mercredi 18 février 2009

More blood on my hands

Perdue dans mes pensées, j’ai continué à faire le tour de la ville, un hibou me suivant toujours. Quelques instants plus tard, j’ai vu plusieurs hiboux s’envoler. Ils semblaient aux aguets.
-Qu’est-ce qui se passe? aie-je demandé à mon hibou.
-Sécurité!
-D’accord…
Puisque je ne pourrais tirer aucun autre renseignement de lui, j’ai demandé à mon dragon s’il sentait quelque chose.
-Je sens pleins de choses!
-Comme…?
-De l’eau! De l’eau! Encore de l’eau!
-Quelque chose d’anormal?
-Non!
-D’accord.
Pate, pate.

Me disant que je n’avais sans doute pas lieu de m’inquiéter, j’ai continué à me promener. Puis j’ai vu Kikuchi et Perceval, qui tenait Sakurako en poche de patate, sortir et se diriger vers une bâtisse plus loin. Ensuite j’ai vu Biloss qui courait réveiller Quentin et les deux se sont allés vers la palissade. La situation commençait à m’intriguer alors j’ai décidé d’aller les voir.
-Qu’est-ce qui se passe?
-Quelque chose vient vers la ville et c’est potentiellement hostile! m’a répondu Biloss.
J’ai décidé de monter sur la balustrade, mais tout ce que je voyais c’était un champ noir. J’ai demandé au dragon combien de créatures il sentait et il m’a répondu 88, ce que je me suis empressée de dire aux autres.

Biloss a décidé d’envoyer un gros scarabée de feu pour mettre le feu au champ. C’est à ce moment que nous avons pu voir une marée de drows. Muuu… Biloss m’a demandé de mouiller la balustrade pour que le feu de sa bibitte ne pogne pas dedans. Je n’ai pas eu de problème à le faire, mais j’ai en même temps éteint toutes les torches et aspergé d’eau tous ceux qui se trouvaient en haut, y compris les pauvres hiboux qui ne pouvaient plus voler. Je m’excuse… Je vais devoir apprendre à préciser le fond de ma pensée quand je m’adresse à mon dragon. Il faudrait d’ailleurs que je lui trouve un nom. «Dragon», ça ne fait pas super original.

Le noir autour de moi ne m’a pas empêché de voir un truc rouge qui volait et qui s’en venait dans ma direction. Quand ça fut plus près, j’ai constaté qu’il s’agissait de Takeo… qui est tombé en plein milieu de la mare de drows? What the hell?!
-Baston!!
Ça c’était Biloss, qui avait décidé de se lancer aussi dans la mêlée. Puis ce fut au tour de Quentin de sauter. Euh… Est-ce que vous êtes tous devenus fous? Ou alors suicidaires? Avec mon minuscule fleuret (et ma petite quantité de points de vie) et les centaines de drows qu’il y avait, il n’aurait pas été sage de ma part de sauter. Je ne pouvais pas non plus attaquer, n’ayant pas mon arbalète et ignorant où elle se trouvait. La seule solution qu’il me restait était de me servir des pouvoirs de ma boucle d’oreille. D’ailleurs, le feu était en train de se propager très rapidement et se rapprochait de plus en plus de la forêt. Je me suis sentie totalement incapable de la laisser brûler (ça pourrait être ma forêt) alors j’ai descendu de la palissade et j’ai couru jusqu’au centre du village. J’ai demandé au dragon s’il pouvait se transformer et aller éteindre le feu qui menaçait la forêt.
-Gros comment? m’a-t-il demandé.
-…Assez gros pour que je grimpe sur toi!
La boucle d’oreille a disparu et un dragon bleu hyperactif est apparu devant moi. Il ressemblait à un chien qui attendait qu’on lui lance un bâton. Trop mignon.

