mercredi 22 septembre 2010

Qu'est-ce que je suis en train de devenir?

4 novembre
Quand je me suis réveillée, Mill dormait toujours, mais il n’avait pas l’air d’aller bien. J’ai décidé d’aller manger avant de retourner veiller sur lui. Je suis tombée sur Eri, qui sortait de sa chambre en rampant. William était avec elle. Tous les deux avaient l’air malades. Alors c’est de ça qu’on a l’air quand on a trop bu? Rappelez-moi de ne jamais le faire. Eri voulait que je demande à l’aubergiste de lui préparer une mixture de poulet mort. What? Tu es vraiment sick! Je l’ai ignorée et je suis descendue.

Je venais de m’assoir avec Lena quand j’ai entendu un gros bruit derrière moi : Eri et William venaient de débouler les marches. Ils nous ont rejointes à notre table, suivis peu après par Beloss. Je suis zen… Je suis zen… J’espérais être capable de garder mon sang-froid, mais quand il a osé me demander si Mill allait bien, j’ai pété ma coche. Je ne pouvais pas l’atteindre d’où j’étais, alors j’ai grimpé sur un banc pour lui donner le coup de poing le plus fort que mon pas-de-force me permettait. Je lui ai ensuite rappelé ce qui s’était passé : la bière, la dégradation de l’état de Mill. J’étais tellement fâchée que je l’ai accusé de faire de sa mission dans la vie d’essayer de tuer mes amis. Je l’ai averti de ne plus s’approcher de nous à moins que ce soit pour la mission et je suis montée à l’étage pour avoir le même genre de discussion avec Henryk.

Henryk n’avait pas fini de s’habiller, mais je ne l’ai pas laissé finir, même s’il me l’a demandé. En temps normal, je serais rouge tomate de voir un homme torse nu, mais j’étais trop en colère pour m’embarrasser de ce détail. Je ne détestais pas Henryk. Il m’avait prouvé que je pouvais compter sur lui alors pour le respect que j’éprouvais pour lui, je me suis contentée de lui donner une claque. Je lui ai ensuite demandé de me dire ce qui s’était passé hier soir (s’il n’avait pas pu me répondre, il se serait mérité un le plus fort coup de pied dans le tibia que mon pas-de-force aurait pu lui donner). Tu as soûlé William? Non, pas ça. C’est mal, mais non. Quand il m’a parlé de l’épisode du soûlage, je lui ai dit que Mill avait failli mourir et que si quelque chose comme ça recommençait, il aurait beaucoup plus qu’une claque.

Je suis ensuite retournée voir Mill, qui dormait toujours. J’étais presque contente qu’il ne soit pas réveillé. Que penserait-il de moi en ce moment? Qu’est-ce que je suis en train de devenir? Je suis tellement en colère que je menace des gens de leur faire du mal et/ou de les tuer. Je n’étais jamais fâchée avant, mais aujourd’hui c’est tout ce que je suis. J’ai peur de ce que je pourrais faire. Ce n’est pas de mon staff que j’aurais dû me débarrasser, mais de ma dague et de mon épée.

Eri est venue me voir pour me demander si nous avions bien rencontré quelqu’un dans la ruelle hier. Je lui ai parlé du demi-elfe blond et elle est tout de suite partie à sa recherche. Elle avait l’air pressée. D’accord… Contente d’avoir pu t’aider. Je suis retournée m’assoir près de Mill et on a de nouveau cogné. Mais foutez-moi la paix, merde! Je veille sur mon ami qui a failli mourir et j’ai besoin de tranquillité! C’est si difficile à comprendre? Oh. C’était le demi-elfe blond. Il s’est invité dans la chambre et est allé jeter un coup d’œil à Mill. Il a dit qu’il en avait encore pour quelques heures.

Je n’avais rien à perdre, alors je lui ai demandé s’il connaissait Riv. Il connaissait deux personnes qui pouvaient trouver une ville en pleine forêt, mais elles ne voyageaient pas en groupe. Sinon, il y avait toujours un sourcier. Un sourcier? Les sourciers ne sont pas les gens qui se promènent avec une branche dans les mains pour trouver une source d’eau? Nous devons tous êtres des sourciers alors. Il ne nous reste plus qu’à nous trouver des branches et à partir en expédition.

