mardi 24 février 2009

The oracle

Nous en avions pour trios jours jusqu’à l’oracle, trois jours au cours desquels Maël m’a donné des herbes pour éviter que je ne… Enfin, vous savez… Tant qu’à faire, j’en ai profité pour lui demander de m’en apprendre un peu plus sur les herbes en général. Ça pourrait toujours m’être utile et quand… si une situation comme celle qui s’était produite se reproduisait, je pourrais me débrouiller toute seule. Je n’avais vraiment pas envie que tout le monde soit au courant à chaque fois que je…

J’ai aussi passé du temps avec Sakurako, qui apprenait le sylvestre avec Maël. Ça m’a évité d’être toute seule et ça a tenu mon esprit occupé. Au 3e soir, au campement, Biloss nous a donné des objets pour nous permettre d’entendre et de parler à ceux qui se trouvaient à 180m de distance et portant les mêmes objets. C’était des boucles d’oreilles pour les filles et des genres de porte-clés pour les gars. Ça serait pratique quand nous aurions à nous séparer, ce qui arrive à peu près tout le temps.

Quand nous nous sommes remis en route le lendemain, le chemin n’a cessé de monter de plus en plus abruptement. De chaque côté de la route, il y avait une forêt très dense formée autant de ronces que d’arbres. Les branches de ces derniers formaient une voûte au-dessus de nos têtes. Nous avons commencé à grimper et il ne s’est tout d’abord rien passé, puis des roches ont commencé à débouler vers nous, une à la fois. Après une fois à avoir été blessée par les ronces en me tassant, j’ai créé de la glace par-dessus les ronces le temps que la roche passe et je suis ensuite retournée sur la route. Mais les roches ne cessaient de revenir et en plus, il y avait des petits singes complètement cinglés qui ne semblaient vivre que pour se faire écraser par les roches.

Nous avons fait quelques tentatives pour arrêter la roche (Sakurako et moi avons formé une très belle équipe), mais le plus simple a été finalement de se tasser sur le côté sur un chemin de glace le temps que la roche passe et continuer ensuite. Quand nous sommes arrivés au sommet, nous avons vu d’où venaient les roches exactement. Elles apparaissaient de nulle part comme par magie et dévalaient ensuite la pente. Plus loin, il y avait des ruines habitées par plusieurs petits singes. Ils étaient aussi fous que les autres et quand ils mourraient, ils se relevaient quand même et ils continuaient à se battre. Ils avaient l’air fait de papier. C’était assez creepy.

Quentin a failli y rester. Quand je l’ai vue par terre, je me suis dépêchée de la soigner. Je sais à quel point François tient à sa sœur, alors ne serait-ce que pour lui je me devais de faire quelque chose. Tous les singes hors d’état de nuire, nous avons continué. J’ai fait une partie du chemin à dos de dragon, lequel ne s’est pas fait prier pour m’aider. Nous avons monté, monté et encore monté jusqu’à ce que nous arrivions devant une arche. Quand nous l’avons traversée, nous nous sommes finalement retrouvés devant le temple de l’oracle. Quelques groupes se trouvaient de part et d’autre du chemin : trois personnes qui ne faisaient pas de buée quand ils respiraient, contrairement à tout le monde (étrange), un groupe que je ne connaissais pas, un groupe comprenant les deux femmes qui avaient essayé de tuer Quentin et finalement le groupe de Cirqui. Dès que je les ai vus, j’ai donné une cape à Quentin pour qu’elle se couvre. Elle ne s’est pas fait prier pour se cacher quand elle a su de qui il s’agissait. Puis un homme est sorti du temple. Il portait l’insigne de Cirqui. C’était probablement leur chef. Quand il est passé à côté de nous, il nous a regardés en souriant. Même si Quentin était cachée derrière moi, sous une cape, j’ai eu l’impression qu’il savait qu’elle était là. Il aurait pu facilement s’en prendre à nous, mais il ne l’a pas fait et tout son groupe et lui ont disparu en repassant sous l’arche. Comme nous ne pouvions rien faire d’autre qu’attendre, chacun est parti de son côté : Biloss est allé voir le groupe de pas-de-buée, Maël est allée voir le groupe inconnu et Kikuchi s’est dirigé vers le groupe avec l’arcadienne.


