dimanche 28 septembre 2008

Niaiseries

  • Attaque anti-arcadien: Lancer un gâteau à l'adversaire et lui sauter ensuite dessus avec un sac sans fond.

  • Synonyme #1 de «on est dans la merde»: Quand on est dans la pisse jusqu'au cou et que de la merde va nous tomber dessus, qu'est-ce qui est le mieux: se cacher dans la pisse ou attendre que la merde nous tombe dessus?

  • Synonyme #2 de «on est dans la merde»: On se noie dans les conséquences d'une diarrhée.

Entry 13

Cher journal,

De retour à l’auberge, je me suis empressée de demander un bain dans ma chambre. J’ai cependant dû me dépêcher, car Georgette est entrée dans ma chambre sans cogner et m’a dit que si je ne payais pas pour une autre nuit, je devrais être partie dans vingt minutes. Je ne l’ai pas payée, car je voulais consulter Quentin avant de prendre une décision. J’ai donc dû me contenter d’une toilette sommaire, parce que je voulais aussi laver et réparer mon linge. Je me suis changée, j’ai mis mon linge lavé dans mon sac (je le ferais bien sécher plus tard) et je suis partie voir Quentin.

Toc, toc.

-Qui est-ce?
-C’est moi!
-Une minute!
Elle m’a ouvert la porte et je suis entrée.
-Tu as eu des nouvelles de ton frère?
-Non.
-Tu crois qu’on devrait l’attendre ici ou aller au port?
-Je crois qu’il a peut-être laissé un mot ici.
-Peut-être. Euh… Je voulais aussi te dire que si tu avais envie de boire avec quelqu’un, j’étais là… J’ai vu que tu avais aussi pris des bouteilles de vin.
-Elles sont pour mon frère.
-Ok, mais quand même, si tu as envie de boire avec quelqu’un…
-Pourquoi vous voulez boire?
-…À cause de tout ce qui s’est passé.
-Ok. Vous savez si les autres ont payé leurs chambres?
-Je ne sais pas.
-Ça serait un gaspillage d’argent comme on est censé avoir un airship.
-C’est un fait.
-Vous pourriez avertir les autres?
-Bien sûr!
-…Demandez à Biloss d’aller voir Takeo. Il sera moins enclin à tuer un homme.
-…D’accord…
-Je vais aller voir si mon frère a laissé un mot.
-Ok!

J’ai croisé Maël et Sakurako dans le couloir et je leur ai expliqué la situation. Sakurako m’a demandé si je croyais qu’elle pourrait obtenir un remboursement pour sa chambre qu’elle avait déjà payée. Euh… Avec l’aubergiste, il y aurait peut-être des chances. Mais en s’adressant à Georgette, je ne parierais pas là-dessus. À la première porte où j’ai cogné, je n’ai pas obtenu de réponse. À la deuxième, une voix que j’ai reconnue comme étant celle de Georgette m’a répondu que c’était occupé. Ok… Je crois que je préfère ne pas insister. J’ai ensuite parlé à Takeo (je ne comprends pas pourquoi Quentin se faisait du souci à propos de lui) et je suis retournée à la première porte. Une Abigail toute endormie m’a répondu. Je lui ai dit la même chose qu’à tout le monde et je me suis ensuite risquée à retourner à la deuxième porte.
-Entrez! a crié Biloss.
J’ai ouvert la porte et je suis tombée sur un spectacle aussi inoubliable qu’horrifiant : Biloss était en train de se laver les mains et Georgette remontait une bretelle de sa robe. Oh mon dieu… Je ne veux tellement pas savoir ce qui s’est passé ici… Je sens que je vais être malade… D’un ton monocorde, blanche comme un drap, j’ai expliqué la situation à Biloss. Après le départ de Georgette, il m’a healée. Ça m’a fait le plus grand bien, car j’avais encore plusieurs blessures ici et là.

Après que je l’aie remercié, nous avons entendu du bruit en bas. Quand nous sommes descendus, nous avons vu deux femmes qui pointaient leurs armes devant Quentin. Georgette était cachée entre deux tables et son mari était accroupi derrière son comptoir. Il n’arrêtait pas de répéter «pas content, pas content du tout». Nous n’avions aucune intention de les laisser s’emparer de Quentin, alors nous sommes tous intervenus. Takeo s’est avancé vers les deux femmes, mais il y en a une qui a disparu. Maël, Sakurako et moi nous sommes positionnées autour de Quentin. En plus, Maël a fait tourner ses haches tout autour comme une barrière. Fait plutôt intéressant, Abigail semblait connaître les deux femmes. Pitié, ne me dites pas qu’elle est de ligue avec elles?
-Elles veulent quoi? aie-je demandé à Quentin.
-La même chose que tous les autres : me tuer!
Il était impossible pour moi de combattre une ennemie invisible, alors j’ai fait tout ce que je pouvais faire : demeurer près de Quentin et rester sur mes gardes le plus possible. Je n’ai quand même pas pu empêcher quelque chose de me piquer l’épaule et mon bras s’est engourdi. J’ai enlevé la source de mon malaise avec mon bras gauche, mais mon bras droit était tout de même inutilisable pour l’instant.

