lundi 19 avril 2010

Un soldat est entré dans la cabine en passant par ce qui restait de fenêtre. Lord Willington l’a tout de suite attaqué. J’ai ramassé une épée par terre et j’ai essayé de l’aider, mais je ne m’étais jamais servi de cette arme alors ça n’a pas trop fonctionné. Quand le soldat est tombé inconscient, il a pris l’apparence de Beloss. What the fuck? J’ai empêché lors Willington de l’achever, mais de justesse. J’ai commencé à faire des bandages à Beloss quand j’ai aperçu Henryck sur le pont. J’ai abandonné temporairement Beloss pour l’aider et après j’ai donné un coup de main à lord Willington en lui refilant une potion de soin que j’ai prise dans le sac de Beloss. Après j’ai réveillé Beloss en lui donnant des potions et je suis sorti sur le pont pour aider.

J’ai voulu aider Henryck en attaquant le soldat qui se trouvait derrière lui. J’ai réussi à toucher et le soldat est tombé, mais il ne s’est pas relevé. En fait, il n’a plus bougé du tout. Oh mon dieu… Je pense qu’il est mort. Je viens de tuer quelqu’un. Muuu…

Après ça, le bateau s’est envolé et les soldats qui restaient n’ont pas tardé à suivre celui que j’avais tué. Pour ma plus grande surprise, tous mes compagnons se trouvaient à bord. Étienne s’est montré un peu trop motivé à mon goût quand je lui ai demandé où était Uvi. Uvi serait invisible et personne ne l’avait vu à bord. Alors il est peut-être resté en ville? Comment tu peux prendre ça aussi calmement? Peut-être que je ne le reverrai jamais, alors pas question que je me calme!!

J’aurais voulu partir tout de suite à la recherche de mon ami, mais Lena voulait que nous ayons une discussion entre gens civilisés elle, moi, lord Willington et le capitaine. Il était en effet préférable de discuter calmement de la situation avant que les têtes chaudes du groupe ne décident d’enfermer lord Willington et le capitaine quelque part ou pire encore. Je devais beaucoup à lord Willington, alors je ne voulais pas que mes compagnons lui fassent du mal.

Nous sommes allés dans la cabine du capitaine pour discuter. Lena a essayé de marchander pour me ravoir, mais lord Willington ne voulait rien entendre. Je n’avais pas du tout envie de rester une esclave, mais je ne voulais pas récupérer ma liberté à n’importe quel prix. Si lord Willington avait été comme le vieux pervers, je ne me serais sans doute pas opposée à la solution violente, mais je n’étais plus du tout certaine qu’il soit mauvais. Lena a dit qu’elle préférait la voie diplomatique avant de devoir utiliser d’autres méthodes. Mais est-ce que de dire qu’on est prêt à employer la violence au lieu de la parole ne fait pas que la voie diplomatique devient automatiquement la voie non-civilisée? Parce qu’il me semble que dire «je veux discuter, mais si ça ne marche pas je vais te taper dessus» ne fait pas très civilisé, non…?

Finalement, le capitaine et lord Willington ont voulu discuter seuls à seuls quelques instants et nous sommes sortis. Je me suis tout de suite mise à aller de pièce en pièce en appelant Uvi. S’il est sur ce bateau, je vais le trouver. Quand je l’ai entendu crier mon nom, je n’ai pas pris le temps de réfléchir et j’ai couru vers sa voix. Quand je l’ai retrouvé sur le pont, il m’a serrée très fort contre lui. J’ai passé mes bras autour de lui et je suis restée collée contre lui. Je me sentais si bien dans ses bras. Mais je ne me faisais pas d’illusion. Je savais qu’il était seulement heureux de me retrouver en vie et que ça ne voulait rien dire de plus pour lui. Même si je n’aurais pas dû, j’avais envie de profiter de cet instant. Alors quand j’ai commencé à pleurer et qu’il s’est mis à me frotter le dos pour me calmer, je l’ai laissé faire.