Je suis restée auprès de Quentin. J’aurais bien voulu lui dire quelque chose pour la rassurer. Mais quoi? L’ancienne moi lui aurait sans doute dit : Ne t’inquiète pas, tout va bien aller. Mais je ne suis aujourd’hui plus assez idiote pour dire quelque chose d’aussi idéaliste. Je dirais plutôt : N’oublie pas que je suis là pour toi. Tu n’es pas toute seule alors si tu as besoin d’aide, tu peux compter sur moi. J’ai voulu le faire, mais quand je me suis retournée vers Quentin, elle a disparu. Euh… Pendant quelques instants, j’ai dû avoir l’air d’une attardée à promener ma main dans les airs à l’endroit où elle s’était trouvée. Ce n’est pas le moment de disparaître…

C’était en effet notre tour d’entrer dans le temple. Marayel venait de sortir et il nous a dit qu’il voulait nous parler quand nous en aurions fini. Il allait nous attendre ici. Quentin est revenue parmi nous à ce moment-là. Un type l’avait entraînée dans l’ombre et lui avait demandé de se tenir loin de Cirqui. Je pense qu’elle n’avait pas besoin d’avertissements pour ça. Dans le temple, il y avait de la brume au niveau du sol. C’était une grande pièce avec des colonnades de chaque côté et deux grandes portes dorées au bout. J’ai été la première à aller voir l’oracle. De l’autre côté des deux portes dorées, il y avait encore plus de brume : j’en avais jusqu’à la taille. Fait étrange : dès que j’avais mis un pied dans la pièce, ma boucle d’oreille avait disparu. Elle devait avoir eu de bonnes raisons. Je la retrouverais sans aucun doute à la sortie. J’ai fini par trouver l’oracle en suivant une petite voix que j’entendais à travers le brouillard.

J’ai vu une petite fille aux cheveux noirs qui ne devaient pas être âgée de plus de cinq ans. Je me serais attendue à quelqu’un de plus vieux, c’était bien l’oracle. Je me suis assise devant elle dans le tas de coussins. Il n’y avait qu’une question dont j’avais vraiment envie de connaître la réponse : où est François? Après quelques précisions (demi-elfe aux cheveux blonds, Quentin est sa sœur…), l’oracle a pris quelques instants pour réfléchir et elle m’a répondu. François se trouvait dans un endroit perdu, oublié depuis des siècles, mais dont certaines personnes se rappelaient. Euh… C’était une ville qui n’était pas une ville avec de gros nuages en-dessous. Quelque chose faisait en sorte que le soleil n’existait pas dans cet endroit. Tout y était gris. Il fallait être prudent quand on se trouvait sous les nuages. Des monstres hideux et immortels se trouvaient en cet endroit, qu’on ne voyait jamais de l’extérieur.

Euh… Est-ce que c’est normal que je ne comprenne rien? Moi je m’attendais à une réponse claire et précise. À partir de là, j’aurais pu trouver le chemin par moi-même. Comment suis-je censée trouver un endroit comme celui que l’oracle vient de me décrire? Quand l’oracle m’a dit que je pouvais lui poser plus qu’une question, j’ai repris espoir. Elle m’a dit que normalement c’était seulement une question, mais les choses étaient différentes aujourd’hui, car c’était la dernière fois qu’elle répondait à des questions. Je n’ai pas demandé de précisions, mais ça m’a attristé. Elle parlait comme si elle allait mourir. Elle est pourtant si jeune…

Je ne voulais pas abuser de son précieux temps alors je m’en suis tenue à l’essentiel. J’ai demandé où se trouvait l’endroit bizarroïde qu’elle m’avait décrit, mais elle n’a pas pu me le dire. Le lien avec les dieux étant coupé, elle ne voyait plus rien. Prenant mon courage à deux mains, je lui ai demandé si le François que j’avais vu au village des nains était bien le François que je connaissais. Elle m’a dit que oui. Je ne peux vous dire à quel point j’ai été soulagée. Déjà que les choses ne se sont pas passées comme je l’espérais, s’il avait en plus fallu que ma première fois soit avec un François look-alike… Une seule autre question m’importait. Je voulais savoir comment se portait ma famille. J’étais partie il y a cinq ans déjà et pas une seule fois je n’étais entrée en contact avec eux. Avec tout ce qui se passait autour de moi, j’avais besoin de savoir qu’ils allaient bien. L’oracle m’a dit que oui, mais qu’ils s’inquiétaient. Ma mère pleurait beaucoup. Muuu… Je suis une fille ingrate. Je les ai abandonnés alors qu’ils ont tant fait pour moi. Muuu… L’oracle m’a ensuite dit que la ville allait subir des dommages. Elle ne savait pas quand ni comment, elle ne voyait que le résultat. Muuu… I want to go back…