J’étais en train de regarder tout autour de moi quand quelque chose d’invisible m’a saisie par les chevilles et je suis tombée par face contre terre. Je me suis ensuite fait tirer vers l’extérieur de la barrière de protection érigée par Maël. J’aurais été capturée si Quentin ne m’avait pas retenue. Je me suis finalement libérée en me débattant (ce n’est pas évident du tout de se battre contre quelque chose d’invisible) et j’ai atterri sur Quentin qui était toujours en train de me tirer. Vu la manière dont les choses se déroulaient, Quentin avait bien envie de partir seule, mais nous n’avions aucune envie de la laisser faire. Comme je lui ai dit, son frère et elle passaient leur temps à dire que nous allions nous faire tuer parce que nous avions été vus avec eux. Alors si nous suivons leur raisonnement, que nous la laissions partir seule ou pas ne changera rien à la situation n’est-ce pas? Mais avant de partir, il fallait rassembler tout le monde. Takeo était tombé alors Maël l’a amené jusqu’à nous avec son vent. Biloss s’est ensuite transformé en… ça ressemblait à un dragon (il avait des cornes, des ailes et une queue de dragon) et il a pris Takeo en poche de patate. Quentin s’est chargée de la réveiller avec une potion, mais dès qu’il a ouvert les yeux, il est retourné se battre.

Maël, Sakurako, Biloss et moi sommes sortis par la porte de derrière. Biloss s’est envolé et le restant d’entre nous avons erré sans but dans un dédale de ruelles (aucune n’avait le sens de l’orientation et aucune ne savait où se trouvait le port). En tournant un coin de rue, nous avons aperçu plus loin un carrosse très richement arrangé. Parce que François me l’avait décrit, j’ai reconnu le crest de Cirqui. Nous avons toutes freiné sec et nous avons fait demi-tour. Sur la place publique, Biloss nous a rejointes et il traînait François avec lui. Maël lui a expliqué rapidement ce qui s’était passé à l’auberge.
-Alors go! me suis-je exclamée. Airship! Cirqui!
-Vous ne savez pas où est le airship? nous a demandé François.
(Euh, je suis censée de savoir ça comment?)
-Moi je le savais, lui a répondu Biloss, mais je me suis dit que ça irait plus vite si j’allais te chercher.
Dès que Quentin a vu son frère, elle s’est jetée dans ses bras. Moi aussi j’aimerais me faire hugger par François… Rourou…

Je m’étais imaginé dans mon utopie que nos retrouvailles se passeraient comme un charme : nous l’aurions retrouvé sur le airship, j’aurais été contente de le voir, il aurait été content de me voir, il aurait chanté pour moi… Tous ces rêves, toutes ces belles illusions se sont écroulées en quelques secondes. J’ai vu François ouvrir grand ses yeux de surprise, puis un filet de sang couler de sa bouche. J’ai ensuite remarqué le bout de lame qui dépassait de Quentin. Mon cœur n’a fait qu’un tour. Non… Pas François… J’ai tout de suite couru vers lui pour lui porter secours, car il n’était pas en état de s’occuper de ses blessures avec sa sœur inconsciente dans les bras, surtout pas avec notre adversaire invisible qui était revenue dans les parages. Heureusement, Biloss, toujours sous sa forme dragon, a réussi à s’en emparer et elle est redevenue visible. Mais comme si ce n’était assez, un autre adversaire est apparu derrière François. Maël a bien tenté de s’interposer entre les deux, mais le type l’a fait revoler dans le décor rien qu’en faisant un petit signe de la main. Je ne suis peut-être qu’une faible barde, mais il n’est pas question que je laisse qui que ce soit, aussi puissant soit-il, s’en prendre à mon petit ami. J’ai donc pris la place de Maël entre les deux et j’ai pointé mon arbalète sur lui.
-Tsk, tsk, tsk, a-t-il simplement dit.
Il a bougé son doigt et j’ai effectué un vol plané en direction opposée à Maël. Le gars en a profité pour mettre François inconscient et disparaître avec lui. Mon cœur s’est encore plus serré. Non… Je viens à peine de le rencontrer, je ne veux pas le perdre déjà…

Ce n’était cependant pas le temps de m’apitoyer sur la situation, car Quentin avait grand besoin de soins. Maël et moi sommes tout de suite allées vers elle pour la soigner. Biloss nous a lancé le sac de Quentin et pendant que je cherchais des potions, Maël a tenté de faire parler notre prisonnière, secondée par Sakurako qui a lancé un ice spike dans la cuisse de la femme (cette enfant commence vraiment à faire peur). Je dois avouer que j’ai écouté d’une oreille très discrète, occupée comme j’étais à vouloir sauver la vie de Quentin. Je me souviens avoir entendu la femme dire qu’elle et son amie travaillaient pour les dieux, mais sans plus. Maël a finalement mis un terme à son existence en rentrant dans son corps, directement au niveau de son cœur, des lames très acérées. Elle les a ensuite twistées et les a ressorties du corps, arrachant le cœur par la même occasion. Ew… Si je n’étais pas aussi inquiète pour François, je pense que j’en serais malade. Pendant son massacre, j’avais trouvé une potion rouge dans le sac de Quentin et je la lui ai donnée. Toutes ses blessures ont instantanément disparues et elle s’est réveillée après quelques claques au visage.

