lundi 29 octobre 2012

Il va finir par m'achever


Comme si je n’étais pas déjà assez perturbée comme ça…

31 décembre
C’est quand les gens ont des relations amoureuses avec plusieurs personnes. Est-ce que j’avais vraiment besoin de savoir ce que c’était une orgie? Je suppose que je ne peux blâmer que moi-même. J’aurais pu me contenter de me dire : Tiens? Henryk porte le pantalon de Beloss et la redingote de Jérôme. Mais non, il a fallu que je pose encore la question qu’il ne fallait pas. Je pense que j’aurais préféré ne jamais savoir ce que c’était les «trucs de gars». Lemleck a tenu a précisé qu’il n’avait rien fait. Bien, tant mieux pour vous…

1er janvier
J’ai déjà mentionné à quel point j’étais perturbée? Et bien, ça empire. François n’aide pas du tout. Il fait même exprès. Je pense qu’il va m’achever s’il continue comme ça…

Pourquoi avez-vous décidé de séparer les équipes comme ça Lemleck? Je comprends que vous ayez envie de passer du temps avec Fuu (j’ai bien vu comment vous la regardiez sur l’île), mais pourquoi est-ce que mon coéquipier devait être François? Ce n’est pas que je le déteste (il est même de très agréable compagnie), mais il n’arrête pas de me mettre mal à l’aise. Et je sais que ce n’est pas dans ma tête quand je dis qu’il le fait exprès. Comme je n’avais pas de raison valable pour dire non, je n’ai rien dit et je suis partie avec lui. Ça ne devrait pas être trop pénible. Après tout, nous allions juste essayer de trouver l’élémentaliste de terre, n’est-ce pas?

François n’avait pas l’air d’avoir envie de chercher. Il a même commencé en disant qu’il voulait aller faire le tour des boutiques. Euh… C’est parce qu’il faudrait vraiment trouver l’élémentaliste de terre… Il m’a donné comme argument que rien ne disait que nous ne le trouverions pas dans une boutique. Ok, je suppose que c’est vrai. Allons voir dans les boutiques alors.

Les robes sont tellement jolies… Ces couleurs… Et ces tissus sont si doux… Il y a tellement longtemps que je n’ai pas porté quelque chose d’aussi beau… M’en acheter une? Euh… C’est parce que… Ça ne serait pas convenable. J’aime quelqu’un d’autre, vous vous en souvenez? Il n’est pas ici en train de me séduire? Je le sais bien, mais je ne veux pas que vous, vous essayiez de me séduire. S’il vous plaît…
-Je sais que tu me trouves séduisant…
-Euh…
-Qui ne dit mot consent…
-…
(C’est parce que je ne… Ok. Peut-être que oui, mais jamais je ne l’admettrai.)

Je savais bien que je n’aurais pas dû accepter, je ne voulais surtout pas l’encourager et qu’il croit qu’une réponse positive voulait dire que j’acceptais de me laisser séduire. Techniquement, je n’ai pas dit oui. Mais cette robe était si jolie et je crois que je l’ai regardée un peu trop longtemps parce que c’est celle-là que François m’a achetée. Encore là, j’aurais pu… j’aurais dû dire non, mais j’en ai été incapable. Est-ce que c’est vraiment un crime d’avoir eu envie de porter une belle robe au lieu de mes éternels habits de voyage?

Mais la robe devait valoir une petite fortune. Jamais je ne pourrais le rembourser.
-Je n’ai pas d’argent.
-Je ne veux pas d’argent. Mon prix est beaucoup plus élevé.
-Euh…
-Je veux un baiser.
-Euh…
(J’ai vraiment l’air d’une fille qui embrasse n’importe qui? Ce n’est pas que je veux dire que vous soyez n’importe qui, mais je n’accorde pas mes baisers pour une raison aussi superficielle qu’une robe. Deux seules raisons peuvent justifier que j’embrasse un homme : je suis amoureuse ou quelqu’un a mis un aphrodisiaque dans mon vin.)

