vendredi 15 octobre 2010

Je m'en suis sortie... sans faire de PACTE AVEC UN DÉMON!

14 novembre
Le tengu super joyeux est venu nous avertir que le procès commencerait 1 ou 2 jours après le retour d’Henryk. Il pourrait alors interroger les villageois. Comme il allait être innocenté, ses accusations seraient réparties sur ceux qui avaient été le plus vus avec lui : Lena et James. Je mentirais si je disais que je n’étais pas contente de ne pas risquer d’être plus punie. Si Henryk n’était pas revenu d’ici 13 jours, le procès commencerait sans lui. Reste à espérer qu’il réussira…

17 novembre
Nous nous sommes fait réveiller par des éclats de voix. Une elfe aux cheveux noirs s’est fait jeter dans notre maison. Nous ne savions pas qui elle était et elle ne nous connaissait pas non plus, mais selon les tengus, elle faisait partie de notre groupe. Est-ce que nous devons nous réjouir de ne pas être les seuls à possiblement avoir un double quelque part?

Mon opinion d’elle n’a d’abord pas été très haute. Elle avait l’air de se croire meilleure que tout le monde et regardait tous les humains de haut (quoique je puisse comprendre ce dernier point). Elle était aussi complètement bouchée. Nous avons essayé de lui dire qu’elle ne devait pas essayer de s’enfuir, peu importe la tâche qu’elle devait accomplir, elle ne voulait rien entendre. Elle devait parler à la miama tengu et ça ne pouvait pas attendre. Qui ça? Elle nous a regardés comme si nous étions des demeurés, spécialement nous les elfes. La miama tengu serait mère nature. Mère nature existe vraiment?

L’elfe disait s’appeler miss Chesterton (alias miss Chestoton, alias miss Boobs, alias miss Boobies). Elle avait des papiers qui prouvaient son alibi au moment des crimes, mais quelqu’un les lui avait volés. Et le voleur était une femme très peu habillée, aux cheveux bleus et avec des grosses épées dans son dos. Je ne connaissais qu’une personne qui correspondait à cette description : la femme qui travaillait pour Marayeul et qui avait failli me jeter dans le vide. Ça pouvait bien sûr n’être qu’une coïncidence, mais…

18 novembre
Avant que le soleil ne se lève, des tengus ont ouvert la porte et jeter miss Chesterton dans le milieu de la pièce. Elle était complètement immobile. Sa tentative de fuite n’aidera pas notre cause. Au moins, je pense qu’elle n’a pas dit que son employeur était quelqu’un de très important et qu’il pourrait déverser son courroux sur le village. Si elle l’avait dit, je ne crois pas qu’ils l’auraient laissée en vie.

19 novembre
Un tengu est finalement venu dé-immobiliser miss Chesterton. Dès qu’elle a pu bouger, elle a recommencé à dire qu’elle devait absolument partir d’ici demain matin. Nous avons donc encore essayé de la convaincre de ne pas essayer de s’enfuir.

20 novembre
Pendant que nous déjeunions, des tengus ont encore ramené miss Chesterton. Au moins, elle n’était pas immobile cette fois. Comme elle n’avait pas le choix de rester avec nous, nous lui avons dit que nous allions sous-entendre qu’elle était avec nous en ville. Mentir était bien entendu hors de question, mais si on ne nous posait pas de questions précises, nous n’allions rien dire. En échange de notre aide, elle allait aussi nous aider. Nous l’aurions aidée de toute façon, mais c’était très apprécié, surtout avec la mission qui nous attend. Je l’aime bien finalement.

24 novembre
Henryk est finalement revenu, avec trois témoins et la lettre d’un quatrième. Nous lui avons présenté miss Chesterton. Avant son arrivée, elle était chez elle, à Niankania. Elle ne voulait pas le dire parce que ça serait comme de dire qu’elle venait de la lune. Personne n’avait jamais entendu parler de cet endroit alors si elle ne voulait pas passer pour une folle, il était préférable qu’elle se taise. Comme prévu, nous allons essayer de rester vagues pour la protéger. J’étais opposée à l’idée de mentir parce que ça serait le meilleur de nous faire prendre et si nous étions pris à mentir, c’était fini.

