dimanche 28 septembre 2008

Entry 13

Cher journal,

De retour à l’auberge, je me suis empressée de demander un bain dans ma chambre. J’ai cependant dû me dépêcher, car Georgette est entrée dans ma chambre sans cogner et m’a dit que si je ne payais pas pour une autre nuit, je devrais être partie dans vingt minutes. Je ne l’ai pas payée, car je voulais consulter Quentin avant de prendre une décision. J’ai donc dû me contenter d’une toilette sommaire, parce que je voulais aussi laver et réparer mon linge. Je me suis changée, j’ai mis mon linge lavé dans mon sac (je le ferais bien sécher plus tard) et je suis partie voir Quentin.

Toc, toc.

-Qui est-ce?
-C’est moi!
-Une minute!
Elle m’a ouvert la porte et je suis entrée.
-Tu as eu des nouvelles de ton frère?
-Non.
-Tu crois qu’on devrait l’attendre ici ou aller au port?
-Je crois qu’il a peut-être laissé un mot ici.
-Peut-être. Euh… Je voulais aussi te dire que si tu avais envie de boire avec quelqu’un, j’étais là… J’ai vu que tu avais aussi pris des bouteilles de vin.
-Elles sont pour mon frère.
-Ok, mais quand même, si tu as envie de boire avec quelqu’un…
-Pourquoi vous voulez boire?
-…À cause de tout ce qui s’est passé.
-Ok. Vous savez si les autres ont payé leurs chambres?
-Je ne sais pas.
-Ça serait un gaspillage d’argent comme on est censé avoir un airship.
-C’est un fait.
-Vous pourriez avertir les autres?
-Bien sûr!
-…Demandez à Biloss d’aller voir Takeo. Il sera moins enclin à tuer un homme.
-…D’accord…
-Je vais aller voir si mon frère a laissé un mot.
-Ok!

J’ai croisé Maël et Sakurako dans le couloir et je leur ai expliqué la situation. Sakurako m’a demandé si je croyais qu’elle pourrait obtenir un remboursement pour sa chambre qu’elle avait déjà payée. Euh… Avec l’aubergiste, il y aurait peut-être des chances. Mais en s’adressant à Georgette, je ne parierais pas là-dessus. À la première porte où j’ai cogné, je n’ai pas obtenu de réponse. À la deuxième, une voix que j’ai reconnue comme étant celle de Georgette m’a répondu que c’était occupé. Ok… Je crois que je préfère ne pas insister. J’ai ensuite parlé à Takeo (je ne comprends pas pourquoi Quentin se faisait du souci à propos de lui) et je suis retournée à la première porte. Une Abigail toute endormie m’a répondu. Je lui ai dit la même chose qu’à tout le monde et je me suis ensuite risquée à retourner à la deuxième porte.
-Entrez! a crié Biloss.
J’ai ouvert la porte et je suis tombée sur un spectacle aussi inoubliable qu’horrifiant : Biloss était en train de se laver les mains et Georgette remontait une bretelle de sa robe. Oh mon dieu… Je ne veux tellement pas savoir ce qui s’est passé ici… Je sens que je vais être malade… D’un ton monocorde, blanche comme un drap, j’ai expliqué la situation à Biloss. Après le départ de Georgette, il m’a healée. Ça m’a fait le plus grand bien, car j’avais encore plusieurs blessures ici et là.

Après que je l’aie remercié, nous avons entendu du bruit en bas. Quand nous sommes descendus, nous avons vu deux femmes qui pointaient leurs armes devant Quentin. Georgette était cachée entre deux tables et son mari était accroupi derrière son comptoir. Il n’arrêtait pas de répéter «pas content, pas content du tout». Nous n’avions aucune intention de les laisser s’emparer de Quentin, alors nous sommes tous intervenus. Takeo s’est avancé vers les deux femmes, mais il y en a une qui a disparu. Maël, Sakurako et moi nous sommes positionnées autour de Quentin. En plus, Maël a fait tourner ses haches tout autour comme une barrière. Fait plutôt intéressant, Abigail semblait connaître les deux femmes. Pitié, ne me dites pas qu’elle est de ligue avec elles?
-Elles veulent quoi? aie-je demandé à Quentin.
-La même chose que tous les autres : me tuer!
Il était impossible pour moi de combattre une ennemie invisible, alors j’ai fait tout ce que je pouvais faire : demeurer près de Quentin et rester sur mes gardes le plus possible. Je n’ai quand même pas pu empêcher quelque chose de me piquer l’épaule et mon bras s’est engourdi. J’ai enlevé la source de mon malaise avec mon bras gauche, mais mon bras droit était tout de même inutilisable pour l’instant.

