… Le garde a dit qu’il n’aimait pas les coups de dents. Euh… Quoi? Comment ça, des coups de dents? Je ne mords pas. Pourquoi je le ferais d’ailleurs? Le garde a continué en me disant que si je prenais tout ce qu’il me donnait et que j’avais encore soif après, il me donnerait mon verre d’eau. Mais de quoi il parle…? Me donner quoi? Je ne comprenais pas du tout à quoi il faisait allusion, mais quand je l’ai vu se rapprocher en détachant son pantalon, je me suis mise à avoir peur. Mais qu’est-ce qu’il fait? Et moi, qu’est-ce que je fais? Qu’est-ce que je fais? J’ai peur…

À quelques pas de ma cellule, il s’est arrêté et a sorti des clés de sa poche. Un coup de vent sorti de nulle part l’a ensuite envoyé dans le décor et nous avons pu récupérer les clés et sortir de nos cellules. J’ai eu à ce moment-là un assez grand choc. L’autre personne dans ma cellule que je croyais être une fille s’est avancée dans la lumière et j’ai pu voir son visage parfaitement. Il s’agissait de l’homme que j’avais vu dans mon rêve. Oh mon dieu… Mais qu’est-ce qu’il fait ici? Moi qui espérais tant que ça n’ait été qu’un rêve malgré toutes les coïncidences. Ça ne peut être qu’un rêve. Je ne me souviens pas de lui. Je sais bien que je suis frappée d’amnésie en ce moment, mais il me semble que je n’aurais pas oublié un événement tel que celui-là, non? Mais peut-être que ce n’est pas le même homme… Peut-être qu’il lui ressemble simplement beaucoup…? Je lui ai demandé s’il s’appelait François, mais il ne m’a pas répondu. Il m’a souri et il est sorti de la cellule. Ben là… J’avais besoin de savoir moi…

Nous sommes tous sortis des cellules et un des hommes qui se trouvaient dans celles d’en-face a achevé le garde inconscient. Mais vous êtes complètement malade! C’est de la barbarie! Je sais bien qu’il n’était pas nécessairement bon –il a sous-entendu plusieurs choses qui, je suis certaine, ne m’auraient pas plu du tout si je les avais comprises- mais ça ne justifie en rien le fait de l’achever alors qu’il ne pouvait pas se défendre! Attaquer des gens qui ne peuvent pas se défendre, c’est mal! Attaquer des gens tout court, c’est mal! Mais qu’est-ce que je fais avec des gens comme ça? Remarquez que le type aux cheveux blancs a l’air d’être le seul qui est dérangé, mais quand même… Moi je ne suis pas une combattante, je suis une barde. Je chante, je joue du violon et mon but dans la vie serait la paix dans le monde. Alors qu’est-ce que je fais parmi des gens qui semblent tous endurcis?

Nous sommes sortis de la prison pour aller nous réfugier dans une autre salle. Maël voulait absolument aller récupérer son arme alors elle et le type blond sont ressortis pour aller la trouver. Nous avons attendu sagement là où nous étions (les barreaux à la fenêtre étaient trop solides pour que nous sortions par-là et il était exclu de faire une sortie par la porte d’entrée), mais le destin en a décidé autrement. Une énorme boule de feu est arrivée à toute vitesse vers la prison, nous forçant à choisir entre être transformés en brochette ou à sortir. Nous sommes donc sortis de la pièce, mais ça ne nous a pas plus avancés. Le feu semblait apparaître autour de nous au fur et à mesure que nous avancions. En chemin, j’ai commencé à entendre des voix dans ma tête. Suis-je en train de devenir folle? J’avais à mon oreille une boucle d’oreille que je ne me rappelais pas m’être procurée et d’où la voix sortait. Un homme nommé William demandait à monsieur Beloss (celui des deux hommes aux cheveux blancs qui n’est pas psychopathes) où il se trouvait. Euh, comment se fait-il que j’entende un message qui lui est destiné et aussi que j’entende sa réponse? Comment je peux avoir la même boucle d’oreille que lui? Monsieur Beloss a révélé que nous étions en prison et nous avons continué d’avancer.