Il s’est avancé vers moi. Euh… Il ne va pas vraiment…? Il s’avance encore vers moi… Euh… C’est parce que… Il est vraiment très près de moi là… Il s’approche encore? Écoutez… Ce n’est pas que je me sente un peu mal à l’aise que vous envahissiez ainsi mon espace vital. En fait, je me sens très mal à l’aise. Je suis certaine que vous vous en êtes rendu compte, alors pourquoi continuez-vous? S’il vous plaît…

Il était maintenant si près, que si je ne restais pas parfaitement immobile, je craignais de le toucher. Ne pas respirer trop fort… Il a pris ma main et… il m’a fait un baisemain. Hein?
-Maintenant on peut y aller.
-…Je vous hais!
-Je sais que c’est faux.
-…
(…Non, c’est vrai! Vous avez fait exprès de me faire croire que vous alliez m’embrasser parce que vous saviez que ça allait me rendre extrêmement mal à l’aise! D’accord, vous n’aviez pas dit un baiser sur les lèvres, mais vous saviez que c’était ce que j’allais conclure! Comme vous saviez très bien que quand vous avez parlé de soirée, j’allais penser que vous vouliez passer une soirée en tête-à-tête avec moi!)
-Puisque tu es si déçue, la prochaine fois ce sera ailleurs…
-Euh…
(C’est parce que je ne veux pas que vous m’embrassiez… Qu’est-ce que vous n’avez pas compris là-dedans?)

La prochaine étape : le fleuriste. Je ne voyais pas le mal à le laisser m’acheter une fleur alors j’ai pris une marguerite. Il a pris du jasmin pour lui et du lilas pour Quentin. Mais en plus, il a pris une rose blanche pour moi. Il m’a appris que la rose blanche signifiait l’innocence. Il m’a aussi dit qu’il espérait un jour me donner une rose rose (qui signifiait affection amoureuse) et une rose rouge (qui signifiait la passion). Il n’aurait pas pu être plus clair s’il m’avait dit qu’il me voulait et qu’il ferait tout pour m’avoir. Et moi, est-ce que j’aurais pu être plus gênée? Probablement et ça allait sans doute arriver. François semblait s’être donné pour mission de me faire passer par toutes les nuances de rouge.

Il est ensuite allé acheter du chocolat et nous nous sommes arrêtés boire un verre de bordeaux. C’est vraiment délicieux le chocolat…
-Est-ce que tu veux savoir ce que le chocolat veut dire?
-Est-ce que c’est à ce moment-là que je dois dire «oh non, j’en ai déjà mangé un morceau»?
-Le chocolat fait venir le rose plus vite…
-…
(Au secours… Je pense que je vais mourir...)

Quand nous sommes retournés au bateau, François est reparti sans vouloir me dire où, mais il n’a pas tardé à revenir. Lemleck et Fuu manquaient à l’appel. François a sous-entendu que Lemleck prenait du bon temps avec Fuu dans une chambre d’auberge. Je ne crois pas non. Et si c’était le cas, je suis certaine qu’il… Ok, peut-être pas, mais je préférerais quand même aller les chercher. On ne sait jamais…

Avant que nous ne partions, j’ai finalement appris le plan de François : nous étions attendus au château pour une soirée. Une princesse elfe voyageait incognito. Il m’a pointée. Quoi? Euh… Je ne crois pas que j’ai envie d’être une princesse. C’est donc Quentin qui a hérité du rôle et elle n’était pas très contente. François allait être son grand chambellan et comme il devait être marié, j’allais être sa femme. Merde, je crois que je viens de me faire avoir.

François et moi sommes allés au poste de garde, où il a joué à la perfection son rôle. Lemleck et Fuu avaient été arrêtés, mais François a été assez convaincant pour que le pauvre garde nous assure qu’ils allaient être libérés et reconduits à notre bateau.