Bob-Roger-Georges-Dieu (il ne voulait pas me dire son nom alors ça va être ça) m’a dit que Mill avait été empoisonné parce que personne ne se mettait dans cet état avec de la bière. Alors c’est quelqu’un qui voulait empoisonner Beloss ou c’est Beloss qui voulait empoisonner Mill? J’ai raconté au blond l’histoire de tata #1 et de tata #2 qui s’étaient mis en tête de faire boire Mill et il m’a demandé pourquoi je voyageais avec des tatas pareils. Selon lui, c’était généralement une question de famille ou d’amour. Ni l’un ni l’autre. En fait, peut-être que oui, si on compte que la seule et unique raison qui m’a fait embarquer dans cette histoire c’est l’espoir que je pourrais ramener Uvi. J’ai refusé de lui dire quoi que ce soit. Qu’est-ce que j’aurais pu lui dire de toute façon? Nous cherchons des pierres et des socles pour pouvoir sauver le monde? J’aurais passé pour une illuminée.

Bob-Roger a décidé de squatter la chambre. Il a sauvé la vie de Mill, alors il peut bien rester s’il le veut. Je lui ai demandé quelles herbes il avait utilisées hier et il a sorti quelques sachets. J’ai mémorisé les herbes, mais il m’a dit que je pouvais les garder. Une pincée de chaque avec une ou deux gorgée de vin. Il vaut mieux que je m’en rappelle, parce qu’avec des tatas (un en particulier) autour de moi, quelque chose comme ça risquerait de se reproduire.

Comme Mill n’allait pas se réveiller avant un moment, j’ai décidé de jouer de mon violon pour passer le temps. J’étais en train d’oublier ce que c’était d’être barde, alors avant d’oublier complètement… L’air que je jouais n’était pas des plus joyeux, mais c’était quand même mieux que rien. J’ai été dérangée dans ma déprime par… Beloss, qui m’a demandé s’il pouvait faire quelque chose pour le poison. Je te demande pardon? Espèce de salopard de fils de pute. Tu savais que ton verre était empoisonné et tu lui as quand même donné? J’ai ouvert la porte et je l’ai rembarré de façon on ne peut plus claire.

Rien qu’entendre sa voix me fait pomper. J’ai presqu’envie de passer mes mains autour de son cou et de… J’espère que je n’ai pas trop passé pour une folle auprès du blond (j’ai tellement de difficulté à me contrôler quand il s’agit de Beloss). J’ai encore été dérangée. Pourquoi vous ne me laissez pas en paix... bordel?! C’était Henryk, qui venait s’excuser. Je l’ai laissé parler sans l’interrompre et je lui ai dit que je savais qu’il n’avait pas fait exprès. Je n’avais pas de parti pris contre lui. Il n’avait pas passé son temps à faire des conneries, alors j’étais plus qu’encline à l’écouter et surtout à l’excuser. Mais pour Beloss… Pas question. J’avais dépassé le point de non-retour depuis longtemps… depuis qu’Uvi…

Le blond m’a demandé de ne parler de lui à personne et surtout pas à Henryk. Je lui devais beaucoup de choses alors j’ai décidé de lui parler d’Eri et de son empressement à le trouver. Il a changé sa demande : c’était à Eri que je ne devais surtout pas parler de lui. Pas de problème. Il est sorti par la fenêtre et a presqu’aussitôt disparu de ma vue. Je suppose que c’est une manière comme une autre de sortir d’une pièce…

Vers l’heure du souper, Mill s’est enfin réveillé. À voir la tête qu’il faisait et le mal de crâne qu’il disait avoir, j’ai vraiment perdu toute envie d’essayer de me soûler un jour. À quoi ça sert de toute façon? Mis à part un bref moment d’euphorie, l’alcool donne mal à la tête, rend malade et rend amnésique. […] Mais il y a certaines choses que j’aimerais oublier, alors peut-être un jour finalement… Mill avait très faim alors nous sommes descendus manger. Je ne sais pas s’il a osé parler à Mill parce qu’il y avait des gens autour de nous et qu’il se sentait plus safe, mais Beloss a parlé à Mill. Il s’est excusé. Et Mill a accepté ses excuses. Je ne peux pas lui en vouloir, parce qu’il ne connaît pas Beloss comme moi je le connais. Cet homme est un être profondément égoïste qui n’est bon qu’à une chose : mettre ceux qui l’entourent dans la merde.

