lundi 29 mars 2010

Le début de la fin.Yééé...

Quand la porte s’est ouverte, j’ai faille avoir une crise cardiaque. C’était une jeune fille qui m’apportait des vêtements. Elle avait l’air beaucoup trop motivée à m’aider. Elle m’a dit de ne pas être gênée parce que ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ça. Je suis désolée d’être si gênée, mais c’est mon premier kidnapping!

Elle m’a expliqué qu’elle avait été adoptée par le type qui m’avait enlevée, Lockheart. Elle n’a pas arrêté de me dire que c’était quelqu’un de gentil. Je conviens qu’il m’a sauvé d’une mort atroce, mais il m’a quand même enlevée alors ça le fait partir d’un très mauvais pied. Elle m’a aussi dit et redit que je ne devais pas prendre mal la situation : j’allais être nourrie et logée jusqu’à la fin de mes jours. Yééé. Et je n’allais pas être maltraitée. Permets-moi d’en douter. Je vais me faire vendre. Je vais devenir une esclave. Et depuis quand les esclaves sont bien traités? Dans les histoires, il y a souvent des méchants maîtres qui battent, torturent et agressent leurs pauvres esclaves. Je ne crois pas tout ce que je lis, mais j’ai de très sérieux doutes vu ma situation présente.

Nabbi m’a aidée à m’habiller. La pile de vêtements comprenait un corset (qui couvrait ce qu’il devait couvrir, mais qui était quand même trop révélateur à mon goût), une longue jupe qui était échancrée d’un côté jusqu’à mi-cuisse et une petite culotte qui s’attachait sur les côtés avec des cordes. Nabbi a ensuite arrangé mes cheveux pour que ma nuque soit dégagée. Ça change quoi? C’est anti-esclave que mes cheveux soient détachés? La seule chose qu’il me restait maintenant et qui m’appartenait était mon collier. Ils m’avaient pris tout le reste de mes affaires.

Après j’ai eu droit à un examen médical. Le médecin voulait vérifier ma respiration et pour ça mon corset à dû être détaché. J’ai quand même gardé mes mains sur ma poitrine et le médecin n’a pas arrêté de me demander de les descendre. Je me fous que vous soyez un professionnel! Pas question que je vous montre ma poitrine! Il a dit qu’il reviendrait pour le dernier examen. Il n’a vraiment pas l’air motivé, c’est quoi ce dernier examen? J’ai demandé à Nabbi et elle m’a dit que c’était pour vérifier ma virginité. Quoi? C’est quoi le rapport de ma virginité avec le fait que je vais me faire vendre? Tu espères vraiment me faire croire que je ne vais pas me faire agresser après une réponse comme ça? Elle m’a expliqué que les acheteurs ne voulaient pas d’une fille sur qui pleins de gars étaient passés. Alors la pureté vaut plus cher peu importe l’usage qu’on veut en faire? Je vais me faire agresser, j’en suis certaine…

Nous sommes ensuite allées voir Lockheart, je veux dire mon sauveur, pour que je me choisisse une paire de souliers qui irait avec mon ensemble. J’ai choisi des escarpins dont la couleur était agencée avec celle de la jupe. J’ai ensuite dû faire un résumé de mes compétences et de celles d’Uvi. Je n’avais pas envie de dire tout ce que je savais faire, mais j’avais encore moins envie qu’Uvi se fasse retirer dessus… Je lui ai dit tout ce qu’il voulait savoir en restant polie, mais à la limite de l’insolence. J’avais beaucoup de difficulté à me contrôler. Il m’a ensuite demandé si j’avais des demandes particulières. Des demandes particulières? Ne pas me faire vendre? C’était malheureusement hors de question. Il m’a expliqué que c’était dans l’intérêt de tout le monde que la marchandise soit heureuse. Comme ça, la marchandise ne subissait pas de mauvais traitements et lui n’était pas obligé de rembourser des clients insatisfaits. La seule requête à laquelle j’ai pensé ça a été de ne pas être séparée d’Uvi. Déjà que les choses allaient être difficiles, si je n’étais pas toute seule, j’allais peut-être réussir à passer au travers.

Notre départ allait être ce soir, mais je pouvais rester avec Uvi en attendant. Il était toujours inconscient, étendu sur le divan. Je suis désolée Uvi. J’aimerais être plus forte pour pouvoir nous faire sortir d’ici…

Au moment de partir, mon sauveur m’a donné des vêtements pour Uvi et m’a dit que j’avais trois heures pour lui expliquer la situation et lui faire comprendre que c’était dans son intérêt de faire ce qu’on lui dirait. Quelque chose me dit que ça ne sera pas facile…

On nous a fait embarqués dans un genre de chariot pour prisonniers et nous sommes partis. J’ai tellement hâte de me faire vendre. Yééé.♪

jeudi 18 mars 2010

Mes derniers mots...

C un peu dark comme layout pour Leila, mais pour changer un truc qui me gossait, j'ai ajouté et effacé des choses... J'ai changé complètement le background en espérant que ça marcherait... Quand finalement j'ai réussi, j'étais rendue avec ce background-là et ça ne me tentait plus de rechanger. Et puis j'aime bien la feuille de musique, surtout avec ce qu'il y a d'écrit dessus...


Nous sommes arrivés à Highland le matin du 6 juin, après une semaine de voyage. En temps normal, j’aurais aimé aller visiter, mais en ce moment, je ne me sens pas assez bien pour faire quoi que ce soit. Dès que nous sommes arrivés à l’auberge, j’ai à peine pris le temps de me laver puis je suis allée m’enfermer dans la chambre que je partage avec Lena. J’aurais préféré rester seule, mais quand Uvi est venu cogner, j’ai été incapable de l’ignorer.

Je l’ai laissé entrer et nous avons parlé. Il aurait voulu que le malaise qu’il y avait entre nous depuis une semaine disparaisse et que nous restions amis. Comme nous ne savions pas combien de temps durerait notre aventure, il préférait que la distance ne reste pas. Je ne devais pas me faire d’espoir, mais les choses (aka sa vision de moi) pourraient changer quand tout serait réglé. Ça, je ne le comprenais pas. Comment les choses pouvaient-elles changer si je n’avais pas le droit de l’influencer? Parce que je me disais que même s’il n’avait pas de place pour l’amour, je pouvais quand même essayer de l’influencer, soit en lui tenant la main ou en restant près de lui. Mais Uvi a été très catégorique : je ne dois pas essayer quoi que ce soit.