Nos compagnons nous ont été rendus et nous avons pu finir de nous préparer. Mizaki avait acheté des habits assortis pour Lemleck et Fuu. Est-ce que c’était vraiment nécessaire que la robe de Fuu soit aussi décolletée?

Jérôme avait acheté des pantalons et un cache-masse pour Fitik. Je ne la comprends toujours pas cette histoire… Et pourquoi Lemleck a failli avoir une crise cardiaque quand il m’a vue tenir la masse de Fitik pour que ce dernier la recouvre? François m’a dit qu’il aurait été jaloux si j’avais compris. Non, je ne la comprends vraiment pas…

Un carrosse très fancy est finalement venu nous chercher pour nous emmener au château. Le maître des lieux était un demi-drow. Je ne les aimais pas particulièrement, mais il était très courtois alors je survivrais. C’était une autre affaire pour Jérôme. Il avait l’air très mal à l’aise. Il a comparé le demi-drow à un mammouth. Comparativement, Henryk était une petite souris. À ce point-là? Prions le ciel que tout se passe bien alors… Mais il faudrait peut-être que François et moi nous mettions d’accord sur certaines choses. À la première occasion, je l’en traîne sur la piste de danse pour que nous discutions des détails de notre vie de couple. 

samedi 27 octobre 2012

Rêve étrange


J’ai fait un drôle de rêve…

Il y avait ce type aux cheveux longs, qui n’avait pas un très beau langage, et qui semblait pris d’une obsession de la propreté. Sérieusement… Je crois qu’il s’est lavé de tous les bords, tous les côtés, à l’extérieur comme à l’intérieur, au moins trois fois d’affilée. Ce n’était pas assez la première fois?

Il y avait aussi toute une bande d’éclopés : un type à qui il devait manquer huit livres de fesse, un autre qui avait une jambe cassée mais qui semblait déterminé à s’accrocher à son épée et le type aux cheveux longs, qui boitait. La fille aux cheveux verts aurait pu être normale si elle n’avait pas eu ces drôles d’oreilles sur la tête. Il y avait bien un homme et un jeune homme qui semblaient normaux, mais je ne devrais pas me fier aux apparences…

Tout le monde s’est retrouvé pour déjeuner et c’est là que tout a commencé à dégénérer. Au début, je me suis dit qu’ils se sentaient peut-être juste particulièrement mongoles : ils n’arrêtaient pas de dire des conneries, ils chantaient, ils riaient…

Ensuite, le festival du vomi a commencé, d’abord par les étourdissements et puis, il y en a eu partout. Dieu merci, je n’avais pas l’option «odeur» dans mon rêve, sinon je crois que j’aurais été malade dans mon sommeil.

Et la fille aux cheveux verts a lancé le type aux cheveux longs dans le vomi, où il s’est étalé de tout son long. Mais pourquoi? C’est vraiment méchant de le punir comme ça. Il avait vraiment fait beaucoup d’effort pour se rendre propre. Après elle a agrippé un des types qui étaient devenus orthos par le fond de culotte et par le collet et elle l’a gardé dans les airs comme ça. Je commençais à me poser des questions sur son état mental…

En plus, il y avait des monstres qui les attaquaient. Il y en a un qui ressemblait à un homme nu (mais pourquoi je rêve de ça?!) avec huit bras et jambes en métal et une tête qui pouvait s’étirer. La jambe cassée n’arrêtait pas de lancer son épée au plafond pour essayer de toucher le monstre et la fille aux cheveux verts n’arrêtait pas de sauter pour essayer de s’agripper au monstre.

Le seul homme encore normal essayait de l’en empêcher, mais il a fini écrasé sous elle. Quant au jeune homme, il a passé tout le combat ou presque à faire le tour de la pièce en traînant l’éclopé de la fesse. Le fond de culotte a failli perdre son… vous-savez-quoi à cause de la jambe cassée, qui avait décidé que c’était une bonne idée de couper la tête du monstre alors que l’entrejambe de son compagnon était si proche. Peu importe les conséquences, si j’avais été à la place du fond de culotte, je l’aurais tabassé à la fin du combat. Mais le fond de culotte est mort, environ une seconde avant la fin du combat.