Je serais restée là des heures, mais il y a commencé à y avoir beaucoup d’agitation près de nous et je n’ai pas pu m’empêcher de regarder. Ark avait agrippé lord Willington par le coup et le tenait suspendu au-dessus du vide. Mais c’est quoi ça? Depuis quand on traite les gens comme ça pour avoir de l’information? Et puis je n’ai jamais dit qu’il nous avait achetés en nous confondant avec un de nos compagnons. C’est ce que j’ai supposé, mais il ne me l’a jamais dit. Tout comme j’avais supposé que «Léonard» était en fait Léo. Ark est complètement malade! Tu ne me dis pas ce que je veux entendre, alors je vais te tuer? C’est complètement débile comme façon de penser! Je pensais que Lena était un peu plus sage, mais ça n’avait pas l’air de la déranger qu’Ark agisse comme ça. Finalement, c’est Maël qui a été la plus sage. Si quelqu’un la menaçait de mort pour avoir des informations sur son clan, elle préférerait mourir plutôt que de parler. Je crois que moi aussi. Tu vas me tuer si je ne parle pas, mais tu risques de le faire quand même si je parle et tu pourrais aller t’en prendre à ma famille si je te dis ce que tu veux savoir? Tout le monde est tombé sur la tête.

James ne comprenait pas pourquoi je prenais la défense de lord Willington. Il a dit qu’il avait seulement voulu protéger sa marchandise. Je ne dis pas que ce n’était pas le cas, mais peu importe ce qui lui a traversé l’esprit au moment où il a agi, tout revient au fait qu’il m’a sauvé la vie. Ark, lui, n’arrivait pas à comprendre comment il avait pu dépenser autant d’argent pour deux bardes elfes s’il cherchait seulement du divertissement pour sa famille. Il était persuadé que lord Willington avait une raison cachée derrière ses agissements. Je suis tout à fait d’accord avec ça, mais ça ne veut pas dire qu’on a le droit de le menacer de le balancer par-dessus bord.

Finalement, Uvi et moi avons été désignés comme surveillants de lord Willington, qui a remis son arc à Maël. Maël va rester avec nous pour le surveiller. Je vais devoir lui demander si elle est capable de faire les premiers soins. J’espère que oui, comme ça elle pourra s’occuper de la blessure de lord Willington et moi je pourrai m’occuper de celles d’Uvi. Uvi n’a rien dit de tout le temps qu’à duré la «discussion». S’il n’avait pas continué à me tenir la main, j’aurais oublié qu’il était là. Je me demande pourquoi il caresse le dessus de ma main avec son pouce. Je devrais peut-être lui demander. Mais si je lui demande, il va arrêter de le faire…

mardi 13 avril 2010

À la place du vieux pervers: un jeune noble louche

J’ai réveillé Uvi et je lui ai expliqué la situation. Il n’a pas apprécié d’apprendre que nous allions devenir des esclaves. Il aurait voulu qu’on s’enfuie, mais moi je préférais attendre qu’on soit sûrs de réussir avant d’essayer quoi que ce soit. Il m’a répondu que j’avais l’air de vouloir me faire vendre. Je lui ai demandé en retour où il préférait recevoir sa claque. Je ne crois pas que je l’aurais jamais frappé même s’il avait été sérieux, mais je n’ai pas du tout apprécié la blague. Il a fini par accepter très à contrecœur de se soumettre et je me suis retournée pour qu’il puisse se changer.

Nous avons été emmenés dans une très grande maison jusqu’à une pièce avec des cubicules. Nous allions être dans des cubicules séparés, mais conjoints. Notre «sauveur» nous a rappelés de bien nous tenir. Comme si nous avions besoin de vous pour nous en rappeler! Après son départ, un homme est venu me voir dans ma cabine. Il a dit qu’il était le vérificateur. Vérificateur de quoi? De ma virginité? Voir que je vais vous laisser m’examiner là! Surtout avec la porte ouverte et le valet qui se tenait dans l’embrasure! Je savais qu’il n’était pas dans mon intérêt de me rebeller, alors j’ai demandé au vérificateur si le valet pouvait au moins se retourner. Il m’a dit que je n’étais qu’un objet et que je ne pouvais rien demander. Après ça, le valet a essayé de me traîner dehors en me tirant par les cheveux. Je lui ai donné un coup de tête et il m’a traité de vache. Je commence vraiment à me dire que les humains sont la pire des espèces : ils kidnappent les gens, ils s’adressent aux femmes avec des termes peu flatteurs et ils essaient toujours de leur faire des trucs louches.

