dimanche 20 mai 2012

Distractions


6 octobre
Je m’amusais à peigner/tresser les cheveux de Nell pendant que Fuu lui apprenait l’alphabet. C’était vraiment agréable. Ça n’avait rien d’extraordinaire comme activité, mais ça m’a énormément détendue. Ça m’a presque apporté un sentiment de… normalité. J’ai même failli oublier à quel point je me sentais tout le temps mal. Pendant quelques instants, j’aurais peut-être dit la vérité si quelqu’un m’avait demandé si j’allais bien.

Même quand Beloss est arrivé, je suis restée calme. Il n’a abordé aucun des deux sujets qui m’auraient tout de suite donné envie de le tabasser. Il venait simplement demander à Nell si elle savait s’orienter et s’il pouvait l’aider. Sa présence me dérangeait à peine. En fait, elle a même été utile. Il a demandé à Fuu si elle était sérieuse quand elle avait dit qu’elle allait jeter les matelots par-dessus bord. Elle a répondu que non, qu’il n’y avait qu’une seule personne qu’elle avait envie de balancer dans l’eau. J’ai tout de suite compris l’allusion et je ne l’ai pas aimée.

Mais les choses sont retournées à la réalité assez rapidement. Fuu m’a parlé de son ami, qui était chez Marayel avec Ruby. Cet ami avait le même problème qu’elle, aka les chaleurs. Oh… Et bien, j’espère que Ruby ne sera pas avec lui quand elles se déclencheront et qu’elle ne m’en voudra pas de l’avoir laissée là s’il se passe quelque chose…

Jusqu’à ce point, tout pouvait encore aller bien. Mais Nell a demandé ce qu’étaient les chaleurs. On ne pouvait pas lui en vouloir du malaise (en tout cas pour moi) que sa question avait causé. Elle est une enfant, alors c’est normal qu’elle ignore ce genre de choses et qu’elle pose des questions à ce sujet.

Nous avons donc parlé de chaleurs, de comment les bébés étaient faits. Beloss a tenté d’expliquer… Fuu aussi… Et même moi… J’avais envie d’aller me cacher dans le recoin le plus sombre du bateau, mais je suis quand même restée.   Mais quand Fuu a poussé les explications jusqu’à dire «tu vas être toute nue et lui aussi», ce fut trop pour moi. Est-ce que c’était vraiment nécessaire d’aller jusque-là? Nous allons la traumatiser. D’accord, peut-être que c’est juste moi qui est traumatisée, mais quand même… Avait-elle besoin de connaître ce genre de détails? Avais-je besoin de les entendre? Pourquoi je suis restée déjà? Au secours… Tiens, François est en train de se battre avec Fétik. Regardons par-là…

8 octobre
Nous sommes arrivés à l’île de Solca, sans avoir eu à passer au travers d’aucune autre discussion traumatisante. Il y avait un message de James sans le sable. Il concernait Chesterton, qui serait devenue folle et qui l’avait forcé à la suivre. Il disait même qu’il fallait la tuer. J’avais un peu de difficulté à m’imaginer Chesterton en folle furieuse. Et que dire de la solution extrême de James?

En avançant plus loin, nous avons entendu un cri. Presque tout le monde est parti voir de quoi il s’agissait. Mizaki était trop soûl pour suivre, François a retenu sa sœur et Lemleck a fait la même chose pour moi. Quoi? Ce n’est pas comme si j’avais eu envie de les suivre…

Finalement, Lemleck a dit que nous pouvions y aller, en autant que les filles restent derrière et il a demandé à Mizaki d’aller en avant. C’est vrai qu’il ferait un excellent meatshield.
-C’est fou l’amour entre les arcadiens, a remarqué François. C’est pour ça que j’étais avec les humains.
-…
(Quoi? Il s’était rangé du côté des humains contre les elfes?)
-Oh shit…
(Il venait de remarquer la tête que je faisais. Alors vous avez compris que ce n’était pas une bonne idée de dire à l’elfe que vous tentez de séduire que vous vous battez contre son peuple? Je ne sais pas si je devais être déçue ou fâchée que quelqu’un avec du sang elfe choisisse de se battre contre cette partie de lui-même… Je n’avais même pas envie de lui demander des explications. Je n’avais jamais eu l’intention de lui céder, mais s’il y avait eu une quelconque chance que ça se produise, elle venait de disparaître.)

Nous avons trouvé un cadavre, qui avait le ventre ouvert et dont les intestins bougeaient. Euh… Ce n’est pas censé se produire ça, non? Nous sommes tous restés autour pour observer. Un truc a fini par sortir du ventre et un œil s’est ouvert au bout. Ça m’a tellement surprise que j’ai eu le réflexe de taper dessus. Du schmu a revolé sur François. Désolée.