Je ne sais pas trop comment, mais nous avons été embarqués dans une chasse au trésor, les trésors étant le frère jumeau perdu d’Henryk et le demi-elfe blond. Je me fichais un peu (beaucoup) du frère d’Henryk et un peu (beaucoup) de ce qu’Eri disait du demi-elfe. Elle disait que c’était quelqu’un de mauvais et de dangereux et qu’il valait beaucoup d’argent. Peut-être, mais il nous a sauvé la vie, alors je lui dois bien de faire quelque chose pour lui. Mill avait besoin de prendre l’air alors j’ai accepté de participer aux recherches. Mais il a fallu que James reste avec nous. Merde. Jamais je ne pourrai lui demander d’aller rejoindre les autres sans que ça paraisse suspect.

Nous ne l’avons malheureusement pas trouvé. Nous sommes rentrés à l’auberge et nous sommes montés nous coucher. Un visiteur nous attendait dans notre chambre : le demi-elfe. Il m’a demandé si j’avais parlé de lui à quelqu’un. Bien sûr que non. Je vous dois la vie, alors jamais je n’aurais parlé de vous à qui que ce soit. Le blond voulait parler à Henryk, mais comme Henryk n’était pas seul dans sa chambre, j’ai suggéré de l’amener à part sous un prétexte et de lui dire que quelqu’un l’attendait dans ma chambre. Mill et moi irions prendre l’air en attendant.

Nous sommes allés nous assoir devant l’auberge. Nous avons eu la paix jusqu’à ce qu’Henryk arrive du toit avec William, le dépose par terre et reparte dans notre chambre. Euh… William m’a dit qu’il se pratiquait à grimper aux murs. Right… Est-ce qu’il espionnait Henryk? C’est William, il ne ferait jamais une chose pareille, mais que faisait-il là alors?

Il nous a posé des questions un peu trop précises sur le demi-elfe. J’ai nié jusqu’à ce que Mill avoue qu’il était bien dans notre chambre. L’idée de mentir l’avait mis mal à l’aise dès le début. Moi? Je n’aimais pas particulièrement mentir, mais j’avais beaucoup moins de scrupules que lui à le faire. C’est ce que je suis devenue : une personne qui a envie de tuer et qui ment. Est-ce que c’est possible d’abîmer son âme? J’ai l’impression que c’est ce qui est en train de m’arriver.

Je ne voulais pas prendre les paroles d’Eri pour de l’argent. Le demi-elfe nous avait sauvé la vie, alors j’étais prête à lui accorder le bénéfice du doute. Il avait bien un sacré caractère, mais c’était peut0-être quelqu’un de bien. J’espère que William l’a compris. Henryk nous a fait signe au bout d’une quinzaine de minutes et nous sommes retournés dans notre chambre pour dormir. J’espère que le demi-elfe est parti loin, parce qu’avec la quantité de personnes dans cette auberge qui le cherchent…

lundi 20 septembre 2010

Quelqu'un va avoir mal...

25 septembre
Nous avons été réveillés en plein milieu de la nuit parce que la ville était attaquée. Nous avons réussi à nous enfuir, mais nous avons été attaqués par des arcadiens. On n’est pas censés être du même côté? Je ne voulais pas me battre. Je l’avais promis à Mill et de toute façon, contre des arcadiens armés jusqu’aux dents, quelle chance j’avais? J’ai eu très mal et Mill a failli mourir. Si je l’avais perdu lui aussi, ça m’aurait achevée.

Les arcadiens ont été battus, mais à quel prix? Nous avons perdu William, tranché littéralement en deux par ces barbares. De nous tous, c’est celui qui méritait le moins de mourir. Il était si gentil, si innocent. Pourquoi quelqu’un comme lui devait mourir et quelqu’un comme…

Je n’aimais pas que Mill passe son temps à me protéger, mais cette fois-ci je n’ai pas protesté quand il m’a serrée contre lui pour m’empêcher de regarder. Nous n’avons même pas eu le temps de pleurer notre compagnon. Nous avons dû partir en vitesse pour sauver nos vies, mais les arcadiens nous ont rattrapés et nous nous sommes tous perdus de vue. Moi je suis tombée en bas de mon cheval. J’ai essayé de raisonner l’arcadien, lui disant que je n’étais pas hostile, mais il a fait une drôle de face. Quoi? Qu’est-ce qu’il y a de mal à ne pas vouloir se battre?

Quand il s’est tourné dos à moi, j’ai commencé à courir dans la direction où Mill était parti. Mais j’ai fini par faire demi-tour. Jamais je ne réussirais à le rattraper, alors autant me rendre utile ici en chantant. Deux arcadiens étaient en train d’attaquer Lena avec… une moppe et un bouquet de fleurs. Euh… C’est une technique arcadienne ça? Attaquer son ennemi avec les objets les plus étranges possible pour le déstabiliser?