Pendant que le valet me tirait, une petite fille est arrivée et m’a demandé ce qu’il faisait. Je lui ai répondu qu’il était méchant avec moi. Elle est partie ne courant dire à son père qu’un monsieur était méchant avec une dame. J’ai été remise dans mon cubicule et puis un noble est venu me voir avec sa femme et ses deux enfants, la petite fille que j’avais vue et un jeune garçon. Ils avaient l’air gentils, mais what the fuck? Les humains sont vraiment une bande de dégénérés! Ils magasinent pour des esclaves comme s’ils magasinaient pour des meubles et en plus, ils amènent leurs enfants avec eux? Je pense qu’ils sont tous fous.

Les deux nobles cherchaient des personnes pour les accompagner durant leur voyage, pour les divertir et pour s’occuper de leurs enfants. Uvi et moi avons parlé de nos compétences. La femme m’a demandé si je pouvais apprendre à lire et à écrire à une fillette de cinq ans. J’ai répondu que oui. Après ils ont entamé les pourparlers avec notre «sauveur». À ce moment-là, un vieux monsieur à l’air très louche est passé et s’est mis à me regarder. Il a dit que j’étais jolie, mais je n’ai pas aimé le ton de sa voix. Quand il a su que je venais avec Uvi, il a dit qu’il n’aurait qu’à s’en débarrasser. Avant de partir, il a dit à son serviteur d’offrir 5000 po de plus que ce que les nobles offriraient. Muuu… Je ne veux pas me faire acheter par lui… La femme m’a dit de ne pas m’inquiéter, parce qu’elle ne laisserait même pas un chien galeux à ce vieux sec.

Quand nous avons été remis dans les cubicules, la fillette m’a fait des «tatas» à travers la fenêtre de la porte. Uvi avait l’air découragé. Je l’étais aussi, mais je préférais rester le plus positive possible. Mieux vaut se faire acheter par eux que par le vieux pervers, n’est-ce pas? Bien sûr, mieux vaudrait ne pas se faire vendre du tout… J’espère qu’Uvi ne se mettra pas à penser que j’ai vraiment envie de me faire vendre…

Un peu plus tard, ma porte s’est ouverte et c’était le vieux monsieur louche qui était là. Oh non… Pitié… Je ne veux pas me faire acheter par lui… Il va me… Je ne veux pas mourir comme ça… Il a dit qu’il aimait les elfes, mais elles ne duraient jamais longtemps. Muuu… Uvi n’a pas aimé ce qu’il a dit, ni qu’il m’ait donné une petite claque sur les fesses alors il a reçu un coup de poing en pleine figure qui lui a fendu la lèvre. Au moins, je peux me dire que s’il ne m’aime pas comme moi je l’aime, il est quand même prêt à me protéger coûte que coûte.

J’allais embarquer dans le carrosse, quand notre «sauveur» est arrivé avec le jeune noble de tout à l’heure. Il a dit que l’entente avec lui prévalait sur celle avec la maison de vente et que c’était le jeune noble qui nous avait achetés. Nous avons donc été libérés : je suis embarquée dans le carrosse avec milady Willington et la jeune Charlotte et Uvi est grimpé sur un cheval avec le jeune garçon. Lord Willington chevauchait à côté d’eux.

Charlotte avait l’air toujours aussi heureuse de me voir. Elle s’est même endormie la tête sur mes genoux. Milady Willington s’est montrée très gentille. Elle a dit qu’elle et son mari étaient très ouverts si jamais Uvi et moi voulions avoir des enfants. Euh… C’est bon à savoir, mais je ne pense pas que ça risque d’arriver, ni maintenant, ni plus tard. À l’écouter parler, je suis presque rassurée, mais je suis certaine que sa gentillesse doit cacher quelque chose. Les personnes qui achètent d’autres êtres humains ne peuvent qu’être louches. J’en ai eu la preuve en arrivant à leur maison du quartier Mayfair.