Sans lui expliquer la situation, Biloss lui a demandé de sauter dans son sac sans fond pour se cacher. Après quelques instants d’hésitation, elle l’a fait, juste au moment ou l’amie arcadienne de l’autre se jetait sur nous pour venger son amie et s’emparer de Quentin. Maël s’est fait complètement jutée alors je me suis occupée de stabiliser les saignements. Pendant ce temps, Biloss était tombée dans les pommes. Euh… La guerrière et le prêtre sont à terre, la mage se bave dessus depuis un moment… Je suis toute seule là? Je savais bien que je n’avais aucune chance contre cette guerrière alors je me suis dit que la seule chose que je pouvais faire c’était d’essayer de sauver Quentin. J’ai réussi à m’emparer du sac sans fond avant elle et j’allais me sauver quand la licorne de Sakurako est arrivée. What the fuck? Qu’est-ce qu’elle fait ici? Elle s’est arrêtée devant l’arcadienne et a semblé communiquer avec elle par la pensée. Quand elle s’est penchée vers le cadavre de l’autre, je n’ai même pas attendu pour voir ce qu’elle allait faire. Tout ce que je pouvais faire c’était sauver Quentin, sauver Quentin pour que nous puissions secourir son frère ensemble.

J’ai couru le plus loin possible et j’ai fait sortir Quentin du sac. En pleine panique, j’ai fait une tentative vraiment poche de lui expliquer la situation.
-Où est mon frère?
-Euh… Un gars aux cheveux mauves l’a enlevé…
-…Quoi?
Quand je lui ai fait une description détaillée de l’homme en question, elle est devenue blanche comme un drap.
-…Je suis désolée! J’ai essayé de m’interposer entre les deux, mais il m’a fait revoler plus loin en bougeant son doigt!
-…Il est sans doute mort.
-..Non! Il faut garder espoir!
-Il s’est fait prendre par Cirqui! Vous pensez vraiment qu’ils vont le garder en vie?
-Il faut espérer!
-Continuez donc de vivre dans votre monde en dentelles!
-Euh… non! Où tu vas?
-Sur la place publique.
-Euh… non!

Je ne sais pas trop ce qui est passé par sa tête, mais elle semblait avoir changé du tout au tout. Elle avait un air froid, voire evil sur le visage. Euh… elle n’avait pas l’air de désirer ma présence plus que ça, mais je l’ai quand même suivie. C’est quand même la sœur de mon petit ami, alors si je peux lui être utile d’une quelconque façon, je ferai tout mon possible. Nous avons retrouvé les autres et quand Quentin a vu Abigail, elle s’est jetée dessus en lui demandant où était son frère. Abigail n’arrêtait pas de dire qu’elle l’ignorait.
-Ah oui? lui a répliqué Quentin.
Elle a sorti des poches d’Abigail un feuille de papier pliée en deux.
-C’est quoi? lui aie-je demandé.
-Elle l’avait depuis le début, m’a répondu Quentin.
J’ai déplié la feuille et j’ai lu à mi-voix ce qu’elle contenait. C’était un genre de sauf-conduit délivré par Cirqui.
-…Salope!
Désolée, c’est sorti tout seul. Et moi qui pensais qu’elle était peut-être en train de se racheter. Je pense que je ne referai plus cette erreur.

Quentin a rappelé à Abigail qu’elle restait en vie uniquement pour nous aider à retrouver François et nous sommes partis pour le port. Quentin a réussi à trouver le bon airship du premier coup.
-Comment tu as fait? lui a demandé Biloss.
-…
Elle a sorti une feuille de sa poche. François lui avait bel et bien laissé un mot à l’auberge. Muuu… Il faut le retrouver…
-Il était temps! nous a crié une petite voix tandis que nous montions à bord.
Non, pitié… Tout, mais pas elle… C’était bel et bien la petite drow qui nous attendait avec son suiveux.
-J’ai faim! s’est-elle plainte.
C’est un crime de jeter une drow par-dessus le bord d’un airship? Ou alors nous pourrions attendre d’être rendus au-dessus de sa ville et la lancer, en espérant qu’elle atterrisse saine et sauve? Quentin l’a prise dans ses bras.
-Une elfe qui ose me toucher? s’est-elle plainte.
Quentin lui a jeté un regard qui l’a fait taire instantanément.
-Du lait, des biscuits, ta gueule!
-…Ok, lui a répondu la drow d’une petite voix.
Quentin a ramené les deux petits à l’intérieur et je suis restée sur le pont à regarder dans la direction où elle était partie la bouche grande ouverte. Je te vénère Quentin. Comment tu as réussi cet exploit? J’étais si impressionnée que j’avais envie de courir après elle et de me prosterner devant elle.
Mais il valait mieux que je lui laisse un peu de temps. Je vais la laisser s’occuper des enfants et j’irai la voir après… pour lui parler, pas pour me prosterner devant elle. Biloss et Maël sont partis à la recherche d’un capitaine (étant donné que nous avions perdu le nôtre. Muuu…) et Abigail et moi sommes restées sur le pont à marcher d’un bout à l’autre, en nous évitant soigneusement. Pris le ciel qu’on retrouve François en un seul morceau Abigail, sinon… C’est finalement Maël qui a trouvé un pilote… mais il avait l’air complètement soûl. Euh… D’accord… En autant qu’il ne soit pas dans cet état-là quand il conduira le airship. C’est après son arrivée que je me suis décidée à aller voir Quentin.

