samedi 27 septembre 2008

Entry 12

La game de lundi passé en très résumé. Oui, des fois ça m'arrive.

Cher journal,

J’ai sincèrement pensé que j’allais mourir. Après tout, comment aurions-nous pu nous en sortir? Ils étaient beaucoup trop nombreux. Je me suis tout de même battue du mieux que je le pouvais. Il n’était pas question que je reste là à ne rien faire et je n’allais quand même pas me sauver. J’ai réussi à blesser assez gravement un des gardes qui m’attaquaient. Je n’aimais pas particulièrement faire couler le sang, mais si je pouvais le blesser assez pour le mettre inconscient ensuite, ça serait parfait. J’ai réussi à le fasciner pour qu’il arrête de m’attaquer et je me suis tournée vers l’autre, que j’ai réussi à amocher, mais que Biloss a achevé. J’ai essayé d’assommer le survivant qui tentait de s’enfuir, mais je n’ai réussi qu’à m’ouvrir le bras avec mon arbalète. Ça c’était vraiment pathétique. J’ai honte de moi-même. Le reste du groupe semblait très bien s’en tirer. Maël en a même fait exploser un et le sang a revolé sur tout le monde. Ew. C’est Sakurako qui a achevé le dernier. Je n’en reviens pas à quel point personne ne semble éprouver de problème à enlever la vie. Même la petite Sakurako le fait. Est-ce qu’il y aurait donc juste moi qui aurais encore des relents de conscience?

Le combat étant terminé, j’ai bandé ma blessure tout en m’assurant que les autres allaient bien. Dieu merci, tout le monde était vivant. La blessure la plus grave était celle d’Abigail, qui s’était cassé la jambe, mais sa jambe a été replacée (ouch) et son healing d’arcadienne a fait le reste. Sans nous attendre, Maël est partie de l’avant, Sakurako la suivant de près. Après que nous ayons réveillé Biloss qui méditait, tout le monde l’a finalement suivie, sauf Takeo qui est parti de son côté. Euh… Un plan? Une stratégie? Est-ce que je suis toute seule à penser que c’est une mauvaise idée de partir à l’aventure dans cet endroit sans que l’on planifie le moindrement nos mouvements? Apparemment, Abigail semblait être la seule à être de mon avis. Nous avons donc suivi les autres de loin, cachées dans l’ombre. Abigail avait aussi réussi à se déplacer silencieusement, mais comme je ne possédais aucune compétence particulière dans ce domaine, elle m’a prise dans ses bras.

Nous sommes arrivées dans une salle avec des herbes très hautes. Ça ressemblait à un genre de jardin. On pouvait d’ailleurs apercevoir plusieurs légumes qui poussaient ici et là. En avançant, nous avons vu Maël rebrousser chemin et s’en venir vers nous. Et elle marchait plutôt bizarrement.
-Qu’est-ce qu’elle fait? m’a demandé Abigail.
-Je ne sais pas…
-C’est parce qu’on vous voit! Nous a dit Maël. Haha!
Elle est ensuite repartie dans l’autre direction. P’tite conne! Ça ne se fait pas de se moquer de ses compagnons comme ça! Je lui ai lancé une roche, mais c’est Biloss qui l’a reçue à sa place. Désolée Biloss. Comme ça ne servait plus à rien de marcher silencieusement, Abigail m’a déposée par terre. Pendant ce temps, Maël avait fait peur aux deux gardes qui se trouvaient à l’extrémité de la pièce pour qu’ils corrigent le plan que nous avions. Elle les a ensuite assommés et Abigail est restée derrière pour les looter.

Moi j’ai suivi de loin le reste du groupe qui était parti de l’avant. Nous sommes arrivés dans une très grande pièce où il y avait environ trente gardes. Parmi tous ces adversaires, j’ai distingué un tas de cheveux roux avec du sang. Et merde! Takeo! Je n’ai pas eu le temps de me rendre jusqu’à lui, car le combat a commencé. Maël a fait revoler une vingtaine de gars dans le mur avec du vent et Sakurako a fait un mur d’eau devant eux. Moi je n’ai pas réussi grand-chose dans ce combat à part à me faire amocher au point de tomber par terre et de ne plus pouvoir bouger. J’étais toujours consciente, mais la douleur m’empêchait de bouger. J’ai entendu les combats se poursuivre pendant un moment sans pouvoir dire qui gagnait. Quand tout s’est finalement terminé, quelqu’un d’invisible m’a donné une potion pour me remettre sur pied. J’ai supposé qu’il s’agissait de Quentin, car elle était la seule qui possédait ce genre d’habileté. Désolée Abigail, mais tu n’es vraiment pas douée pour te cacher dans l’ombre. Quand je me suis relevée, j’ai vu pleins de cadavres partout et du sang à perte de vue. Ew! Comment vous faites? Je ne pense pas que je réussirai jamais à m’habituer à ce genre de choses.