Nous avons fini par en découvrir l’origine. Il était créé par un type aux cheveux rouges qui était assis sagement sur une table dans une pièce au fond de la prison. Il semblait trouver Maël à son goût. Il a dit qu’elle était une vraie femme, contrairement à moi. Hé! Ce n’est pas parce qu’elle a peut-être… assurément plus de poitrine que moi et qu’elle a… sans aucun doute plus d’expérience que moi… dans certains domaines qu’elle est une vraie femme et moi pas. D’accord, je suis petite, menue et… pas nécessairement très fournie au niveau de la poitrine, mais c’est normal pour une elfe. Le pyromane a proposé à Maël de s’associer avec lui. Son feu à lui et son vent à elle (alors c’est elle qui causait ces coups de vent?)… Il a dit qu’il pourrait lui permettre de devenir plus puissante.

Elle a refusé son offre et nous avons dû nous battre. Enfin… Ils se sont battus et moi j’ai chanté pour les encourager. Je sais plus ou moins me battre et de toute façon, je n’ai ni arbalète et ni fleuret, alors pas question que j’aille faire ma brave à mains nues. Et puis même si j’avais eu envie de faire ma brave, ça n’aurait pas changé grand-chose : le pyromane a décidé de mettre le feu à nos vêtements et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Maël, la jeune fille et moi-même nous sommes retrouvées complètements nues. Inutile de dire que je me suis empressée de m’éloigner en me cachant du mieux que je le pouvais en repliant mes jambes sur moi. Oh mon dieu… Des hommes m’ont vue toute nue… Des hommes qui ne sont ni mon mari et encore moins mon petit ami m’ont vue toute nue… Si j’avais pu disparaître dans les profondeurs de la terre, je l’aurais fait.

J’ai fini par tomber inconsciente et quand je me suis réveillée, j’étais recouverte d’une couverture. Elle venait de la part du fameux William. Il avait pris la peine de nous couvrir toutes les trois et en plus il évitait soigneusement de nous regarder. Je n’aurais jamais cru rencontrer un gentilhomme ici… Avec lui, se trouvaient un grand type aux cheveux blancs (un autre?) et une elfe. Cette dernière a semblé profondément découragée quand elle s’est rendue compte qu’aucun d’entre nous ne se souvenaient d’eux. Je serais bien restée près du dénommé William, car il me semblait correct, mais quand j’ai vu que le barbare aux cheveux blancs lui collait aux basques, j’ai préféré sortir dehors avec l’elfe Raïsha. Elle m’avait d’abord semblé sympathique, malgré son habitude de miauler (???), mais après quelques instants passés avec elle, je l’ai trouvé plutôt hautaine, comme si elle se croyait au-dessus des autres. Elle ne m’a pas prêté de vêtements, car elle y tenait trop. Euh, j’ai l’air d’avoir la lèpre ou quoi?

Ayant causé toute une commotion à la prison, les gardes n’ont pas été longs à être sur nos talons. J’ai laissé ceux qui pouvaient se battre le faire et je suis partie avec le restant du groupe vers la sortie de la ville Maël a utilisé le vent pour nous envoyer de l’autre côté du mur. Nous sommes ensuite allés nous mettre à l’abri à l’orée de la forêt. Les combattants n’ont pas mis trop de temps à nous rejoindre. Tout s’était bien passé à part que le barbare aux cheveux blancs avait été tué. Je ne pouvais pas dire que ce que j’avais vu de lui me poussait à l’apprécier, mais je ne souhaitais pas sa mort pour autant.