Finalement, nous avons gagné et nous avons pu partir chercher ceux qui manquaient. Nous nous sommes regroupés, James étaient blessé à l’épaule, Beloss est revenu avec William… WTF? Et je le redis encore : WTF?! Comprenez-moi bien, je suis plus qu’heureuse de revoir William, mais la dernière fois que je l’ai vu, il s’était transformé en bubulles et s’envolait vers le ciel. Qui l’a ramené? Son dieu? Et pourquoi?

26 septembre
Nous sommes partis à travers la forêt pour nous rendre à Wiv, le village de tengus où nous allions pouvoir nous procurer la plante qui nous permettrait de respirer très longtemps sous l’eau. J’ai demandé à Lena de m’apprendre à nager. William s’était déjà proposé, mais un infime détail avait changé depuis sa proposition : je m’étais défait de mon top vert, celui que j’avais gardé pour aller dans le lac. Donc, pour apprendre à nager, je devrais être en sous-vêtements et pas question qu’aucun homme ne me voit comme ça.

Sur le chemin, William a aperçu quelque chose qui brillait dans un arbre. Les autres avaient l’air de se demander pourquoi William était collé contre l’arbre avec Mill et moi, alors je les ai niaisés en leur disant que nous étions en train d’initier William à communier avec la nature et à trouver son côté elfe. Je crois qu’ils m’ont crue…

29 octobre
Nous sommes arrivés là où Wiv devait se trouver, mais il n’y avait rien. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de continuer jusqu’à Valio pour trouver une carte.

3 novembre
Nous sommes arrivés à destination. Valio était une très grosse ville portuaire, surtout peuplée d’humains, mais il y avait quand mêmes des demi-elfes et un peu d’elfes. Alors en résumé : rester près de mes compagnons et éviter les aventures désastreuses dans les bas-quartiers.
Nous avons pris des chambres à l’auberge moyenne «Le Cake Heureux». Les gars sont partis aux bains publics et nous ont rejointes à l’auberge après. Nous avons fait un petit détour par le quartier des temples et ensuite nous sommes allés dans une taverne. Je n’étais pas du genre à boire de l’alcool, mais pour une fois j’avais envie de faire quelque chose de relaxant, de passer du bon temps. Mill et moi avons seulement pris une coupe de vin. Les autres ont eu moins de retenue.

Je ne sais pas ce qu’il y avait dans le verre de Beloss, mais il s’est mis en tête d’en faire boire à Mill. Et Mill avait l’air d’accord! Il n’était pas question que je le laisse boire quoi que ce soit venant de cet imbécile, mais Henryk s’en est mêlé et à deux ils ont forcé Mill à boire. Ça a eu des effets plus que désastreux. Mill était soûl mort alors j’ai décidé qu’il était temps que nous retournions à l’auberge. Je l’ai traîné de peine et de misère et j’avais à peine fait quelques pas dans la rue que j’ai entendu une voix familière me demander ce que je foutais là. J’ai eu quelques ennuis de téléportation, quoi d’autre?

Malgré son foutu caractère, le blond m’a aidé à traîner Mill. Je sais que la fille aux cheveux bruns nous a dit d’éviter tout contact avec lui, mais j’ai vraiment besoin d’aide en ce moment, alors pas question de faire ma difficile. Mill était toujours aussi comateux, mais son état s’est rapidement dégradé et il s’est mis à faire de l’écume. Non, non, non… Je ne veux pas en perdre un autre.

Le blond m’a aidé à le transporter dans une ruelle et il lui a fait boire une éprouvette dans laquelle il avait mis des herbes. Lui tenait les bras de Mill et moi j’étais assise sur ses jambes, pour l’empêcher de trop bouger. Beloss et Eri sont arrivés et nous ont aidés. Je me serais bien passée de l’aide de Beloss, mais bon… Mill a fini par se calmer et j’ai pu le ramener à l’auberge. J’ai remercié le blond avant de partir. C’était la deuxième fois que je le voyais et je lui devais déjà la vie deux fois.

J’ai couché Mill dans le lit et je me suis assise à côté pour pouvoir veiller sur lui. For your sakes, pray that he’s going to be alright…

samedi 18 septembre 2010

Malayeul et Ciqui

Le reste suivra bientôt dans un autre post.