Encore une fois, tout le monde est parti d’un côté et de l’autre. Euh… Il ne faudrait pas faire un plan avant de se séparer?
-Si tu ne veux pas venir, tu n’as qu’à rester ici! m’a répliqué Maël.
-…
Ben là… Tu es donc ben bête avec moi ce soir. Tout ce que je voudrais c’est qu’on reste groupés et qu’on élabore un semblant de stratégie. Est-ce que c’est si mal de vouloir quelque chose d’aussi simple? Pourquoi tout le monde est si «taïo» dans ce groupe? Je ne savais vraiment plus quoi faire, alors j’ai regardé tout le monde s’éloigner. J’ai pris quelques grandes inspirations pour me calmer et j’ai décidé de laisser le hasard décider de la direction que je prendrais. Am stram gram… Je vais donc suivre Takeo et Quentin. Takeo n’a pas eu l’air d’être très content de me voir.
-Je ne savais pas où aller, lui aie-je expliqué, alors j’ai fait «am stram gram» pour savoir dans quelle direction aller.
-Am stram gram?
-Tu n’as jamais joué quand tu étais petit?
-Écoute, si je savais c’était quoi «am stram gram»…
-Am stram gram, pic et pic et colégram, bour et bour et ratatam, am stram gram.
J’ai joint le geste à la parole pour qu’il comprenne ce que j’avais fait. Je crois qu’il a compris, mais il a eu l’air de trouver ça bizarre.

Peu m’importe qu’il me trouve bizarre ou qu’il ne veuille pas de ma présence parce que moi je reste ici. Je ne saurais dire exactement par où nous sommes passés, car je me suis sentie perdue après quelques tournants. Tout ce qui s’est passé d’important dans notre périple, c’est que nous sommes tombés sur une salle où il y semblait y avoir une vingtaine de gardes, mais dieu merci Takeo a eu assez de bon sens pour ne pas y entrer. Le moins nous aurons d’affrontements jusqu’à ce que nous sortions d’ici et mieux ce sera. Près de cette salle, il y avait un entrepôt qui avait l’air rempli de différents tissus. Nous sommes aussi passés au travers d’un potager semblable à celui que nous avions vu un peu plus tôt. Les deux gardes qui s’y trouvaient étaient tellement cons qu’ils ont cru que Takeo était un nouveau.
-C’est qui la poulette avec toi? lui ont-ils demandé.
-Je pense qu’ils parlent de toi, m’a chuchoté Quentin.
(Ça je l’avais compris.)
-Tu partages? lui ont-ils demandé.
Muuu… Je me suis rapprochée de Takeo, ce qu’il n’a pas apprécié, mais tant pis.
-Mais c’est qu’elle est possessive! ont commenté les deux gardes.
Je ne suis pas possessive, je tiens tout simplement à ma vertu. Avec un autre je me serais peut-être montrée possessive, mais il n’est pas ici en ce moment…

Un peu plus tard, nous avons retrouvé les autres. Quand Biloss a su pour l’entrepôt, il a voulu y aller. Takeo n’avait aucune envie de lui montrer le chemin alors Quentin et moi l’avons accompagné. Pendant qu’ils remplissaient le sac sans fond de Biloss de tissu, moi j’ai fait le tour de l’entrepôt en espérant trouver des bouteilles de vin. J’en ai pris deux et Quentin m’a suivie de près en en prenant trois. Je crois que je ne serais pas la seule à boire ce soir pour oublier tous ces événements. Quand tout le monde fut de nouveau réuni, nous sommes partis en direction du hangar. Une partie des enfants, des femmes et des bébés avaient déjà été sauvés, mais il fallait s’occuper de ceux qui restaient avant que l’endroit ne soit complètement vidé. Malheureusement, quand nous sommes arrivés il n’y avait plus rien, ni airship, ni personne, rien du tout. Je suppose que ça veut dire que notre «mission» ici est terminée et qu’il faut maintenant sortir d’ici. Pendant le chemin du retour, j’ai royalement pété ma coche contre Takeo, ou plutôt contre la discussion qu’il y avait concernant Takeo et la fée qu’il traîne partout avec lui. Ce n’était rien de grave, juste des niaiseries, mais je n’ai pas pu m’empêcher de leur crier haut et fort d’arrêter de dire des stupidités et d’avancer. Takeo m’a répondu sèchement qu’ils étaient déjà en train de marcher. Je n’arrive pas à croire que je me suis conduite comme ça... Je n’en avais pas après lui, mais j’ai été tellement dépassée par les événements qu’il a fallu que je passe ma frustration sur quelqu’un et il s’est avéré que ce quelqu’un était Takeo. Je vais vraiment devoir aller m’excuser auprès de lui.