William a dit qu’il allait retourner en ville pour nous acheter ce qu’il nous manquait… en particulier des vêtements. Je me sentais si gênée, vêtue d’une simple couverture, alors je ne saurais dire à quel point j’ai apprécié sa gentillesse. Rien ne l’obligeait à le faire. J’espère que je réussirai à remettre un peu d’ordre dans ma tête et dans ma vie et que je pourrai ensuite faire quelque chose pour le remercier.
William a fini par recommuniquer avec nous par l’intermédiaire de la boucle d’oreille. Il a demandé à Raïsha si elle pouvait aller le rejoindre en ville pour l’aider à ramener tout ce qu’il avait acheté. Raïsha s’est mise à faire des bruits qui ressemblaient beaucoup à ceux d’un chat en guise de protestation. Euh… Soit elle a des problèmes d’identité, soit elle aime un peu trop les chats… Elle nous a demandé de rester sagement là où nous étions et d’attendre son retour. Est-ce que c’est moi ou elle nous a parlé comme à des enfants? Ce n’est pas parce que nous avons perdu la mémoire que nous sommes nécessairement devenus attardés. Maël l’a aussi remarqué et elle a eu envie de «désobéir» juste pour voir la réaction de Raïsha. Je dois admettre que ça aurait été amusant, mais nous n’avons finalement rien fait.

Ils sont revenus avec plusieurs sacs et un âne qui les transportait. Maël s’est montrée plutôt fascinée par ce dernier, le regardant avec de grands yeux et lui offrant même les herbes qu’elle venait de cueillir. Granted the donkey was cute, but… On aurait dit une enfant qui découvrait quelque chose pour la première fois. Dans chaque sac, il y avait des vêtements de voyage, une couverture et des rations pour une semaine. Il y avait également quelques tentes, à séparer entre nous. Comme mon sac n’était pas très lourd, j’en ai pris une. William a même poussé la générosité jusqu’à donner de l’argent à tout le monde. Et ça n’avait pas l’air de le déranger. Je crois même qu’il n’insistera pas pour ravoir son or. C’est très noble de sa part si on considère qu’il s’agit d’une sacrée somme.

Je suis allée plus loin (beaucoup) pour me rhabiller et quand je suis revenue parmi les autres, j’ai eu la surprise de voir le type aux cheveux blonds qui était dans ma cellule. Il avait un sac rempli de robes. J’ai trouvé ça gentil de sa part, mais j’ai évité de le lui dire… ou de le regarder. Et si c’était lui qui… Raïsha nous a ensuite raconté comment nous nous connaissions tous. Des personnes qui ne se connaissent pas et qui se retrouvent ensemble par un concours de circonstances extrêmes… Jusqu’ici tout va bien. C’est le reste qui fut un peu plus difficile à croire. Nos âmes qui étaient toutes liées et qui seraient séparées si nous trouvions certains objets magiques? Nous nous serions engagés dans une guerre contre les dieux et pleins de gens nous couraient après : un groupe nommé Cirqui (des marchands qui faisaient des trucs louches) ainsi qu’un prêtre et ses subordonnés. Et ça c’était sans compter les doubles de nous qu’il faudrait tuer et les gros cailloux qui parlaient.

Tout le monde semblait prêt à se jeter tête la première dans cette aventure et à partir sur le champ à la recherche de ces objets magiques. Pendant qu’ils se penchaient sur une carte et décidaient de quel objet il était préférable d’aller chercher en premier, j’ai timidement levé ma main pour pouvoir m’exprimer. Suis-je donc la seule à trouver cette histoire rocambolesque? Déjà que j’avais de la difficulté à avaler cette histoire d’âmes connectées, mais une guerre? Encore pire, moi dans une guerre? Je ne suis pas une guerrière et je ne veux tuer personne, y compris moi-même. Et des cailloux qui parlent? What the hell…?

