lundi 29 mars 2010

Le début de la fin.Yééé...

Quand la porte s’est ouverte, j’ai faille avoir une crise cardiaque. C’était une jeune fille qui m’apportait des vêtements. Elle avait l’air beaucoup trop motivée à m’aider. Elle m’a dit de ne pas être gênée parce que ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ça. Je suis désolée d’être si gênée, mais c’est mon premier kidnapping!

Elle m’a expliqué qu’elle avait été adoptée par le type qui m’avait enlevée, Lockheart. Elle n’a pas arrêté de me dire que c’était quelqu’un de gentil. Je conviens qu’il m’a sauvé d’une mort atroce, mais il m’a quand même enlevée alors ça le fait partir d’un très mauvais pied. Elle m’a aussi dit et redit que je ne devais pas prendre mal la situation : j’allais être nourrie et logée jusqu’à la fin de mes jours. Yééé. Et je n’allais pas être maltraitée. Permets-moi d’en douter. Je vais me faire vendre. Je vais devenir une esclave. Et depuis quand les esclaves sont bien traités? Dans les histoires, il y a souvent des méchants maîtres qui battent, torturent et agressent leurs pauvres esclaves. Je ne crois pas tout ce que je lis, mais j’ai de très sérieux doutes vu ma situation présente.

Nabbi m’a aidée à m’habiller. La pile de vêtements comprenait un corset (qui couvrait ce qu’il devait couvrir, mais qui était quand même trop révélateur à mon goût), une longue jupe qui était échancrée d’un côté jusqu’à mi-cuisse et une petite culotte qui s’attachait sur les côtés avec des cordes. Nabbi a ensuite arrangé mes cheveux pour que ma nuque soit dégagée. Ça change quoi? C’est anti-esclave que mes cheveux soient détachés? La seule chose qu’il me restait maintenant et qui m’appartenait était mon collier. Ils m’avaient pris tout le reste de mes affaires.

Après j’ai eu droit à un examen médical. Le médecin voulait vérifier ma respiration et pour ça mon corset à dû être détaché. J’ai quand même gardé mes mains sur ma poitrine et le médecin n’a pas arrêté de me demander de les descendre. Je me fous que vous soyez un professionnel! Pas question que je vous montre ma poitrine! Il a dit qu’il reviendrait pour le dernier examen. Il n’a vraiment pas l’air motivé, c’est quoi ce dernier examen? J’ai demandé à Nabbi et elle m’a dit que c’était pour vérifier ma virginité. Quoi? C’est quoi le rapport de ma virginité avec le fait que je vais me faire vendre? Tu espères vraiment me faire croire que je ne vais pas me faire agresser après une réponse comme ça? Elle m’a expliqué que les acheteurs ne voulaient pas d’une fille sur qui pleins de gars étaient passés. Alors la pureté vaut plus cher peu importe l’usage qu’on veut en faire? Je vais me faire agresser, j’en suis certaine…

Nous sommes ensuite allées voir Lockheart, je veux dire mon sauveur, pour que je me choisisse une paire de souliers qui irait avec mon ensemble. J’ai choisi des escarpins dont la couleur était agencée avec celle de la jupe. J’ai ensuite dû faire un résumé de mes compétences et de celles d’Uvi. Je n’avais pas envie de dire tout ce que je savais faire, mais j’avais encore moins envie qu’Uvi se fasse retirer dessus… Je lui ai dit tout ce qu’il voulait savoir en restant polie, mais à la limite de l’insolence. J’avais beaucoup de difficulté à me contrôler. Il m’a ensuite demandé si j’avais des demandes particulières. Des demandes particulières? Ne pas me faire vendre? C’était malheureusement hors de question. Il m’a expliqué que c’était dans l’intérêt de tout le monde que la marchandise soit heureuse. Comme ça, la marchandise ne subissait pas de mauvais traitements et lui n’était pas obligé de rembourser des clients insatisfaits. La seule requête à laquelle j’ai pensé ça a été de ne pas être séparée d’Uvi. Déjà que les choses allaient être difficiles, si je n’étais pas toute seule, j’allais peut-être réussir à passer au travers.

Notre départ allait être ce soir, mais je pouvais rester avec Uvi en attendant. Il était toujours inconscient, étendu sur le divan. Je suis désolée Uvi. J’aimerais être plus forte pour pouvoir nous faire sortir d’ici…

Au moment de partir, mon sauveur m’a donné des vêtements pour Uvi et m’a dit que j’avais trois heures pour lui expliquer la situation et lui faire comprendre que c’était dans son intérêt de faire ce qu’on lui dirait. Quelque chose me dit que ça ne sera pas facile…

On nous a fait embarqués dans un genre de chariot pour prisonniers et nous sommes partis. J’ai tellement hâte de me faire vendre. Yééé.♪

jeudi 18 mars 2010

Mes derniers mots...

