jeudi 6 septembre 2012

Je l'ai blessé dans ses sentiments. Merde...


10 octobre au 27 décembre
En fin de compte, notre plan est de faire le tour du continent par le haut pour atteindre Mizlid, là où il y avait l’élémentaliste de terre «no name». Vu la longueur du trajet, nous n’avions pas le choix de faire quelques arrêts. Mais Henryk ne voulait pas que nous nous attardions à Abyss, parce qu’il y avait beaucoup de darknights là-bas. Est-ce qu’ils sont aussi nunuches que toi? Il vaudrait mieux que non. Une armée de darknights nunuches, ça ferait un peu trop peur…

Lemleck a voulu que je m’entraîne.
-Je ne suis pas si pire que ça!
-Tu as peur?
-Je n’ai pas peur de vous!
-C’est nouveau ça…
-…Vous voulez m’entraîner ou m’insulter?
-Mmmm…
-…
(Mais allez vous faire voir! Vous faites exprès pour que je vous déteste ou quoi?)
-Il te faudrait peut-être quelqu’un de ton gabarit…
-Je n’ai pas peur de vous!

Finalement, il m’a fait m’entraîner avec Quentin. Mais je ne veux pas m’entraîner avec elle! Elle est super gentille, mais je ne veux pas m’entraîner avec elle! Moi je voulais m’entraîner avec Lemleck! Mais au moins, Quentin était vraiment gentille et très patiente. Et François m’a prêté son épée pour que j’aille un minimum de chance contre sa sœur. Je suis vraiment nulle.

J’ai parlé avec plusieurs personnes.

D’abord avec Chest. J’ai l’impression d’être une enfant de cinq ans quand je lui parle. J’ai peut-être moins de vécu qu’elle, mais quand même. Je pense que je vais éviter d’avoir des discussions avec elle à l’avenir.

J’ai aussi parlé avec Henryk. Qui aurait cru que ça arriverait un jour? Et qui aurait cru que ça donnerait des résultats? Il m’a convaincue d’aller voir Lemleck. Alors next stop : Lemleck.

Ça s’est plutôt bien passé. Mais en même temps, ça s’est passé assez mal. Je voulais savoir pourquoi il aurait envie de me taquiner. C’est vrai, ça lui est déjà arrivé de le faire avec moi, mais pourquoi? Pourquoi voudrait-il s’amuser à me taquiner? Il n’est pas censé me détester?

Il m’a répondu qu’un geste valait parfois plus qu’une parole. Je devais le réaliser sinon je n’avancerais pas. D’accord… Je suppose que s’il ne m’appréciait pas à un quelconque degré, il ne m’aurait jamais taquinée. Il m’a même dit qu’il ne me détestait plus parce que j’étais une elfe. Ça aurait pu me faire plaisir s’il n’avait pas dit qu’il pouvait me détester pour deux raisons. Ma race n’en faisait plus partie, mais il en restait encore une. Je n’ai pas osé lui demander laquelle et j’ai préféré m’éloigner. Il me déteste encore pour peu importe quelle raison, alors je crois que je vais essayer de garder mes distances le plus possible. Notre relation est déjà assez difficile comme ça, je ne voudrais pas en plus tout gâcher.

11 décembre (soir)
Arrivée à Abyss.

Jérôme est venu nous réveiller. La conscience de James disait que nous allions avoir de la visite. Hein? La conscience de James parle vraiment? Et moi qui pensais que James était seulement en train de devenir fou…

J’étais trop endormie pour tout comprendre, mais j’ai quand même réveillé les autres. Quentin n’était pas là, alors François est parti en ville avec Mizaki pour la trouver.

Des darknights sont montés sur le bateau. Il y en avait aussi sur les autres bateaux. Nous nous sommes tous rassemblés sur le pont.

Un darknight a dit à Henryk qu’il avait un mandat d’arrêt contre lui. Il voulait aussi emmener Jérôme. Mais qu’est-ce qu’il a fait de mal à part briller dans le noir? À ce que je sache, ce n’est pas un crime.

Il a fallu qu’Henryk décide de faire quelque chose à la Henryk/Beloss, aka quelque chose de stupide. Il a jeté un darknight par-dessus bord. Bravo, ça va être discret. Puis James a décidé d’y mettre du sien. Je ne suis pas certaine s’il essayait de danser avec le type ou de lui enlever son épée, mais ce n’était pas beau à voir.

Il n’en fallait pas plus pour qu’un darknight sonne l’alarme à tous les autres. Bravo. Je vous félicite. Il y avait longtemps que je n’avais pas été témoin d’autant de bravoure (stupidité) et de témérité (imbécilité). À quoi pensiez-vous? Ce n’était pas assez évident qu’ils étaient plus nombreux et plus forts que nous? Vous aviez vraiment besoin de vérifier? Je n’avais aucune envie qu’aucun de mes compagnons ne se fasse emmener, mais je n’étais pas folle non plus. J’ai donc préféré me rapprocher de ma zone de sécurité, aka Lemleck. De toute façon, quelqu’un devait bien rester derrière pour aller sauver les idiots suicidaires, non?