Raïsha ayant dit qu’elle pouvait nous donner des preuves que tout était vrai, je l’ai suivie à l’écart pour qu’elle me parle. Elle m’a demandé pourquoi je n’arrêtais pas de rougir devant le type blond qui était avec nous. Euh… Voir que je vais lui répondre… Elle a sous-entendu que mon mari, le soir de mes noces, serait peut-être déçu. Je pense que je me souviendrais de quelque chose d’aussi important que la perte de ma virginité, non? Elle a dit que je ne m’en souvenais pas parce que c’était arrivé durant les deux mois que j’avais oublié. Elle a aussi dit que je devrais très bien m’en souvenir. C’était juste un rêve, ok? Elle a parlé d’une chambre avec un plafond bas et une fenêtre ouverte. Fuck… C’est exactement comme ça que la chambre était… Alors ça serait vraiment arrivé? Remuant le couteau dans la plaie, elle a suggéré que le type m’avait peut-être laissé un «cadeau» et que mon père et ma mère ne seraient pas contents d’apprendre qu’il n’y avait pas eu de bague avant. Sans doute pas, mais ils ne me détesteront pas pour autant. J’espère ne pas être enceinte, parce que je ne me sens pas prête à être mère, surtout pas d’un homme dont je n’ai aucun souvenir. Raïsha a dit que deux premières fois c’était bien. Ça, ça ne m’aide pas. Moi je ne voudrais qu’il n’y ait qu’une seule première fois et aussi que je m’en souvienne. Ça ne m’aide pas non plus de savoir que le type se souviendrait de ce qui s’était passé. Alors lui se souvient qu’on a couché ensemble et pas moi? Génial… Comment je devrai réagir si jamais je le revois? Et si c’était l’homme qui est avec nous…?

Ayant eu les preuves que j’avais demandées (pourquoi j’ai demandé à en avoir, déjà?), nous sommes retournés vers le groupe, juste à temps pour entendre James dire que Quentin avait suggéré d’aller à Sora pour chercher l’objet magique relié à l’élément de l’air. Alors le type blond qui est avec nous s’appelle Quentin? Merci… Sa ressemblance avec le François de mes rêves est tout de même assez perturbante. Je me suis dit que je ne perdais rien à lui demander s’il avait un frère/cousin qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau et qui s’appelait François. Il m’a dit que oui, qu’il était d’ailleurs ce qu’il cherchait. J’ai tellement hâte aux retrouvailles…

Comme son but était aussi indirectement le mien (je veux vraiment tirer cette affaire au clair et le seul qui pourra me confirmer mes doutes est François) et que de toute façon je n’avais plus vraiment le choix de suivre même si je n’aimais pas du tout cette histoire de guerre avec les dieux, j’aiderais Quentin dans ses recherches. L’heure du départ a finalement sonné. Premier arrêt : Doreé.



J'ai updaté la liste des Bob. Voir plus bas.

Liste des Bob

En attendant, mon prochain post...

1. Le Bob original
2. Soldat qui a attaqué (première game)
3. Serviteur à «La charrette avant les boeufs»
4. Serviteur à «La charrette avant les boeufs»
5. Caissier à «La charrette avant les boeufs»
6. Gars d’armée hau grade sur son cheval
7. Gendarme poche des quartiers huppés d’Uria
8. Gendarme poche des quartiers huppés d’Uria
9. Soldat en armure noire de Cirqui
10. Maréchal nain mort (tué par Yumulu)
11. Garde attardé de douane à Highland
12. Vieux halfling avec un accent espagnol qui fabrique les papiers d’identité à Highland
13. Soldat humain avec un chapeau particulièrement gay
14. Marin moron faussement suicide qui croit au fantôme de Beloss
15. Garde fictif créé par Yumulu à Hope et qui lui à échappé un pot de peinture sur la tête.

lundi 18 mai 2009

Les dernières semaines…

Cher journal,

Il s’est passé tant de choses dernièrement, la plupart mauvaises… toutes mauvaises en fait. Comment les résumer? Je vais essayer de mon mieux de le faire, car j’ai besoin de m’extérioriser. À force de tout garder à l’intérieur, je sens mes soucis s’accumuler et je sais que ce n’est pas bien. Un jour ça risque de m’exploser au visage.

