mercredi 27 août 2008

Entry 10 (suite)

Wouhou! Le retour des longs posts de la mort!!

Sakurako était avec Maël et Biloss est arrivé de l’autre côté. François lui a remis un mot que Quentin avait laissé pour lui. Dès qu’il l’a lu, Biloss est parti en courant. Euh… François a lu à son tour le mot et…
-Oh shit! s’est-il exclamé.
-…Qu’est-ce qui se passe?
D’après ce que j’ai compris, Quentin était partie faire un tour de reconnaissance avec Abigail. Je comprends pourquoi François semble aussi en colère. La dernière fois que Quentin s’était retrouvée avec Abigail, elle avait été blessée et plus récemment, Abigail a essayé de tuer François. Ça, je ne le comprendrai jamais. Elle n’a jamais pu expliquer pour qui et pourquoi elle avait fait ce qu’elle avait fait.

Nous sommes retournés dans l’auberge et nous nous sommes assis à une table.
-Tu veux qu’on aille la chercher? aie-je demandé à François.
-Non, sinon elle ne retrouvera pas l’auberge. Mais si elle n’est pas revenue dans une heure…
-D’accord.
Nous avons donc attendu dans l’auberge. Les minutes passaient, en silence, et toujours aucun signe de Quentin. Quand l’heure se fut presque écoulée, François a levé la tête, comme s’il avait senti quelque chose.
-Elle est revenue, a-t-il déclaré. Je la sens, mais je ne la vois pas…
(Ça doit être un truc de jumeaux.)
François s’est levé pour sortir.
-Tu veux que je vienne avec toi?
-…
Il m’a fait signe que ça ne lui dérangeait pas. Je l’ai donc accompagné jusqu’aux écuries où nous avons retrouvé Biloss, Abigail et Quentin. Tout le monde était vivant, mais les habits de Quentin étaient couverts de sang. Quand elle a aperçu son frère et surtout l’air furieux qu’il avait sur le visage, elle a semblé devenir un peu mal à l’aise.


-Ce n’est pas mon sang! a-t-elle dit à propos du sang sur ses vêtements.
-…La tache là, ce n’est pas à toi.
Il pointait une minuscule tache sur son épaule. Comment il fait pour savoir ça? Ça doit être un autre truc de jumeaux.
-Toi et moi, dans la chambre, tout de suite! lui a-t-il ordonné.
-Mais…
-Tout de suite!
-Ok…

Sans plus aucun regard en arrière, ils sont repartis pour l’auberge.
-Euh… Je viens de me faire planter là… Et en plus, personne ne m’explique rien…
-Quentin est partie avec Abigail sans prévenir. C’est pour ça que je suis parti en courant. m’a dit Biloss. Qu’est-ce qu’il y a à expliquer de plus?
-Je suppose…
(J’aurais quand même aimé que François me dise «on se verra plus tard» ou qu’il me fasse simplement un petit signe de tête.)
-Tu as mangé? m’a demandé Biloss.
-Non. Je me suis acheté des rations justement pour ne pas avoir à manger ici.
(En fait, je me suis acheté des rations parce que je savais que je n’aurais pas assez d’argent pour me payer un souper et un déjeuner. Même si j’avais eu assez d’argent, je n’aurais pas eu envie de manger dans cette auberge. Il faudrait vraiment que je commence à me chercher un travail. À la prochaine ville où nous irons, je pourrais chanter à l’auberge où nous descendrons? Je suis une barde pour l’amour du ciel. Il serait peut-être temps que je mette mes dons en pratique avant que je ne devienne rouillée.)
-Allez, viens! Je te paye à manger! m’a dit Biloss.
-…Ok, merci.

Il y avait plusieurs petits restaurants près de l’auberge, alors nous n’avons eu aucun mal à en trouver un qui nous plaisait. Avec le beau temps qu’il faisait, nous nous sommes installés sur la terrasse. J’avais un peu peur de me retrouver en face de la personne qui nous servirait (pensez à l’aubergiste), mais notre serveuse était tout à fait normale. En tout cas, elle a eu l’air normale jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche. C’est quoi cette idée de proposer de la salade avec des vers de terre dedans? Non mais… Yark! Il y a des choses dans la vie qui ne devraient pas exister et la salade aux vers de terre ça en fait partie! Biloss a pris du poulet et je me suis contentée d’une simple salade.
-Vous voulez quelque chose avec votre salade? m’a demandé la serveuse.
-Non merci.
De la laitue et des légumes, je n’ai besoin de rien d’autre. Pourquoi gâcher un repas avec des trucs dégueus comme des vers? Jamais je ne serais capable de manger quelque chose qui a été vivant. C’est pourquoi je risque d’avoir des tics en regardant Biloss manger, mais du poulet c’est déjà moins pire que des vers de terre, non?