N’ayant plus rien à demander, j’ai remercié l’oracle en m’inclinant et je suis sortie pour aller rejoindre les autres, l’esprit très préoccupé. François se trouvait dans un endroit pas trouvable et mes parents étaient peut-être en danger. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour finalement décider de retourner chez moi, mais après ce que l’oracle venait de me dire, je devais le faire. I have to make sure they’re okay… Mais je vais devoir convaincre les autres de venir avec moi, parce que toute seule… Tous ceux qui avaient des questions à poser l’ont fait (Raïsha avait l’air plutôt en colère en sortant), puis l’oracle est sortie en tenant la main d’une prêtresse. Elle allait séparer les trois qui étaient pris ensemble (Abigail, la pixie et l’elfe). Nous lui avons prêté notre force, car elle était trop faible pour le faire toute seule. Je me souviens seulement d’une lumière blanche, puis ma tête a fait connaissance avec le sol.

Quand j’ai repris mes esprits, tout le monde semblait dans le même état. L’oracle a dit que nos âmes étaient maintenant toutes connectées. J’ai cependant entendu Raïsha dire qu’elle et Quentin n’avaient pas été atteintes. No fair. Pour nous séparer, nous allions devoir trouver des objets relatifs aux six éléments. Ça pouvait être des armes, mais elles changeaient d’apparence. Il nous faudrait aller à Highland et trouver un vieil homme près d’une horloge. Il nous aiderait dans nos recherches. Peut-être pourrait-il aussi nous expliquer ce que ce type inconscient faisait là. Même l’oracle ne savait pas d’où il venait. Son âme était cependant maintenant liée à la nôtre. Quand il s’est réveillé, il nous a dit s’appeler Yumulu (?) et nous a révélés le plus naturellement du monde qu’il était un assassin. Nous avons tous eu un mouvement de recul, mais il n’avait pas du tout l’air dangereux. Inoffensif aurait plutôt été le bon mot pour le qualifier. Inoffensif et émotif. Quand il s’est rendu compte que l’oracle était en train de mourir, il s’est mis à pleurer. Euh… Un assassin? Tu ne crois pas que peut-être tu as raté ta vocation?

Nous sommes ensuite tous sortis dehors. Maël a pris l’oracle dans ses bras, désirant lui offrir de beaux souvenirs pour ses derniers instants. Elle semblait avoir la situation bien en main alors je ne m’en suis pas mêlée. J’en ai profité pour faire une description de l’endroit bizarroïde à Raïsha. Ça ne lui disait rien, mais elle m’a dit que si on allait dans chez elle et qu’on retrouvait son maître, il pourrait peut-être nous aider. Quand je lui ai demandé où était sa demeure, elle m’a répondu «ailleurs, très loin». Euh, plus de précisions s’il vous plaît? Elle a fini par me dire que c’était dans un autre univers. Ça risque de compliquer un peu les choses.

Quand les prêtresses sont reparties avec les corps de l’oracle (nous avons eu droit à d’autres larmes de Yumulu), Marayel s’est avancé vers nous. Il nous a dit que si certains d’entre nous voulaient sauver le monde, nous devrions nous joindre à lui. Il a beau eu dire que ce qui s’était passé quand l’arcadienne nous avait attaqués pour s’en prendre à Quentin était un malentendu, je ne me sentais pas très (pas du tout en fait) à l’aise de me battre aux côtés d’un homme qui avait voulu se débarrasser de Quentin. Ça ressemblait plutôt à des belles paroles selon moi. En plus, Maël a dit que l’oracle lui avait dit que pour le monde, à long terme, ce qui serait bien ça serait de se battre avec les ennemis du dieu Bacob, donc de Marayel. Je préfère me fier à ce que Maël me dit plutôt qu’à Marayel.