21 septembre
Nous sommes restés en bordure de la route dans la direction que Ruby avait prise. Mill ne disait rien et moi je n’avais pas envie de parler, alors nous avons marché en silence. Nous avons continué jusqu’à ce que la nuit tombe et que nous apercevions des lumières au loin qui s’en venaient vers nous. Nous avons essayé de nous cacher, mais ils nous ont tous encerclés. Génial. Encore des humains anti-elfes. Je pensais que c’était après nous qu’ils en avaient, mais ils nous prenaient pour quelqu’un d’autre.

Ils voulaient nous emmener à la caserne alors nous avons essayé de nous enfuir, puis de nous battre. J’étais super motivée, mais sans ces flèches qui se sont plantées tout autour de nous, je me serais fait planter… bien plus tôt je veux dire. Mill est tombé inconscient et un soldat a essayé de s’enfuir avec lui. Je n’allais pas perdre un des deux seuls amis qu’il me restait alors j’ai attaqué le soldat, mais je me suis fait assommer par un autre.

Quand je me suis fait réveiller, j’étais dans un arbre, un demi-elfe blond à côté de moi. Mill était sur une autre branche. Le blond refusait de nous laisser descendre avant que le soleil se lève. Il a dit que c’était dangereux pour les filles blondes par ici. Je ne pouvais pas descendre par moi-même, surtout descendre par moi-même avec Mill ni me débrouiller une fois en bas, alors je n’ai pas eu le choix d’attendre. Je crois que le blond m’a prise en pitié, parce qu’il m’a donné une bourse remplie d’argent et un papier avec un nom et des directions. Cet homme entraînait ceux qui n’avaient pas de référence, mais il coûtait cher. Le blond m’a demandé quelque chose en échange alors je lui ai donné les boucles d’oreilles de vitesse que William m’avait offertes. Le blond m’a aussi avertie que si je n’y allais pas ou si je ne donnais pas tout l’argent, il me le ferait payer. Je n’ai pas l’intention de me désister ou de voler quoi que ce soit, mais quel genre d’homme s’appelle monsieur Patate et entraîne les gens?


22 septembre
Le soleil a fini par se lever et le type blond nous a fait descendre de l’arbre, moi doucement et Mill un peu beaucoup trop rapidement. Je l’ai remercié pour son aide et nous sommes chacun partis de notre côté. Nous étions seuls depuis peu quand un type louche est arrivé. Il a dit que nous devions le suivre sinon il allait mourir. Il avait l’air complètement siphonné alors je lui ai dit plus ou moins poliment de nous laisser tranquilles et nous avons continué notre chemin. Mais en plus d’être cinglé, le type était bouché. Il a continué à nous suivre et même après quelques flare, il était toujours là.

Je commençais sérieusement à me demander si je n’allais pas devoir le tabasser à mort pour qu’il nous laisse tranquilles quand j’ai entendu Eri. Non… Qu’est-ce qu’elle fait là? Puis Henryk est arrivé sur Bearchan. Je lui ai demandé de s’occuper du type louche. Mill n’était pas très d’accord : il disait que c’était mal d’extérioriser sa violence. Je sais. C’est pour ça que je demande à Henryk de le faire à ma place. Mill et moi avons pu finalement nous éloigner en paix.

William et Eri sont arrivés, pour me demander de les accompagner dans leur quête. J’ai encore refusé. Tout ce que je voulais, c’était retrouver Ruby, puis rentrer chez moi et tout oublier. William m’a aussi dit que quelque chose brillait dans mon sac : c’était la bourse que le blond m’avait donnée. Il voulait que je la garde. Veux-tu bien me dire en quoi une bourse va t’être utile pour «sauver le monde»? Henryk a décidé qu’il nous accompagnerait jusqu’à destination. Mill n’était encore une fois pas d’accord avec ma décision. Il m’a dit qu’Uvi ne voudrait pas ça pour moi. Uvi est mort alors qui sait ce qu’il voudrait.


23 septembre
Nous sommes arrivés en vue de l’endroit indiqué sur le papier. Un homme avec une tête de tigre qui faisait plutôt peur allait m’entraîner. Il a tout d’abord voulu que je tue un lapin et que je regarde. Je l’ai fait, mais c’était plutôt horrible comme sensation. Mill s’est évanoui. C’est officiel : c’est moi qui vais subir l’entraînement. L’homme-tigre m’a ensuite demandé d’aller chasser. Mill n’a encore une fois pas été d’accord. Il m’a dit qu’il m’avait perdue aussi et que je ne le comprendrais jamais. Il est parti de son côté pour chercher Ruby. Il n’a même pas voulu qu’Henryk aille avec lui.