J’ai commandé un verre d’eau, Biloss une bière et pendant que nous attendions notre repas, Quentin et François sont arrivés et se sont assis auprès de nous. Nous avons donc tous déjeuné ensemble. Je n’ai pas pu m’empêcher de dire à François de faire attention en commandant, car ils mettaient des trucs étranges dans la nourriture ici. Biloss a alors mentionné que les sauterelles au caramel c’était meilleur. Je n’ai pu retenir une grimace de dégoût. Pourquoi devez-vous parler d’insectes? Surtout, d’insectes dans la nourriture? C’est dégueulasse. Ça me donne juste envie de vomir.
-Je pense que nous allons arrêter, a dit François. Il y a ici une dame qui n’aime pas ça.
Je l’ai remercié silencieusement. Mon estomac n’aurait pas pu en supporter plus.

Pendant que nous mangions, Biloss a remarqué que Quentin et François avaient de très bonnes manières à table et que ça ne cadrait pas avec leur mode de vie. Il les a alors questionnés sur leur vie d’avant. Je savais que Quentin n’aimait pas parlé de cette période de sa vie, alors j’ai essayé de faire comprendre à Biloss qu’il valait mieux ne pas insister. François ne semblait pas éprouver de problème par rapport à cette époque, mais par égard pour sa sœur, je ne trouvais pas ça correct d’insister par simple curiosité. Ça ne ferait que la mettre mal à l’aise.
-Et toi alors? a dit Biloss en se tournant vers moi.
-Euh… moi?
-Tu es une barde. Où as-tu appris ça?
-Chez moi… J’ai pris des leçons…
-…
Biloss me regardait avec un air qui voulait dire «mais encore». Désolée si je n’entrais pas dans les détails sur ma vie d’avant, mais je n’avais pas envie de me faire demander les raisons de mon départ. S’il y avait un sujet que je ne désirais pas aborder, c’était celui-là.
-Ça ne te dirait sûrement rien si je t’en parlais.
-Pourquoi ça ne me dirait rien?
-Parce que j’en ai parlé à François, ça ne lui disait rien du tout… C’est Idraz’il, c’est perdu dans Hopesor.
-Oui, je sais c’est où.
(Tu es bien le premier.)
-Enfin… Nous ne sommes pas très «pro-étrangers» là-bas. C’est une communauté plutôt fermée.
-C’est drôle qu’une barde vienne de là-bas, a commenté Quentin.
-…Je me sentais comme une extra-terrestre là-bas.
-Une quoi? m’a demandé Biloss.
(Une extra-terrestre. Une étrangère. Je me sentais toute seule à ressentir ce que je ressentais, c’est-à-dire à avoir le goût d’en apprendre plus sur le monde, de voyager. Je ne pense pas qu’il y avait beaucoup de gens à Idraz’il qui avaient envie d’être partout sauf là. C’est un fait que c’est étrange qu’une barde vienne de cet endroit, mais moi je m’y sentais oppressée. Je ne me suis pas sentie plus heureuse que le jour où je suis partie. Et une grande partie de mon bonheur je l’ai éprouvé depuis très peu de temps…)
-…Quelqu’un a d’autre a des questions à me poser?
(Tant qu’à parler de moi, autant le faire tout de suite.)
-Vous avez un petit ami? m’a demandé Quentin.
-Euh… C’est parce que…
Pourquoi il fallait qu’elle me pose cette question-là? C’est le plaisir de ces jumeaux de me demander des choses qui me mettent mal à l’aise? J’ai jeté des regards à François, mais je n’ai pas osé répondre à la question de Quentin. Ça m’aurait fait très plaisir de pouvoir dire que François était mon petit ami, mais nous n’en avions pas discuté et je ne voulais pas calmer haut et fort qu’il était mon copain sans être certaine que c’est ce qu’il voulait. Je suis donc restée muette, entrecoupant mes silences de «euh». J’étais terriblement gênée et Biloss n’a pas arrangé les choses en pointant François pendant que je cherchais un moyen de m’en sortir. Je fais quoi là? Je fais quoi?
-Est-ce que vous avez embrassé mon frère?
J’ai senti le rouge me monter aux joues instantanément.
-Euh… Ça ne te regarde pas!
-Je veux juste savoir!
-Tu es peut-être sa sœur, mais ça ne te regarde pas!
-Vu qu’elle ne le nie pas, a dit Biloss, ça doit vouloir dire oui.
-Je sais qu’il l’a embrassée, lui a répondu Quentin, il ne sait pas mentir.
Alors tu peux dire s’il ment ou non rien qu’en le regardant? I’m so doomed. Pourquoi Quentin est si curieuse? Ce qui se passe entre François et moi ne regarde que nous deux! Et puis… ça me gêne de parler de ça en public… Alors tu ne pourrais pas lâcher le morceau Quentin? Non? Seigneur… Au secours quelqu’un… François avait décidé de ne pas se mêler de la conversation et je ne voulais pas le faire intervenir. Il fallait que je m’en sorte toute seule, mais comment? Le seul moyen que je voyais c’était de me sauver.