Toc, toc.

-Qui est-ce?
-C’est moi!
-Entrez!
Elle était assise sur son lit. Elle n’avait plus l’air evil, mais seulement… détachée de tout.
-Écoute, aie-je commencé, tu as dit que je vivais dans mon monde de dentelles et tu n’as peut-être pas tort, mais je veux retrouver ton frère autant que toi. C’est pour ça que je ne veux pas m’imaginer qu’il est mort.
-Ça va. Avec ce que Maël m’a expliqué, je sais qu’il doit être toujours en vie.
-…Bien! Écoute, je suis peut-être juste une petite barde, mais si je peux faire quoi que ce soit pour t’aider, tu me le diras, ok? Tu peux compter sur moi!
-…Je suis désolée. À force d’être centrée sur ma petite personne, j’avais oublié que vous aviez quelque chose pour mon frère…
-…C’est très possible.
(Ça reste encore à définir clairement, mais je tiens beaucoup à lui.)
-Et je voulais aussi te dire… Mon offre de boire avec toi tient toujours, alors si tu en as envie, je vais être dans la chambre juste à côté.
-D’accord.

Je l’ai laissée et je me suis installée dans la chambre juste à côté. J’ai étendu mes vêtements mouillés comme je le pouvais et je me suis couchée en petite boule sur mon lit. S’il te plaît, tient le coup François. Nous allons te retrouver… Je vais te retrouver… Muuu… Je ne veux pas m’imaginer que je te perds déjà, ça serait beaucoup trop injuste. Ne t’en fais pas, je ne suis peut-être qu’une faible barde, mais je ferai tout ce que je peux pour te retrouver! Voir que je vais laisser quelqu’un s’en prendre à mon petit ami!

Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion.

samedi 27 septembre 2008

Entry 12

La game de lundi passé en très résumé. Oui, des fois ça m'arrive.

Cher journal,

J’ai sincèrement pensé que j’allais mourir. Après tout, comment aurions-nous pu nous en sortir? Ils étaient beaucoup trop nombreux. Je me suis tout de même battue du mieux que je le pouvais. Il n’était pas question que je reste là à ne rien faire et je n’allais quand même pas me sauver. J’ai réussi à blesser assez gravement un des gardes qui m’attaquaient. Je n’aimais pas particulièrement faire couler le sang, mais si je pouvais le blesser assez pour le mettre inconscient ensuite, ça serait parfait. J’ai réussi à le fasciner pour qu’il arrête de m’attaquer et je me suis tournée vers l’autre, que j’ai réussi à amocher, mais que Biloss a achevé. J’ai essayé d’assommer le survivant qui tentait de s’enfuir, mais je n’ai réussi qu’à m’ouvrir le bras avec mon arbalète. Ça c’était vraiment pathétique. J’ai honte de moi-même. Le reste du groupe semblait très bien s’en tirer. Maël en a même fait exploser un et le sang a revolé sur tout le monde. Ew. C’est Sakurako qui a achevé le dernier. Je n’en reviens pas à quel point personne ne semble éprouver de problème à enlever la vie. Même la petite Sakurako le fait. Est-ce qu’il y aurait donc juste moi qui aurais encore des relents de conscience?

Le combat étant terminé, j’ai bandé ma blessure tout en m’assurant que les autres allaient bien. Dieu merci, tout le monde était vivant. La blessure la plus grave était celle d’Abigail, qui s’était cassé la jambe, mais sa jambe a été replacée (ouch) et son healing d’arcadienne a fait le reste. Sans nous attendre, Maël est partie de l’avant, Sakurako la suivant de près. Après que nous ayons réveillé Biloss qui méditait, tout le monde l’a finalement suivie, sauf Takeo qui est parti de son côté. Euh… Un plan? Une stratégie? Est-ce que je suis toute seule à penser que c’est une mauvaise idée de partir à l’aventure dans cet endroit sans que l’on planifie le moindrement nos mouvements? Apparemment, Abigail semblait être la seule à être de mon avis. Nous avons donc suivi les autres de loin, cachées dans l’ombre. Abigail avait aussi réussi à se déplacer silencieusement, mais comme je ne possédais aucune compétence particulière dans ce domaine, elle m’a prise dans ses bras.

Nous sommes arrivées dans une salle avec des herbes très hautes. Ça ressemblait à un genre de jardin. On pouvait d’ailleurs apercevoir plusieurs légumes qui poussaient ici et là. En avançant, nous avons vu Maël rebrousser chemin et s’en venir vers nous. Et elle marchait plutôt bizarrement.
-Qu’est-ce qu’elle fait? m’a demandé Abigail.
-Je ne sais pas…
-C’est parce qu’on vous voit! Nous a dit Maël. Haha!
Elle est ensuite repartie dans l’autre direction. P’tite conne! Ça ne se fait pas de se moquer de ses compagnons comme ça! Je lui ai lancé une roche, mais c’est Biloss qui l’a reçue à sa place. Désolée Biloss. Comme ça ne servait plus à rien de marcher silencieusement, Abigail m’a déposée par terre. Pendant ce temps, Maël avait fait peur aux deux gardes qui se trouvaient à l’extrémité de la pièce pour qu’ils corrigent le plan que nous avions. Elle les a ensuite assommés et Abigail est restée derrière pour les looter.