Nous sommes tous retournés au village. Biloss et Maël ont cependant décidé de retourner dans la forêt pour retrouver Petit Poupou. Le reste du groupe est allé chez Perceval. Pendant que ce dernier lui préparait du thé, j’ai tenté de la réconforter en lui caressant les cheveux, juste pour lui faire sentir que j’étais là pour elle. Elle n’a eu aucune réaction. Je ne pouvais pas lui en vouloir, après tout ce qu’elle avait vécu. Je suis vraiment pourrie. Je suis une barde, je suis habituée d’être près des gens, de communiquer avec eux, mais dans ce cas-ci, je ne sais pas du tout quoi dire. Comment réconforter une enfant qui s’est fait torturer? Je n’ai jamais vécu une telle situation, alors quoi lui dire? Ne t’inquiète pas, ça n’arrivera plus jamais? Je ne peux pas lui assurer. Je comprends ce que tu ressens? Ce n’est pas vrai. Je crois que tout ce que je peux faire c’est lui faire sentir que je serai toujours là pour elle et que si elle a besoin de moi, que ce soit pour parler ou pour autre chose, il me fera plus que plaisir de l’aider.

Takeo a finalement pris le relais et il a emmené Sakurako dans la chambre. Perceval a été un peu traumatisé d’apprendre que Yumulu était un assassin, mais pas qu’il était émotif. À le voir pleurer à propos de tout et de rien, personne ne le serait. J’ai fini par m’endormir dans un coin de la pièce, pour me faire réveiller par Sakurako, qui gesticulait en pointant l’extérieur. Yumulu et moi l’avons suivie dehors. Une fois sur le haut de la palissade, nous avons vu une lumière éblouissante de l’autre côté. Cette lumière s’est avérée être un gigantesque dragon, qui tenait sous sa patte Quentin. Elle ne démontrait aucun signe de vie. Comme le dragon venait de redonner à Sakurako le doigt qu’elle avait perdu, je l’ai supplié de faire quelque chose pour Quentin. Il m’a écoutée et la demi-elfe est revenue à la vie.

J’ai été tellement heureuse de la revoir que je l’ai huggée à mort. Nous sommes retournés au village (j’ai failli me faire abandonner derrière par les arcadiens, mais Yumulu est finalement revenu) et le restant de la nuit s’est passé sans problème. Le lendemain, Sakurako et moi avons essayé d’expliquer à Quentin ce qui s’était passé, mais à force de parler de dragon gigantesque et de doigt qui repoussait, nous avons passé pour deux cinglées qui était sur un trip de drogue intense. Mieux vaut laisser tomber pour l’instant.

La prochaine étape était de nous rendre à Highland, pour rencontrer le vieux monsieur barbu qui serait au pied d’une horloge et qui pourrait nous indiquer l’emplacement d’objets fabriqués par les dieux qui pourraient nous aider à séparer nos âmes. Grand-papounet nous a donné des provisions pour quelques jours. Nous aurions dû partir tout de suite après, mais Yumulu a décidé qu’il se battait contre des nains et il en a tué un. Il n’a jamais compris ce qu’il avait fait de mal, mais il a quand même été puni : ses ailes lui ont été arrachées. Ce ne fut pas un processus très agréable à entendre (j’ai évité de regarder), mais il fallait que Yumulu comprenne que ses actions avaient des conséquences et s’il devait se faire arracher les ailes pour réaliser que tuer des gens non-armés n’étaient pas bien, so be it.

