mercredi 3 décembre 2008

Entry 20

Cher journal,

Les choses ont empiré encore plus que je ne le pensais. Après s’être rendue compte que nous ne la comprenions pas, la drow nous a demandé en commun d’aller dans le milieu de la pièce.
-Pourquoi? lui aie-je demandé.
-Au milieu.
-…Pourquoi?
(Je vais le faire, mais je veux juste savoir pourquoi.)
La drow a claqué des mains et je me suis retrouvée à quatre pattes par terre. Je le savais! Je vais me faire agresser. Au secours…

D’autres drows sont entrés dans la pièce et ils nous ont aspergées d’eau très froide puis de poudre blanche. Maël étant toujours berserck, ils l’ont fait bouger par magie pour qu’elle soit bien nettoyée. Seule Abigail a obéi sans broncher. Ils ont même cru que c’était le cerveau du groupe. Ce n’est pas le cerveau, c’est le bâton dans nos rouages. Ils nous ont lancé des minuscules serviettes qui couvraient à peine ce qu’il y avait à couvrir et ils nous ont emmenées en prison. Maël et moi étions dans une cellule et Abigail dans une autre. Elle avait l’air de bien se faire traiter. Elle s’est fait apporter de l’eau et pas nous. J’ai commencé à la haïr à ce moment-là. Après toute la merde qu’elle a faite, elle se fait traiter de cette façon? Elle mériterait plutôt de se faire attacher et battre.

Au bout d’une heure, sont arrivés des femmes drows richement vêtues et des hommes portant des chaînes et un sceau avec un gros bâton dedans. Muuu… Au secours… Ils vont nous attacher et nous battre à mort… Et probablement nous agresser aussi… Une drow est entrée dans notre cellule et m’a demandé de me mettre debout et d’écarter des bras et mes jambes. J’ai obéi et une drow a commencé à détacher ma serviette. Je l’ai tout de suite empêchée d’aller plus loin. J’étais bien prête à écarter mes bras et mes jambes tout en gardant «mes vêtements», mais la drow ne voulait rien entendre. J’ai donc encore obéi, car je savais que la punition serait très grave si je me rebellais encore.

On m’a donc déshabillée et demandé de tourner lentement sur moi-même. C’est ce que j’ai fait et je les ai senties pointer divers endroits sur mon corps. Euh… Pourquoi vous faites ça? Je me suis ensuite fait attacher face au mur, les bras et les jambes écartés, avec des chaînes aux poignets et aux chevilles. Je le savais, ils vont me battre… Mais quand j’ai vu le bâton de métal dont le bout avait été chauffé, j’ai vraiment eu très peur. Ils veulent nous marquer au fer rouge? Oh mon dieu… Oui Maël, merci. Je sais que ça va faire mal. J’ai fermé mes yeux, serré mes dents et essayé de toutes mes forces d’avoir des pensées heureuses. Le visage qui m’est revenu le plus souvent en tête fut bien entendu celui de François. François, ses regards, ses baisers, ses caresses… Oui, je vais le revoir… Et nous allons pouvoir vraiment commencer à sortir ensemble… Et qui sait, peut-être qu’un jour prochain je serai prête à mettre un ruban rose pour lui…?

J’ai tenté du mieux que j’ai pu de me retenir de ne pas crier, mais j’en ai finalement été incapable. La douleur fut tellement intense que j’en ai hurlé. Je ne crois pas avoir jamais eu aussi mal de toute ma vie. Je n’ai pas eu la chance de m’évanouir alors j’ai dû endurer tout ça les poings serrés et les larmes coulant sur mes joues. Quand ils m’ont détachée, je n’ai même pas eu la force de me retenir debout et je suis tombée par terre comme une roche. Je n’ai pas eu non plus la force de me débattre quand on m’a tirée par les cheveux pour m’éloigner du mur. J’aurais bien voulu me rouler en petite boule dans un coin de la cellule, mais je me sentais si faible…