Moi j’ai suivi de loin le reste du groupe qui était parti de l’avant. Nous sommes arrivés dans une très grande pièce où il y avait environ trente gardes. Parmi tous ces adversaires, j’ai distingué un tas de cheveux roux avec du sang. Et merde! Takeo! Je n’ai pas eu le temps de me rendre jusqu’à lui, car le combat a commencé. Maël a fait revoler une vingtaine de gars dans le mur avec du vent et Sakurako a fait un mur d’eau devant eux. Moi je n’ai pas réussi grand-chose dans ce combat à part à me faire amocher au point de tomber par terre et de ne plus pouvoir bouger. J’étais toujours consciente, mais la douleur m’empêchait de bouger. J’ai entendu les combats se poursuivre pendant un moment sans pouvoir dire qui gagnait. Quand tout s’est finalement terminé, quelqu’un d’invisible m’a donné une potion pour me remettre sur pied. J’ai supposé qu’il s’agissait de Quentin, car elle était la seule qui possédait ce genre d’habileté. Désolée Abigail, mais tu n’es vraiment pas douée pour te cacher dans l’ombre. Quand je me suis relevée, j’ai vu pleins de cadavres partout et du sang à perte de vue. Ew! Comment vous faites? Je ne pense pas que je réussirai jamais à m’habituer à ce genre de choses.

Encore une fois, tout le monde est parti d’un côté et de l’autre. Euh… Il ne faudrait pas faire un plan avant de se séparer?
-Si tu ne veux pas venir, tu n’as qu’à rester ici! m’a répliqué Maël.
-…
Ben là… Tu es donc ben bête avec moi ce soir. Tout ce que je voudrais c’est qu’on reste groupés et qu’on élabore un semblant de stratégie. Est-ce que c’est si mal de vouloir quelque chose d’aussi simple? Pourquoi tout le monde est si «taïo» dans ce groupe? Je ne savais vraiment plus quoi faire, alors j’ai regardé tout le monde s’éloigner. J’ai pris quelques grandes inspirations pour me calmer et j’ai décidé de laisser le hasard décider de la direction que je prendrais. Am stram gram… Je vais donc suivre Takeo et Quentin. Takeo n’a pas eu l’air d’être très content de me voir.
-Je ne savais pas où aller, lui aie-je expliqué, alors j’ai fait «am stram gram» pour savoir dans quelle direction aller.
-Am stram gram?
-Tu n’as jamais joué quand tu étais petit?
-Écoute, si je savais c’était quoi «am stram gram»…
-Am stram gram, pic et pic et colégram, bour et bour et ratatam, am stram gram.
J’ai joint le geste à la parole pour qu’il comprenne ce que j’avais fait. Je crois qu’il a compris, mais il a eu l’air de trouver ça bizarre.

Peu m’importe qu’il me trouve bizarre ou qu’il ne veuille pas de ma présence parce que moi je reste ici. Je ne saurais dire exactement par où nous sommes passés, car je me suis sentie perdue après quelques tournants. Tout ce qui s’est passé d’important dans notre périple, c’est que nous sommes tombés sur une salle où il y semblait y avoir une vingtaine de gardes, mais dieu merci Takeo a eu assez de bon sens pour ne pas y entrer. Le moins nous aurons d’affrontements jusqu’à ce que nous sortions d’ici et mieux ce sera. Près de cette salle, il y avait un entrepôt qui avait l’air rempli de différents tissus. Nous sommes aussi passés au travers d’un potager semblable à celui que nous avions vu un peu plus tôt. Les deux gardes qui s’y trouvaient étaient tellement cons qu’ils ont cru que Takeo était un nouveau.
-C’est qui la poulette avec toi? lui ont-ils demandé.
-Je pense qu’ils parlent de toi, m’a chuchoté Quentin.
(Ça je l’avais compris.)
-Tu partages? lui ont-ils demandé.
Muuu… Je me suis rapprochée de Takeo, ce qu’il n’a pas apprécié, mais tant pis.
-Mais c’est qu’elle est possessive! ont commenté les deux gardes.
Je ne suis pas possessive, je tiens tout simplement à ma vertu. Avec un autre je me serais peut-être montrée possessive, mais il n’est pas ici en ce moment…