Je suis grimpée sur son dos et nous sommes partis dehors. Le dragon a contourné les combattants et il a créé une grosse vague d’eau autour de la forêt. Le feu ne pouvait maintenant plus s’y attaquer. Je pouvais maintenant me concentrer sur les drows. Les ice spikes de Sakurako semblaient être très efficaces alors je pourrais essayer d’en faire? J’ai demandé au dragon d’en faire sur les drows qui entouraient la palissade. Je savais que j’allais en tuer, mais je ne m’attendais pas à ce que ça se passe de cette manière. Des ice spikes gigantesques se sont formés et tous les drows qui se trouvaient autour du village ont fini empalés. Le sang a juté sur le bois de la palissade. J’ai trouvé ça dégueulasse. Je me suis trouvée dégueulasse. Je venais de tuer des dizaines de drows en quelques secondes sans y penser deux fois et j’étais déjà en train de penser à la manière dont je pourrais me débarrasser des autres. I’m horrible…

Tout en me faisant tirer dessus, j’ai essayé de noyer des drows par petits groupes, pour être certaine de ne pas atteindre mes alliés. Quand il n’est resté presque plus d’adversaires, j’ai demandé au dragon de me ramener au village. J’avais très peur que des drows aient réussi à entrer par l’arrière et qu’ils aient emmené Sven. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que c’était pour lui qu’ils étaient là… et aussi pour nous péter la gueule bien sûr. Une fois au sol, j’ai demandé au dragon de redevenir une boucle d’oreille et j’ai couru jusqu’à la maison où Sven était censé se trouver. Dieu merci, il s’y trouvait toujours. Margueritte, ainsi que quelques enfants nains, se trouvaient avec lui. Je les ai rassurés sur l’issue de la bataille, tout en leur suggérant de ne pas sortir. Sven a dit que c’était son devoir de se faire sacrifier par les drows et qu’il devrait être avec eux, mais il ne voulait pas non plus se battre contre nous. Tu es peut-être un drow, mais tu es mignon comme tout. Ne t’en fais pas, nous allons te protéger.


Sous les regards insistants des enfants nains, Margueritte s’est occupée de mes blessures. Selon leurs dires, je n’étais pas une vraie elfe. Les vraies elfes avaient des cheveux et des yeux rouges et des gros seins. Euh… Je n’ai ni les cheveux ni les yeux rouges et ma poitrine est… de taille modeste, mais je suis une vraie elfe. Sur quoi ils se basent pour établie leurs critères? J’ai cru comprendre que la fille adoptive de Perceval était une elfe, mais tout le monde est différent.
-Vous voulez que je reste? aie-je demandé à Margueritte.
-Et bien, je n’ai pas l’habitude d’autant d’enfants, alors si vous pouviez vous occuper de Sven?
-D’accord, pas de problème! Tu veux dormir Sven?
-Euh… Je ne sais pas…
-Mais qu’est-ce que tu aurais envie de faire?
-Ce que j’aurais envie de faire? Personne ne m’a jamais demandé ça…
-On pourrait aller se promener? Ou jouer? Ou je pourrais te raconter une histoire avant d’aller dormir? Tu as faim?
-Non…
-Alors qu’est-ce que tu voudrais faire?
-C’est quoi la priorité?
-La priorité, c’est ce que tu as le plus envie de faire.
-…Est-ce que mademoiselle Sakurako dort?
-Je ne sais pas, sans doute. On pourrait aller vérifier!

Je l’ai pris par la main et nous sommes partis en direction de chez Perceval. Quentin était assise devant la maison.
-Salut!
-Salut!
-Qu’est-ce que tu fais là?
-Je garde la maison.
-…Tu n’arrivais pas à retrouver la maison où on dormait?
-Oui… Mais ce n’est pas grave, j’aime dormir dehors.
-…Ok.
(Tu aimes vraiment dormir dehors ou tu ne veux tout simplement pas te retrouver dans la même pièce que moi? J’ai fait quelque chose de mal?)