Après cet événement, nous avons dû nous dépêcher de partir, notre présence n’étant plus désirée ici. Yuki, la licorne de Sakurako, nous a téléportés jusqu’à la moitié du chemin menant à notre airship. Le restant devrait se faire à pied. Après plusieurs heures, nous nous sommes arrêtés pour la nuit. Des bruits de combat m’ont réveillée. Une grosse bibitte nous attaquait. Nous avons réussi à la tuer, mais Quentin a perdu la vie. Ce n’est pas juste… Nous venons de la retrouver et pourquoi? Pour la perdre aussitôt? Comment vais-je expliquer ça à son frère? Avant que Maël ne l’enterre, j’ai pris quelques-unes de ses affaires, dont une mèche de cheveux, pour les redonner à son frère. C’était tout ce que je pouvais faire. Je me suis ensuite agenouillée à côté de Maël devant la tombe de Quentin. J’aurais bien prié le grand dragon argent de la ramener ou au moins de me donner les moyens de le faire, mais comment adresser des prières à quelqu’un dont on ignore le nom? Je vais donc prier de façon très abstraite que je réussisse à tuer Quentin.

Nous sommes repartis le lendemain matin et encore une fois grâce à Yuki, nous avons sauvé beaucoup de temps. Le capitaine du airship était toujours aussi soûl. Nous aurions pu lui dire que nous étions partis depuis dix minutes et non pas plusieurs jours et il nous aurait sans aucun doute cru. Tout le monde est grimpé à bord et nous sommes partis. Nous en avions pour une semaine jusqu’à Highland, une semaine qui se montrerait haute en rebondissements. J’ai continué à apprendre le sylvestre à Sakurako et elle a commencé à m’apprendre les rudiments de l’arcadien. Yumulu s’est soûlé avec le capitaine dans la cabine de pilotage tout en chantant des chansons de pirates. J’ai préféré me tenir aussi éloignée que possible de l’endroit.

Au bout du troisième jour, Sakurako est venue voir Maël, complètement en furie. Elle avait appris quelque chose : Kikuchi avait disparu et il aurait fait un deal avec Marayel pour tuer Quentin. Maël a mentionné qu’il avait déjà poppé out of nowhere dans la forêt, grâce à Marayel. Il avait sans doute été rappelé. J’espère qu’il n’a rien à voir avec la mort de Quentin parce que si c’est le cas, quand je le reverrai… Partie sur sa lancée, Sakurako m’a appris que ce n’était pas le cas. Elle a dit que la mort de Quentin était à 70% de la faute à Beloss et à 30% de la faute de la bibitte. Beloss aurait gardé la créature avec lui pour en faire son animal de compagnie. Alors techniquement, c’est de sa faute si Quentin est morte? A-t-il pensé à ce qu’il allait dire à son frère quand nous allions le retrouver? Parce que c’est certain que nous allons le retrouver, je vais tout faire pour que ça arrive et si ce n’est pas Beloss qui lui dit, ça sera sans doute moi. Jamais je ne serai capable de garder une telle information pour moi. Anyway, it wouldn’t be right to do so.

Raïsha et moi avons préféré nous éloigner le temps que la tempête se calme. De toute façon, qu’aurions-nous pu ajouter qui soit constructif? Sakurako voudrait qu’il y ait plus de communication, qu’on se dise ce qu’on fait et où on va. C’est sûr que ce serait l’idéal, mais quand des personnes qui n’ont prime abord rien à voir les unes avec les autres et qui voudraient être ailleurs se ramassent ensemble, il faut s’attendre à une période d’adaptation plus ou moins longue. Dans notre cas, je prédis qu’elle sera longue.

Finalement, nous sommes arrivés à Highland. Nous sommes partis à la recherche du vieil homme et de l’horloge, ou, selon Yumulu, rencontrer la vieille horloge barbue. La ville semblait remplie d’étudiants. Il y en avait partout où nous regardions. Le vieil homme que nous avons trouvé ne semblait pas avoir quoi que ce soit avec les objets divins. Ce n’était qu’un vieil homme qui nourrissait des pigeons. Nous nous sommes faits dire que ceux qui pourraient nous renseigner étaient les professeurs de l’école/château volant qui flottait au-dessus de la ville. Vers 18 heures, tous les étudiants se rassembleraient pour qu’un sort de téléportation les ramène là-bas. Nous pourrions nous joindre à eux et nous rendre à l’école à ce moment-là.