Je donnerais tout pour comprendre, mais comme Uvi ne pouvait me dire quoi que ce soit, c’était peine perdue. Au moins, il m’a dit que je n’avais rien fait de mal. Tant mieux, parce que je commençais vraiment à me demander ce que je pouvais avoir fait ou ne pas fait pour qu’il ne veuille pas de moi. Il m’a demandé si j’allais quitter le groupe quand nous allions retrouver nos amis. J’y avais pensé, mais je ne l’ai pas dit. Si je partais, ce qui allait probablement arriver, je crois que j’allais retourner chez moi. Mes parents seraient contents de me revoir. Ils allaient sans doute recommencer à vouloir me trouver un prétendant, mais je m’en fichais. Qui sait, je pourrais peut-être arriver à être heureuse dans un mariage arrangé? Uvi m’a demandé de l’avertir si jamais je quittais le groupe à cause de lui. C’est sûr que si je quitter notre groupe ça va être à cause de toi. Pourquoi je partirais autrement? C’est une chose d’essayer de faire disparaître le malaise le temps que nous sauvions nos amis, mais continuer à voyager avec toi à plus long terme en sachant que je ne suis qu’une amie pour toi, je ne crois pas que je serais capable.

Quand Uvi est parti, je me suis mise à pleurer dans mon oreiller. Comment j’ai pu me tromper à ce point? Comment j’ai pu croire que tout se déroulerait parfaitement? Je crois que je vis vraiment trop dans mon petit monde. Si je pouvais faire un vœu, je souhaiterais ne jamais lui avoir avoué mes sentiments. Tout est rendu si compliqué…

Étienne est venu me voir. Il voulait savoir combien j’avais d’argent sur moi. Apparemment, les cartes sont très chères. Il n’avait pas envie de parler à ma porte, alors je lui ai ouvert. Quand il m’a vue, il a tout de suite su que j’avais pleuré. Je devais avoir un air de «je n’ai pas envie d’en parler» parce qu’il ne m’a pas posé de question. Pour me changer les idées, il m’a demandé de l’accompagner en ville pour chercher les autres. Je me souvenais que Beloss avait dit qu’il voulait trouver un forgeron pour pouvoir arranger l’armure d’Henryck, alors nous sommes partis à la recherche d’un forgeron… même si ni l’un ni l’autre nous ne savions où en trouver.

En chemin, nous avons croisé Lena, qui nous a raconté l’étrange aventure qui venait de lui arriver. Une femme qu’elle ne connaissait pas lui avait sautée dessus en lui demandant «Où sont les autres? Où sont les autres?». Lena ne la connaissait pas, mais la femme semblait bien la connaître. Mieux vaut rester sur nos gardes. Nous avons finalement décidé de retourner à l’auberge pour regarder la carte du continent qu’Étienne avait achetée, mais nous avons vu en chemin deux personnes dans les airs. Lena a décidé d’y aller et Étienne et moi l’avons suivie pour l’empêcher de s’en mêler.

Maël était déjà là, mais elle s’est rapidement éloignée avec une des personnes qui se battaient. Lena, Étienne et moi les avons suivies à l’extérieur de la ville. La femme qui s’était fait attaquer (elle s’appelle Eri) ne connaissait pas son agresseure, qui se trouvait être la femme qui avait sauté sur Lena.

Beloss est redevenu visible à ce moment-là et il nous a dit qu’il avait foncé (quand il était en dragon) dans un arcadien enchaîné. L’homme était inconscient et avait peut-être une commotion. Je n’étais pas très d’accord qu’il soit parti sans s’assurer que l’homme allait bien, mais je ne pensais pas non plus que ce soit une bonne idée de nous en mêler. Je veux bien aider quand je peux, mais dans ce cas-ci… C’est un arcadien… dans une ville d’humains…

Étienne et moi avons décidé de retourner à l’auberge pour avertir Uvi et William de la merde qui se préparait. Avant d’arriver, j’ai parlé à Étienne de la conversation que j’avais eu avec Uvi. Certains de ses conseils étaient hors de question, mais ça m’a fait du bien de lui parler. Je ne me voyais pas du tout ignorer Uvi ou tout faire pour qu’il se sente cheap. La seule solution que je pouvais envisager c’était de faire comme si rien ne s’était passé. Peut-être que je ne me sentirais effectivement pas bien là-dedans, mais c’était quand même la meilleure solution. Étienne a aussi dit des trucs bizarres. Il a dit qu’Uvi était peut-être eunuque. Je ne savais pas ce que ça voulait dire, mais il n’a pas voulu m’expliquer. Et lui non plus ne comprenait pas la réaction d’Uvi, parce qu’il avait vu quelque chose dans ses yeux. Je le croyais aussi, mais je me suis trompée : Uvi n’est pas amoureux de moi.

Quand nous avons raconté ce qui s’était passé, Uvi et William ont décidé d’aller donner un coup de main. William voulait vraiment aider j’en suis certaine, mais je crois qu’Uvi cherchait seulement à contrarier Étienne. Je ne voulais pas que mon ami se mette dans la merde alors j’ai suivi. Étienne aussi, très à contrecœur. Nous avons retrouvé tout le monde dans une auberge assez chic, là où Eri avait une chambre. L’arcadien inconscient s’était réveillé et semblait bien se porter, mais il avait perdu la mémoire. À cause de Beloss? Maël et Lena voulaient absolument l’aider, mais Étienne et James étaient contre. Au risque de paraître pour une sans-cœur, je me rangeais plutôt de leur côté. Nous ne pouvons pas aider tous les gens que nous rencontrerons, autrement, nous ne finirons jamais notre quête. Surtout que c’est un arcadien, dans une ville d’humains… Quoi que je doive admettre que nous avons une certaine responsabilité envers lui, comme il est devenu amnésique probablement à cause que Beloss lui a foncé dedans. Alors nous pourrions au moins l’aider à sortir de la ville.