J’étais en train de regarder tout autour de moi quand quelque chose d’invisible m’a saisie par les chevilles et je suis tombée par face contre terre. Je me suis ensuite fait tirer vers l’extérieur de la barrière de protection érigée par Maël. J’aurais été capturée si Quentin ne m’avait pas retenue. Je me suis finalement libérée en me débattant (ce n’est pas évident du tout de se battre contre quelque chose d’invisible) et j’ai atterri sur Quentin qui était toujours en train de me tirer. Vu la manière dont les choses se déroulaient, Quentin avait bien envie de partir seule, mais nous n’avions aucune envie de la laisser faire. Comme je lui ai dit, son frère et elle passaient leur temps à dire que nous allions nous faire tuer parce que nous avions été vus avec eux. Alors si nous suivons leur raisonnement, que nous la laissions partir seule ou pas ne changera rien à la situation n’est-ce pas? Mais avant de partir, il fallait rassembler tout le monde. Takeo était tombé alors Maël l’a amené jusqu’à nous avec son vent. Biloss s’est ensuite transformé en… ça ressemblait à un dragon (il avait des cornes, des ailes et une queue de dragon) et il a pris Takeo en poche de patate. Quentin s’est chargée de la réveiller avec une potion, mais dès qu’il a ouvert les yeux, il est retourné se battre.

Maël, Sakurako, Biloss et moi sommes sortis par la porte de derrière. Biloss s’est envolé et le restant d’entre nous avons erré sans but dans un dédale de ruelles (aucune n’avait le sens de l’orientation et aucune ne savait où se trouvait le port). En tournant un coin de rue, nous avons aperçu plus loin un carrosse très richement arrangé. Parce que François me l’avait décrit, j’ai reconnu le crest de Cirqui. Nous avons toutes freiné sec et nous avons fait demi-tour. Sur la place publique, Biloss nous a rejointes et il traînait François avec lui. Maël lui a expliqué rapidement ce qui s’était passé à l’auberge.
-Alors go! me suis-je exclamée. Airship! Cirqui!
-Vous ne savez pas où est le airship? nous a demandé François.
(Euh, je suis censée de savoir ça comment?)
-Moi je le savais, lui a répondu Biloss, mais je me suis dit que ça irait plus vite si j’allais te chercher.
Dès que Quentin a vu son frère, elle s’est jetée dans ses bras. Moi aussi j’aimerais me faire hugger par François… Rourou…

Je m’étais imaginé dans mon utopie que nos retrouvailles se passeraient comme un charme : nous l’aurions retrouvé sur le airship, j’aurais été contente de le voir, il aurait été content de me voir, il aurait chanté pour moi… Tous ces rêves, toutes ces belles illusions se sont écroulées en quelques secondes. J’ai vu François ouvrir grand ses yeux de surprise, puis un filet de sang couler de sa bouche. J’ai ensuite remarqué le bout de lame qui dépassait de Quentin. Mon cœur n’a fait qu’un tour. Non… Pas François… J’ai tout de suite couru vers lui pour lui porter secours, car il n’était pas en état de s’occuper de ses blessures avec sa sœur inconsciente dans les bras, surtout pas avec notre adversaire invisible qui était revenue dans les parages. Heureusement, Biloss, toujours sous sa forme dragon, a réussi à s’en emparer et elle est redevenue visible. Mais comme si ce n’était assez, un autre adversaire est apparu derrière François. Maël a bien tenté de s’interposer entre les deux, mais le type l’a fait revoler dans le décor rien qu’en faisant un petit signe de la main. Je ne suis peut-être qu’une faible barde, mais il n’est pas question que je laisse qui que ce soit, aussi puissant soit-il, s’en prendre à mon petit ami. J’ai donc pris la place de Maël entre les deux et j’ai pointé mon arbalète sur lui.
-Tsk, tsk, tsk, a-t-il simplement dit.
Il a bougé son doigt et j’ai effectué un vol plané en direction opposée à Maël. Le gars en a profité pour mettre François inconscient et disparaître avec lui. Mon cœur s’est encore plus serré. Non… Je viens à peine de le rencontrer, je ne veux pas le perdre déjà…