Si j’avais su ce qui attendait Maël, jamais je ne me serais plainte de ma douleur. Elle a reçu une marque encore plus grande que la mienne, sur le ventre. Ils l’ont aussi jetée par terre sans ménagement. Ils ont cependant eu la bonté d’âme de mettre un genre de crème d’une couleur douteuse par-dessus notre blessure, probablement pour éviter que ça s’infecte. J’ai un peu attrapé l’air bête quand j’ai senti qu’on me retournait sur le ventre et qu’on me frottait les fesses, mais je n’avais pas la force de protester. Je hais les drows. Je hais les drows tous autant qu’ils sont. Je n’aurais jamais cru souhaiter un jour la mort de quelqu’un, mais si tous les drows qui vivaient ici pouvaient mourir, ça me rendrait très heureuse. Et si Abigail pouvait mourir aussi, je serais encore plus heureuse. Elle est d’ailleurs passée devant notre cellule à ce moment-là. Elle semblait se porter comme un charme et elle n’était pas toute nue, elle. La drow lui a demandé si elle voulait venir dans notre cellule ou retourner dans la sienne. Elle a choisi de retourner dans la sienne. Sage décision Abigail, parce que si tu t’étais approchée un peu plus, je te jure que nous aurions été deux à te sauter dessus.

Quand tout le monde fut parti, nous avons reçu la visite de la petite drow que nous avions ramenée ici. Elle était très richement vêtue. Elle nous a dit qu’elle était une princesse et que ce soir était son ascension. La seule chose que j’ai comprise c’est que c’était une grande fête et qu’il y allait avoir des sacrifices, aka Maël et moi. Ça doit être pour ça qu’ils nous ont marquées. D’ailleurs, la petite drow s’est extasiée devant la marque de Maël. Elle a dit que ça voulait dire qu’elle était tenue en haute estime. Génial. La petite criss est une princesse et nous, nous allons mourir pour elle ou, comme elle a dit, nous allons aider la race supérieure. Je suppose que je devrais au moins la remercier de nous avoir donné des vêtements (des vrais) pour que nous ne soyons pas sacrifiées toutes nues. Elle nous a cependant dit d’y faire attention, car si les vêtements étaient salis, nous recevrions une bonne correction. Je vais y faire attention alors. C’est déjà assez triste de me dire que je vais être sacrifiée, je n’ai pas envie de me faire torturer en plus.

Quand nous avons finalement été toutes seules, Maël m’a proposé une alternative : mettre fin à nos jours. Je dois être vraiment désespérée, car l’idée me semblait très tentante. Je n’avais pas envie de mourir, mais nos chances étaient effectivement de plus en plus minces. Mais nous devrons faire attention, car si nous nous ratons, nous serons torturées et sacrifiées au bout du compte de toute façon. Mais si nous attendons à la dernière minute et que nous réussissons à gâcher l’ascension de la petite drow… L’air de déception sur son visage serait une assez grande satisfaction avant de mourir. La situation est vraiment grave, pour que je considère sérieusement de mettre fin à mes jours. Je préférerais en effet me suicider plutôt que de me faire sacrifier pour une telle cause, mais je ne veux pas mourir… Muuu… Il y a tant de choses que je n’ai pas vues ou faites. Et je ne voudrais pas que mes parents se demandent éternellement ce que je suis devenue. Et aussi… surtout, je veux revoir François. Je ne veux pas croire que j’ai vécu tout ce que j’ai vécu avec lui pour rien. Je veux le revoir, apprendre à mieux le connaître et vraiment sortir avec lui. S’il y a quelqu’un là-haut qui veille sur moi, si je ne peux être sauvée au moins, protégez François et veillez à ce qu’il s’en sorte.

2 bisou:

Yamaël a dit…

Si Maël avait sa hâche, elle te proprpserait de partir et de tuer le plus de drow possible, même si on arrive pas à sortir en final XD

Quentin a dit…

Bon bah, que sera, sera! ^^

Si Francois savait qu'il était la lumiere au bout du tunel, .... ben je crois qu'il rirait.