Il nous a finalement dit qu’il allait nous attendre à l’agora qui se trouvait plus bas dans la montagne, le temps que nous en discutions ensemble. Après son départ, tout le monde s’est regroupés. Maël a révélé que ma boucle d’oreille était un objet des dieux qui s’était révolté. Il y avait sept objets en tout (C bien ça? La player n'est plus sûre), mais il y en avait un qui ne s’était pas révolté car il ne pensait pas. Dans Sven, il y avait un autre objet. Biloss m’a demandé de demander à ma boucle d’oreille s’il pouvait demander à cet objet de sortir. «Es-tu malade?» fut sa réponse. Maël m’a demandé quelques précisions sur mon dragon. Je lui ai dit que son pouvoir était la dextérité.
-Juste pour être certains, son élément c’est l’eau? m’a demandé Maël.
-Je ne lui demanderai même pas. Ça serait insultant pour moi et pour lui.
-Je t’aime! m’a dit mon dragon.
-Je t’aime aussi!
Pate, pate.

Le refus du dragon de discuter avec l’objet qui se trouvait dans le corps de Sven n’a pas découragé Biloss. Sa persévérance et son insistance ont fait en sorte que l’objet est sorti de lui-même. Le ventre de Sven a littéralement explosé et une sphère mauve et lumineuse en est sortie. Je me suis jetée sur Sven pour lui porter secours, mais j’ai tout de suite vu que le soigner magiquement et panser ses plaies ne serait pas suffisant. Il nous fallait quelque chose de plus puissant où Sven mourrait. Mais ce n’était pas le seul de nos soucis. En voyant l’état de Sven, Maël s’est mis en colère et elle a dit sa façon de penser à la boule mauve, qui s’est transformé en gigantesque serpent. Oh-oh, that can’t be good.


-Ninja silent prostitute: Never saw it coming!
-Assassins: Enfants illégitimes d'un ninja et d'un thief.

mercredi 18 février 2009

More blood on my hands

Perdue dans mes pensées, j’ai continué à faire le tour de la ville, un hibou me suivant toujours. Quelques instants plus tard, j’ai vu plusieurs hiboux s’envoler. Ils semblaient aux aguets.
-Qu’est-ce qui se passe? aie-je demandé à mon hibou.
-Sécurité!
-D’accord…
Puisque je ne pourrais tirer aucun autre renseignement de lui, j’ai demandé à mon dragon s’il sentait quelque chose.
-Je sens pleins de choses!
-Comme…?
-De l’eau! De l’eau! Encore de l’eau!
-Quelque chose d’anormal?
-Non!
-D’accord.
Pate, pate.

Me disant que je n’avais sans doute pas lieu de m’inquiéter, j’ai continué à me promener. Puis j’ai vu Kikuchi et Perceval, qui tenait Sakurako en poche de patate, sortir et se diriger vers une bâtisse plus loin. Ensuite j’ai vu Biloss qui courait réveiller Quentin et les deux se sont allés vers la palissade. La situation commençait à m’intriguer alors j’ai décidé d’aller les voir.
-Qu’est-ce qui se passe?
-Quelque chose vient vers la ville et c’est potentiellement hostile! m’a répondu Biloss.
J’ai décidé de monter sur la balustrade, mais tout ce que je voyais c’était un champ noir. J’ai demandé au dragon combien de créatures il sentait et il m’a répondu 88, ce que je me suis empressée de dire aux autres.

Biloss a décidé d’envoyer un gros scarabée de feu pour mettre le feu au champ. C’est à ce moment que nous avons pu voir une marée de drows. Muuu… Biloss m’a demandé de mouiller la balustrade pour que le feu de sa bibitte ne pogne pas dedans. Je n’ai pas eu de problème à le faire, mais j’ai en même temps éteint toutes les torches et aspergé d’eau tous ceux qui se trouvaient en haut, y compris les pauvres hiboux qui ne pouvaient plus voler. Je m’excuse… Je vais devoir apprendre à préciser le fond de ma pensée quand je m’adresse à mon dragon. Il faudrait d’ailleurs que je lui trouve un nom. «Dragon», ça ne fait pas super original.