Comme nous ne trouvions pas ce que nous cherchions sur les cartes, Uvi et moi avons décidé d’aller en ville pour chercher un érudit, ou au moins des renseignements sur Goresh. Nous sommes rapidement sortis de la première librairie que nous avons trouvée, parce que le libraire était anti-elfe. Le deuxième libraire n’avait rien contre les oreilles pointues. À part le fait qu’il n’avait pas l’air motivé du tout à travailler, il était correct. Le nom de Goresh ne lui disait rien alors nous lui avons demandé de nous indiquer où se trouvaient les livres sur les légendes et après sur la géographie. Quelques heures plus tard, nous avons décidé de déclarer forfait. Le libraire nous a donné une carte pour que nous puissions nous rendre à son autre boutique. Nous sommes sortis, mais avant de partir, nous avons décidé d’aller chanter une chanson au libraire pour mettre un peu de joie dans le restant de sa journée. Je ne sais pas si ça a marché, mais en tout cas il avait l’air perturbé.

Les indications sur le plan étaient plutôt claires, mais nous n’avons pas trouvé la boutique. Au lieu de ça, nous avons fini par nous perdre. Nous nous sommes rendus compte que quelque chose clochait quand nous avons remarqué que les buildings étaient plus abîmés, que les rues étaient plus sales. Nous avons voulu rebrousser chemin, mais nous nous sommes plutôt enfoncés de plus en plus dans les bas-quartiers. Il faisait de plus en plus noir et les odeurs étaient de plus en plus infectes. Muuu… J’ai peur…

Nous avons rencontré une vieille femme vraiment louche qui nous a proposé de nous héberger pour la nuit et de nous montrer le chemin jusqu’à la rue principale demain matin en échange de quelque chose de valeur. Elle avait l’air trop suspecte, alors nous avons refusé son offre. Nous n’aurions pas dû. Au détour d’une rue, nous sommes tombés sur six hommes qui avaient l’air encore plus louches que la vieille femme. Nous nous sommes tout de suite mis à courir en sens inverse, mais ils nous ont rattrapés et nous ont acculés contre un mur. De près, ils faisaient encore plus peur : ils étaient tous crottés, ils sentaient mauvais et ils me regardaient avec des regards qui ne me plaisaient pas du tout. Et en plus ils se sont mis à dire qu’ils allaient abuser de moi. Ils avaient envie de vérifier si c’était vrai qu’une elfe mourait quand elle se faisait violer.

Uvi et moi avons lancé deux flare et nous avons recommencé à courir. Au bout de l’allée, Uvi a reçu une bouteille derrière la tête et il est tombé dans les pommes. J’ai utilisé un sort pour soigner sa blessure et je l’ai brassé pour qu’il se réveille. À ce moment-là, j’aurais pu me sauver. J’aurais courir et aller me cacher. J’aurais pu sauver ma peau, mais je ne l’ai pas fait. Je savais qu’en restant il y avait de très fortes chances pour que je me fasse attraper, mais je ne pouvais pas partir. Je ne pouvais pas abandonner Uvi…

Comme de fait, les deux hommes qui n’étaient pas aveuglés nous ont rattrapés. J’ai essayé de donner des coups de bâton, mais ça n’a rien donné à part de les mettre plus en colère. J’ai fini par me résoudre à sortir ma dague. Pour la première fois de ma vie, j’étais prête à faire couler le sang, pour me défendre, mais surtout pour défendre mon ami. Étant super douée pour le combat, j’ai fini couchée par terre, avec un des types assis sur mes jambes pour m’empêcher de bouger. Les deux hommes avaient toujours envie de profiter de moi et ils se sont même mis à dire que ça serait amusant si Uvi regardait. Je n’avais jamais eu aussi peur de toute ma vie, mais j’ai continué à donner des coups dague pour les tenir à distance. J’ai continué jusqu’à ce qu’une voix ordonne aux hommes d’arrêter parce qu’ils risquaient de m’abîmer.

L’homme qui avait l’air d’être leur chef avait une apparence plus soignée que ses sous-fifres, mais il était encore plus effrayant. Quand j’ai tardé à lâcher ma dague, il a tiré dans la jambe d’Uvi, qui s’est réveillé en hurlant. Comme je ne voulais pas qu’il meure à cause de moi, j’ai lâché ma dague et j’ai accepté de suivre sans faire d’histoire. Quant à mon pauvre Uvi, il a été traîné par terre sans ménagement. Nous avons été emmenés… je ne sais pas où en fait. J’avais trop peur pour remarquer quoi que ce soit. Je n’ai pas mis de temps à comprendre que nous allions être vendus et encore moins de temps à comprendre que l’homme avec le fusil ne devait pas être contrarié. Quand j’ai refusé de lui donner mon nom, il a encore tiré dans la jambe d’Uvi. Muuu…

Après ça, je lui ai dit tout ce qu’il voulait savoir : mon nom, mon métier… Il m’a ensuite ordonné d’aller me laver et de mettre les vêtements qu’il y aurait dans la chambre. Il m’a dit qu’il m’enverrait une fille pour m’aider à m’habiller. Et il a bien précisé qu’il n’enverrait pas un de ses hommes, sinon il pourrait être… tenté. Dès que je me suis retrouvée dans la pièce, j’ai mis une chaise sous la poignée, pour empêcher quelqu’un… d’être tenté. Il y avait une autre porte avec une fenêtre, mais comme elle donnait sur l’extérieur, je ne m’en suis pas trop préoccupée. Je me suis dépêchée de me déshabiller et d’entrer dans le bain.

