mardi 3 juin 2008

Entry 3

Cher journal,

Je suis rentrée à l’intérieur de l’auberge avec toutes les filles du groupe, à l’exception d’Adèle, qui a soudainement décidé qu’elle partait parce que c’était la fin de son contrat (qui était de protéger Quentin). Sans faire de cérémonie, elle est donc partie. Kikuchi et Takeo nous ont rejointes autour de la table pour manger. La nourriture et les boissons commandées (j’ai commandé un verre d’eau, pour le plus grand déplaisir de la serveuse qui ne se gênait pas pour faire de l’œil aux hommes. Ce genre de comportement manque décidemment de classe. Pour attirer l’attention d’un homme, il existe des moyens plus subtils. Enfin… Je n’ai aucune expérience dans ce domaine, mais c’est ce qu’il me semble, non?) et nous avons tous mangé en silence. Il n’y avait aucune animosité dans l’air, mais toujours ce silence gênant qui est caractéristique des personnes ne désirant pas être en présence les une des autres. J’espère que le danger nous lâchera un peu et que nous aurons le temps de faire plus ample connaissance.
-Bon… Puisque personne ne dit rien, aie-je proposé, je recommande qu’on aille se coucher et que demain, quand on se sera reposés, on parle de ce qu’on va faire.
-Bonne idée, a approuvé Takeo.
(Enfin, quelqu’un d’autre qui est raisonnable. Takeo ne parle pas beaucoup, mais il semble avoir une tête sur ses épaules. Ça ne sera pas de trop pour l’aventure dans laquelle nous sommes embarqués.)

Avant de me rendre à ma chambre, je suis passée à la salle de bain. Un bon bain était tout ce dont j’avais besoin pour me relaxer et m’aider à passer une bonne nuit. Je me suis récurée de la tête aux pieds et j’en ai aussi profité pour laver mes vêtements. Quand je fus satisfaite du résultat, je suis retournée dans ma chambre. En montant les escaliers, j’ai entendu des gens entrer dans l’auberge, mais je n’y ai pas porté attention. S’ils avaient constitué un quelconque danger, je l’aurais déjà entendu. Comme j’avais la pièce pour moi toute seule, j’ai déposé mon sac sur un lit et j’ai entrouvert la fenêtre. Le temps était à la pluie, mais la brise était plutôt rafraîchissante. Je me suis assise sur le rebord de la fenêtre et j’ai joué de mon violon tout en chantant. Ce n’était pas grand-chose, mais ça a suffit à me calmer. Car oui, contrairement aux apparences, j’était plutôt inquiète. I had the feeling I was embarked in something much bigger than anything I had ever faced before and I was affraid I wouldn’t be able to handle it. Je me suis retournée vers la fenêtre pour continuer à chanter et j’ai vu une ombre passer. Ce n’était peut-être qu’un oiseau, mais avec tout ce qui se passait je n’ai pas voulu prendre de chance. J’ai ouvert la fenêtre plus grande et j’ai regardé de tous les côtés. Je n’ai rien aperçu qui puisse m’apaiser, alors j’ai refermé la fenêtre et je l’ai verrouillée. Je me suis étendue sur mon lit et je me suis endormie presqu’aussitôt.

Je rêvais de ma ville natale quand de violents coups frappés à ma porte m’ont tirée du sommeil.
-Ouvrez! criait une voix d’homme.
-Hein?
-Ouvrez!
-Une minute!
-J’ai dit : ouvrez!
-Une minute!!
J’ai essayé de replacer mes cheveux du mieux que je pouvais et tout en baillant, j’ai ouvert la porte. Deux soldats se trouvaient devant. Ils m’ont tous les deux regardée de la tête aux pieds sans rien dire.
-Oui…?
Celui qui ne tenaient pas la lanterne m’a tirée vers lui par une oreille.
-Aïe!
(C’est sensible les oreilles!)
Je lui ai donné une claque sur la main pour qu’il me lâche.
-Et elle est farouche! Ça doit être elle!
-Euh…
(Mais pourquoi tout le monde me prend pour quelqu’un d’autre ces temps-ci?)
-Tu viens avec nous!
-Euh… non!
-C’est ça! Tu viens avec nous!
Il m’a saisie par le bras et a placée une dague sous ma gorge. Si j’essayais de me débattre, je risquais d’en être quitte pour une gorge salement amochée.

