mercredi 13 octobre 2010

Je ne suis pas une meurtrière en série qui tue les gens avec sa musique pourrie

5 novembre
Mill dormait toujours quand je me suis réveillée. Je me suis habillée en vitesse et je suis descendue. Le déjeuner ne m’inspirait pas confiance du tout alors quand Henryk est arrivé, nous sommes allés maraîcher ensemble. Nous avons acheté quelques fruits et des carottes pour Béarchand. Henryk a comparé la couleur des carottes aux cheveux d’Eri et il a fallu qu’elle arrive à ce moment-là et qu’elle entende. Les vêtements d’Henryk sont devenus rose bonbon. Ça a été très difficile de garder mon sérieux. Henryk en rose. Pfft! Le demi-elfe s’est joint à nous. Il allait finalement nous servir de guide jusqu’au village des tengus (une histoire de faveur qu’il devait à Henryk). Au moins maintenant, je vais pouvoir l’appeler par son prénom, Jean. Quoique j’aimais bien «Dieu». C’était drôle. Je n’ai plus vraiment d’occasion mais surtout d’envie de rire, alors ça me faisait du bien. Nous avons acheté des provisions et nous sommes partis.

7 novembre
Mill était super motivé à cuisiner avec William et à raconter des histoires tout en jouant de la flûte. J’ai aussi joué de la musique, mais la mienne était plus triste. Je n’avais plus la tête à jouer des airs joyeux. Je sais que c’est ce que Mill voudrait et je sais que c’est ce que je devrais faire, mais je ne suis pas prête pour ça et j’ai de sérieux doutes que je le serai un jour à nouveau.

Nous étions tous assis au tour du feu quand nous avons remarqué l’absence de William. J’espère qu’il ne s’est pas fait kidnapper. S’il est parti par lui-même : pourquoi? C’est trop risqué de s’aventurer seul, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Je ne sais pas ce qui serait pire, qu’il se soit fait kidnapper ou qu’il soit parti sans avertir personne? Lena et Henryk sont partis le chercher.

Beloss étant parti dieu-sait-où (je ne porte pas du tout attention à ce qui le concerne) avec Jean, Eri en a profité pour me demander si je détestais Beloss. Mais non voyons! Je suis pleine d’amour pour tout le monde! Au cas où vous vous le demanderiez : oui, c’était du très gros sarcasme. Eri était fâchée que je déteste Beloss à cause de ses maladresses. Elle aurait préféré que je concentre ma colère sur James, qui était, selon elle, responsable de la mort de Beloss. Quand je lui ai demandé si elle avait des preuves, elle m’a répondu qu’elle ne pouvait ni m’en parler, ni me l’écrire, ni même me le dessiner. Comment tu espères que je te croie alors? Je devrais détester James seulement parce que tu me le demandes? Je préfère encore détester Beloss. James, au moins, n’a pas passé son temps à nous mettre dans la merde et surtout à attenter à la vie de mes amis.

J’ai vu un homme s’approcher de notre camp. J’ai pris une branche et je me suis préparée à l’accueillir. Je me demande ce que Mill devait penser de moi. J’espère qu’il ne sera pas déçu que je sois tout de suite prête à me battre. C’est mal de m’inquiéter autant de ce qu’il pense de moi? Je crois que je suis en train de devenir dépendante affective de son amitié.

L’homme était un mercenaire humain. Il m’a demandé si je connaissais le gars aux cheveux mauves (William) et il m’a posé pleins de questions sur qui nous étions et sur ce que nous faisions ensemble. Je m’en suis tenue au minimum et j’ai évité de mentionné Jean. Je me sentais encore redevable envers lui. Et de toute façon, je ne suis pas du genre à trahir un compagnon. Il est peut-être seulement notre guide, mais il fait quand même partie du groupe pour l’instant. Nos manquants étant avec le groupe du mercenaire, nous avons pris les sacs de tout le monde et nous l’avons suivi.

Il m’a proposé de porter mes sacs, ce que j’ai refusé. Tout comme j’ai refusé de me débarrasser de ma branche. Voir que j’allais le croire quand il me disait que tout allait bien se passer si nous avions bien dit la vérité. Des mercenaires humains… Voir que je vais leur faire confiance. Des mercenaires humains qui se montreraient pacifiques envers des elfes? Right. Quand des humains tombent sur des elfes, ils les font prisonniers et les torturent. I don’t throw them as far as I can throw them. Je sais que ça fait un peu beaucoup étrange que je dise ça étant donné que je voyage avec des humains. Si je les rencontrais maintenant, après tout ce que j’ai vécu, je me tiendrais à une très grande distance d’eux. Mais je ne veux pas dire que je ne leur fait pas confiance. Je fais confiance à Henryk pour me protéger, je fais confiance à Lena pour bastonner à fond, je fais confiance à William pour m’aider et me supporter moralement dans mes moments difficiles, je fais confiance à James pour être louche, je fais confiance à Eri pour protéger la nature et en particulier les écureuils (et aussi pour tout mettre sur le dos de James) et je fais confiance à Beloss. Oui, oui, je lui fais confiance… pour dire ce qu’il ne faut pas quand il ne le faut pas, pour faire des blagues/remarques qui sont poches mais aussi blessantes, pour faire connerie par-dessus connerie sans penser aux conséquences et pour ne jamais apprendre de ses erreurs.