Ces mots sont probablement les derniers que j’écrits…

J’ai été kidnappée et je vais me faire vendre comme esclave. Ensuite, peu importe par qui je me ferai acheter, je vais me faire agresser. Et je vais mourir dans d’atroces souffrances. Nos compagnons ne réussiront jamais à nous retrouver. Comment le pourraient-ils? Je vais mourir… Il y a tant de choses que j’aurais voulu faire… que j’aurais voulu vivre… Je peux quand même me consoler en me disant que j’aurai au moins eu le courage de lui dire que je l’aimais…

jeudi 25 février 2010

23 au 28 mai

Nous sommes finalement retournés à la ville des grenouilles. La petite amie de Richard nous a attendus à la sortie. Comme elle avait été bannie, elle préférait ne pas entrer. Elle et Richard sont un bel exemple que l’amour va au-delà des apparences. Lui est une grenouille et elle une biche. Séléna a été très gentille avec nous. Elle nous a préparé à tous des boules d’algues qui enlèveraient nos pieuvres. J’ai pris celle d’Uvi. J’ai tellement hâte de le revoir…

De retour en ville, nous avons laissé Richard au palais et nous sommes retournés chez Mordak le temps d’avoir de ses nouvelles. Grâce aux gros poissons, nous avions pu apporter beaucoup de richesses pour nous aider à convaincre le roi de laisser partir nos trois compagnons. Mordak a utilisé la magie pour les transporter à l’intérieur et les gros poissons ont pu s’en aller.

Quand le roi a vu le tas de richesses, il les a acceptées, mais seulement en échange d’Uvi. Il ne voulait pas que Maël parte et il nous a répondu de nous arranger avec Mordak pour William. Il est parti en disant qu’il allait nous envoyer «le divertissement». Mordak lui, nous a dit que si nous étions capables de rendre Richard opérationnel (aka qu’il ne soit plus dépressif) pour qu’il puisse reprendre son poste d’assistant, William pourrait s’en aller.

Quand Uvi est arrivé, je l’ai huggé de toutes mes forces. J’avais eu si peur de ne plus revoir. Le pauvre portait toujours son habit de troubadour rose avec des grelots. Pour me venger d’Étienne qui riait d’Uvi dans son coin, j’ai mis le chapeau sur sa tête. J’ai aussi enlevé tous les grelots (pour qu’il arrête de faire «cling-cling» à chaque fois qu’il bougeait) et je les ai donnés à Étienne. Je pense qu’il va essayer de se venger avec plus tard.

Comme Uvi était maintenant techniquement libre, j’ai demandé à la servante de Mordak, Mireille, s’il pouvait emprunter (à long terme) des vêtements. Uvi n’était pas certain qu’il avait le droit, mais quand je lui ai dit que toutes les richesses avaient servi à racheter sa liberté, il ne s’est pas fait prier pour se changer. Il a ensuite voulu savoir ce qu’il s’était passé durant notre absence. Je ne voulais pas qu’il s’en fasse trop, alors j’ai très résumé le tout. C’est finalement Maël qui lui a tout dit. Je n’ai pas aimé le regard qu’il m’a jeté après ça. Il m’a dit qu’il n’était pas fâché, mais j’avais l’impression qu’il était déçu. Je me suis donc excusée à quelques reprises en lui promettant de ne plus recommencer.

En promettant à Mireille de lui donner un coup de main, elle a accepté de nous préparer des chambres. Nous avons donc passé la nuit chez Mordak. Le lendemain matin, un bon petit déjeuner nous attendait. Tout ressemblait à ce que nous avions l’habitude de manger… excepté que les couleurs étaient différentes et que tout avait un arrière-goût d’algues. Après le repas, William a fait la vaisselle et Uvi et moi avons essuyé. Après, je me suis dit que c’était un bon moment pour parler à Uvi. Je voulais qu’il aille voir Étienne pour que ce dernier puisse lui expliquer exactement ce qui s’était passé. L’idée ne lui plaisait pas du tout, mais il est quand même allé, parce que je lui ai demandé de le faire pour moi.

J’ai observé la scène de loin, pour que je puisse intervenir au cas où les choses tourneraient mal. Ils n’en sont pas venus aux mains, mais Uvi a quand même été assez contrarié pour partir. Quand j’ai demandé à Étienne qu’est-ce qui s’était passé, il m’a répondu qu’Uvi n’avait pas aimé ses explications. Il m’a ensuite demandé si les choses avaient avancé avec Uvi. Euh… Je prévois dans un avenir proche de faire avancer nos «relations sociales» comme tu dis. Je ne devais pas avoir l’air assez décidée parce qu’Étienne a décidé de me donner un coup de main. Je ne voulais pas qu’il s’en mêle et j’ai essayé de le retenir en tirant sur son chandail. J’ai fini sur son dos avec ma main sur sa bouche pour l’empêcher de parler.

Après son départ, j’ai réussi à trouver le courage de dire à Uvi qu’Étienne voulait m’aider à lui dire que je l’aimais parce que j’étais trop gênée pour le faire seule. Uvi avait l’air super gêné et il restait silencieux. Il a fini par me dire à quel point j’étais gentille et jolie et qu’il m’aimait bien, mais que j’étais comme une sœur pour lui. Quoi? Alors je ne suis qu’une amie pour toi? Uvi a tenté de me donner un semblant d’explication en me disant que ce qui comptait le plus pour lui c’était la musique et l’amitié et qu’il n’avait pas de place pour l’amour dans sa vie en ce moment. Mais peut-être plus tard? Quoi? Comment tu peux ne pas avoir de place dans ta vie pour l’amour? Tu ne pouvais pas me dire autre chose?

Je ne pensais pas qu’il me niaisait, mais je ne savais pas non plus quoi penser, surtout quand il m’a dit que c’était compliqué. C’est compliqué? Alors rend ça simple! Il m’a promis qu’une fois que toute cette histoire d’eau serait réglée et que nous aurions sauvé nos amis, il me raconterait tout. Yeah, right. Je ne comprenais plus rien et en plus d’être déçue, j’étais blessée, très beaucoup. J’ai préféré faire demi-tour pour aller proposer mon aide à Mireille avant de me mettre à pleurer devant lui. Gentil jusqu’à la fin, il s’est même excusé parce qu’il ne voulait pas me blesser. Too late for that. Je n’ai rien répondu et je suis rentrée.