Le type aux cheveux longs a pris le fond de culotte dans ses bras, en princesse, et ils sont tous partis, en quête d’une sortie.

Le type aux cheveux longs s’est mis à courir sans aucune raison (il n’avait pas l’air très sain d’esprit) et le fond de culotte est revenu à la vie, juste comme ça…

Ok… Plus jamais de Bordeaux…

dimanche 14 octobre 2012

J’aime définitivement beaucoup le pas-de-pirate avec un nom de famille


30 décembre
Il y avait des statues partout. Une avait une épée. Beloss l’a prise. Une autre avait une lance. Fuu l’a prise. Et c’est comme ça que nous avons eu droit aux touchantes retrouvailles du grand frère et de sa sœur. Vous ne l’aurez sans doute pas deviné, alors je vais vous le dire : le frère c’était Fuu et la sœur c’était Beloss. C’était profondément troublant pour tout le monde, mais les deux avaient l’air de trouver ça tout à fait normal. D’accord… Passons à autre chose.

Nous avons combattu des blocs de glace qui avaient pris nos formes. Il y avait 1 moi, 3 Jérôme, 2 Mizaki et 1 Lemleck. Mizaki avait l’air de bien s’amuser à taper sur Jérôme…

Le mur s’avance. Le mur s’avance beaucoup trop. Et les hommes n’arrivent pas à le retenir. Et Fitik n’arrive pas à le démolir. Muuu… Qu’est-ce que je peux faire?

Cette idée de faire geler l’eau pour ralentir le mécanisme avait un bon potentiel, mais n’a pas fonctionné. Quand j’ai vu le mur se transformer en boue, j’en ai enlevé l’eau pour qu’il devienne de la terre. Du vent a commencé à le pousser, mais ça ne suffisait toujours pas. Quand il fut rendu à quelques pouces de moi, j’ai commencé à prier. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre? S’il vous plaît, s’il y a un dieu (ou des dieux, je pense que nous en aurions besoin de plusieurs), sauvez-nous…

Puis un portail est apparu. Euh… Puis j’ai vu Nell, Fitik, Henryk et Lemleck passer au travers. Merde! Les deux personnes les plus importantes du groupe pour moi sont rendues je ne sais plus où! J’ai donc traversé, Fuu agrippée à moi.

Nous avons atterri directement dans la mer. Ow.

Nous avons nagé jusqu’à une île. Lemleck était inconscient. Henryk ne voulait pas lui faire le bouche-à-bouche, à moins que quelqu’un ne se propose, ce que je n’ai pas hésité à faire. Fuu a sauté à ma rescousse en demandant à Henryk s’il allait vraiment laisser une femme perdre son innocence. Euh, c’est parce que je ne suis pas si innocente que ça et j’ai déjà embrassé Lemleck de toute façon. Dieu merci, je ne me suis pas trompé dans mes volumes.

J’ai donc fait le bouche-à-bouche à Lemleck. Il s’est réveillé sans séquelle et nous sommes partis dans la forêt. Nous avons rencontré des indigènes, qui ont été très impressionnés par la taille d’Henryk et de Lemleck. Ils nous ont emmenés jusqu’à leur village. Leur ancien parlait un peu notre langue.

Je dois avouer que j’étais un peu inquiète. Allaient-ils nous tuer? Nous servir comme entrées? Ou tout simplement nous demander de partir? Ils nous accueillis pratiquement comme des invités d’honneur. Fuu, Nell et moi sommes parties avec des filles aux bains. Nous avons eu droit à des parfums, des shampoings, des huiles parfumées, une séance de coiffure avec des fleurs dans les cheveux…. Les seuls points négatifs que j’ai trouvés furent que toutes les filles se déshabillaient devant les autres comme si de rien était (j’étais la seule qui était gênée et une indigène m’ai aidée par la force à régler mon problème) et les robes qu’ils nous ont prêtées/données étaient un peu trop révélatrices à mon goût.