Lord Willington m’a fait demander dans son bureau et il m’a posé pleins de questions : comment je m’appelais, d’où je venais, si je m’étais déjà échappée d’une prison. J’avais croisé Uvi en entrant et il m’avait chuchoté de ne rien dire, mais je me suis dit que j’aurais l’air super louche à chercher une réponse plausible, alors j’ai dit la vérité. Il a eu des drôles d’expressions quand je lui ai répondu et c’est ça qui m’a mis la puce à l’oreille, encore plus que les questions elles-mêmes. C’était comme s’il connaissait ma famille et qu’il connaissait bien Idraz’ill. Comment un humain pourrait-il connaître une famille d’elfes et une ville d’elfes qui n’est pas pro-étrangers? Cet homme est vraiment louche.

Finalement, Uvi et moi sommes partis avec le lord Willington pour dieu-sait-où tandis que sa femme et ses enfants restaient à Highland. Uvi aurait bien voulu que nous tentions de nous échapper, mais vu l’épée que lord Willington portait et vu la grosseur de son arc, je préférais être totalement certaine de mon coup avant d’essayer quoi que ce soit. J’ai paté Uvi sur la main pour lui remonter le moral, mais il n’a pas apprécié et il s’est éloigné un peu de moi. Ben là… Je voulais juste t’encourager un peu. Ce n’est pas comme si je t’avais fait des avances…

Nous avons chevauché jusqu’au port et nous avons embarqué dans un bateau moyen. Nous avons suivi lord Willington jusqu’à sa cabine, où il nous a posé des questions sur ceux qui nous cherchaient. Il a fait mention d’un homme aux cheveux bruns et de quelqu’un qui s’appelait Léonard. J’ai répondu le plus vaguement possible, sans mentir. Je savais qu’il parlait d’Étienne et très probablement de Léo, mais je ne voulais pas compromettre mes compagnons. Après nous avoir menacé de nous faire souffrir/tuer s’il arrivait quoi que ce soit à sa femme ou à ses enfants par notre faute (il nous prend pour qui? Nous ne voulons peut-être pas nous trouver ici, mais ça ne veut pas dire que nous ferions du mal à sa famille) ou si nous essayions de nous enfuir, il nous a envoyés dans notre cabine, qui était attenante à la sienne. Pour sortir, nous n’avions pas le choix de passer par sa cabine. Il m’a donné un paquet de tissu qui ressemblait à une chemise de nuit en me disant qu’habituellement, les femmes n’aimaient pas dormir… Euh…

Uvi et moi voulions tenter de nous échapper, mais si nous partions tous les deux, nous risquions d’être tués. Je préférais que lui parte pour chercher nos compagnons et que je l’attende plutôt que l’inverse. De un parce qu’il était plus débrouillard que moi et de deux parce que je l’aimais, tout simplement. Je l’aimais et je préférais que ce soit lui qui retrouve sa liberté. J’ai envoyé mon unseen servant dans l’autre cabine pour voir ce que lord Willington faisait. Il écrivait une lettre. En gros, ça disait : Il y a eu erreur sur la personne… Ils (Uvi et moi) ne savent rien… La femme ne sait pas mentir et lui ne dit rien… Ils voyagent sans doute avec «lui», mais ne savent pas qui il est… Je vais essayer d’en savoir le plus possible avant d’arriver à Idraz’ill… Euh, quoi? Comment ça «Idraz’ill»? Qu’est-ce qu’il veut aller faire à Idraz’ill? Qu’est-ce qu’un humain peut bien vouloir faire dans une ville d’elfes? Quand lord Willington est sorti avec la lettre, j’ai envoyé mon unseen servant après lui. Il est allé parler au capitaine dans une langue que je ne connaissais pas. C’était le moment parfait. Uvi m’a fait un câlin et il est parti. J’espère que tout se passera bien pour lui…

Quand lord Willington est revenu et qu’il a vu qu’Uvi n’était plus là, il a eu l’air plutôt fâché et m’a bien entendu demandé où il était parti. Je n’ai pas répondu. Il a fait venir un matelot pour qu’il prévienne le capitaine qu’il fallait partir d’ici cinq minutes. Oh non… Si nous partons dans cinq minutes, Uvi ne reviendra jamais à temps. Lord Willington m’a dit que j’étais innocente et pas dans le bon sens. Ben là… Vous ne vous attendez quand même pas à ce que je dénonce mon meilleur ami? Il a continué en disant que si des gens mouraient, ça serait de ma faute, parce que les elfes étaient recherchés en ville à cause d’un grabuge qu’il y avait eu. S’il retrouvait Uvi, il le tuerait lui-même. Je proteste…? Je ne veux pas que qui que ce soit tue Uvi.