C un peu dark comme layout pour Leila, mais pour changer un truc qui me gossait, j'ai ajouté et effacé des choses... J'ai changé complètement le background en espérant que ça marcherait... Quand finalement j'ai réussi, j'étais rendue avec ce background-là et ça ne me tentait plus de rechanger. Et puis j'aime bien la feuille de musique, surtout avec ce qu'il y a d'écrit dessus...


Nous sommes arrivés à Highland le matin du 6 juin, après une semaine de voyage. En temps normal, j’aurais aimé aller visiter, mais en ce moment, je ne me sens pas assez bien pour faire quoi que ce soit. Dès que nous sommes arrivés à l’auberge, j’ai à peine pris le temps de me laver puis je suis allée m’enfermer dans la chambre que je partage avec Lena. J’aurais préféré rester seule, mais quand Uvi est venu cogner, j’ai été incapable de l’ignorer.

Je l’ai laissé entrer et nous avons parlé. Il aurait voulu que le malaise qu’il y avait entre nous depuis une semaine disparaisse et que nous restions amis. Comme nous ne savions pas combien de temps durerait notre aventure, il préférait que la distance ne reste pas. Je ne devais pas me faire d’espoir, mais les choses (aka sa vision de moi) pourraient changer quand tout serait réglé. Ça, je ne le comprenais pas. Comment les choses pouvaient-elles changer si je n’avais pas le droit de l’influencer? Parce que je me disais que même s’il n’avait pas de place pour l’amour, je pouvais quand même essayer de l’influencer, soit en lui tenant la main ou en restant près de lui. Mais Uvi a été très catégorique : je ne dois pas essayer quoi que ce soit.

Je donnerais tout pour comprendre, mais comme Uvi ne pouvait me dire quoi que ce soit, c’était peine perdue. Au moins, il m’a dit que je n’avais rien fait de mal. Tant mieux, parce que je commençais vraiment à me demander ce que je pouvais avoir fait ou ne pas fait pour qu’il ne veuille pas de moi. Il m’a demandé si j’allais quitter le groupe quand nous allions retrouver nos amis. J’y avais pensé, mais je ne l’ai pas dit. Si je partais, ce qui allait probablement arriver, je crois que j’allais retourner chez moi. Mes parents seraient contents de me revoir. Ils allaient sans doute recommencer à vouloir me trouver un prétendant, mais je m’en fichais. Qui sait, je pourrais peut-être arriver à être heureuse dans un mariage arrangé? Uvi m’a demandé de l’avertir si jamais je quittais le groupe à cause de lui. C’est sûr que si je quitter notre groupe ça va être à cause de toi. Pourquoi je partirais autrement? C’est une chose d’essayer de faire disparaître le malaise le temps que nous sauvions nos amis, mais continuer à voyager avec toi à plus long terme en sachant que je ne suis qu’une amie pour toi, je ne crois pas que je serais capable.

Quand Uvi est parti, je me suis mise à pleurer dans mon oreiller. Comment j’ai pu me tromper à ce point? Comment j’ai pu croire que tout se déroulerait parfaitement? Je crois que je vis vraiment trop dans mon petit monde. Si je pouvais faire un vœu, je souhaiterais ne jamais lui avoir avoué mes sentiments. Tout est rendu si compliqué…

Étienne est venu me voir. Il voulait savoir combien j’avais d’argent sur moi. Apparemment, les cartes sont très chères. Il n’avait pas envie de parler à ma porte, alors je lui ai ouvert. Quand il m’a vue, il a tout de suite su que j’avais pleuré. Je devais avoir un air de «je n’ai pas envie d’en parler» parce qu’il ne m’a pas posé de question. Pour me changer les idées, il m’a demandé de l’accompagner en ville pour chercher les autres. Je me souvenais que Beloss avait dit qu’il voulait trouver un forgeron pour pouvoir arranger l’armure d’Henryck, alors nous sommes partis à la recherche d’un forgeron… même si ni l’un ni l’autre nous ne savions où en trouver.

En chemin, nous avons croisé Lena, qui nous a raconté l’étrange aventure qui venait de lui arriver. Une femme qu’elle ne connaissait pas lui avait sautée dessus en lui demandant «Où sont les autres? Où sont les autres?». Lena ne la connaissait pas, mais la femme semblait bien la connaître. Mieux vaut rester sur nos gardes. Nous avons finalement décidé de retourner à l’auberge pour regarder la carte du continent qu’Étienne avait achetée, mais nous avons vu en chemin deux personnes dans les airs. Lena a décidé d’y aller et Étienne et moi l’avons suivie pour l’empêcher de s’en mêler.