Henryk est revenu le soir. Il nous a appris qu’il y avait d’autres accusations, de la part de tigres blancs. Des tigres blancs? Quand est-ce que nous avons fait quoi que ce soit à des tigres blancs? Henryk nous a fait un résumé de la situation : nous serions venus ici pour rencontrer la miama tengu. James aurait fait un sort sur l’ancien chef, qui agit maintenant en monstre. Après deux jours, nous aurions massacré les gens pour aller voir la miama. Henryk, le chef (?), aurait donné l’ordre de massacrer et moi j’aurais tué pleins de gens avec ma magie. Avec nous, il y aurait aussi eu un elfe bandeletté. Tout ce qu’on voyait de lui c’était une couette rouge. J’ai tout de suite pensé que ça pouvait être Uvi. Uvi… Il y avait aussi un grand homme aux cheveux rouges. Étienne?

25 novembre
Nous avons été emmenés dans une bâtisse et nous avons été installés dans le box des accusés. Le jury était composé de 7 tengus, 1 pixie, 1 elfe et 1 femme voilée.

Les témoins ont défilé un à la suite de l’autre pour nous accuser : cette femme qui était défigurée (en fait elle avait une tête de tigre) et qui ne pourrait plus avoir d’enfant, tous les proches des victimes… Les deux jeunes tigres que nous avions rencontrés dans Hopesor sont même venus témoigner. Nous avions juste voulu les rassurer et les aider et voilà que ça se retournait contre nous.

Nos trois témoins ont aussi témoigné, mais je ne suis pas certaine que ça ait été positif pour nous. L’homme qui travaillait au port se rappelait très bien de Lena et pas dans des termes élogieux…

Nous avons perdu notre cause. Henryk et William ont été condamnés à être marqués du sceau des assassins. Ils seraient ensuite chassés du village. Les autres accusés seraient tous exécutés à l’aube. Quoi? Exécutés? Je ne veux pas me faire exécuter pour des crimes que je n’ai pas commis. Je ne veux pas mourir…

Cette condamnation m’a fait entrer dans un état second. Je vais mourir… Je vais mourir… Je vais mourir… Je n’ai même pas eu la force de protester quand ils nous ont ramenés dans la maison. Je vais mourir… Et ils n’ont même pas voulu laisser entrer Mill. Je vais mourir et je n’aurai même pas pu dire adieu au seul ami qu’il me restait. Je n’aurai même pas pu le serrer dans mes bras une dernière fois et lui dire à quel point j’étais désolée de l’avoir déçu. I’m sorry my friend. I hope that one day you’ll be able to forgive me and remember me fondly.

26 novembre
J’ai passé toute la nuit en position fœtale à me balancer d’en avant à en arrière, en serrant le livre de musique d’Uvi contre moi. Quand je me disais qu’un jour j’allais pouvoir être avec Uvi, ce n’est pas ce que j’avais en tête. Je voulais passer ma vie avec lui, pas ma mort. Bientôt nous serons réunis… Bientôt… Bientôt…

Aux petites heures du matin, il a commencé à avoir du bruit dehors. Je n’y ai pas porté attention. Bientôt… Bientôt… Mill est venu me chercher en courant en me disant qu’il fallait aider. En entendant le mot «aider», c’était comme si je me réveillais et je suis sortie dehors avec lui. Il y avait une grosse crevasse dans le milieu du village et des tengus étaient pris dedans. Tout le groupe s’est éparpillé dans le village pour aider comme il le pouvait.

J’étais près de la crevasse quand j’ai entendu des pleurs qui venaient d’une maison en feu. Sans réfléchir, j’ai couru dedans (c’est probablement une des choses les plus stupides que j’ai jamais faites). Il y avait un bébé qui pleurait et à côté de lui, le cadavre de (probablement) son père. Je ne pouvais pas les sortir tous les deux, alors j’ai enveloppé le bébé dans une couverture pour le protéger de la fumée et j’ai couru dehors. J’ai croisé Lena alors je lui ai demandé d’aller chercher le corps. Techniquement ça ne servait à rien. Cet homme était bel et bien mort, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas avoir une sépulture décente au lieu d’être calciné en petit tas de cendre dans sa maison.