Quand j’ai croisé Mireille, elle m’a envoyée voir William, qui lavait des draps. J’ai à peine eu le temps de lui proposer mon aide qu’Étienne arrivait, tout excité de savoir comment les choses s’étaient passées. Il a été désolé d’apprendre qu’elles ne s’étaient pas déroulées comme prévu et il a essayé de me remonter le moral… à sa manière, c’est-à-dire de façon plutôt maladroite. Mais contrairement à lui, je ne pensais pas qu’Uvi était en pleine crise d’adolescence ou qu’il était attardé. La réalité était beaucoup plus simple : je m’étais trompée. Je l’aimais et j’avais pris une chance, me disant qu’il pouvait m’aimer aussi. J’ai dit à Étienne que je ne m’attendrais à rien. Dans le sens où je ne m’attendais vraiment à rien, à aucune explication. I can’t imagine Uvi lying to me, but I think that he didn’t know how to let me down easy. I wish I never told him how I felt...

Étienne a fait comprendre à ce pauvre William que j’avais besoin de me changer les idées. William a donc fini par accepter que je l’aide. Je n’y connaissais absolument rien en lavage de draps, mais ça m’a fait du bien de me tenir occupée.

Au bout du compte, tout s’est bien terminé pour Richard et Séléna, qui se préparaient à se marier au moment de notre départ. Il y a tout de même eu ce malentendu comme quoi Beloss voulait se battre contre Richard pour obtenir la main de Maël. Je n’ai pas tout compris, mais je crois que Beloss cherchait à bien faire. Au bout du compte, tout est rentré dans l’ordre et après avoir offert nos meilleurs vœux aux futurs époux, nous sommes finalement repartis pour la surface.

Je n’ai à peu près rien dit des trois jours qu’a duré le voyage et je me suis tenue le plus loin possible d’Uvi. Je me sentais trop mal à l’aise près de lui. Mais peut-être qu’avec le temps ce malaise disparaîtra? Peut-être qu’avec le temps je pourrai faire comme si rien ne s’était passé?

Dans la soirée du 28 mai, nous avons finalement retrouvé nos affaires… et un homme armé d’une épée qui nous regardait comme si nous étions des créatures étranges, ou même des monstres. Et il a fallu que William voie quelque chose de spécial chez lui, comme ça avait été le cas pour Léo. Cet homme serait donc destiné à nous aider dans notre quête pour sauver nos amis endormis. Mais avec nos apparences actuelles, il ne croirait sans doute pas un mot de ce que nous pourrions lui dire. Nous avons donc décidé que la moitié du groupe prendrait les algues maintenant et les autres attendraient qu’ils aillent mieux pour le faire. C’est Lena, Léo, Uvi et moi qui avons été les cobayes. Oohh… Je me sens toute étourdie…

Formule mathématique

Du n'importe quoi pour expliquer la vision de la situation par Leila.

[((x1+x2)-x3) +x4*x5]*x6 = (y1+y2)÷y3

x1= Tu es belle et gentille

x2= Je t'aime bien

x3= Tu es comme une soeur pour moi

x4= Je n'ai pas de place pour l'amour dans ma vie ne ce moment, seulement pour la musique et l'amitié

x5= C'est compliqué, mais je ne peux pas t'expliquer maintenant

x6= peut-être plus tard?


y1= Il me considère comme une simple amie

y2= Il ne savait pas comment péter ma bulle doucement alors il m'a donné un genre d'excuse

y3= Il croit que je vais l,attendre indéfiniment comme une bonne poire jusqu'à ce qu'il décide que sa vie n'est plus compliquée et qu'il peut être en couple

mardi 23 février 2010

Speed dating

Quel est ton emploi ?
Barde.

Quelle est la chose à propos de toi que tu aimerais révéler?

J’ai failli être fiancée à un trou-de-cul de première.

Quelle était ta dernière relation et combien de temps a-t-elle duré?
Ma première et seule : environ 1 an. Ma deuxième s’est terminée avant même d’avoir pu commencer.

Que cherches-tu dans une relation?
L’honnêteté. Les mensonges n’apportent rien de bon.

Que crois-tu être la valeur la plus importante dans un couple?
La confiance et le respect.

Voudrais-tu un jour te marier?
Pas en ce moment, parce que j’emmerde les hommes.

Désires-tu avoir des enfants?
Voir réponse précédente.

De quoi es-tu le plus fière?
La bonne relation que j’entretiens avec mes parents.

Crois-tu au coup de foudre?
Dans le sens de ce qui tombe parfois du ciel lors d’un orage? Oui. Dans le sens de tomber amoureux au premier coup d’œil? Non.

Suis-tu la politique?
Non.

Quel est l'objet que tu chéris le plus?
Un collier que j’ai reçu de mes parents quand j’ai eu 100 ans.

Quel est ton mois préféré dans l'année?
Aucun.

Quel est le dernier livre que tu as lu?
La couture pour les nuls.

Quel type de musique écoutes-tu ?
Mon violon, la cithare d’Uvi, la flute de Mill.

As-tu des animaux ?
Non.

S'il te restait 6 mois à vivre, que ferais-tu?

Je les passerais avec ma famille.


Est-ce que la compatibilité sexuelle est importante pour toi?
Euh… Je ne sais pas…


Si tu recevais à souper, que ferais-tu?
Je crierais à l’aide?

Décris tes vacances idéales?

Dans un endroit tranquille, où je pourrais me faire réveiller par le chant des oiseaux et où je pourrais observer le lever/coucher de soleil par ma fenêtre. Mais pas près d’un lac ou dans une plaine si possible.

Es-tu matinale ou tardive?
Plutôt matinale. J’aime profiter de ma journée.

Aimerais-tu grimper une montagne ou traverser le désert?
Pourquoi j’irais faire les deux? Traverser une plaine/forêt c’est beaucoup moins compliqué.

Quel adjectif un ami utiliserait pour te décrire?
Gentille.

Si tu pouvais aller vivre partout dans le monde, où irais-tu?
Si j’avais quelqu’un de spécial dans ma vie, là où il serait. Mais comme ce n’est pas le cas… Un endroit où les gens ne s’entretueraient pas juste parce qu’ils sont de différentes races serait bien.