Mes récents massacres ne m’ayant pas enlevé mes bonnes manières, j’ai cogné à la porte et j’ai attendu qu’on vienne m’ouvrir. Perceval m’a regardée bizarrement. Euh, quoi? C’est ce qu’il faut faire, non? Cogner à la porte quand on va chez quelqu’un d’autre? Il a trouvé la demande que j’ai faite au nom de Sven plutôt étrange, mais il ne s’est y pas opposé. Le petit Sven ne s’est pas fait prier et il a couru en quatrième vitesse à l’intérieur pour voir Sakurako. Trop mignon. J’ai remercié Perceval et je suis retournée auprès de Quentin. Elle n’avait pas l’air plus motivée que ça à retourner à notre chambre alors j’ai écouté sa suggestion de demander à un des hiboux de me guider. Je dois vraiment avoir fait quelque chose de mal. Peut-être qu’elle a compris ce qui s’était passé cette nuit? J’espère que non, mais si c’est le cas, peut-être qu’elle n’approuve pas? Peut-être qu’elle ne me juge pas digne de son frère? Peu importe. Jamais je n’oserais aborder le sujet avec elle alors il vaut mieux que je laisse la poussière retomber.

En arrivant à destination, j’ai essayé de faire le moins de bruit possible. La dernière chose que je voulais en ce moment, c’était de déranger (encore) les nains. Avant d’aller me coucher, j’ai décidé de faire un brin rapide de toilette. Après la nuit que je venais d’avoir (dans tous les sens du terme), ça ne me ferait pas de tort. En me lavant, j’ai remarqué des petites marques… faites par lui. Je me demandais où il pouvait bien être passé… Peut-être qu’il était revenu maintenant? Propre et changée, je me suis dépêchée de retournée dans ma chambre… qui était complètement vide. Je me suis donc endormie en ne cessant de penser à aux raisons qui pouvaient avoir poussé François à partir. Je n’en trouvais aucune de valable.

Le lendemain, j’étais toujours toute seule à mon réveil. I guess he’s really not coming back. Je me suis redonnée une apparence normale et je suis descendue au rez-de-chaussée. Les deux nains étaient en train de déjeuner. Nous avons tous trois évité de nous regarder directement, le malaise flottant dans les airs étant très évident. J’ai pris quelques tranches de pain et je me suis hâtée de sortir, sous la demande pas subtile du tout des nains de ne plus jamais revenir. Muuu… En plus, juste avant de refermer la porte, je les ai entendus murmurer qu’il fallait qu’ils se dépêchent d’aller brûler les draps dans la chambre. Muuu… Ce n’était pas censé se passer comme ça. J’étais censée être heureuse, pas me sentir mal à l’aise par rapport à tout ce qui s’était passé.

Chez Perceval, qui m’a encore regardée bizarrement quand j’ai cogné pour entrer chez lui, le malaise a persisté. Quentin est sortie presqu’aussitôt que je suis entrée, me donnant encore plus l’impression que j’avais fait quelque chose de mal. Muuu… Tout le monde a éventuellement fini par se retrouver ici, ce qui a donné le signal de notre départ. Perceval nous a gentiment préparé des rations pour quelques jours et nous sommes partis vers le nord, en direction de l’oracle. J’avais déjà été anxieuse d’avance de m’y rendre, car j’espérais qu’elle pourrait nous aider à retrouver François, mais là j’étais encore plus énervée, priant le ciel pour qu’elle puisse m’aider à élucider le mystère entourant la disparition (#2) de François. Mais peut-être que je ne devrais pas faire de demande aussi égoïste alors que le monde semble être contre nous. Je devrais peut-être penser à tout le monde au lieu de penser juste à moi… Mais qu’est-ce que je pourrais demander d’autre?


Love is giving someone the power to destroy you but trusting them not to.

2 bisou:

Quentin a dit…

Le pire, c'est qu'elle aime vraiment dormir dehors. lol

Pauvre Leila. Et dire qu'elle s'ets finalement donnée a qq, il fallait qu'il disparaisse tout de suite apres. lol

Lyra a dit…

Toi je te hais!!!!!!!!!!!!!!!!! lol

Elle va tellement lui parler dans le casque quand il va revenir... si elle est capable de résister à ses beaux yeux...