Il m’a traînée dans le corridor, où Takeo et Kikuchi se trouvaient déjà.
-Vous m’avez réveillé en plein milieu de la nuit, a dit Takeo, je suis fâché. Laisser la partir.
(Je rectifie ce que j’ai dit à propos de lui. Il ne parle pas beaucoup, mais quand il parle, c’est pour dire quelque chose de censé.)
Quant à Kikuchi, il avait l’air complètement soûl, mais il a tout de même essayé d’éloigner la dague de ma gorge. J’étais en train de me dire que j’allais me faire emmener par ces hommes quand un haut gradé est entré dans l’auberge. Il a dit aux soldats qu’il y avait un code 3 (non Kikuchi, on ne veut pas savoir ce que ça serait un code 5) et qu’il fallait partir. Il les a ensuite traités d’idiots pour avoir fait erreur sur la personne en ce qui me concernait. Il s’est excusé pour la conduite de ses hommes et ils sont tous partis. Ok… Takeo était de mon avis: il était inutile de parier sur la/les personne(s) qu’ils cherchaient. Mais pourquoi chercheraient-ils Quentin et François ici? Ils sont partis dans la direction opposée à la nôtre.

Le calme semblait être revenu pour de bon alors nous sommes tous retournés dans nos chambres. Trouver le sommeil? Je ne pensais pas y arriver. Je me suis assise sur mon lit, mes jambes repliées contre moi et j’ai attendu, guettant le moindre bruit qui pourrait perturber le silence. J’ai quand même fini par somnoler, me faisant encore une fois réveiller par des coups frappés sur ma porte. En ouvrant ma porte, j’ai vu non seulement que c’était Maël, mais aussi qu’il y avait de la fumée dans le corridor. Maël m’a demandé d’emmener Sakurako dehors. Pas de problème! J’ai pris mes affaires et je l’ai traînée jusqu’en bas. Malheureusement, en bas c’était encore pire. Impossible pour nous de passer par là.

De retour en haut, la seule solution possible qui s’est imposée à nous fut de sauter par la fenêtre. Euh… C’est parce qu’on est à une hauteur de deux étages… Si je saute, je me briserai assurément les deux jambes. Heureusement, Abigail m’a proposé de me prendre dans ses bras pour m’emmener jusqu’en bas. Aussitôt dit, aussitôt fait! Wow… Je vole… Yééé! Sploutch… Sploutch? J’ai regardé par terre pour voir dans quoi nous avions atterri et j’aimerais ne jamais avoir fait ça. À nos pieds, il y avait une marre de sang et des morceaux de… Je crois que c’était des morceaux de doigts. Je n’avais jamais rien vu d’aussi dégoûtant alors je me suis dépêchée de reculer en m’essuyant les pieds par terre, mes deux mains sur ma bouche pour m’empêcher de hurler.

Abigail elle, ne bougeait pas. Elle semblait complètement paralysée. J’ai eu beau la secouer et lui donner des petites tapes sur le visage, elle ne réagissait pas. Kikuchi et Takeo ont fini par nous rejoindre et c’est là que j’ai appris que Quentin et François étaient de retour et qu’ils étaient même descendus dans la même auberge que nous. Ça explique les gardes et le feu à l’auberge. Il y a même un homme à cheval qui s’est arrêté près de nous et qui a remis un papier à Takeo. Ça disait quelque chose du genre «Remettez-nous vos nouveaux compagnons ou mourez». Muuu. Mais il n’y avait aucune trace de nos nouveaux compagnons pour l’instant, ni de Maël ou de Sakurako. En les attendant, nous pourrions peut-être nous éloigner de l’auberge avant de recevoir des débris fumant sur la tête. J’ai essayé de tirer Abigail plus loin, mais je n’étais pas assez forte pour le faire.
-Est-ce que vous pourriez arrêter de vous disputer et m’aider à la tirer plus loin? aie-je demandé à Takeo et Kikuchi.
-On ne se dispute pas, m’a répondu Takeo.
-De discuter alors. Vous pourriez m’aider?
Takeo l’a prise sous son bras et l’a déposée plus loin.
-Tu es contente? m’a-t-il demandé.
-Oui, merci.