Dans les souliers de qui aimerais-tu passer une journée?
…Uvi.

lundi 1 février 2010

L'art d'être pathétiques

22 mai

Je n’ai pas trop compris ce qui s’est passé après. Je me suis retrouvée sur le dos d’un gros poisson et Lena était dans sa bouche. Puis tout à coup c’est James qui est apparu dans la bouche du poisson… avec la robe de Lena sur le dos. Euh… J’essayais de peine et de misère à comprendre ce qu’il se passait quand j’ai vu ce qui ressemblait à des loups sous-marins s’approcher de nous. Ils avaient l’air très agressifs alors j’ai essayé de faire bouger le gros poisson… puis je me suis retrouvée sur le dos de Richard? Euh… Est-ce que je veux vraiment comprendre?

J’ai expliqué à mes compagnons ce que j’avais vu et nous avons décidé de retourner dans la grotte pour chercher James. Nous avons seulement retrouvé ses vêtements, que Lena a pris. Puis sept loups nous ont attaqués et je suis tombée dans les pommes. Quand je me suis réveillée, nous étions rendus dans une grotte, possiblement l’endroit où la petite amie de Richard vivait. Maël m’a dit que trois gros poissons (dont un qui était ortho et un qui boudait) nous avaient emmenés jusqu’ici nous avaient donné les médicaments qui nous avaient soignés. Leur taille était plutôt impressionnante, mais ils étaient très gentils. Et c’est vrai que celui qui boude ressemble à Étienne…

Les poissons ne pouvaient pas parler, mais ils comprenaient ce que nous disions et tentaient de leur mieux de nous répondre avec des gestes. Ils nous ont fait comprendre que c’étaient eux qui nous avaient déplacés d’un endroit à un autre et que l’endroit où nos amis se trouvaient était rempli de loups et était protégé par la magie. Ils ne pouvaient donc pas récupérer nos amis pour nous. Nous avons décidé de dormir pour que nous puissions reprendre nos sorts et discuter ensuite d’un plan pour aller chercher nos compagnons. Avant de nous coucher, nous avons retrouvé James… qui était en sous-vêtements. Inutile de dire que je me suis tout de suite retournée. Je n’aurais sans doute même pas eu besoin de le faire, parce que le gros poisson ne voulait pas le laisser sortir de sa bouche (il le trouvait indécent).

23 mai

Un gros bruit venant d’une des salles m’a réveillée. Je suis allée voir et j’ai vu le mur vibrer, comme si quelqu’un de l’autre côté cognait. Je suis allée en informer Maël et elle a fait un trou dans le mur avec sa hache. Nous avons retrouvé un William inconscient et un poisson qui avait l’air d’avoir vécu le peur de sa vie. Le chemin que nous apercevions derrière eux ne semblait mener nulle part. Maël a donc fait un trou dans le mur du fond et nous avons retrouvé les hommes. Un gros poisson balafré les avait emmenés jusqu’ici. Il était aussi gros que les trois autres, mais tout aussi inoffensif.

Quand j’ai eu l’audace de dire qu’il faisait pitié parce qu’il ne pouvait pas déplacer les choses comme les autres, Étienne m’a regardée comme si j’étais complètement folle. Je crois qu’il n’aime pas trop les créatures qui sont plus grosses que lui. Je me demande comment il va réagir quand il va voir les trois autres…? Il n’a pas beaucoup apprécié, c’est pour ça que j’ai préféré le préparer émotionnellement d’avance au fait que Beloss était un dragon. Nous avions tous été surpris, mais Étienne a été fâché. Il pensait que Beloss lui avait caché qu’il pouvait faire des sorts puissants. Il a été le voir pour lui parler.

Comme il prenait un peu trop de temps à notre goût, je suis allée voir si tout allait bien. C’était bien le cas, mais Étienne et moi avons quand même essayé de faire croire aux autres qu’il y avait eu un massacre. Nous n’avons pas été convaincants du tout. Nous avons décidé d’y travailler (lui à avoir l’air plus méchant et moi à avoir l’air plus traumatisée). Après nous avons finalement été nous coucher.

Quelques heures plus tard, Maël m’a dit que Lena, Étienne et elle allaient partir avec les gros poissons pour chercher quelque chose qui empêcherait nos pieuvres d’être contrôlées. Mais ce quelque chose était le ventre des loups… que nous allions devoir manger. Euh… mais c’est anti-naturel… L’idée me dégoûtait, mais si c’était le seul moyen d’accomplir notre mission…

Je suis retournée voir les autres juste à temps pour voir un loup les attaquer. Nous avons réussi à le tuer, puis nous nous sommes dépêchés d’aller voir Beloss. Il n’était pas blessé, mais au lieu de venir nous voir, il s’est mis à avancer dans l’arène. J’ai communiqué avec lui et il m’a dit qu’il était contrôlé. Je l’ai informé qu’il devait manger un loup pour être ok. Nous avons fait demi-tour jusqu’au cadavre de loup. Nous ne pouvions pas aller aider notre compagnon sans prendre les précautions nécessaires pour ne pas être contrôlés. J’ai fait une prière à Corellon en espérant qu’il me pardonnerait ce que je m’apprêtais à faire. Je me suis ensuite excusée au loup mort et je l’ai découpé avec ma dague. J’ai séparé l’estomac en quatre parties égales pour Leo, William, James et moi. Je n’avais jamais rien mangé d’aussi dégoûtant. Ça a été d’autant plus dégoûtant que j’ai senti les tentacules de la pieuvre remonter dans ma gorge pour agripper le morceau d’estomac. Et en plus, quand Maël, Lena et Étienne sont revenus, j’ai dû en manger un autre morceau. Parce que, selon James, le morceau que je m’étais découpé était plus petit que les autres. J’ai encore failli vomir. J’espère pour le bien-être d’Uvi qu’il va être reconnaissant de tout ce que j’ai dû faire pour lui, sinon…

Nous sommes partis vers la grille qui menait à l’arène. Nous nous sommes débarrassés des six loups qui nous barraient le passage sans trop de problème, mais les choses se sont compliquées assez rapidement. Quand j’ai vu Maël qui tombait inconsciente, j’ai lâché Étienne pour aller vers elle et la soigner. Je n’ai pas eu le temps de le faire parce que Beloss s’est mis à nous attaquer et j’ai été tellement blessée que je suis aussi tombée au fond de l’eau. Je n’étais pas inconsciente, mais je ne pouvais plus bouger. J’ai essayé de soigner Maël, mais elle ne s’est pas réveillée. J’ai complètement perdu la suite du combat jusqu’à ce que je me fasse tasser dans un coin avec les autres par Beloss (qui n’avait plus l’air d’être contrôlé) et que Maël me soigne…

jeudi 17 décembre 2009

On ne fait pas joujou avec les poissons géants!