J’ai sauté sur l’occasion quand François est entré dans le resto pour payer notre facture.
-Bon. Moi je vais aller prendre une marche! Salut!
Aussitôt dit, aussitôt fait! Je me suis levée et je suis partie en courant dans une direction «x», n’importe laquelle pourvu que ça m’éloigne de Quentin le plus possible. J’espérais qu’elle comprendrait le message et qu’elle me laisserait tranquille, mais il faut croire que j’ai été trop subtile. Elle s’est lancée à ma poursuite avec une très grande détermination. Why me?
-Attendez!
Comprenant que je n’aurais jamais la paix, j’ai fini par m’arrêter.
-Quoi?
-Pourquoi vous ne voulez pas répondre?
-…Parce que ça ne te regarde pas!
Est-ce que les sœurs sont toujours aussi curieuses et envahissantes? J’aimais bien Quentin, mais elle commençait à royalement me taper sur les nerfs. Mais quand j’ai compris pourquoi elle insistait autant, je me suis calmée un peu. Elle était seulement préoccupée par son frère. Elle voulait être certaine que je ne me jouais pas de lui.
-J’ai l’air de ce genre de fille?!
-Non, mais pourquoi vous ne voulez pas répondre?
-…Parce que je pense vraiment que ça ne te regarde pas… et ça me gêne de parler de ça en public… Et si je n’ai pas répondu quand tu m’as demandé si j’avais un petit ami… c’est parce qu’on n’en a pas discuté…
-Est-ce que vous êtes amoureuse de mon frère?
-Quoi? Euh… Je ne sais pas…
-Vous avez embrassé mon frère, mais vous ne savez pas si vous l’aimez?
-…Il me plaît beaucoup, mais je ne sais pas à quel point.
-Mon frère n’est pas du genre à exprimer ses sentiments. Il est plutôt du genre à les montrer par des actions.
-…

Je crois que je comprends. Plutôt que de dire ce qu’il ressent, il le démontre par des actions. Donc, s’il m’a embrassée, c’est qu’il tient à moi. Mais s’il n’est pas direct dans ce domaine…
-Est-ce que ça veut dire que c’est moi qui vais devoir lui demander pour qu’on sorte ensemble? Parce que d’où je viens… Enfin, la seule fois où ça m’est arrivé, même si ça ne s’est pas bien terminé, c’est l’inverse qui s’est produit. Est-ce que je devrais faire ça?
-Je ne pourrais pas le dire…
-…Tu ne crois tout de même pas que ton frère pense que j’ai honte de ce qui s’est passé, comme je n’ai pas voulu répondre à tes questions?
-Non. Il va peut-être seulement pensé que vous n’êtes pas branchée. Ce qui me semble peut-être le cas?
-…Peut-être… Bon. Je crois que je vais aller lui parler.
-Vous n’êtes pas obligée.
-Oui. J’ai besoin que les choses soient claires, que ça soit officiel.
-D’accord, je comprends. Je vais vous laisser de l’espace.
-Tu n’es pas obligée, tu es sa sœur. Je suis enfant unique, mais je comprends quand même un peu.
(Vous êtes ensemble depuis toujours, alors c’est normal que tu sois près de lui.)
-Non, ça va. Je vais vous donner de l’espace. Et je vais demander à Biloss de vous laisser de l’espace aussi.
-Huh?
-François est en train de devenir ami avec lui, alors je vais m’arranger pour qu’il vous laisse de l’espace.
(Elle est trop adorable.)
-Tu sais Quentin, tu n’es pas obligée de me vouvoyer.
-Désolée. Je ne tutoie que ceux que je ne respecte pas.
-Oh.
-Je n’ai jamais eu d’ami.
-…Je vais donc être la première!
-…Génial. Bon, je vais vous laisser à votre marche.
-D’accord.