Ce n’était cependant pas le temps de m’apitoyer sur la situation, car Quentin avait grand besoin de soins. Maël et moi sommes tout de suite allées vers elle pour la soigner. Biloss nous a lancé le sac de Quentin et pendant que je cherchais des potions, Maël a tenté de faire parler notre prisonnière, secondée par Sakurako qui a lancé un ice spike dans la cuisse de la femme (cette enfant commence vraiment à faire peur). Je dois avouer que j’ai écouté d’une oreille très discrète, occupée comme j’étais à vouloir sauver la vie de Quentin. Je me souviens avoir entendu la femme dire qu’elle et son amie travaillaient pour les dieux, mais sans plus. Maël a finalement mis un terme à son existence en rentrant dans son corps, directement au niveau de son cœur, des lames très acérées. Elle les a ensuite twistées et les a ressorties du corps, arrachant le cœur par la même occasion. Ew… Si je n’étais pas aussi inquiète pour François, je pense que j’en serais malade. Pendant son massacre, j’avais trouvé une potion rouge dans le sac de Quentin et je la lui ai donnée. Toutes ses blessures ont instantanément disparues et elle s’est réveillée après quelques claques au visage.

Sans lui expliquer la situation, Biloss lui a demandé de sauter dans son sac sans fond pour se cacher. Après quelques instants d’hésitation, elle l’a fait, juste au moment ou l’amie arcadienne de l’autre se jetait sur nous pour venger son amie et s’emparer de Quentin. Maël s’est fait complètement jutée alors je me suis occupée de stabiliser les saignements. Pendant ce temps, Biloss était tombée dans les pommes. Euh… La guerrière et le prêtre sont à terre, la mage se bave dessus depuis un moment… Je suis toute seule là? Je savais bien que je n’avais aucune chance contre cette guerrière alors je me suis dit que la seule chose que je pouvais faire c’était d’essayer de sauver Quentin. J’ai réussi à m’emparer du sac sans fond avant elle et j’allais me sauver quand la licorne de Sakurako est arrivée. What the fuck? Qu’est-ce qu’elle fait ici? Elle s’est arrêtée devant l’arcadienne et a semblé communiquer avec elle par la pensée. Quand elle s’est penchée vers le cadavre de l’autre, je n’ai même pas attendu pour voir ce qu’elle allait faire. Tout ce que je pouvais faire c’était sauver Quentin, sauver Quentin pour que nous puissions secourir son frère ensemble.

J’ai couru le plus loin possible et j’ai fait sortir Quentin du sac. En pleine panique, j’ai fait une tentative vraiment poche de lui expliquer la situation.
-Où est mon frère?
-Euh… Un gars aux cheveux mauves l’a enlevé…
-…Quoi?
Quand je lui ai fait une description détaillée de l’homme en question, elle est devenue blanche comme un drap.
-…Je suis désolée! J’ai essayé de m’interposer entre les deux, mais il m’a fait revoler plus loin en bougeant son doigt!
-…Il est sans doute mort.
-..Non! Il faut garder espoir!
-Il s’est fait prendre par Cirqui! Vous pensez vraiment qu’ils vont le garder en vie?
-Il faut espérer!
-Continuez donc de vivre dans votre monde en dentelles!
-Euh… non! Où tu vas?
-Sur la place publique.
-Euh… non!

Je ne sais pas trop ce qui est passé par sa tête, mais elle semblait avoir changé du tout au tout. Elle avait un air froid, voire evil sur le visage. Euh… elle n’avait pas l’air de désirer ma présence plus que ça, mais je l’ai quand même suivie. C’est quand même la sœur de mon petit ami, alors si je peux lui être utile d’une quelconque façon, je ferai tout mon possible. Nous avons retrouvé les autres et quand Quentin a vu Abigail, elle s’est jetée dessus en lui demandant où était son frère. Abigail n’arrêtait pas de dire qu’elle l’ignorait.
-Ah oui? lui a répliqué Quentin.
Elle a sorti des poches d’Abigail un feuille de papier pliée en deux.
-C’est quoi? lui aie-je demandé.
-Elle l’avait depuis le début, m’a répondu Quentin.
J’ai déplié la feuille et j’ai lu à mi-voix ce qu’elle contenait. C’était un genre de sauf-conduit délivré par Cirqui.
-…Salope!
Désolée, c’est sorti tout seul. Et moi qui pensais qu’elle était peut-être en train de se racheter. Je pense que je ne referai plus cette erreur.