Un peu plus tard, nous avons retrouvé les autres. Quand Biloss a su pour l’entrepôt, il a voulu y aller. Takeo n’avait aucune envie de lui montrer le chemin alors Quentin et moi l’avons accompagné. Pendant qu’ils remplissaient le sac sans fond de Biloss de tissu, moi j’ai fait le tour de l’entrepôt en espérant trouver des bouteilles de vin. J’en ai pris deux et Quentin m’a suivie de près en en prenant trois. Je crois que je ne serais pas la seule à boire ce soir pour oublier tous ces événements. Quand tout le monde fut de nouveau réuni, nous sommes partis en direction du hangar. Une partie des enfants, des femmes et des bébés avaient déjà été sauvés, mais il fallait s’occuper de ceux qui restaient avant que l’endroit ne soit complètement vidé. Malheureusement, quand nous sommes arrivés il n’y avait plus rien, ni airship, ni personne, rien du tout. Je suppose que ça veut dire que notre «mission» ici est terminée et qu’il faut maintenant sortir d’ici. Pendant le chemin du retour, j’ai royalement pété ma coche contre Takeo, ou plutôt contre la discussion qu’il y avait concernant Takeo et la fée qu’il traîne partout avec lui. Ce n’était rien de grave, juste des niaiseries, mais je n’ai pas pu m’empêcher de leur crier haut et fort d’arrêter de dire des stupidités et d’avancer. Takeo m’a répondu sèchement qu’ils étaient déjà en train de marcher. Je n’arrive pas à croire que je me suis conduite comme ça... Je n’en avais pas après lui, mais j’ai été tellement dépassée par les événements qu’il a fallu que je passe ma frustration sur quelqu’un et il s’est avéré que ce quelqu’un était Takeo. Je vais vraiment devoir aller m’excuser auprès de lui.

mercredi 10 septembre 2008

Entry 11

Cher journal,

J’ai pris quelques instants pour me calmer et quand j’ai senti que mes joues n’étaient plus chaudes j’ai recommencé à marcher. Quand j’ai tourné le coin, il n’y avait aucune trace de François. Est-ce que j’ai pris tant de temps que ça à reprendre mes esprits? François n’était pas non plus dans l’auberge, en tout cas je ne l’ai pas vu. Maël, Sakurako, Abigail et les trois enfants étaient en train de manger. J’ai décidé de me joindre à eux. Les trois chibis m’ont regardée avec des grands yeux quand je me suis assise. On s’est déjà vus ce matin alors quoi? J’ai quelque chose sur le visage?

Ça aurait été des instants très agréables si la petite drow ne s’était pas montrée le bout du nez. Est-ce que tous les drows chialent toujours dès qu’ils se lèvent?
-Je me suis réveillée avec juste un suiveux! J’exige que quelqu’un aille le chercher!
-Ben vas-y, go! lui aie-je répondu.
-…Je ne t’ai pas parlé, race inférieure!
-Oh non, je suis une race inférieure!
(Je comprends qu’un drow n’aime pas un elfe et vice versa, mais de là à dire qu’une race ou une autre est inférieure…)
C’est finalement le petit drow qui est allé chercher Kikuchi (il prenait son bain). J’espère que les enfants ne l’ont pas trop maltraité ce matin. Je me sens un peu désolée de l’avoir laissé là, mais pas beaucoup. J’avais vraiment envie de passer du temps avec François. Nous n’aurions jamais été tranquilles avec les enfants et nous n’aurions jamais pu… nous embrasser de cette façon devant eux. Rourou… Je me demande où il est passé…

Il fallait maintenant ramener le petit elfe chez lui. C’était le seul des cinq enfants qui habitait dans cette ville. Maël l’a pris dans ses bras et nous nous apprêtions à sortir quand Quentin et Takeo sont arrivés. Les enfants avaient l’air d’avoir peur de ce dernier. Il a cependant réussi à les amadouer avec des gâteaux au chocolat. Dieu merci il avait pensé à en prendre pour Sakurako parce que je crois qu’elle était prête à en voler un (ou plus qu’un) aux enfants. C’est finalement seulement Takeo qui a ramené le chibi elfe chez lui. En son absence, la petite drow s’est remise à chialer. Assommez-là quelqu’un… Sinon c’est moi qui vais finir par le faire… Je suis désolée, c’est une enfant et je ne devrais pas penser comme ça, mais c’est plus fort que moi. J’aurais envie de lui taper dessus pour qu’elle se taise.

J’ai finalement décidé de sortir avant de commettre un infanticide. Reste zen Leila… Ce n’est pas ton genre de t’énerver comme ça. Tu es une personne calme et réfléchie alors prend de grandes inspirations et tout va bien aller… Seigneur… Je pense que je ne m’étais pas énervée autant depuis avant mon départ de ma ville. J’en avais tellement assez des prétendants que mes parents me présentaient que j’étais en train de me rebeller. Je sais que les gens pourraient avoir de la difficulté à m’imaginer avec un caractère, mais je jure que quand la nécessité s’en fait sentir, je peux vraiment me fâcher. Je sais, c’est presque aussi idiot que quand je dis que je suis evil, mais ça peut tout de même arriver en de très rares occasions.
Je suis allée m’assoir sur le banc qu’il y avait devant l’auberge et j’ai vu du coin de l’œil Takeo qui revenait, seul. Le petit elfe est donc en sureté. Tant mieux. Tout va bien Leila. La vie est belle… Les oiseaux chantent… Sakurako sort de l’auberge avec les deux petits humains… Huh?
-Ils font quoi là? lui aie-je demandé.
-Ils sont en méga plan!
Elle a bouché les oreilles d’un des enfants.
-Bouche les oreilles de l’autre! m’a-t-elle demandé.
Je le jure, cette petite a tout un caractère. Je me suis empressée de faire ce qu’elle me demandait avant qu’elle ne se fâche. Je n’aurais pas trop envie de voir ça.
-C’était rendu… trop! Ils ont été assez traumatisés comme ça!
(Je comprends. Ce qui était en train de se discuter n’était pas pour des oreilles d’enfants. Ces pauvres petits n’avaient pas besoin d’entendre parler de batailles, de morts ou de sang. Nous ne voudrions surtout pas les ramener à leurs parents complètement traumatisés de la vie.)
-Tu as bien fait! aie-je dit à Sakurako.
-Fiou!
(Elle a semblé soulagée que je sois de son avis. Comment je pourrais ne pas l’être? Tu voulais juste les protéger.)