Je pense que c'est une première: j'ai réussi à résumer! Environ quatre pages pour résumer quatre games! Wouhou!

22 mai

Nous venons de partir pour la vallée de la mort. C’est le charmant nom qu’ils donnent aux bas-fonds de l’océan. Ça n’a rien d’invitant, mais nous n’avons pas le choix d’y aller. Nous ne voulons pas passer le restant de nos jours ici et la vallée de la mort est le seul endroit où nous pouvons trouver les plantes qui nous permettront de retrouver notre apparence normale. De plus, c’est là que nous pourrons trouver des trésors qui nous permettront de sauver William et Uvi. Ils sont tous deux devenus résidents permanents de la ville des grenouilles.

William est devenu l’assistant de Mordak, le sage de l’endroit. C’est un humain qui me semble un peu lunatique, mais au moins il n’est pas aussi… spécial que Happy. Quant à mon cher Uvi, il est devenu le divertissement du roi. Je l’ai revu la première fois au palais du roi. Ce dernier nous avait dit que nos compagnons n’étaient pas venus ici, mais il nous avait quand même permis de rencontrer le sage. Nous avons été obligés de nous changer, car nos vêtements n’étaient supposément pas dignes de l’endroit. J’espère vraiment que nous n’aurons pas à rester longtemps ici, parce que les vêtements qu’ils nous ont donnés…

Nous attendions dans un petit salon quand une grenouille est venue nous dire que le roi nous envoyait un divertissement. Je n’ai d’abord vu qu’un bout de tissu rose et blanc plutôt récalcitrant qui se faisait tirer dans la pièce. Le bout de tissu était Uvi. Il était vêtu d’un habit de fou du roi carotté blanc et rose. Il était super gêné. Moi j’étais sous le choc, un peu à cause de l’habit (il était vraiment affreux), mais surtout parce que j’étais très heureuse de le revoir. Je me suis jetée dans ses bras sans même réfléchir. Tu m’as tellement manqué…

Uvi ne voulait pas que nous nous attardions ici. Je ne sais pas pour les autres, mais moi il n’était pas question que je parte d’ici sans lui, William et Maël. Cette dernière n’était pas dans une situation aussi dramatique que William ou Uvi, mais elle avait quand même été promue de guerrière à fiancée du prince, ce qui ne lui plaisait pas. Le prince Richard était sympathique, mais Maël, tout comme nous tous, n’avait pas envie d’élire domicile dans le fond de l’eau.

Nous nous sommes rendus chez Mordak pour y retrouver William et discuter des moyens que nous allions utiliser pour retourner sur la terre ferme. Uvi ne pouvait pas venir avec nous. Avant de le quitter, j’ai pris mon courage à deux mains pour l’embrasser sur la joue. Ce n’était pas grand-chose, mais pour moi c’était beaucoup. Jamais je n’avais été aussi entreprenante avec un homme. J’espère que ça va aider Uvi à comprendre à quel point je tiens à lui.

Richard n’était pas censé venir avec nous au départ. Nous devions seulement aller porter un message à quelqu’un pour lui, une femme qui était très importante à ses yeux d’après ce que j’ai compris. Mais comme c’était aussi dans ces environs que se trouvait la gougolithe, la fameuse plante qui nous débarrasserait de toutes nos difformités aquatiques et que Richard savait de quoi elle avait l’air, nous avons décidé de demander au roi si Richard pouvait venir avec nous. L’histoire officielle était que Richard et sa fiancée allait aider l’assistant de Mordak à rapporter des plantes sous-marines. Si nous réussissions à trouver quelque chose d’intérêt (Beloss semblait très intéressé par la possibilité de trouver des perles), nous pourrions marchander pour nos compagnons.

Richard, Maël et William sont repartis au palais pour parler au roi. Je les ai accompagnés, car je voulais raconter à Uvi ce que nous nous apprêtions à faire. Plusieurs dangers nous attendaient et je devais bien à mon ami d’essayer de le rassurer du mieux que je le pouvais. Uvi n’était pas content. Il aurait voulu que je reste avec lui. C’était une idée qui me plaisait beaucoup, car je n’avais aucune envie de quitter mon ami. Je l’ai embrassé une nouvelle fois sur la joue et je suis allée retrouver les autres. Quand j’ai parlé à Richard, il m’a dit qu’il était préférable que je ne reste pas, sinon je risquais de devenir moi aussi résidente permanente et ça allait coûter plus cher pour nous racheter. Et si je restais en tant qu’invitée, par exemple en tant que dame d’honneur de la princesse, je ne pourrais pas avoir de contacts avec Uvi. J’étais dans une impasse, mais je préférais attendre d’en parler aux autres avant de me décider.

Finalement, je n’ai pas eu le temps d’en parler aux autres. Arrivée chez Mordak, ce dernier nous a dit que Richard ne pourrait venir avec nous. Il serait lié à Maël et William le serait avec lui-même. C’est un lien qui empêcherait la personne liée de trop s’éloigner. Autrement dit, nous n’aurions aucun moyen de nous échapper une fois que le lien serait fait. James a alors dit que si Richard n’était pas avec nous, nous n’aurions personne pour nous guider.

James et Richard sont donc repartis au château pour tenter de raisonner le roi. Dans l’attente, un messager est arrivé et nous a dit que James avait été mis aux arrêts pour avoir insulté le roi. Maël et Beloss sont retournés au palais pour parler au roi et nous, nous sommes allés à la prison pour empêcher Richard de faire une connerie. Mordak nous avait en effet dit qu’il risquait de tenter de faire évader James.