Maël, Beloss et moi sommes allés dans une boutique de vêtements. Pendant que Beloss se cherchait des nouveaux habits, Maël et moi sommes allées du côté des pyjamas. À force de subtilités, j’ai réussi à faire comprendre à la vendeuse que je voulais une chemise de nuit sexy.
-Ça ne ressemble pas à un pyjama de voyage, m’a fait remarquer Maël.
-Ça n’est pas un pyjama de voyage. Fait comme si tu n’avais rien vu.
-D’accord…
J’ai aussi pris deux paires de sous-vêtements sexy. J’ai été très gênée de me procurer tout ça, mais j’avais envie d’avoir quelque chose de joli pour la prochaine fois où…

Comme Maël contemplait les kimonos avec envie, j’ai décidé de lui en acheter un. Je n’avais pas les moyens de lui en acheter un aussi beau que celui qu’elle avait déjà eu, mais je voulais quand même lui en prendre un. Elle avait fait beaucoup de choses pour moi et je voulais la remercier. J’ai fait emballer le kimono dans du papier de soie et j’ai suivi Maël dehors pour le lui donner. Elle n’a pas compris la signification de mon cadeau. Elle a dit que dans son clan, ils recevaient seulement une fois un cadeau et c’était leur arme. C’est triste… Il va falloir que je l’habitue à la notion d’amitié. J’espère seulement qu’elle ne m’a pas pris au sérieux quand je lui ai dit que je cherchais à acheter son amitié avec le kimono…

Beloss nous a rejointes, a aussi fait un cadeau à Maël (qu’elle n’a pas compris non plus) et il a commencé à y avoir de la distorsion dans l’air et notre vision s’est troublée. Nous avons entendu des voix dans les boucles d’oreille que Beloss nous avaient faites et nous sommes partis pour le temple. Nous y avons trouvé une autre Leila, qui avait été attachée à Kikuchi avant que le restant du groupe ne lui coupe la main. Muuu… Pourquoi vous m’avez coupé la main? L’autre Leila et Kikuchi ont fini par disparaître, probablement grâce à l’autre Yumulu, qui semblait être beaucoup plus intelligent que celui qui était avec nous. Il y avait apparemment aussi une autre Sakurako. Euh, est-ce que je suis la seule à me poser des questions?

Les distorsions ont recommencé, mais tout a semblé normal quand nous sommes sortis du temple. Cependant, notre airship n’était plus là où nous l’avions laissé et la ville n’était plus remplie d’étudiants. Nous avons retrouvé le kid blond de Cirqui, qui nous a dit que nous travaillions aussi pour lui. Euh… Nous n’avons pas changé de ville, mais plutôt de dimension? Une dimension où nous travaillons pour nos ennemis, où Yumulu est intelligent et Maël une bête sauvage? Étrange… Je me demande comment est l’autre moi.

Nous sommes retournés en ville pour effectuer quelques achats et je me suis vite rendue compte que les elfes n’étaient pas très appréciés. Dans ce monde-ci, au moins dans cette ville, nous étions l’équivalent d’esclaves. Je ferais mieux de ne pas me promener toute seule alors… Comme ça semble être notre destin, les ennuis nous ont vite rattrapés. Yumulu et Beloss se sont retrouvés en prison et quand Sakurako et moi sommes retournées voir le kid blond pour l’en informer, le mage aux cheveux mauves, celui qui avait enlevé François, était là. Il nous a regardées bizarrement. J’ai tout de suite cru qu’il s’était rendu compte que nous n’étions pas les bonnes Sakurako et Leila, mais avant de lui laisser le temps de parler, Sakurako a fait un mur d’eau entre nous pour que nous puissions nous enfuir. Ça ce n’était pas brillant du tout. S’ils avaient eu des doutes quant à notre identité, maintenant ils n’en ont plus.