L’auberge brûlait de plus belle quand ceux qui manquaient nous ont finalement rejoints. J’étais contente de revoir Quentin et François, car comme j’avais dit, je pense que nous avons plus de chance de survivre en groupe que seul. Quand François m’a vue, il m’a sourie. Je lui ai bien entendu souri en retour, mais je n’ai pas pu m’empêcher de détourner aussitôt le regard. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Il y avait quelque chose dans son regard qui… m’intimidait. Quant à Quentin, elle avait en main une petite fiole contenant un produit qui pouvait déparalyser Abigail. Mais comme cette dernière avec la bouche fermée, il a fallu la placer la tête vers le bas pour faire entrer le produit par ses narines. Je n’avais jamais rien vu de tel. Ce fut à la fois traumatisant et drôle.

Nous nous sommes éloignés le plus possible de l’auberge pour décider ce que nous allions faire. François n’avait aucune envie de nous accompagner et il ne s’est pas gêné pour le dire. Mais sous le regard insistant de sa sœur, il a fini par céder à contrecœur. Personne ne savait vraiment où nous pourrions aller, mais l’important était d’abord de nous éloigner de la ville. Cependant, aucun d’entre nous n’avait le sens de l’orientation, à l’exception de François. Il a eu l’air très découragé en apprenant ça. Euh, désolée d’être un poids. Je ne pensais pas en avoir besoin un jour et surtout pas dans ces circonstances.

Nous avons donc tous suivi François à travers les bois. Nous ne nous sommes arrêtés que plusieurs heures plus tard, après que la petite Sakurako se soit plainte qu’elle avait mal aux pieds. Je lui ai proposé de lui chanter quelque chose pour l’aider à la faire dormir, mais elle m’a dit qu’elle ne pensait pas arriver à dormir, d’une part à cause de tout ce qui se passait, mais elle semblait aussi effrayée par François. Quentin est heureusement venue la rassurer en lui disant que c’était un air qu’il se donnait parce qu’il n’avait pas envie que des gens meurent à cause de lui. C’est une bonne explication quant à son attitude. J’ai moi-même fait les frais de son apparent mauvais caractère. Je l’ai trouvé plutôt brusque, mais il n’avait pas tort. J’avais une fois de plus parlé d’une solution pacifique.
-Écoute ma belle, je te conseille d’oublier ça. Tu as été vue avec nous, alors toi et tous ceux à qui tu parleras sont en danger. Dans le meilleur des cas, tu mourras.
-…
(Est-ce que je veux savoir ce qui arriverait dans le pire des cas?)
-Mais si tu meurs, m’a dit Maël, tu auras la paix!
-…
(Euh… Je préférerais rester en vie et être en paix, c’est possible?)

Nous avons pris une pause bien méritée, ceux qui avaient à dormir le faisant. J’étais fatiguée, mais je voulais d’abord veiller sur Sakurako. La pause m’a tout de même fait le plus grand bien. Je commençais à en avoir assez d’entendre Kikuchi et/ou Takeo faire des remarques plus ou moins mesquines à François. Nous devons voyager ensemble, alors de l’harmonie tout le monde, de l’harmonie… J’étais un peu découragée et je n’ai pas pu m’empêcher de pousser un gros soupir.
-Est-ce que je sens un regret de ne pas nous avoir accompagnés? m’a demandé François, un petit sourire aux lèvres.
-…
Euh… non, ce n’est pas ça. Je suis juste découragée par le fait que personne ne semble comprendre qu’il faille se tenir les coudes comme nous sommes embarqués dans le même bateau.

Nous nous sommes remis en route et nous avons marché jusqu’à ce que nous atteignions un petit village. Il n’y avait aucune trace des Cirqui, alors c’était bon signe. Nous nous sommes tous dirigés vers ce qui semblait être la seule auberge de la ville. Nous avons loué pratiquement l’établissement au complet. Quentin a insisté pour tout payer. J’ai essayé de la convaincre que ce n’était pas nécessaire, que nous pouvions tous payer notre part, mais elle a dit que comme tout ce qui nous était arrivé était de sa faute, c’était naturel qu’elle paye. Non, il ne faut pas que tu prennes tout sur tes épaules. Tu n’as pas mis le feu à l’auberge et tu n’as pas souhaité qu’il nous arrive malheur, alors ce n’est pas ta faute. Je vais devoir lui reparler à ce sujet plus tard.