Henryk et moi sommes partis chasser. Il m’a trouvé une femelle blaireau et ses petits… et je les ai tués. Le sentiment était toujours aussi horrible. Est-ce qu’on se sent toujours comme ça quand on s’entraîne pour devenir plus fort ou l’envie de vomir finit par disparaître avec le temps? J’ai ramené mes prises à l’homme-tigre et il m’a dit que mon entraînement commencerait demain. Nous sommes ensuite allés nous coucher. J’ai très mal dormi, passant mon temps à rêver de ce que j’avais fait. This is so wrong. I’m not supposed to feel like this. I’m supposed to feel strong and detached from everything that made me weak. Instead, I just feel like crying... and vomiting.

Je me suis réveillée de mes cauchemars avec l’impression qu’on m’observait. C’était Uvi. J’ai d’abord cru que j’hallucinais, mais c’était bien lui, mis à part qu’il ne disait rien. Il est allé fouiller dans mon sac et a pris sa cithare. Il est ensuite parti. Je n’aurais sans doute pas dû, mais je l’ai suivi. Au bout il y avait un homme et deux petites silhouettes. Henryk m’a rejoint peu après. Un pentacle a commencé à se former sous les pieds d’Uvi et des silhouettes. Peu importe ce qui lui était arrivé, peu importe que je sois en train d’halluciner, je n’allais pas laisser mon ami me quitter encore une fois. Mais nous avons tous été emportés avant que je puisse enlever Uvi de là.

24 septembre
Nous sommes réapparus dans un temple de Bacob. Pourquoi…? De tous les dieux, pour quoi a-t-il fallu que nous apparaissions dans le temple de celui-là? Malgré l’insolence d’Henryk à son égard, le vieux prêtre a accepté de nous en dire plus sur ce qui se passait ici. Uvi et les autres étaient des âmes tourmentées qui étaient retenues ici soit parce qu’elles ne voulaient pas partir ou parce que quelqu’un les retenaient ici. Est-ce qu’Uvi restait ici parce qu’il le voulait ou est-ce que c’était parce qu’il me manquait tellement que j’aurais tout donné pour le revoir?

J’avais besoin d’être certaine alors nous sommes retournés voir Uvi. Mis à part lui, il y avait un homme, qui nous a donné un message pour Lena, deux enfants et une femme. Quand j’ai vu Uvi avec son livre de musique, j’ai été convaincue que c’était bien lui. Il y avait des mélodies avec nos noms et quand j’ai joué celle qu’il m’avait écrite, il a pris sa cithare pour m’accompagner. Une des chansons semblaient beaucoup plus importantes que les autres. Elle s’intitulait simplement «Love», mais le titre était très travaillé, ce qui m’a amenée à penser que la raison pour laquelle il ne pouvait pas être avec moi avait peut-être rapport avec son cahier. Je serais bien repartie avec, mais le type aux cheveux bruns n’a pas voulu me laisser faire. Ça me brisait le cœur de devoir le laisser ici, mais Henryk et moi savions très bien que nous ne pouvions pas emmener une âme tourmentée avec nous.

Le prêtre nous avait dit que nous n’avions qu’à traverser la rivière pour arriver à Rama alors nous sommes partis. Plusieurs heures plus tard, nous sommes finalement arrivés à la rivière. Mes compétences en nage étant très près du négatif, Henryk a dû me prendre dans ses bras pour qu’il puisse marcher sur les roches pour nous faire traverser. Mais à mi-chemin, Henryk s’est fait attaquer par des… trucs lumineux qui nous ont fait tomber dans l’eau. J’ai réussi à m’accrocher à une roche, mais un gros poisson m’a avalée à moitié et emmenée dans l’eau. Muuu. Je vais finir dans l’estomac d’un poisson.


J’ai plutôt été transportée dans une bulle d’air où un petit poisson d’or, rien de moins qu’une carpe à souhaits, m’a dit que les elfes étaient ok mais que les humains étaient mauvais. Il a quand même fini par accepter de laisser partir Henryk, mais il ne devrait plus revenir. Avant que nous ne nous éloignions, le poisson d’or m’a dit que j’aurais droit à un vœu la prochaine fois. A wish? Can you bring back the dead or in this case, the not so dead?

C’était la fin de l’après-midi, alors nous avons décidé de nous arrêter un peu plus loin pour manger et faire sécher nos vêtements. Nous avons décidé de dormir là et Henryk s’est chargé du premier tour de garde.