Les mercenaires étaient quatre en tout. Ils n’étaient pas agressifs, mais j’étais quand même très méfiante. C’est un groupe d’humains alors ils vont sans doute essayer de nous attaquer dès que nous aurons le dos tourné. Dès que nous avons retrouvé les autres, je me suis installée près d’Henryk. Il sait se battre et pourra me protéger si les choses tournent mal.

Nous nous sommes tous installés autour d’un feu en attendant que les mercenaires vérifient nos affirmations sur Beloss, qui a fini par arriver. Il a mentionné que nous cherchions une ville dans la forêt. On aurait pu entendre voler une mouche. Pourquoi tu devais dire ça? Tu ne pouvais pas te la fermer pour une fois? Je ne cesserai jamais de ne jamais être étonnée avec lui.

Je serais partie tout de suite, mais comme les mercenaires nous avaient invités à partager leur feu, nous n’avons pas eu le choix de rester. Un dangereux fugitif? Pas de problème, on peut s’en sortir! Ça aurait paru trop suspect. J’avais complètement oublié que nous avions de la nourriture alors je suis partie avec Henryk et Mill pour chercher des racines. Tout ce que je voulais c’était m’éloigner des mercenaires, mais il a fallu qu’un nous suive. Nous avons cueilli assez de racines pour nourrir une armée et nous sommes revenus au camp. Et à cause du «dangereux fugitif», nous avons dû passer la nuit là. Je ne leur faisais tellement pas confiance que j’ai passé la nuit réveillée, à attendre une attaque de leur part.

8 novembre
Nous sommes partis de notre côté et les mercenaires du leur. Nous les avons suivis à distance, certains qu’ils allaient nous suivre dès que nous aurions le dos tourné. L’épervier de James les surveillait de loin. Quand ils ont fait demi-tour, nous sommes repartis. Ils ne nous ont pas suivis. Nous sommes retombés sur Jean quelques heures plus tard.

11 novembre
Au réveil, il y avait des tengus tout autour de nous. Les tengus ressemblent aux humains, mais ils ont tous les cheveux noirs et les yeux rouges. Ils nous ont enlevé nos armes avant de nous amener à leur village. Le tengu super joyeux qui avait l’air d’être le seul qui savait parler nous a demandé à Henryk et à moi de ne pas tuer de gens. Il ne s’est pas adressé à tout le monde, c’était spécifique à Henryk et à moi. Je peux comprendre si Henryk est accusé d’avoir tué des gens : c’est un guerrier et il semble un peu trop prompt à la violence à mon goût. Mais moi? Pourquoi moi je me fait accuser d’être une meurtrière en série? Et en plus, le type a laissé entendre de façon très claire que je l’avais fait avec ma musique. Ben là… Je ne suis pas si pourrie que ça… De toute façon, comment nous aurions pu tuer des tengus il y a une dizaine de jours? Nous ne sommes jamais venus ici.

Au village, le chef nous a dit qu’il y allait avoir un procès. L’un d’entre nous pouvait aller en ville pour chercher des témoins. Il serait innocenté. Nous avons décidé que ça serait Henryk. Il allait essayer de bargainer pour que Jean ou Mill aille avec lui, comme aucun des deux n’était accusé.

Henryk a réussi à obtenir qu’un des deux innocents aille avec lui. Je suis contente que Lena ait décidé que ça serait Jean, parce que je ne savais pas comment je ferais pour passer au travers de tout ça seule. Henryk est parti et nous nous sommes restés dans cette maison où nous étions prisonniers. Le chef nous avait dit de ne pas essayer de nous enfuir. Avec tous les tengus qu’il y a, je ne serai jamais assez stupide pour essayer. Reste à espérer que tout le monde pensera comme moi.

J’avais vraiment très peur de comment les choses pouvaient tourner. Je sais que nous sommes tous innocents, mais allons-nous réussir à le prouver? Mill était près de moi pour me réconforter. J’avais peur que son opinion de moi baisse, mais il fallait que je lui avoue ce que j’avais fait. Je lui ai donc parlé de cet homme que j’avais tué en voulant défendre Henryk. Je lui ai juré que c’était la seule fois et que c’était bien un accident. Il l’a compris et m’a même avoué que ça lui était arrivé à lui aussi. Fiou. Pas «fiou» qu’il ait tué, mais qu’il me comprenne. Je ne sais pas ce que je ferais si je le perdais lui aussi.

J’ai passé le reste du temps à parler cuisine avec Mill et William. J’ai aussi joué un peu de violon pour me distraire. Et j’ai aussi fait abstraction du chialage d’Eri envers James. Elle l’a menacé de le torturer et de le tuer. But then again, what’s new in that?



1 bisou:

Kaze a dit…

Awww pauvre leila *hug*