Nous avons enlevé nos mains des oreilles des deux enfants, qui nous regardaient avec des points d’interrogation au-dessus de leurs têtes.
-Qu’est-ce qui se passe? a demandé le garçon.
-Je ne sais pas, lui a répondu la fillette, mais elle, elle fait des drôles de faces!
(Ça c’est vrai. Sakurako est très expressive du visage et dans ses gestes quand elle parle.)
La situation s’étant calmée, J’ai sorti mon petit sac de rubans de mon sac à dos et j’ai déposé les rubans à côté de moi sur le banc. Je n’aurai sans doute pas d’autres occasions d’accomplir cette tâche alors vaut mieux en profiter maintenant… avant qu’il ne revienne à l’auberge. La fillette s’est placée devant moi et m’a regardée avec des grands yeux pleins de sparkles. Il aurait été difficile de manquer cette demande silencieuse qu’elle me faisait.
-Tu veux m’aider? Il faut séparer les rubans roses du reste!
Elle ne se l’est pas fait demander deux fois. Elle a semblé très heureuse de me donner un coup de main. Quelle fillette n’aurait pas aimé s’amuser avec des rubans de toute façon?
-Hé! C’est parce qu’elle t’aide, mais elle s’aide aussi! est intervenue Sakurako. Si tu veux des rubans, tu peux le demander à Leila! Et moi je pourrais te brosser les cheveux et te faire des tresses?

Nous aurions pu lui proposer de l’or et je ne pense pas que ç aurait fait une différence. Elle était aux anges, mais le garçon.
-Oh non… Je retourne en-dedans avec les hommes!
(Réaction typique d’un garçon.)
Une fois entre filles, nous avons entrepris de coiffer la fillette. Nous lui avons fait deux tresses. Je lui ai refilé deux rubans roses. Elle était contente et moi ça m’en faisais deux de moins. Maintenant, qu’est-ce que je vais faire avec les autres…? Il a fallu que François revienne à l’auberge à ce moment-là. Rourou…
-Tiens, des rubans roses, a-t-il commenté.
«Quand tu parles de ruban rose, ça me fait fantasmer». Au souvenir de cette phrase, je me suis tout de suite mise à rougir. Je ne voudrais pas qu’il s’imagine des choses parce qu’il y a un tas de rubans roses à côté de moi.
-Euh, non…
J’ai (pas subtilement du tout) tassé les rubans compromettants et je les ai jetés dans mon sac à dos. François m’a souris.
-J’ai dû halluciner alors. Ça arrive aux hommes parfois…
Je n’ai pas pu m’empêcher de rougir encore. C’est juste qu’il y avait ce petit quelque chose dans sa voix que j’aimais et qui me faisait tant d’effet. Rourou…

Il est rentré dans l’auberge et nous l’avons suivi de peu. Il est monté directement en haut, mais nous sommes restés en bas pour nous joindre au plan. Une partie du groupe irait dans l’autre ville pour ramener les deux humains chez eux. Et on dirait que nous allions être pris avec les deux drows plus longtemps, car ils habitaient dans les montagnes et voulaient absolument retourner chez eux. Moi j’aurais plutôt été d’avis qu’on les laisse dans la ville d’à-côté (c’est une ville d’humains et de drows après tout). Takeo, Quentin et Kikuchi ramèneraient les deux humains. Ça ne me posait aucun problème parce que je n’avais pas l’intention de mettre les pieds dans un endroit rempli de drows. Ça me mettait un peu mal à l’aise. De ce côté-ci, nous allions attendre leur signal (une explosion, super subtil) avant d’entrer.

Tout semblant s’être dit, je suis montée à l’étage pour dire au revoir à François. Ça me redonnerait du courage de le voir (et peut-être de l’embrasser…) avant de partir, car je n’avais pas un super bon feeling à propos de tout ça. C’est juste qu’il me semble que notre plan n’est pas assez… complet? Ça ne me dérange pas de marcher dans l’inconnu avec François, mais dans ce cas-ci je n’aimais pas vraiment.

Toc, toc.