J’aurai au moins pu cacher ce qui était trop visible à mon goût, mais pas Fuu, qui semblait un peu beaucoup à l’étroit dans sa petite robe. Lemleck a remarqué à quel point la robe mettait ses yeux en valeur et il lui a dit que ce qu’elle portait était joli. Je crois que c’est la première fois que j’entends Lemleck faire un compliment à une fille.

Nos trois hommes étaient quant à eux vêtus de pagnes. Il fallait bien qu’ils s’adaptent eux aussi et ce n’était pas ça qui dérangeait le plus. J’ai plutôt été vraiment troublée par Henryk et Lemleck, qui n’arrêtaient pas de rire de la masse de Fitik. Quoi? Nous savons tous que Fitik a une grosse masse! Nous la voyons tous! Nous pourrions même y toucher si nous le voulions! D’accord, elle est énorme et doit faire très mal quand on en reçoit un coup, mais à part ça, en quoi est-elle si extraordinaire? Ni Nell, ni Fuu, ni moi, ni même Fitik ne comprenions ce qu’il y avait de si drôle. Les deux autres semblaient sur le point de mourir tellement ils riaient, surtout Lemleck. L’avais-je déjà vu rire? Sans doute, mais jamais comme ça. Ce qui était certain, c’était que je ne l’avais jamais vu aussi détendu. Un autre état d’esprit qu’il n’aura jamais avec moi, c’est certain. Super…

Henryk et Lemleck sont partis avec l’ancien. Nous, nous avons continué à boire et à danser. Nell a même demandé à Fitik pour qu’il danse avec elle et il a dit oui. Mais au bout de quelques heures, Lemleck et Henryk n’étaient toujours pas revenus. Tous pleins de scénarios tous plus fous les uns que les autres étaient en train de se dérouler dans nos têtes, alors nous avons décidé de partir à leur recherche.

En parlant à des indigènes, nous avons réussi à comprendre qu’ils étaient partis en haut de la montagne. Mais comme ils ne voulaient pas que nous y allions, nous avons tenté de leur faire croire, à l’aide de bonhommes allumettes, que j’étais avec Lemleck et Fuu avec Henryk. J’ai même dessiné une hutte, la reliant avec des flèches partant de Lemleck et de moi. Est-ce que je pouvais être plus claire? Moi être avec lui et moi vouloir être dans une hutte avec lui tout seul. C’était assez clair à mon goût, mais ce n’était encore pas assez convaincant pour qu’ils nous laissent les voir, ni eux, ni l’ancien. Je pensais que notre non-disponibilité avait été établie, mais ça n’a pas empêché un des indigènes de faire des avances à Fuu. C’en était tellement subtil que même moi j’ai compris.

31 décembre
Nous avons finalement pu parler à l’ancien. Lemleck et Henryk étaient partis faire des trucs d’hommes en haut de la montagne. Ils s’étaient couchés quand le soleil s’était levé, mais ils étaient heureux. Alors ils sont fatigués, mais ils sont heureux? Tant mieux, mais peut-être pourrions-nous aider? L’ancien nous a regardées tellement bizarrement que nous n’avons pas insisté. Bon. Retournons prendre un bain alors…

Nous avons entendu des cris. Au lieu de rester sagement dans notre coin comme nous aurions dû, nous avons décidé de suivre les villageois pour voir ce qui se passait. Deux enfants et un adolescent se trouvaient sur un radeau et l’eau tanguait dangereusement, gracieuseté des sirènes/sirois qui étaient dans l’eau.

Fuu et moi avons décidé d’aller les sauver. Avec son vent et mon eau, j’avais bon espoir d’y parvenir. J’ai quand même réussi à presque tuer ceux que je voulais sauver. J’ai voulu ramener le radeau vers la rive, mais au lieu de ça, je l’ai renversé. Merde! Ils vont se noyer! J’ai fini par réussir à retourner le radeau. Fiou. Je m’en serais voulu toute ma vie s’ils étaient morts par ma faute. Et je ne veux même pas imaginer la tête de Lemleck aurait faite. Tu t’es encore mêlée de ce qui ne te regardait pas!