Maël était déjà là, mais elle s’est rapidement éloignée avec une des personnes qui se battaient. Lena, Étienne et moi les avons suivies à l’extérieur de la ville. La femme qui s’était fait attaquer (elle s’appelle Eri) ne connaissait pas son agresseure, qui se trouvait être la femme qui avait sauté sur Lena.

Beloss est redevenu visible à ce moment-là et il nous a dit qu’il avait foncé (quand il était en dragon) dans un arcadien enchaîné. L’homme était inconscient et avait peut-être une commotion. Je n’étais pas très d’accord qu’il soit parti sans s’assurer que l’homme allait bien, mais je ne pensais pas non plus que ce soit une bonne idée de nous en mêler. Je veux bien aider quand je peux, mais dans ce cas-ci… C’est un arcadien… dans une ville d’humains…

Étienne et moi avons décidé de retourner à l’auberge pour avertir Uvi et William de la merde qui se préparait. Avant d’arriver, j’ai parlé à Étienne de la conversation que j’avais eu avec Uvi. Certains de ses conseils étaient hors de question, mais ça m’a fait du bien de lui parler. Je ne me voyais pas du tout ignorer Uvi ou tout faire pour qu’il se sente cheap. La seule solution que je pouvais envisager c’était de faire comme si rien ne s’était passé. Peut-être que je ne me sentirais effectivement pas bien là-dedans, mais c’était quand même la meilleure solution. Étienne a aussi dit des trucs bizarres. Il a dit qu’Uvi était peut-être eunuque. Je ne savais pas ce que ça voulait dire, mais il n’a pas voulu m’expliquer. Et lui non plus ne comprenait pas la réaction d’Uvi, parce qu’il avait vu quelque chose dans ses yeux. Je le croyais aussi, mais je me suis trompée : Uvi n’est pas amoureux de moi.

Quand nous avons raconté ce qui s’était passé, Uvi et William ont décidé d’aller donner un coup de main. William voulait vraiment aider j’en suis certaine, mais je crois qu’Uvi cherchait seulement à contrarier Étienne. Je ne voulais pas que mon ami se mette dans la merde alors j’ai suivi. Étienne aussi, très à contrecœur. Nous avons retrouvé tout le monde dans une auberge assez chic, là où Eri avait une chambre. L’arcadien inconscient s’était réveillé et semblait bien se porter, mais il avait perdu la mémoire. À cause de Beloss? Maël et Lena voulaient absolument l’aider, mais Étienne et James étaient contre. Au risque de paraître pour une sans-cœur, je me rangeais plutôt de leur côté. Nous ne pouvons pas aider tous les gens que nous rencontrerons, autrement, nous ne finirons jamais notre quête. Surtout que c’est un arcadien, dans une ville d’humains… Quoi que je doive admettre que nous avons une certaine responsabilité envers lui, comme il est devenu amnésique probablement à cause que Beloss lui a foncé dedans. Alors nous pourrions au moins l’aider à sortir de la ville.

Comme nous ne trouvions pas ce que nous cherchions sur les cartes, Uvi et moi avons décidé d’aller en ville pour chercher un érudit, ou au moins des renseignements sur Goresh. Nous sommes rapidement sortis de la première librairie que nous avons trouvée, parce que le libraire était anti-elfe. Le deuxième libraire n’avait rien contre les oreilles pointues. À part le fait qu’il n’avait pas l’air motivé du tout à travailler, il était correct. Le nom de Goresh ne lui disait rien alors nous lui avons demandé de nous indiquer où se trouvaient les livres sur les légendes et après sur la géographie. Quelques heures plus tard, nous avons décidé de déclarer forfait. Le libraire nous a donné une carte pour que nous puissions nous rendre à son autre boutique. Nous sommes sortis, mais avant de partir, nous avons décidé d’aller chanter une chanson au libraire pour mettre un peu de joie dans le restant de sa journée. Je ne sais pas si ça a marché, mais en tout cas il avait l’air perturbé.