Les chambres étant réservées, nous avons tous soupé ensemble. François m’a tendu son bras pour m’accompagner jusqu’à la table. Je l’ai bien évidemment remercié, mais le geste m’a prise au dépourvu. Cependant pas autant que lorsqu’il a tiré ma chaise pour que je m’assois. La galanterie est décidemment un art qui se perd. Merci François. Et pendant que nous mangions, il m’enlevait mes plats vides pour les remplacer par d’autres. Ça faisait vraiment longtemps que quelqu’un n’avait pas été aussi gentil avec moi. Une fois le repas terminé, j’ai décidé d’aller me promener en ville. J’avais besoin d’un peu d’air frais pour me relaxer. Takeo m’a accompagnée comme il n’était pas prudent d’être seul où que ce soit. Je me suis arrêtée dans un petit parc pour jouer du violon. Takeo n’a pas dit un mot. Il se contentait de veiller sur moi de loin.

Au bout d’une heure, nous sommes retournés à l’auberge. Tout le monde était couché à l’exception de François, qui était assis par terre devant la chambre de sa sœur. Takeo s’est assis devant lui, pour lui tenir compagnie (?). Moi, je suis allée me coucher.
-Bonne nuit, leur aie-je souhaité.
-Bonne nuit, m’a dit François.
-Bonne nuit, m’a dit Takeo. Tu joues très bien du violon.
-Merci.
Je leur ai fait un dernier signe de tête et je suis rentrée dans ma chambre. Cette nuit-là s’est passée sans problème et je ne me suis réveillée que le lendemain matin au son des oiseaux. J’ai passé un peu d’eau sur mon visage et je me suis peignée, avant de sortir. Takeo et François étaient réveillés, dans la même position qu’hier.
-Puisque la dernière dame est réveillée, a dit François, nous pouvons aller déjeuner.
Il s’est levé et il est allé réveiller sa sœur.
-Oh shit! a-t-il crié après être entré dans la chambre.
Il n’y avait aucune trace de Quentin dans sa chambre. François était furieux et il le fut encore plus quand Maël lui a dit qu’elle avait vu Quentin et Abigail sortir par la fenêtre hier soir.

Il a décidé d’aller la chercher en ville.
-Vous voulez de l’aide? lui aie-je demandé.
-Si vous insistez…
-Et bien… Ça ira plus vite à deux.
-Si tu penses que je vais te laisser partir en ville toute seule…
Il m’a encore une fois tendu son bras pour que je le prenne et nous sommes donc partis en ville ensemble, accompagnées de Sakurako. Quand nous nous sommes tous retrouvés, personne n’avait trouvé Quentin ou Abigail. Maël a suggéré qu’elles pouvaient être en prison. J’ai senti François se crisper contre mon bras. J’étais moi-même inquiète, alors lui devait l’être vraiment beaucoup, comme c’était sa sœur qui était concernée.
-Nous pourrions aller voir? aie-je demandé aux autres.
-Je ne peux pas entrer là, a dit François.
S’il est poursuivi par pleins de gens, c’est vrai que ça ne serait pas une bonne idée. Je suis donc restée avec lui. Quentin est une gentille fille et nous allons tout faire pour vous aider. Alors ne vous inquiétez pas, nous allons la retrouver.



La paix à n'importe quel prix, ce n'est pas la paix.

3 bisou:

L'aventure de Sakurako a dit…

Que d'évenements pas rassurants du tout mais bon je crois qu'avec votre aide Sakurako se sentira peut-etre un peu mieu et surtout elle pourra peut-etre meme rester en vie!XD

Lyra a dit…

On est là pour ça! Voir qu'on va laisser une enfant se faire blesser ou pire!

Yamaël a dit…

Vraiment j'ai hâte de voir si un jour le groupe vas pouvoir être uni XD