Quelques coups et blessures plus tard, nous étions de retour sur la berge, les trois jeunes avec nous. Tout était bien qui finissait bien… ou presque. Je n’espérais pas de remerciements (ce n’était pas pour ça que j’avais agi), mais si je m’étais attendue à une réaction de leur part, ça n’était pas la peur. Ils se sont éloignés de nous, complètement terrifiés. Ben là… C’était mal de nous mêler su sauvetage de vos enfants?
En fait, ils se distançaient de nous à cause de nos blessures, autour desquelles se formaient des écailles. Oh non… Pas encore ça… Lemleck va être furieux quand il va l’apprendre. Je ne pourrai pas lui demander de me sauver cette fois-ci. Tout ce qu’il a fait la dernière fois, il l’aura fait pour rien… Muuu… Il va encore être en colère contre moi…

Fitik et Henryk sont arrivés, sans Lemleck. Fuu et moi avons utilisé nos pouvoirs combinés de subtilité pour tenter de cacher la vérité. Je crois que nous étions bien parties pour réussir, mais Nell n’a pas pu résister au questionnement de Fitik. J’ai donc expliqué ce qui m’était déjà arrivé : écailles partout sur le corps, pacte avec la sorcière, badigeonnement de poisson mort… Les pactes de sorcière ne courant pas les rues et le badigeonnement de poisson mort étant hors de question, nous avons décidé d’aller voir l’ancien. Peut-être aurait-il une solution à nous proposer?

C’est ce moment-là que Lemleck a choisi pour sortir des bains. J’aurais tout donné pour qu’il ne soit pas au courant, mais je n’ai pas eu le choix de lui montrer mes écailles. Comme je le croyais, il était furieux. Alors j’ai fait tout ça pour rien?! Muuu… Je le savais, il est fâché contre moi…

Fuu a mentionné l’anneau qui guérissait toutes les curses, la raison pour laquelle ils étaient venus dans le passé en premier lieu. On ne sait pas combien de temps ça va prendre! Vous pourriez être mortes ou complètement poissonisées d’ici là! Je le savais… Je viens de lui donner une excuse de plus de penser que je ne suis bonne qu’à foutre la merde…

Il a demandé à Henryk de l’accompagner sur l’eau pour attraper une sirène (les sirènes étaient attirées par les mâles). Il a cru bon de nous demander de ne rien faire. C’est ça... Je vais faire exprès pour vous mettre encore plus en colère.

Les deux hommes sont partis. Ensuite James est apparu à côté de nous. James? Puis il a disparu. Hein? Mais pourquoi tu es apparu à côté de nous si c’était pour disparaître tout de suite? Après il y a eu un portail et tout le monde a fini par en sortir. Quand Quentin a su qu’Henryk était parti vers la plage, elle s’y est dirigée, tout le monde à sa suite. Je ne tenais pas particulièrement à rester au milieu de villageois terrifiés, alors j’ai suivi.

À la plage, je suis restée à distance respectable de tout le monde. Je n’avais pas envie de m’approcher plus qu’il ne le fallait de l’endroit où était Lemleck.

Henryk est venu me chercher pour me dire qu’ils avaient attrapé une sirène, le prince en fait. Quoi? Le prince Gnuhanhanhan est là? Je n’ai pas attendu qu’Henryk finisse de parler et j’ai couru vers mon ami. Le pauvre était terrifié. Vu l’ecchymose qu’il avait sur la joue, je ne pouvais pas le blâmer. Nous avons tenté de le rassurer (j’ai même guéri sa blessure), mais c’est James qui a réussi à communiquer avec lui (quoique je doive avouer que Nell et le prince qui se saluaient, c’était une vision des plus adorables).