25 septembre
Pendant mon tour de garde, le type louche qui m’avait stalkée est revenu. J’ai essayé de réveiller Henryk, sans succès, et le type louche m’a kidnappée et emmenée jusqu’à la ville. Et il fallait que ce soit une ville d’humains. Une fois, juste une fois, je voudrais voyager avec des humains et être obligée d’entrer dans une ville d’elfes. Nous avons failli avoir des problèmes avec les gardes (j’aurais presque préféré ça à ce qui m’attendait). Le type louche est entré dans un temple de Bacob, qui était minuscule, et nous nous sommes retrouvés dans le grand temple de Bacob.

J’étais tellement en colère, que j’aurais tapé sur lui jusqu’à ce qu’il me supplie d’arrêter si je n’avais pas eu une petite distraction. J’ai aperçu la petite fille aux cheveux bruns qui nous avait embarqués dans cette histoire de fou pour absolument rien. La salope… Je vais te faire payer la mort d’Uvi. Je me suis mise à lui courir après pour mettre fin à mes… ses souffrances, le type louche pas très loin pour essayer de m’en empêcher. J’ai été freinée dans mes élans par une femme qui m’a menacée de me jeter dans le vide (le temple semblait suspendu dans les nuages). Fine. Je vais me calmer… pour l’instant.

J’ai fini par rencontrer Malayeul, qui n’avait pas du tout l’air d’un illuminé qui voulait devenir un dieu. Il m’a dit qu’il n’en était pas un. Il m’a avoué être derrière la prison souterraine. Il avait bien envoyé la fille pour nous endormir et comme ça n’avait pas fonctionné, elle avait inventé son histoire. Mais Goresh n’était pas censé exister. Quelqu’un avait créé cet endroit pour nous envoyer dans Hopesor et donc vers une mort certaine.

Malayeul m’a donné une pièce de Bacob pour que je puisse le contacter. Il m’a dit que si moi ou Lena voulions venir au grand temple, nous le pourrions. Je pensais que ça avait un rapport avec les âmes tourmentées, mais il n’avait pas l’air de savoir de quoi je parlais que ce n’était pas les pratiques de son ordre de jouer avec les âmes. Il allait enquêter là-dessus et m’en donner des nouvelles. J’aurais pu rester là pour réfléchir, mais j’étais encore trop fâchée. Le type louche m’a donc ramenée en ville.

J’ai fini par retrouver tout le monde. Ils étaient en compagnie d’une fille en cape qui nous a dit de ne pas choisir de côté ou de faire semblant d’en choisir un. Un des deux voulait sauver le monde et utilisait les mauvais moyens et l’autre voulait les socles pour lui-même. C’était vraiment ma journée des retrouvailles parce que j’ai eu la très désagréable surprise d’apprendre que Beloss était vivant. Le pauvre était amnésique. Ça ne change rien. Amnésique ou pas, je le détesterai toujours. Espèce de petit crétin égoïste. Je ne te souhaitais pas une telle mort, mais pourquoi tu ne pouvais pas rester mort? Pourquoi c’est Uvi qui est mort et toi qui reste? Ce n’est pas juste. C’est toi qui devrais être six pieds sous terre. Mais donne-moi un peu de temps et j’y remédierai.

Pour m’éclairci un peu, la fille m’a montré ce qui s’était passé après la mort d’Uvi. Des gens étaient venus déterrer Uvi et Étienne peu après notre départ. That’s so wrong. Qu’est-ce que qui que ce soit voudrait faire avec mon Uvi? Mais surtout, qu’est-ce que qui que ce soit voudrait faire avec un arcadien aux cheveux et aux ailes ROSES? J’ai aussi vu ce qui s’était passé dans le temple de Bacob où Henryk et moi étions allés. À peine une heure avant notre arrivée, il n’y avait rien du tout dans la chambre. Les personnes qui s’y trouvaient étaient en fait des squelettes ou des cadavres. Uvi y avait été amené et quelqu’un avait sorti une petite bouteille d’où un petit truc lumineux était sorti et était entré en Uvi. Une partie de son âme? Et le reste serait dans cette bouteille? Malayeul m’avait dit que si l’âme de quelqu’un était séparée trop longtemps, elle pouvait être détruite. J’avoue sans hésitation que je voudrais qu’Uvi soit de nouveau en vie, mais pas comme ça.