Quelques instants après, il a enlevé son pantalon très rapidement. Mais wtf? Je n’ai même pas essayé de comprendre et j’ai aussitôt regardé ailleurs. Il devait certainement avoir une bonne raison, mais je ne me sentais pas le courage de lui demander. François, pourquoi avez-vous enlevé votre pantalon? Non, je ne crois pas.

J’ai fini par comprendre bien assez tôt. D’autres bibittes sont sorties et nous n’avons pas eu le choix de nous battre. Une a sauté sur mon épaule (que Lemleck m’a enlevée) et une autre sur ma jambe (que Quentin m’a enlevée). Après la deuxième, ma jambe a commencé à me brûler, assez atrocement, et ma robe a commencé à fondre, là où elle m’avait touchée. Merde, maintenant je comprends! Je n’avais pas particulièrement envie qu’on me voit en sous-vêtements, alors je suis allée me cacher derrière un arbre pour me changer. La peau sur ma cuisse était brûlée, un peu plus au milieu. Et comme il y avait un trou sur ma robe, j’ai ressorti mon autre. Bonjour robe de belle-sœur…

Quand je suis revenue, Lemleck venait de mettre le feu au cadavre. Une boule de feu en est sortie et est partie entre les arbres. C’était quoi ça?

Après ça, j’ai eu l’idée d’essayer de réparer ma robe et le pantalon de François (qu’il avait remis, dieu merci) avec ma magie. Ça a fonctionné. François s’est occupé de sa sœur (elle avait les mains brûlées) en lui faisant un bandage avec un vieux chandail. C’est en le voyant faire que je me suis dit que ça ne serait pas une mauvaise idée de m’en faire un. J’ai donc déchiré le bas de la robe que je ne portais pas. François m’a proposé son aide pour mon bandage. Euh, non merci. Ce n’est pas que je ne me sente pas à l’aise de vous laisser me toucher étant donné ce que vous voulez faire avec moi, mais…

Le groupe a fini par revenir. Ils avaient sauvé un dénommé Bertrand et le ramenaient chez lui. Nous sommes donc immédiatement repartis. La maison de Bertrand était détruite, mais Beloss a réussi à la réparer avec sa magie. Impressive… He was actually useful. Et pour aider le pauvre Bertrand, il lui a donné 3 pièces d’or, lui demandant si c’était assez. C’est à ce moment-là que Beloss est devenu le dieu de Bertrand. Bien sûr que c’était assez Beloss, peut-être même que c’était trop. À sortir trop rapidement de l’or, ça pourrait t’apporter (et à nous aussi) des ennuis. Espérons que Bertrand saura bien l’investir et qu’il ne se la fera pas voler entretemps.

Nous avons ensuite accompagné Bertrand jusqu’à la ville chez sa belle-mère, où se femme se trouvait. Il n’avait pas l’air enchanté d’y aller et quand j’ai vu la belle-mère en question, j’ai compris. Quand elle a ouvert la porte et qu’elle l’a vu, elle lui a fermé au nez. Charmant.

Bertrand en sécurité, nous nous sommes mis à la recherche d’une auberge moyenne où nous pourrions nous reposer. Nous en avons trouvé une avec assez de chambres pour tout le monde. J’étais certaine que je partagerais encore ma chambre avec Lemleck, mais il a décidé que je serais plutôt avec Eri et lui avec Beloss, au cas où j’essaierais de l’agresser durant la nuit. Hé! Mais pourquoi je voudrais vous agresser durant la nuit? Je pourrais tout aussi bien le faire en plein jour! Et pourquoi je voudrais vous agresser tout court?

Lemleck est parti en ville avec Nell et Fuu pour trouver des infos sur James. Il a été super gentil avec Nell : lui parlant calmement, se voulant rassurant, lui prenant la main. Pourquoi il n’est jamais gentil comme ça avec moi? Il a parfois ses bons moments, mais les bonnes vieilles habitudes reviennent toujours très rapidement. C’est pourtant tout ce dont j’aurais envie/besoin : quelqu’un de gentil avec moi…

Eri et moi sommes allées tester nos lits. Ça nous a fait beaucoup de bien d’être étendues sur autre chose que le sol, mais nous avions plus important à faire. Je me suis décidée à demander à Eri si elle avait fait un pacte, par rapport à James. Elle m’a répondu que non, mais que le père de James s’était montré très insistant sur le fait qu’elle devait retrouver son fils. Je ne voulais pas qu’elle ait des ennuis alors j’ai décidé que nous allions partir en ville pour chercher James. Peut-être que nous n’aurions pas dû partir seulement toute les deux, mais c’était la première fois que j’avais un peu de liberté depuis… … … vraiment longtemps alors je voulais en profiter un peu. Le mauvais caractère reviendrait bien assez tôt…