Donc, la communication de James avec le prince (oui, oui, un sort de James qui a fonctionné) nous a donné une solution très simple à notre problème d’écailles. Le prince a arraché quelques-unes de ses écailles et il nous les a données. Il nous a fait comprendre que nous devions les mettre sur nos blessures. Selon lui, ça devrait suffire à empêcher que nous nous transformions en sirène.

Le prince est reparti et les choses auraient pu bien se terminer, mais Fuu a fait la remarque que si nous l’avions su avant, Lemleck n’aurait pas eu à faire de pacte avec la sorcière, une solution beaucoup plus simple s’offrant à nous. Merci Fuu, merci beaucoup. Déjà que Lemleck était furieux  contre moi (je n’étais pas convaincue qu’il soit simplement fâché de la situation), je n’avais pas besoin qu’en plus il s’en veuille d’avoir donné peu importe quoi à la sorcière en échange de ma guérison, alors qu’il n’aurait pas eu à le faire. Je sais qu’elle ne pensait pas mal faire, mais elle n’a pas aidé la situation. Lemleck est parti de son côté et moi du mien. Génial. Maintenant il va m’en vouloir encore plus.

Nous avons décidé de passer la nuit ici et de ne repartir que demain matin. Il y avait une autre fête. Fêtez tant que vous voulez, mais ça sera sans moi. Je n’avais vraiment pas envie de m’amuser. Lemleck était fâché contre moi, encore. Pourquoi est-ce que je finis toujours par merder? On dirait que je ne peux pas m’empêcher de donner des raisons à Lemleck de penser que je suis une petite conne qui se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas. I can’t wait to leave this place…

J’étais bien tranquille dans mon coin, ne demandant rien à personne, ne dérangeant personne, et il a fallu qu’il vienne s’assoir à côté de moi. Quoi? Qu’est-ce que vous me voulez? Je pense que je n’ai pas besoin d’en entendre plus…

Pourquoi je ne participe pas à la fête? Je n’ai pas la tête à ça, voilà tout. Vous êtes fâché contre moi et je me sens mal, alors pourquoi j’irais fêter? J’étais certaine que ça allait finir dans une autre engueulade. Lemleck allait me dire mes quatre vérités… J’allais me sentir encore plus mal, mais j’allais finir par accepter ses arguments… Bla, bla, bla…

Je n’aurais pas plus me tromper. Je crois que ça a été la première vraie discussion que nous avons eue Lemleck et moi. Il m’a quand même remise à ma place, mais sans me crier après cette fois-ci.

Je lui ai expliqué que si je me sentais si mal, c’était parce que j’avais pensé au pacte avec la sorcière et que je m’étais tout de suite dit : Merde, il a fait tout ça pour rien. Je me sentais mal parce que j’étais certaine qu’il allait encore me dire que je m’étais mêlée de ce qui ne me regardait pas. Il m’a servi un très bon contre-argument : si je n’avais rien fait, je m’en serais voulu pour le restant de mes jours. C’est vrai, mais pour moi, agir veut en général dire vous mettre en colère.

Il m’a expliqué que quand il ne disait pas quelque chose, il le montrait. Je ne le nierai pas, mais… -Le problème, c’est que quand je ne le dis pas, tu ne comprends pas.
-Euh…
-Il y a longtemps que je te vois comme autre chose qu’une elfe, mais ça, tu ne l’as pas compris.
-…Maintenant, je me sens vraiment conne…
Jamais je n’aurais pensé que Lemleck m’appréciait vraiment. Il est parfois difficile à suivre : je te déteste, mais je ne te déteste plus, mais je te déteste encore pour une raison «x», mais je te vois comme une personne à part entière… Je ne sais plus quoi penser…

Il m’a demandé si j’avais peur de fâcher Fuu. Non, pourquoi j’aurais peur? Soit je ferais «wtf pourquoi tu es fâchée» ou alors je m’excuserais si j’étais dans le tort.
-Pourquoi avoir peur de moi?
-Est-ce que je dois vous rappeler comment vous étiez au début? Je respirais et c’était mal!
-Tu es une elfe.
-Je brossais un cheval et vous pensiez que j’avais un plan machiavélique en tête!
-Tu es une elfe.
-… Mais ça ne veut pas dire que je fais toujours quelque chose de mal!
Je me sens un peu contradictoire. D’un côté je crois avoir mal agi à ses yeux et de l’autre, je proclame n’avoir rien fait de mal. Est-ce que ça a du sens?