François m’a tout de suite ouvert.
-Je voulais juste te dire au revoir. On s’apprête à partir.
-D’accord. Tu leur diras qu’ils attendent tous soit à l’auberge ou soit au port, parce que le bateau ne sera pas aux deux endroits!
-Ok.
-Et j’allais oublier…
Il m’a tirée dans la chambre par le poignet, a refermé la porte de son autre main pour finalement me plaquer contre le mur en me tenant par les deux épaules. Cette fois-ci, je n’ai pas perdu mon temps à penser à lui demander ce qu’il avait en tête, car je le savais très bien. Il a plaqué sa bouche sur la miennes et m’a frenchée. Ce n’était pas un petit french kiss qui donnait des papillons dans l’estomac ou qui faisait rougir. C’était le genre de baiser qui donnait des étourdissements, des bouffées de chaleur et qui était surtout très enivrant. Je ne sais pas comment François s’y prend, mais à chaque fois qu’il m’embrasse (surtout de cette manière), je perds la capacité de penser et mon corps réagit par lui-même. Peut-être que ce sont ses mains qui me serrent contre lui et m’empêchent de m’échapper, ou alors ses lèvres qui s’emparent des miennes de façon si avide, ou peut-être sa langue qui caresse la mienne…?

C’était sans doute la combinaison de tout ça parce que j’avais envie qu’il me donne encore plus de tout. J’étais devenue insatiable. Jamais je ne m’étais sentie attirée par quelqu’un. J’ai cru que je l’étais envers Logan, mais je me rends compte aujourd’hui que je le trouvais à mon goût, sans plus. Avec François… Je frissonne rien qu’en pensant à lui alors quand il m’embrasse… ou qu’il me touche, je veux qu’il continue. J’étais aussi en train de perdre toute notion du temps alors quand sa bouche a finalement lâché la mienne, je n’aurais pas pu dire combien de temps il s’était écoulé depuis le début du baiser. Quelques secondes? Quelques minutes? Peu importe. Toujours collée contre lui, mes bras autour de son cou, je reprenais mon souffle. Mon regard passait de ses yeux à sa bouche et refaisait le chemin inverse. Je suis certaine que j’ai encore un peu de temps avant notre départ alors pourquoi pas un autre baiser…?

Quand il a relâché son étreinte, je l’ai retenu contre moi en m’agrippant par le col de son chandail.
-No, don’t stop… not yet…, lui aie-je murmuré.
J’ai levé ma tête vers la sienne et j’ai pris l’initiative du baiser. Je voulais goûter à ses lèvres. Jusqu’à présent, ça avait toujours été lui qui m’avait embrassée alors au moins cette fois-ci, je voulais savoir ce que ça faisait que d’embrasser quelqu’un et de le sentir s’abandonner à nous. Je l’ai d’abord embrassé lentement, tout doucement, goûtant à ses lèvres d’un bout à l’autre. Quand j’ai été satisfaite de mon exploration, j’ai un peu intensifié mon baiser. J’insiste sur le «un peu». Jamais je n’avais eu d’initiative dans ce domaine et jusqu’ici avec François je m’étais contenter de réagir et non d’agir. Et si je ne faisais pas comme il faut et que ça lui déplaisait? Je n’ai pas d’expérience dans le domaine alors comment je suis censée savoir si ce je fais lui plait? Lui demander à chaque trente secondes? Heureusement pour moi, soit il s’est lassé de ma lenteur ou soit il a compris mon indécision, mais il a pris le contrôle des choses avant que je n’aille plus loin. J’adore ses baisers…

Éventuellement, nous nous sommes lâchés. Je me suis accotée contre le mur le temps que mon souffle me revienne.
-Il y avait un ruban rose, m’a-t-il murmuré, comme pour se justifier de ce baiser.
-…
J’ai baissé les yeux et je me suis remise à rougir. Qui aurait cru un jour que la simple mention d’un ruban rose me ferait autant d’effet? Quand j’ai fait le ménage de mon sac tout à l’heure, j’ai eu envie de me défaire de tous ceux que j’avais, mais là je me dis que… peut-être… j’en aurai besoin un jour… Quoique je ne sais pas si j’oserai jamais y faire allusion. C’est beaucoup trop direct pour moi. Quand j’ai rejoint les autres, je n’avais plus du tout la tête au sauvetage. Je pensais surtout que j’avais hâte de revenir, d’embarquer sur le airship et de retrouver François. J’espère qu’il n’a pas oublié qu’il me doit une chanson. Je me demande bien ce qu’il va me chanter…?

Biloss nous a menés à l’entrée du repaire des vendeurs d’esclaves. Après, nous avons attendu le signal des autres durant de longues heures. Mais qu’est-ce qu’ils font? J’étais presqu’en train de m’endormir quand la fameuse explosion a finalement retenti. C’était maintenant à notre tour de jouer, mais si j’avais su ce qui nous attendait à l’intérieur, j’y aurais réfléchi à deux fois avant d’y aller. Nous avons réussi à entrer sans problème, mais peu après, nous sommes tombés sur environ quarante gardes. À quarante contre cinq, il était évident que c’était un véritable suicide pour nous. Le combat venait à peine de commencer que je devais utiliser mon seul sort de healing pour me soigner. Nous allons tous mourir ou peut-être même pire… J’ai repensé à ce que François m’avait dit qu’il pouvait m’arriver si je me faisais attraper par ceux qui le poursuivait. J’y ai repensé et j’ai commencé à avoir peur. Muuu… Je ne veux pas que… Je veux sortir d’ici vivante et… intacte et je veux retrouver François. Au secours… Quelqu’un?