La prison, ou «cages» comme ils les appelaient, se situaient très haut au-dessus du palais. Les cages comme telles étaient de grosses boules faites de barreaux, surmontant un très long tuyau. Nous avons rapidement trouvé James, mais nous ne comprenions pas ce qu’il nous disait et lui non plus. Et puis il a fallu bien évidemment que les choses dégénèrent. James a touché Lena a travers les barreaux et elle a été électrocutée. Comme j’étais accrochée à son dos, j’ai aussi été touchée. Mon corps a été tout engourdi et quand j’essayais de bouger, ça me faisait mal. Quand j’ai repris mes esprits et que j’ai voulu parler aux autres, ils m’ont regardée comme si je venais d’un autre monde. Et je ne comprenais plus non plus ce qu’ils me disaient.

Cette situation n’a heureusement pas duré longtemps. Des soldats nous ont ramenés chez Mordak, où Richard nous a donné des algues à mastiquer, ce qui nous a fait redevenir normaux. Beloss avait réussi à convaincre le roi de laisser Richard partir avec nous. Le lien serait donc entre le roi et nous tous. Je n’avais plus le choix de partir, mais je ne pouvais pas le faire sans le dire à Uvi. J’étais assez positive pour me dire que j’allais m’en sortir, mais avec tous les dangers que nous allions affronter, j’étais assez réaliste pour savoir que je pouvais y laisser la vie. Il fallait donc que je revoie Uvi avant de partir.

Quand j’ai demandé à Richard si je pouvais aller avertir mon ami, il a été plutôt hésitant, suggérant plutôt de lui faire porter un message. Je trouvais cette façon de faire trop impersonnelle, alors je me suis permis d’insister. Beloss m’a accusée d’être égoïste et James en a rajouté. À les entendre, j’avais l’impression de commettre un crime. Oui, je me montre égoïste, mais je ne peux pas faire autrement. Uvi est probablement la personne qui compte le plus pour moi, alors par égard pour notre amitié, je dois aller lui dire en personne que je ne peux pas rester avec lui. J’ai tellement insisté que Richard a fini par accepter de me ramener au palais.

Pendant qu’il discutait avec son père, j’ai pu aller voir Uvi. Mais je devais faire vite : Richard ne m’avait accordé que deux minutes. J’ai donc dû expliquer en quatrième vitesse à Uvi que je partais pour la vallée de la mort avec les autres. Inutiles de dire qu’il n’a pas été très content de l’apprendre. J’ai dû lui promettre à répétition que je ferais très attention. Si j’avais le malheur de revenir le moindrement amochée, je deviendrais l’héroïne de ses histoires et à entendre le ton de sa voix, je ne voulais pas que ça arrive. Mes deux minutes s’étant déjà écoulé, j’ai promis une dernière fois de revenir en un seul morceau et pour sceller cette promesse, je l’ai embrassé… sur les lèvres.

Il a semblé sous le choc et n’a rien dit. Moi j’étais tellement gênée que j’ai marmonné un au revoir et je suis sortie. Richard a cru que j’étais malade parce que j’étais toute rouge. J’étais seulement très embarrassée de ce que je venais de faire. Pour la première fois de ma vie, je venais de faire les premiers pas et j’avais embrassé un homme. J’espère ne pas m’être montrée trop maladroite et surtout j’espère qu’Uvi ne pensera pas en mal de moi. je vais prier pour qu’il ait compris que je l’avais embrassé parce que je tenais beaucoup à lui et que je voulais revenir pour lui… vers lui.

Quand nous sommes partis, je me suis encore une fois accrochée au dos de Cocotte… je veux dire d’Étienne. Il n’avait pas oublié ce qu’il m’avait promis et semblait sincèrement tenir à me protéger. Je me sens rassurée d’avoir quelqu’un à mes côtés, mais j’aimerais quand même être capable de plus me débrouiller seule. Étienne me protège, Lena me protège, Étienne me protège… Qu’est-ce que je vais faire le jour où aucun des deux ne sera là?

Nous avons nagé jusqu’à une immense falaise et nous avons descendu jusqu’au fond. Nous avons marché jusqu’à une immense grotte qui semblait remplie d’algues. Richard a dit que ça ne changeait rien si nous faisions de la lumière, car les poissons pouvaient nous voir et nous sentir. J’ai donc fait apparaître des lumières autour de nous et James a également fait de la lumière sur sa dague.

En avançant dans la grotte, nous avons vu des petits trucs brillants s’ouvrir : il s’agissait des yeux des petits poissons qui nous avaient déjà attaqués. Il y en avait environ une douzaine. Étienne m’a jetée dans les bras de Richard pour pouvoir aller se battre et moi je me suis mise à chanter. Nous avons tué tous les poissons assez rapidement et nous avons continué notre chemin. Notre chemin a rapidement été bloqué par un mur d’algues qui se remettait en place à chaque fois qu’il était coupé. Maël a écarté les algues avec son vent et c’est comme ça que nous avons pu passer.

C’est arrivé plusieurs fois jusqu’à ce que nous arrivions dans une grande salle circulaire dont le sol était tapissé de grandes algues. Lena a aperçu quelque chose entre les algues, mais comme il faisait assez sombre, j’ai envoyé de la lumière là où elle regardait. Un gros poisson est sorti et s’est mis à courir après mes lumières. Comme il n’avait pas l’air de nous avoir remarqués, nous nous sommes subtilement mis à reculer. Mais deux autres poissons sont apparus et se sont avancés vers nous, sans se préoccuper des lumières. Maël a réussi à utiliser le vent pour en retenir un et moi j’en envoyé un flare en plein visage de l’autre.

Nous étions sur la bonne voie pour réussir à nous sauver sans que personne ne soit blessé, mais encore une fois, il a fallu que tout foire. Beloss a eu la brillante idée d’aller faire de l’équitation sur le gros poisson qui était toujours étourdi à cause de mon flare. Tu es complètement malade? Ou alors seulement suicidaire?! On ne s’amuser pas à faire joujou avec des poissons géants! Je ne sais pas ce qu’il avait en tête, mais je ne suis pas restée pour le savoir. À l’exception de William et de Leo, nous avons tous fait demi-tour. Mais quand Étienne s’en est rendu compte, il a fait demi-tour. Il a rapidement été suivi par Lena. Il ne restait plus que Richard, Maël et moi. Nous avons décidé de retourner au croisement pour attendre nos compagnons…