Nous avons réussi de peine et de misère à nous sauver, emmenant avec nous un garde de la prison se prénommant William. Il avait refusé l’ordre du mage aux cheveux mauves de nous tuer et Maël ne voulait pas le laisser ici à la merci de Cirqui. À vol de dragon, nous sommes partis vers l’oracle. J’ai profité de cette deuxième chance pour demander des précisions sur la «ville qui n’était pas une ville». L’oracle m’a dit que le meilleur moyen de m’y rendre était de trouver quelqu’un qui y avait déjà été. Elle m’a donné quatre noms ainsi que des descriptions (très) sommaires de ces personnes. Qu’est-ce que je suis censée faire maintenant? Demander à chaque homme que je croise s’il s’appelle Jean, Grégoire, Alexandre ou Tsuyoshi? Je vais passer pour une folle finie. Quant aux objets magiques que nous n’avions plus en notre possession, la boucle d’oreille se trouvait sur les rives de Mic-Mac, entres les océans Blanc et Bleu. And that’s supposed to be where…? Quant à la ceinture, elle se trouvait dans le temple ultime de Bacob. Et en ce qui concerne les François et Quentin de cette dimension, un avait carrément disparu et l’autre se trouvait en bas de la montagne.

En partant à la recherche de celui (ou celle) qui se trouvait près de nous, nous sommes tombés sur trois airships de Cirqui. Plusieurs soldats entouraient des gens habillés en toges. Nous avons tous décidé d’aller aider les gens en toges. Peut-être que l’un d’entre eux était l’une des quatre personnes que je recherche? Nous avons réussi sans trop de mal à disposer des soldats et à créer la panique parmi les survivants. Quand le calme est relativement revenu, je suis allée interroger les toges. Le seul qui a pu m’aider (si on peut appeler ça aider et non pas faire peur) a été l’homme portant la toge brune. C’était un elfe très vieux qui émanait le evil. Il a dit s’appeler Tsain. Pour la «ville qui n’est pas une ville», il m’a suggéré l’enfer. Euh… J’admets que quand on y réfléchit, la description matche avec l’endroit, mais… l’enfer? Je n’ai pas envie d’aller là-bas moi… Tsain m’a dit que le trou se trouvant sous Arcadia menait au 6e enfer. Le ménage y avait d’ailleurs été fait. C’est bon à savoir… Avant de partir, il m’a dit qu’il espérais me revoir, que mes pouvoirs étaient grands.
-…Je ne suis qu’une petit barde…
-Il ne faut jamais sous-estimer les pouvoirs de quelqu’un…
(C’est certain, mais sans la boucle d’oreille, je maintiens que je ne suis qu’une petite barde.)

Tsain a disparu dans un portail et je suis allée retrouver Maël. Elle était concentrée sur sa hache, qui était à la poursuite de Beloss. Je ne sais pas ce qu’il a fait, mais Maël semblait bien décidée à le trucider. J’ai essayé de la convaincre qu’il serait peut-être bien de partir, mais elle m’a répondu qu’elle voulait suivre la cape rouge, car il s’agissait soit de Quentin ou de François. Oh! Dans ce cas, je vote aussi pour rester. Cette piste ne nous a cependant menés nulle part, Quentin (ou François) ayant payé quelqu’un pour qu’il porte la cape à sa place. Maël aurait voulu retourner tout de suite à l’oracle (elle n’avait pas du tout envie de grimper sur un airship de Cirqui (encore moins sur un airship dont Beloss avait pris le contrôle), mais William a réussi à la convaincre qu’il serait plus sage et plus rapide de le faire. Nous nous sommes tous retrouvés sur le airship, anciens et nouveaux compagnons, partant pour une aventure dont personne ne connaissait l’issue…