Les feux ont tous fini par être éteints. J’ai donné le bébé à un tengu avant de me faire accuser d’avoir voulu le tuer ou un truc du genre. Nous nous sommes tous retrouvés et je les ai soignés tant qu’il me restait des sorts. C’est à se demander pourquoi nous avons un prêtre dans le groupe… Parlant du prêtre, il est arrivé avec Eri dans les bras. Je ne l’avais pas vue depuis que nous étions sortis pour aider et je dois avouer que j’ai cru qu’elle s’était enfuie. Je suis contente qu’elle soit restée. Je suis contente que tout le monde soit resté, à part que ça ne m’aurait pas dérangé qu’il parte pour ne jamais revenir.

Henryk a suggéré que nous pourrions nous enfuir, pendant que les tengus ne faisaient pas attention à nous. C’était hors de question pour moi. Si je m’enfuie maintenant, je vais m’enfuir toute ma vie. Une vie d’elfe, c’est long. Je n’ai pas envie de passer toutes les années qu’il me reste à avoir peur que chaque tengu que je croise est là pour me tuer. Si rester veut dire que je vais être exécutée, alors tant pis. Au moins je mourrai avec la conscience tranquille. Je crois que j’ai rendu Mill très fier en disant ça, parce qu’il m’a fait un super hug de la mort qui tue. Thank god you’re okay. I don’t know what I would have done if I lost you.

Le chef est venu nous voir et nous l’avons suivi chez lui pour parler. Il nous a demandé pourquoi nous ne nous étions pas enfuis. La réponse est venue naturellement pour William et moi. Il était tout naturel que nous aidions. Malgré toutes les accusations qui pesaient sur nous, il était hors de question que nous laissions des gens en danger. Le chef a eu l’air satisfait de notre réponse. Tant mieux, si ça peut nous aider… Puis il a fallu que Beloss en rajoute. Il n’apprendra donc jamais à se la fermer? Beloss a laissé entendre que nous étions restés pour aider oui, mais en espérant que ça pèserait dans la balance. La ferme bon sang! La ferme! Te rends-tu compte que tu es en train de suggérer que nous avons aidé ces pauvres villageois dans le seul but de nous faire innocenter? J’espère que tu ne feras pas tout foirer… encore.

En regard de ce que nous avions fait, le chef nous laissait partir (nous récupérerions nos armes à la sortie de la ville), mais nous ne devrions plus jamais revenir. Ce n’est pas aussi bien qu’une totale absolution, mais c’est quand même beaucoup mieux qu’une exécution. Et en plus, le chef a accepté de nous donner les herbes dont nous avions besoin pour respirer dans l’eau très longtemps. Nous aurions seulement à trouver comment les préparer pour pouvoir les utiliser.

Nous devions nous rendre à la ville de Le Cap, mais comme Valio était une ville beaucoup plus grande, il était plus sage de s’y arrêter avant pour chercher quelqu’un qui s’y connaîtrait en herbes et pour nous informer sur les prix des bateaux.

1er novembre
Finalement, la ville! La première pensée que j’ai eue fut : un bain! Après plus de deux semaines sans pouvoir nous laver, nous devions avoir l’air d’une bande de mendiants plutôt louches. Nous sommes tous allés nous laver, certains dans des bains individuels et d’autres dans des bains publics. Je suis allée au même endroit que Mill. J’étais si heureuse d’être toujours en vie et de ne pas l’avoir perdu que je ne voulais pas le quitter d’une semelle.

Après, nous avons cherché une auberge moyenne où passer la nuit. Nous avons choisi «Le preux chevalier». La moitié du groupe est partie chercher un spécialiste des herbes, Beloss et Eri sont allés au port pour s’informer sur le prix d’un voyage en bateau et miss Chesterton a décidé d’aller magasiner. Je serais bien allée au port, mais comme Beloss y allait déjà, Mill et moi avons décidé d’accompagner miss Chesterton. Nous nous sommes donné rendez-vous devant l’auberge à 17h.