Je serais bien retournée dans ma cabine, mais lord Willington ne voulait plus me quitter des yeux. Il m’a traînée jusqu’à la cabine de pilotage, où il a encore parlé dans une langue inconnue avec le capitaine. Les choses se sont ensuite bousculées très rapidement. Des soldats, beaucoup de soldats, sont arrivés. Ils ont donné quelques minutes au capitaine pour se décider à les laisser monter à bord. Après ça, ils monteraient de toute façon. C’est Uvi ou moi qu’ils cherchent? Lord Willington m’a donné une dernière chance de lui dire quelque chose, mais j’ai refusé. Il m’a dit que seul lui et le capitaine étaient des guerriers. Beaucoup de mousses avaient entre 10 et 12 ans. Certains allaient mourir et ça serait peut-être de ma faute. Il voulait que je m’en rappelle quand je serais interrogée par les prêtres d’Elhonna et de Corellon. Euh… Comment ça, «interrogée par les prêtres d’Elhonna et de Corellon»? Qu’est-ce que j’ai fait? Peu importe ce qu’il se passe, mes parents ne me laisseront plus partir quand ils seront au courant…

Lord Willington voulait que je regarde le combat, que je regarde ceux qui selon lui allaient mourir par ma faute. Il m’a poussée devant la fenêtre qui donnait sur le pont et il est parti, en verrouillant la porte derrière lui. Moi, je n’ai pas bougé. Je n’ai rien manqué du combat. J’ai vu les deux camps s’affronter, l’un étant très désavantagé par rapport à l’autre. J’ai vu ce pauvre mousse se faire trancher le ventre et après se faire traîner par son ami à l’écart. J’ai été incapable de détacher mes yeux de la traînée de sans qu’il a laissée derrière lui. Tellement de sang… Je n’étais pas obligée de rester plantée là. I could have hidden myself. I should have. But I didn’t. I don’t know why...

Je pensais que j’allais rester tranquille dans la cabine, mais deux soldats ont décidé de défoncer la porte. Il y en avait un des deux qui avaient envie de s’amuser avec moi. Les humains sont tous des obsédés? Heureusement pour moi (ou malheureusement pour mon ego, c’est selon) l’autre soldat avait une très piètre opinion des elfes. Est-ce que je viens vraiment de l’entendre dire qu’il préférerait «être» avec une chèvre?

Les deux soldats n’étaient pas très impressionnés par ma dague, mais moi j’étais très impressionnée par leurs épées. J’ai donc essayé de m’enfuir à coup de flare, mais ça n’a marché qu’à moitié. Je serais sans aucun doute morte si lord Willington n’avait pas tué d’une flèche dans la tête celui qui me tenait et achevé l’autre d’un coup d’arc. Je n’ai pas pu m’empêcher de le regarder mourir. Il crachait du sang et faisait des drôles de bruits. C’était horrible…

Lord Willington ne s’est pas gêné pour me faire encore savoir ce qu’il pensait de mon innocence. Vous m’avez achetée. Vous pensiez vraiment que j’allais vous dire tout ce que vous vouliez savoir? Peu m’importait si mon silence faisait de moi quelqu’un de stupide. Je ne pouvais pas trahir mes compagnons et je ne pouvais surtout pas le trahir lui. J’ai soigné la blessure de lord Willington comme je le pouvais avec les moyens du bord. Il m’avait sauvé la vie, alors c’était le moins que je pouvais faire. Je me suis ensuite mise à prier Corellon en espérant que je retrouverais la force nécessaire pour pouvoir le guérir par magie. Mes prières ont été exaucées, mais pas comme je l’espérais. Maël a atterri sur le pont et s’est rangée de notre côté. Puis j’ai vu les voiles commencer à s’ouvrir. Uvi…