La fille aux cheveux bruns m’a dit qu’il y avait un moyen de ramener Uvi. Deux des pierres, la mauve et la blanche le pouvaient. Le seul problème était qu’elles ne s’entendaient pas du tout et qu’il me faudrait la collaboration de leurs maîtres respectifs. Pourquoi moi? Je n’ai aucune envie de sauver le monde et comment je le pourrais de toute façon? Je suis juste une puny barde, pas un héros de légende. La fille m’a dit que c’était parce que mon amour pour les gens qui étaient importants pour moi était très grand. À quoi ça me sert d’avoir beaucoup d’amour à donner si je ne suis même pas capable de garder ceux que j’aime près de moi?

La fille partie, nous avons discuté du côté que nous allions choisir. Moi j’avais envie de croire la fille. C’était elle qui me semblait lap lus crédible jusqu’à présent. Elle ne nous avait pas sorti d’histoires du genre «c’est moi que vous devez croire, c’est moi la gentille». J’avais envie de croire Malayeul quand il disait que ce n’était pas lui qui était derrière les «âmes tourmentées».

Nous avons décidé d’un commun accord de nous joindre à Malayeul. Ça ne me faisait pas particulièrement plaisir d’être du côté du dieu de ce crétin fini, mais je vais faire avec. Henryk est resté avec moi le temps que les autres aillent chercher nos compagnons manquants chez Ciqui et que moi je contacte Malayeul.

J’ai utilisé la pièce et une femme est venue me chercher. Elle n’a pas voulu emmener Henryk alors j’ai dû retourner au grand temple seule. Malayeul m’a dit que ce n’était pas tout le monde qui pouvait aller au grand temple et que je ne devais pas faire confiance à Henryk. D’accord, je ne le connais pas, mais il m’a prouvé jusqu’à présent qu’on pouvait compter sur lui. Malayeul est retourné avec moi à la ville et nous avons attendu tout le monde à l’auberge.

Mill était avec eux. Il m’a à peine regardée quand il est arrivé. Il a dit que tout ça ne le concernait pas et il est parti. Je ne pouvais pas l’empêcher de partir si c’était ce qu’il voulait vraiment, mais je ne pouvais pas le laisser partir pendant qu’il pensait que j’étais devenue une folle sanguinaire. Je l’ai suivi dehors pour lui parler. Je lui ai expliqué à quel point je regrettais ce que j’avais fait et que tout ce que je voulais c’était de ne plus être faible. Il m’a dit que je ne l’étais pas, qu’être fort c’était aussi de ne pas tuer. Si je ne suis pas faible, pourquoi je n’ai pas pu sauver Uvi? Pourquoi, malgré tout ce qu’on me dit, je me sens coupable de sa mort?

Mill voulait que je redevienne comme avant. La douce et gentille Leila ne s’était pas fait torturer et elle n’avait pas non plus vu l’homme qu’elle aimait mourir dans ses bras. Je ne crois pas pouvoir redevenir celle que j’étais, mais c’est certain que je ne veux pas devenir une tueuse. Je me suis débarrassé de mon bâton. Je ne le fais pas seulement pour Mill. C’est vrai que je ne voulais pas le perdre, mais je ne voulais pas non plus me perdre moi.

Nous avons discuté avec Malayeul, qui nous a donné une heure pour prendre notre décision. Il fallait surtout décider si nous voulions nous séparer, peu importe comment, parce que Malayeul ne voulait pas de James, Henryk et Eri dans son camp. En fin de compte, la majorité a voté pour aller du côté de Ciqui. Ce n’était pas mon choix, mais je devais suivre le groupe, alors… Nous avons donné notre décision à Malayeul, qui nous a rappelé que la prochaine fois que nous le rencontrerions, nous serions ses ennemis. Et dire que j’avais vraiment envie d’aller de son côté… Je ne connais pas Ciqui, mais je la sens mal de «travailler pour lui». Je crois que ça a dû paraître sur mon visage, parce que Malayeul m’a dit dans ma tête qu’il laisserait une pièce devant la porte et que si je voulais revenir, j’allais devoir le souhaiter de tout mon cœur.

Avant de partir, nous allions devoir magasiner. Lena avait reçu une lettre de crédit de Ciqui. Les gars ont beaucoup (le mot est faible) exagéré en armes et armures. Je me suis contentée de deux habits (j’en avais assez de me promener avec du linge taché de sang) et un manteau. Mill a payé ses trucs. J’aurais dû faire la même chose. Nous sommes retournés à l’auberge, où une nuit de sommeil bien mérité nous attendait…