Quentin est partie et j’ai continué à me promener dans le parc.
-Bon… Comment est-ce que je vais pouvoir lui dire ça? Mmmm… François, je n’ai pas honte de ce qui s’est passé et je ne voudrais pas que tu penses que je n’ai pas aimé ça. Mais ça me gêne de parler de ce genre de choses -même un baiser- en public. Et je ne voudrais pas que tu penses que je me fous de toi parce que…
-Maman! La dame elle se parle toute seule!
-Ne regarde pas chéri. Allez viens!
-…Muuu… Je fais peur aux gens…
Je pense que je n’ai plus le choix. Il faut que j’aille lui parler maintenant… avant que je ne me fasse jeter en-dehors du parc. Je n’ai absolument aucun sens de l’orientation, mais j’ai quand même réussi à retrouver mon chemin sans problème. Ça fait deux fois que ça m’arrive. Peut-être que j’ai un sens de l’orientation juste pour retrouver les auberges? Ça se peut, un sens de l’orientation sélectif?

Quand je suis arrivée à l’auberge, François se trouvait devant.
-Ma sœur n’est pas avec toi?
-Elle l’était, mais elle est partie devant. Elle n’est pas revenue à l’auberge?
-Non.
Il est rentré à l’intérieur et je l’ai suivi. Il faut que je lui parle. Il faut vraiment que je lui parle avant qu’il ne se fasse de fausses idées.
-François, est-ce que je pourrais te parler…? Désolée, je passe mon temps à vouloir te parler ces temps-ci.
-Je ne m’en plains pas.
-(Rourou) Écoute… Je ne voudrais pas que tu crois que j’ai honte de ce qui s’est passé, ou que je n’ai pas aimé ça… Mais ça me gêne de parler de ça en public…
-Je sais que tu as aimé ça.
-Je ne sais pas mentir de toute façon…
-Même si tu savais mentir, il y a des réactions qui ne trompent pas…
-…Je suppose…
(C’est vrai que vu la manière dont mon corps a réagi, il était certain que j’aimais ce que tu me faisais.)
-Et si je n’ai pas répondu à la question de ta sœur quand elle m’a demandé si j’avais un petit ami… c’est qu’on n’en avait pas parlé ensemble… Et comme ta sœur m’a dit que tu n’étais pas du genre à exprimer des sentiments, je me suis dit que je devais venir te parler pour mettre les choses au clair… Mais je n’ai jamais fait ça… Comme j’ai dit à ta sœur, la seule fois où j’ai été avec quelqu’un, même si ça c’est mal terminé, ce n’était pas moi qui était directe…
-Qu’est-ce qui s’est passé?
-…Je suis tombée amoureuse de la mauvaise personne… Il se foutait de moi et c’est pour ça que je suis partie.
-J’ai l’impression que tu n’en as jamais parlé à personne. Tu devrais peut-être le faire…? Comme ça tu crèverais l’abcès et tu pourrais mettre ça derrière toi.
-…On devrait peut-être s’assoir alors. Ça risque d’être long…
-Tu n’es pas obligée d’en parler, tu sais.
-…Non, tu as raison. Il faudrait que j’en parle.