Les indications sur le plan étaient plutôt claires, mais nous n’avons pas trouvé la boutique. Au lieu de ça, nous avons fini par nous perdre. Nous nous sommes rendus compte que quelque chose clochait quand nous avons remarqué que les buildings étaient plus abîmés, que les rues étaient plus sales. Nous avons voulu rebrousser chemin, mais nous nous sommes plutôt enfoncés de plus en plus dans les bas-quartiers. Il faisait de plus en plus noir et les odeurs étaient de plus en plus infectes. Muuu… J’ai peur…

Nous avons rencontré une vieille femme vraiment louche qui nous a proposé de nous héberger pour la nuit et de nous montrer le chemin jusqu’à la rue principale demain matin en échange de quelque chose de valeur. Elle avait l’air trop suspecte, alors nous avons refusé son offre. Nous n’aurions pas dû. Au détour d’une rue, nous sommes tombés sur six hommes qui avaient l’air encore plus louches que la vieille femme. Nous nous sommes tout de suite mis à courir en sens inverse, mais ils nous ont rattrapés et nous ont acculés contre un mur. De près, ils faisaient encore plus peur : ils étaient tous crottés, ils sentaient mauvais et ils me regardaient avec des regards qui ne me plaisaient pas du tout. Et en plus ils se sont mis à dire qu’ils allaient abuser de moi. Ils avaient envie de vérifier si c’était vrai qu’une elfe mourait quand elle se faisait violer.

Uvi et moi avons lancé deux flare et nous avons recommencé à courir. Au bout de l’allée, Uvi a reçu une bouteille derrière la tête et il est tombé dans les pommes. J’ai utilisé un sort pour soigner sa blessure et je l’ai brassé pour qu’il se réveille. À ce moment-là, j’aurais pu me sauver. J’aurais courir et aller me cacher. J’aurais pu sauver ma peau, mais je ne l’ai pas fait. Je savais qu’en restant il y avait de très fortes chances pour que je me fasse attraper, mais je ne pouvais pas partir. Je ne pouvais pas abandonner Uvi…

Comme de fait, les deux hommes qui n’étaient pas aveuglés nous ont rattrapés. J’ai essayé de donner des coups de bâton, mais ça n’a rien donné à part de les mettre plus en colère. J’ai fini par me résoudre à sortir ma dague. Pour la première fois de ma vie, j’étais prête à faire couler le sang, pour me défendre, mais surtout pour défendre mon ami. Étant super douée pour le combat, j’ai fini couchée par terre, avec un des types assis sur mes jambes pour m’empêcher de bouger. Les deux hommes avaient toujours envie de profiter de moi et ils se sont même mis à dire que ça serait amusant si Uvi regardait. Je n’avais jamais eu aussi peur de toute ma vie, mais j’ai continué à donner des coups dague pour les tenir à distance. J’ai continué jusqu’à ce qu’une voix ordonne aux hommes d’arrêter parce qu’ils risquaient de m’abîmer.

L’homme qui avait l’air d’être leur chef avait une apparence plus soignée que ses sous-fifres, mais il était encore plus effrayant. Quand j’ai tardé à lâcher ma dague, il a tiré dans la jambe d’Uvi, qui s’est réveillé en hurlant. Comme je ne voulais pas qu’il meure à cause de moi, j’ai lâché ma dague et j’ai accepté de suivre sans faire d’histoire. Quant à mon pauvre Uvi, il a été traîné par terre sans ménagement. Nous avons été emmenés… je ne sais pas où en fait. J’avais trop peur pour remarquer quoi que ce soit. Je n’ai pas mis de temps à comprendre que nous allions être vendus et encore moins de temps à comprendre que l’homme avec le fusil ne devait pas être contrarié. Quand j’ai refusé de lui donner mon nom, il a encore tiré dans la jambe d’Uvi. Muuu…

Après ça, je lui ai dit tout ce qu’il voulait savoir : mon nom, mon métier… Il m’a ensuite ordonné d’aller me laver et de mettre les vêtements qu’il y aurait dans la chambre. Il m’a dit qu’il m’enverrait une fille pour m’aider à m’habiller. Et il a bien précisé qu’il n’enverrait pas un de ses hommes, sinon il pourrait être… tenté. Dès que je me suis retrouvée dans la pièce, j’ai mis une chaise sous la poignée, pour empêcher quelqu’un… d’être tenté. Il y avait une autre porte avec une fenêtre, mais comme elle donnait sur l’extérieur, je ne m’en suis pas trop préoccupée. Je me suis dépêchée de me déshabiller et d’entrer dans le bain.

Ces mots sont probablement les derniers que j’écrits…

J’ai été kidnappée et je vais me faire vendre comme esclave. Ensuite, peu importe par qui je me ferai acheter, je vais me faire agresser. Et je vais mourir dans d’atroces souffrances. Nos compagnons ne réussiront jamais à nous retrouver. Comment le pourraient-ils? Je vais mourir… Il y a tant de choses que j’aurais voulu faire… que j’aurais voulu vivre… Je peux quand même me consoler en me disant que j’aurai au moins eu le courage de lui dire que je l’aimais…