Quentin a rappelé à Abigail qu’elle restait en vie uniquement pour nous aider à retrouver François et nous sommes partis pour le port. Quentin a réussi à trouver le bon airship du premier coup.
-Comment tu as fait? lui a demandé Biloss.
-…
Elle a sorti une feuille de sa poche. François lui avait bel et bien laissé un mot à l’auberge. Muuu… Il faut le retrouver…
-Il était temps! nous a crié une petite voix tandis que nous montions à bord.
Non, pitié… Tout, mais pas elle… C’était bel et bien la petite drow qui nous attendait avec son suiveux.
-J’ai faim! s’est-elle plainte.
C’est un crime de jeter une drow par-dessus le bord d’un airship? Ou alors nous pourrions attendre d’être rendus au-dessus de sa ville et la lancer, en espérant qu’elle atterrisse saine et sauve? Quentin l’a prise dans ses bras.
-Une elfe qui ose me toucher? s’est-elle plainte.
Quentin lui a jeté un regard qui l’a fait taire instantanément.
-Du lait, des biscuits, ta gueule!
-…Ok, lui a répondu la drow d’une petite voix.
Quentin a ramené les deux petits à l’intérieur et je suis restée sur le pont à regarder dans la direction où elle était partie la bouche grande ouverte. Je te vénère Quentin. Comment tu as réussi cet exploit? J’étais si impressionnée que j’avais envie de courir après elle et de me prosterner devant elle.
Mais il valait mieux que je lui laisse un peu de temps. Je vais la laisser s’occuper des enfants et j’irai la voir après… pour lui parler, pas pour me prosterner devant elle. Biloss et Maël sont partis à la recherche d’un capitaine (étant donné que nous avions perdu le nôtre. Muuu…) et Abigail et moi sommes restées sur le pont à marcher d’un bout à l’autre, en nous évitant soigneusement. Pris le ciel qu’on retrouve François en un seul morceau Abigail, sinon… C’est finalement Maël qui a trouvé un pilote… mais il avait l’air complètement soûl. Euh… D’accord… En autant qu’il ne soit pas dans cet état-là quand il conduira le airship. C’est après son arrivée que je me suis décidée à aller voir Quentin.

Toc, toc.

-Qui est-ce?
-C’est moi!
-Entrez!
Elle était assise sur son lit. Elle n’avait plus l’air evil, mais seulement… détachée de tout.
-Écoute, aie-je commencé, tu as dit que je vivais dans mon monde de dentelles et tu n’as peut-être pas tort, mais je veux retrouver ton frère autant que toi. C’est pour ça que je ne veux pas m’imaginer qu’il est mort.
-Ça va. Avec ce que Maël m’a expliqué, je sais qu’il doit être toujours en vie.
-…Bien! Écoute, je suis peut-être juste une petite barde, mais si je peux faire quoi que ce soit pour t’aider, tu me le diras, ok? Tu peux compter sur moi!
-…Je suis désolée. À force d’être centrée sur ma petite personne, j’avais oublié que vous aviez quelque chose pour mon frère…
-…C’est très possible.
(Ça reste encore à définir clairement, mais je tiens beaucoup à lui.)
-Et je voulais aussi te dire… Mon offre de boire avec toi tient toujours, alors si tu en as envie, je vais être dans la chambre juste à côté.
-D’accord.

Je l’ai laissée et je me suis installée dans la chambre juste à côté. J’ai étendu mes vêtements mouillés comme je le pouvais et je me suis couchée en petite boule sur mon lit. S’il te plaît, tient le coup François. Nous allons te retrouver… Je vais te retrouver… Muuu… Je ne veux pas m’imaginer que je te perds déjà, ça serait beaucoup trop injuste. Ne t’en fais pas, je ne suis peut-être qu’une faible barde, mais je ferai tout ce que je peux pour te retrouver! Voir que je vais laisser quelqu’un s’en prendre à mon petit ami!

Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion.

2 bisou:

Yamaël a dit…

hihi... je crois que si on retrouve pas François en un morceau et vivant, y en a une qui vas manger ben de la merde XD

J'ai hâte de voir ce qui vas se passer maintenant...d'ici la, courage Leila!

Lyra a dit…

Pour ça t'as raison! Je vais me venger en traumatisant ses futurs pnj! Je pourrais p-ê en agresser un? Je suis bonne là-dedans. Quoique je ne vois pas trop Leila faire ça. Elle, elle serait plutôt du genre à dire:
-Euh... Je vais t'agresser alors laisse-toi faire, ok? lol

Merci pour tes encouragements, j'en ai bien besoin en ce moment!