Il y avait deux clients dans la salle alors nous sommes allés nous assoir plus à l’écart, pour être certains de ne pas être dérangés. Et aussi je n’avais pas envie que deux étrangers entendent l’histoire de ma vie.
-Pour faire une histoire courte, ma famille maternelle et ma famille paternelle se terminent avec moi. Depuis des années, mes parents sont obsédés avec l’idée que je me marie. Je ne te dirai pas le nombre de prétendants que j’ai vus. J’en étais écœurée.
-Alors tu es pleine aux as?
-Non, mes parents étaient pleins aux as… Donc, quand je l’ai rencontré lui, je me suis dit : Mon dieu! Il n’est pas noble et il ne sait pas qui je suis!
-Mais il savait qui tu étais?
-…Oui. Quand je l’ai appris, j’ai pris mes affaires et je suis partie.
(Je n’ai même pas écrit un mot à mes parents pour leur expliquer la situation… Et je ne leur ai jamais donné de nouvelles…)
-Tu as été combien de temps avec lui?
-…Un bon moment.
-Et il ne t’avait jamais embrassée?
-Embrassée oui, mais pas frenchée.
-Quand on est dans ce genre de relation, embrasser ce n’est pas juste donner un bec.
-Vu comme ça… Ok, il ne m’avait jamais embrassée.
-Et tu aurais peur que je m’intéresse aussi à toi pour ton argent?
-Tu peux bien t’intéresser à mon argent si tu veux! Je vaux exactement… 4 po!
-Ça doit être dur, passer de fille de riche à pauvre?
-…Non, pas vraiment, parce que je ne me suis jamais sentie aussi libre.
-C’est vrai qu’être pourchassé et être traqués c’est être libre.
-Avant il y a quelques semaines, je n’étais pas pourchassée ou traquée.
-Je vois… En tout cas, je te rassure tout de suite : pour moi c’est très sérieux.
-…
(Rourou… Il vient de me dire que c’est sérieux… Non, très sérieux. C’est tout ce que j’avais besoin d’entendre.)
-Alors, est-ce que tu es branchée maintenant?
-…Oui.
(I guess that sometimes, words don’t matter, but actions do. I’ll have to get used to that with François.)

-Et tu n’as pas à t’en faire, je te promets que nous irons à ton rythme. Mais ça en veut pas dire que je ne testerai pas tes limites de temps en temps.
-…Et tu comptes faire ça comment?
(Lis entre les lignes : je veux que tu m’embrasses, je veux que tu m’embrasses.)
François a eu un petit sourire en coin et il s’est levé. Il s’est placé à côté de moi et il m’a tendu sa main. J’étais plutôt intriguée, alors je me suis levée à mon tour et j’ai placé ma main dans la sienne. Il m’a emmenée dehors et nous avons fait le tour de l’auberge jusqu’à l’écurie.
-Eh toi! a dit François au garçon d’écurie. Dehors!
-Mais monsieur…
-Moi client, toi employé! Dehors!
Le jeune garçon est parti sans demander son reste.

Tout de suite après son départ, François s’est retourné vers moi. Il a passé une main autour de ma taille, l’autre derrière ma tête, les doigts glissés entre mes cheveux, et tout en me rapprochant de lui, il m’a embrassée. C’était tout ce que j’avais sous-entendu, mais j’en ai eu beaucoup plus que ce que j’espérais. Dès que j’ai commencé à répondre à son baiser (c’est-à-dire tout de suite), François a délaissé ma tête pour enserrer ma taille avec ses deux mains et il m’a serrée très fort contre lui. Je n’avais jamais été si près physiquement de quelqu’un. Normalement j’aurais trouvé ça gênant, mais là, je trouvais ça simplement excitant. Son baiser de plus en plus profond et ses mains qui caressaient mon dos à travers ma tunique… Tout ce qu’il me faisait décuplait les réactions que j’éprouvais en temps normal. Je sentais mon souffle devenir court, mon cœur menaçait d’exploser et cette douce chaleur que j’éprouvais parfois en sa présence devenait de plus en plus forte. S’il avait osé arrêter maintenant, je crois que je l’aurais frappé.