Il y a eu une explosion au loin. Puis des darknights sont partis avec James. Quant à Henryk, il s’est laissé emmener. C’était probablement la décision la plus sage qu’il pouvait prendre.

Eri est partie après James.

Quentin, François et Mizaki sont revenus, suivis peu après par les manquants.

Le type qui a fait sauter la ville à demander à grimper à bord. Lemleck a dit oui. C’était, bien entendu, la plus sage décision à prendre. Je suis certaine que Lemleck, comme chacun d’entre nous d’ailleurs, n’avait aucune envie que ce Sam Vorton voyage avec nous, mais avions-nous vraiment envie de dire non à un homme qui venait de faire exploser une ville?

L’avorton est donc monté. Il voulait aller à Highland. Il a jeté un regard à James et il a dit que lui aussi y allait. Bizarre. Puis il a demandé si nous avions des cabines et est descendu sans attendre notre réponse.

Je ne l’aime pas. Non, je ne l’aime pas du tout. En fait, je dirais plutôt que sa présence me rendait profondément mal à l’aise. Voyager avec quelqu’un qui venait de faire exploser une ville? Pour être franche, j’en étais totalement terrifiée. Je me doutais bien qu’il ne devait pas être suicidaire au point de faire exploser le bateau en pleine mer. S’il avait voulu mourir, il serait resté en ville. Mais s’il était poussé à bout? Qui sait s’il ne le ferait pas quand même…

Moi je n’avais aucune envie d’être plus proche que nécessaire avec un homme comme ça. J’allais rester polie et civilisée, mais à une distance respectable. Et être dans la cabine adjacente à la sienne ne faisait pas partie de ma définition de distance respectable.

Jérôme n’était pas non plus très à l’aise. Il s’est donc installé dans la cabine des filles, tout comme François. En temps normal, je n’aurais pas été très à l’aise à l’idée que François dorme dans la même pièce que moi, mais j’avais besoin d’une présence rassurante, de quelqu’un qui pourrait faire face à l’avorton. Je m’étais déjà préparée à transporter toutes mes affaires sur le pont (au diable ce que Lemleck aurait pu en dire), mais avec François tout près, je pouvais bien rester là.

12 au 27 décembre
J’ai passé beaucoup de temps avec Jérôme. Je ne sais pas si ça lui faisait du bien, mais ça m’en faisait à moi. Je crois qu’il ressentait la même chose que moi par rapport à Sam, alors j’étais heureuse d’être avec lui. Je ne le voyais pas vraiment se battre contre Sam pour me protéger, mais il me rassurait quand même.

Fuu est venue me parler du problème que ses chaleurs poseraient et elle m’a exposé une solution : l’enfermer dans la petite pièce du fond et installer les filles dans la cabine devant, pour mettre le plus de distance possible entre les hommes et elle. Nous sommes allées voir Lemleck pour lui en parler, mais il était en train de discuter avec Henryk. Nous avons espionné la fin de la conversation. Henryk était louche, comme toujours.

Lemleck savait que nous étions là (nous étions si mal cachées?) et il nous a demandé de sortir si nous voulions lui parler. Peut-être que c’était à cause du ton de sa voix, mais j’ai répliqué que c’était toujours un mauvais moment pour lui parler. C’est vraiment sorti tout seul.

Nous lui avons parlé du problème de Fuu. Il nous a répondu que nous ne serions peut-être plus sur le bateau à ce moment-là. Il a aussi parlé d’herbes, que nous pourrions peut-être chercher chez les tengus. Nous étions vraiment trop d’avance, je crois. Lemleck a raison. Nous verrons à ce moment-là.

Fuu est partie, mais Lemleck m’a retenue. Il m’a demandé si c’était vraiment toujours un mauvais moment avec lui. J’ai tout de suite compris. Merde! Je l’ai blessé dans ses sentiments! Je n’ai jamais voulu faire ça. Je me suis sentie tellement mal que je me suis excusée plusieurs fois d’affilée. J’ai tenté de me justifier en disant que je ne savais pas pourquoi j’avais dit ça. Parce que nous avions déjà eu de bonnes discussions ensemble… Je me suis excusée encore avant de partir, mais je crois que ça n’a pas suffi. J’ai blessée Lemleck dans ses sentiments et maintenant je me sens vraiment coupable. Peut-être que j’aurais dû lui dire ce qui avait poussé mon inconscient à me faire dire une telle chose... Vous n’êtes pas toujours… pas souvent en fait, facile d’approche avec votre caractère et j’ai eu plusieurs fois l’impression de vous déranger quand j’allais vous parler. Mais ce n’est plus le cas maintenant. Les choses ne sont pas parfaites entre nous, mais elles sont beaucoup mieux qu’elles l’étaient au tout début. J’espère qu’il me pardonnera mes paroles…

1 bisou:

Quentin a dit…

Lemleck, pardonner? Lemleck = rencune! lol