Le noir autour de moi ne m’a pas empêché de voir un truc rouge qui volait et qui s’en venait dans ma direction. Quand ça fut plus près, j’ai constaté qu’il s’agissait de Takeo… qui est tombé en plein milieu de la mare de drows? What the hell?!
-Baston!!
Ça c’était Biloss, qui avait décidé de se lancer aussi dans la mêlée. Puis ce fut au tour de Quentin de sauter. Euh… Est-ce que vous êtes tous devenus fous? Ou alors suicidaires? Avec mon minuscule fleuret (et ma petite quantité de points de vie) et les centaines de drows qu’il y avait, il n’aurait pas été sage de ma part de sauter. Je ne pouvais pas non plus attaquer, n’ayant pas mon arbalète et ignorant où elle se trouvait. La seule solution qu’il me restait était de me servir des pouvoirs de ma boucle d’oreille. D’ailleurs, le feu était en train de se propager très rapidement et se rapprochait de plus en plus de la forêt. Je me suis sentie totalement incapable de la laisser brûler (ça pourrait être ma forêt) alors j’ai descendu de la palissade et j’ai couru jusqu’au centre du village. J’ai demandé au dragon s’il pouvait se transformer et aller éteindre le feu qui menaçait la forêt.
-Gros comment? m’a-t-il demandé.
-…Assez gros pour que je grimpe sur toi!
La boucle d’oreille a disparu et un dragon bleu hyperactif est apparu devant moi. Il ressemblait à un chien qui attendait qu’on lui lance un bâton. Trop mignon.

Je suis grimpée sur son dos et nous sommes partis dehors. Le dragon a contourné les combattants et il a créé une grosse vague d’eau autour de la forêt. Le feu ne pouvait maintenant plus s’y attaquer. Je pouvais maintenant me concentrer sur les drows. Les ice spikes de Sakurako semblaient être très efficaces alors je pourrais essayer d’en faire? J’ai demandé au dragon d’en faire sur les drows qui entouraient la palissade. Je savais que j’allais en tuer, mais je ne m’attendais pas à ce que ça se passe de cette manière. Des ice spikes gigantesques se sont formés et tous les drows qui se trouvaient autour du village ont fini empalés. Le sang a juté sur le bois de la palissade. J’ai trouvé ça dégueulasse. Je me suis trouvée dégueulasse. Je venais de tuer des dizaines de drows en quelques secondes sans y penser deux fois et j’étais déjà en train de penser à la manière dont je pourrais me débarrasser des autres. I’m horrible…

Tout en me faisant tirer dessus, j’ai essayé de noyer des drows par petits groupes, pour être certaine de ne pas atteindre mes alliés. Quand il n’est resté presque plus d’adversaires, j’ai demandé au dragon de me ramener au village. J’avais très peur que des drows aient réussi à entrer par l’arrière et qu’ils aient emmené Sven. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que c’était pour lui qu’ils étaient là… et aussi pour nous péter la gueule bien sûr. Une fois au sol, j’ai demandé au dragon de redevenir une boucle d’oreille et j’ai couru jusqu’à la maison où Sven était censé se trouver. Dieu merci, il s’y trouvait toujours. Margueritte, ainsi que quelques enfants nains, se trouvaient avec lui. Je les ai rassurés sur l’issue de la bataille, tout en leur suggérant de ne pas sortir. Sven a dit que c’était son devoir de se faire sacrifier par les drows et qu’il devrait être avec eux, mais il ne voulait pas non plus se battre contre nous. Tu es peut-être un drow, mais tu es mignon comme tout. Ne t’en fais pas, nous allons te protéger.


Sous les regards insistants des enfants nains, Margueritte s’est occupée de mes blessures. Selon leurs dires, je n’étais pas une vraie elfe. Les vraies elfes avaient des cheveux et des yeux rouges et des gros seins. Euh… Je n’ai ni les cheveux ni les yeux rouges et ma poitrine est… de taille modeste, mais je suis une vraie elfe. Sur quoi ils se basent pour établie leurs critères? J’ai cru comprendre que la fille adoptive de Perceval était une elfe, mais tout le monde est différent.
-Vous voulez que je reste? aie-je demandé à Margueritte.
-Et bien, je n’ai pas l’habitude d’autant d’enfants, alors si vous pouviez vous occuper de Sven?
-D’accord, pas de problème! Tu veux dormir Sven?
-Euh… Je ne sais pas…
-Mais qu’est-ce que tu aurais envie de faire?
-Ce que j’aurais envie de faire? Personne ne m’a jamais demandé ça…
-On pourrait aller se promener? Ou jouer? Ou je pourrais te raconter une histoire avant d’aller dormir? Tu as faim?
-Non…
-Alors qu’est-ce que tu voudrais faire?
-C’est quoi la priorité?
-La priorité, c’est ce que tu as le plus envie de faire.
-…Est-ce que mademoiselle Sakurako dort?
-Je ne sais pas, sans doute. On pourrait aller vérifier!