J’ai passé mes bras autour de son cou pour me rapprocher encore plus de lui. Je l’ai serré le plus que je pouvais sans l’étouffer. J’étais maintenant complètement plaquée contre lui et je n’aurais pas pu demander mieux. J’étais en train de perdre l’esprit, alors je me suis pas rendue compte que François était en train d’avancer jusqu’à ce que mon dos se retrouve contre une poutre. À ce moment-là, il a commencé à embrasser mon oreille et mon cou et ses mains ont commencé à caresser doucement mon dos, de haut en bas, m’occasionnant des petits frissons des pieds à la tête. La tête enfouie dans son épaule, je respirais de plus en plus rapidement. En fait, ce n’était plus que de simples respirations, mais aussi des soupirs, des soupirs de plaisir.

Quand ses doigts sont arrivés en bas de mon dos et qu’ils sont descendus encore plus bas, entre mes fesses, je me suis raidie un bref instant. C’était la caresse la plus intime et osée que j’avais jamais reçue de toute ma vie. Personne ne m’avait jamais touchée à cet endroit. Passé mon moment de surprise, je me suis détendue et je me suis collée un peu plus contre lui. Je devais cependant avoir plus l’air de me frotter contre lui qu’autre chose. Sa main a continué à descendre et il s’est mis à caresser ma fesse, et ma cuisse, jusqu’à mon genou. Il a ensuite remonté ma jambe dans les airs et il l’a laissée contre sa hanche. La main qui la tenait a continué à la caresser et j’étais si bien accrochée à lui que son autre main a lâché ma taille et est remontée jusqu’à ma poitrine. Il était toujours en train d’embrasser mon cou. Moi? Les mains glissées dans ses cheveux (je savais qu’ils étaient doux), je penchais la tête pour lui faciliter la tâche, soupirant, lui murmurant «continue» à l’oreille ou lui chuchotant simplement son nom.

Ses lèvres embrassaient toujours mon cou, mais je les ai senties descendre lentement jusqu’à ce qu’elles atteignent le haut de mes seins. Sentir sa bouche sur ma peau… Ça a été l’expérience la plus érotique de ma vie. Et ça c’était sans compter sa main que je sentais remonter le long de ma cuisse, sous ma tunique, me caressant doucement. J’ai resserré ma poigne sur sa tête. À chaque baiser, à chaque caresse, je le serrais un peu plus contre moi. Si je le lâchais maintenant, je m’effondrerais à coup sûr. Et je ne voulais pas tomber, bien au contraire. Je voulais qu’il continue, d’où mes soupirs de plus en plus fréquents. J’en étais même rendue à me mordre les lèvres, car je sentais des petits gémissements me venir au bord des lèvres. Et ça me gênait terriblement de les lui faire entendre. Je ne m’étais jamais rendue compte que j’avais un côté aussi passionné en moi et le montrer en même temps que je le découvrais, c’était un peu trop pour moi.

J’ai donc continué de laisser François m’embrasser et me toucher tout en restreignant les réactions de mon corps et en le suppliant silencieusement de continuer. Les réactions de mon corps me dépassaient un peu. Enfin, je veux dire… Est-ce que c’est toujours aussi agréable quand un homme qui nous plaît nous touche? Moi, je ne pouvais pas m’empêcher de frissonner et plus sa main remontait et plus je frissonnais.
-François… François…
Je ne m’étais attendue à rien de particulier quand il m’avait emmenée ici, mais j’aimais définitivement ce qui se passait. Cependant, quand j’ai senti sa main se glisser sous ma culotte, j’ai instinctivement posé ma main sur la sienne pour l’empêcher d’aller plus loin. Je me sentais totalement en confiance avec lui, mais il y avait certaines sensations que je n’étais pas prête à découvrir. Peut-être qu’il était habitué d’aller vite dans ce domaine, mais pas moi. Je ne voulais pas gâcher notre relation naissante en brûlant des étapes. Je voulais prendre mon temps, apprendre à mieux le connaître en tant que petit ami avant d’apprendre à le connaître… intimement. Et c’était sans compter que je ne voulais pas passer pour une fille facile. À quoi aurait servi mon beau discours sur «c’est ma première fois et ça me fait un peu peur» si je cédais aux premières caresses? Cette relation était aussi sérieuse pour moi qu’elle l’était pour lui, alors il fallait que je prenne mon temps, j’avais besoin de prendre mon temps.
-On en est encore à l’étape des vêtements, c’est ça? m’a-t-il demandé.
-Je suis désolée… Mais c’est trop… trop vite pour moi.