J’avais un peu de difficulté à me suivre, mais je comprenais ce que Lemleck me disait. À l’époque, tout ce que je faisais était mal pour lui. J’étais une elfe, alors comment aurait-il pu en être autrement? Aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Avec tout ce qu’il avait fait pour moi, j’aurais dû le réaliser.

Je me sentais déjà mieux, mais le meilleur restait à venir. Lemleck m’a dit que j’avais le choix : je pouvais arrêter de broyer du noir, ou je pouvais me mettre à boire pour oublier, avoir un caractère de merde et faire peur aux gens. Je savais qu’il parlait de lui.
-Quoique ça serait difficile avec ce petit corps…
-Je suis certaine qu’avec beaucoup de… Non, ça ne fonctionnerait pas.
-Non, vraiment pas.
(Rien que de m’imaginer en train d’essayer de faire peur à quelqu’un et j’avais envie de rire.)

Mais le vraiment meilleur moment de la discussion fut quand il a parlé des gens qui ne pouvaient pas se sauver eux-mêmes. Vous êtes en train de dire que je vous ai sauvé? Ça me fait tellement chaud au cœur. Je vous aime vraiment beaucoup en ce moment, si vous saviez. Qu’est-ce que je ferais sans vous? Oui, je sais : pas grand-chose. Il m’a demandé d’essayer de ne plus avoir peur qu’il se fâche, même s’il savait que ça allait encore arriver. Je sais bien que ça va encore arriver. Et moi, je vais sans doute encore me sentir mal. Mais il a raison. Ça vaudrait la peine que j’essaie.

Quand il m’a proposé de recommencer du début, j’ai eu un moment d’hésitation. Euh… Est-ce que vous êtes vraiment en train de me dire ce que je pense que vous êtes en train de me dire?
-Je m’appelle Lemleck the Wingless, capitaine du Fearless.
-…
(Vite, je dois trouver quelque chose à dire!)
-… Leila. Barde aux tendances dépressives. J’essaie de sauver le monde.

Parlant de sauver le monde, depuis quand vous vous intéressez à sauver le monde et non pas à juste vous venger? Il m’a parlé d’un moment où il était encore dans les brumes de l’alcool (ça remonte à si loin?) et d’une personne assez agaçante. Ah oui, vous voulez parler de celle qui n’écoutait jamais les ordres et qui se mettait toujours dans le pétrin? Oui, je la connais. Jamais je n’aurais cru qu’elle réussirait à en faire autant.
-Je parlais de toi.
-Hein? C’était moi?
(Ça fait du bien de plaisanter avec lui.)
-Bien sûr que non, tu es une elfe.
-En effet. Et moi, jamais je n’apprécierais un pirate.
-Les pirates n’ont pas de nom de famille.
-Je n’ai jamais dit que vous étiez un pirate ordinaire.
-Les pirates n’ont pas de nom de famille.
-…Alors jamais je n’apprécierais un pas-de-pirate avec un nom de famille.
(Ça peut se dire, ça?)
-J’ai besoin d’un verre.
-Moi aussi.
-D’accord, mais tu restes près de moi!
-(Mais pour qui me prenez-vous?) Lemleck, je ne vais pas me soûler.
-Non, c’est pour moi!
-…D’accord…
Vous voulez que je reste à côté de vous pour vous empêcher de trop boire? Depuis quand vous ne vous faites pas assez confiance pour vous retenir? Je trouvais ça bizarre, mais d’accord. Je veux bien rester près de vous.









Oui, j’aime définitivement beaucoup le pas-de-pirate avec un nom de famille.