Je l’ai pris par la main et nous sommes partis en direction de chez Perceval. Quentin était assise devant la maison.
-Salut!
-Salut!
-Qu’est-ce que tu fais là?
-Je garde la maison.
-…Tu n’arrivais pas à retrouver la maison où on dormait?
-Oui… Mais ce n’est pas grave, j’aime dormir dehors.
-…Ok.
(Tu aimes vraiment dormir dehors ou tu ne veux tout simplement pas te retrouver dans la même pièce que moi? J’ai fait quelque chose de mal?)

Mes récents massacres ne m’ayant pas enlevé mes bonnes manières, j’ai cogné à la porte et j’ai attendu qu’on vienne m’ouvrir. Perceval m’a regardée bizarrement. Euh, quoi? C’est ce qu’il faut faire, non? Cogner à la porte quand on va chez quelqu’un d’autre? Il a trouvé la demande que j’ai faite au nom de Sven plutôt étrange, mais il ne s’est y pas opposé. Le petit Sven ne s’est pas fait prier et il a couru en quatrième vitesse à l’intérieur pour voir Sakurako. Trop mignon. J’ai remercié Perceval et je suis retournée auprès de Quentin. Elle n’avait pas l’air plus motivée que ça à retourner à notre chambre alors j’ai écouté sa suggestion de demander à un des hiboux de me guider. Je dois vraiment avoir fait quelque chose de mal. Peut-être qu’elle a compris ce qui s’était passé cette nuit? J’espère que non, mais si c’est le cas, peut-être qu’elle n’approuve pas? Peut-être qu’elle ne me juge pas digne de son frère? Peu importe. Jamais je n’oserais aborder le sujet avec elle alors il vaut mieux que je laisse la poussière retomber.

En arrivant à destination, j’ai essayé de faire le moins de bruit possible. La dernière chose que je voulais en ce moment, c’était de déranger (encore) les nains. Avant d’aller me coucher, j’ai décidé de faire un brin rapide de toilette. Après la nuit que je venais d’avoir (dans tous les sens du terme), ça ne me ferait pas de tort. En me lavant, j’ai remarqué des petites marques… faites par lui. Je me demandais où il pouvait bien être passé… Peut-être qu’il était revenu maintenant? Propre et changée, je me suis dépêchée de retournée dans ma chambre… qui était complètement vide. Je me suis donc endormie en ne cessant de penser à aux raisons qui pouvaient avoir poussé François à partir. Je n’en trouvais aucune de valable.

Le lendemain, j’étais toujours toute seule à mon réveil. I guess he’s really not coming back. Je me suis redonnée une apparence normale et je suis descendue au rez-de-chaussée. Les deux nains étaient en train de déjeuner. Nous avons tous trois évité de nous regarder directement, le malaise flottant dans les airs étant très évident. J’ai pris quelques tranches de pain et je me suis hâtée de sortir, sous la demande pas subtile du tout des nains de ne plus jamais revenir. Muuu… En plus, juste avant de refermer la porte, je les ai entendus murmurer qu’il fallait qu’ils se dépêchent d’aller brûler les draps dans la chambre. Muuu… Ce n’était pas censé se passer comme ça. J’étais censée être heureuse, pas me sentir mal à l’aise par rapport à tout ce qui s’était passé.

Chez Perceval, qui m’a encore regardée bizarrement quand j’ai cogné pour entrer chez lui, le malaise a persisté. Quentin est sortie presqu’aussitôt que je suis entrée, me donnant encore plus l’impression que j’avais fait quelque chose de mal. Muuu… Tout le monde a éventuellement fini par se retrouver ici, ce qui a donné le signal de notre départ. Perceval nous a gentiment préparé des rations pour quelques jours et nous sommes partis vers le nord, en direction de l’oracle. J’avais déjà été anxieuse d’avance de m’y rendre, car j’espérais qu’elle pourrait nous aider à retrouver François, mais là j’étais encore plus énervée, priant le ciel pour qu’elle puisse m’aider à élucider le mystère entourant la disparition (#2) de François. Mais peut-être que je ne devrais pas faire de demande aussi égoïste alors que le monde semble être contre nous. Je devrais peut-être penser à tout le monde au lieu de penser juste à moi… Mais qu’est-ce que je pourrais demander d’autre?


Love is giving someone the power to destroy you but trusting them not to.