J’avais peur qu’il soit fâché, ou déçu ou peu importe, mais il a été très compréhensif. Il a replacé ma tunique et a laissé sa main sur ma cuisse, me caressant doucement à travers le tissu. Ce simple geste m’a aidé à enlever le léger malaise que j’avais ressenti quand j’avais senti ses doigts sous mes sous-vêtements.
-Ne sois pas désolée. Je t’ai dit qu’on irait à ton rythme, non?
-C’est vrai…
-Ça ne me dérange pas que tu sois une tease.
-C’est mal d’être une tease?
-Non, mais ça peut parfois l’être.
-Dans le sens «oui, non, oui, non, oui, non»?
-C’est ça.
-Ok…
Je pense que je comprends. Ce n’est pas mal d’attiser son désir, mais si je passe mon temps à le faire sans rien lui donner en retour, c’est mal. Ok… Il faudra donc que je fasse attention la prochaine fois que je me retrouverai seule dans une pièce avec lui. Parce que s’il me touche encore de cette façon, je vais avoir envie de le laisser faire et je ne suis pas sûre d’être prête à ça.

François s’est doucement éloigné de moi et j’ai remis ma jambe qui était toujours dans les airs par terre. Je pense que c’est aussi mieux que je ne l’aie pas redescendue tout de suite, comme ça j’ai eu le temps de me remettre de mes émotions et il n’y avait plus de risque que je m’effondre par terre. Au moins, avec ce qui vient de se passer, je suis certaine qu’il veut vraiment de moi et qu’il n’est pas gai, contrairement à ce qu’il sous-entendait par rapport à Logan. Non, c’est vrai, j’oubliais : il n’est pas hétéro, il est lesbienne, c’est lui-même qui me l’a dit.
-Je suppose que ça doit vouloir dire que je suis lesbienne moi aussi, lui aie-je dit.
(Si tu es lesbienne, je le suis aussi, parce que c’est toi que je veux.)
-Je n’ai donc pas besoin de récupérer ma masculinité.
Un dernier regard et il est sorti de l’écurie.

Une minute… S’il ne récupère pas sa masculinité… J’ai couru après lui.
-Est-ce que ça veut dire que tu vas porter un ruban rose?
-…
(Il m’a encore jeté un de ses regards à la «est-ce que tu me niaises». Moi je trouvais ça amusant de le taquiner par rapport à ça.)
-Quoi? C’est mignon.
-…Tu comptes vraiment retourner dans l’auberge comme ça?
Son doigt pointait ma poitrine. Je ne voyais pas où il voulait en venir, alors j’ai baissé les yeux là où il pointait et je suis aussitôt devenue rouge tomate. Il avait détaché les lacets de ma tunique pour m’embrasser et je ne m’en étais même pas rendue compte. Et dire que j’allais retourner dans l’auberge comme ça! Si c’était arrivé, jamais je n’aurais été aussi gênée de toute ma vie. Le temps que je commence à rattacher mon habit, François avait déjà continué son chemin.
-Alors, est-ce que ça veut dire non pour le ruban rose? lui aie-je demandé en le rattrapant.
Il s’est arrêté et s’est retourné vers moi.
-Écoute, a-t-il commencé, toi tu rêves de me voir avec un ruban rose et moi je rêve de t’avoir toute nue dans mon lit.
-Euh…
Si j’avais été rouge tomate tout à l’heure quand je m’étais rendue compte qu’une partie de ma poitrine était à découvert, là je devais être rouge écrevisse à la puissance 10. Personne n’avait jamais été aussi direct avec moi.
-Ne me reparle pas de ruban rose avant que tu ne sois prête à ce que ça arrive.
-Ok.
Il s’est ensuite penché à mon oreille.
-Quand tu parles de ruban rose, ça me fait fantasmer, m’a-t-il murmuré.
-…

J’ai préféré le laisser s’éloigner un peu avant de le suivre. Si j’entrais dans l’auberge comme ça, j’avais l’impression que tout le monde saurait ce qui s’était passé et ce qui s’était dit. Je vais devoir apprendre à contrôler mes émotions parce que quelque chose me dit que François n’a pas fini de me faire rougir.

2 bisou:

Quentin a dit…

La la la! ^^

Interprétation libre....

Lyra a dit…

La la la? Tu voudrais pas plutôt dire bouhahaha?