10 octobre au 27
décembre
En fin de compte, notre plan
est de faire le tour du continent par le haut pour atteindre Mizlid, là où il y
avait l’élémentaliste de terre «no name». Vu la longueur du trajet, nous
n’avions pas le choix de faire quelques arrêts. Mais Henryk ne voulait pas que
nous nous attardions à Abyss, parce qu’il y avait beaucoup de darknights
là-bas. Est-ce qu’ils sont aussi nunuches que toi? Il vaudrait mieux que non. Une
armée de darknights nunuches, ça ferait un peu trop peur…
Lemleck a voulu que je
m’entraîne.
-Je ne suis pas si pire que
ça!
-Tu as peur?
-Je n’ai pas peur de vous!
-C’est nouveau ça…
-…Vous voulez m’entraîner ou
m’insulter?
-Mmmm…
-…
(Mais allez vous faire voir!
Vous faites exprès pour que je vous déteste ou quoi?)
-Il te faudrait peut-être
quelqu’un de ton gabarit…
-Je n’ai pas peur de vous!
Finalement, il m’a fait
m’entraîner avec Quentin. Mais je ne veux pas m’entraîner avec elle! Elle est
super gentille, mais je ne veux pas m’entraîner avec elle! Moi je voulais
m’entraîner avec Lemleck! Mais au moins, Quentin était vraiment gentille et
très patiente. Et François m’a prêté son épée pour que j’aille un minimum de
chance contre sa sœur. Je suis vraiment nulle.
J’ai parlé avec plusieurs
personnes.
D’abord avec Chest. J’ai
l’impression d’être une enfant de cinq ans quand je lui parle. J’ai peut-être
moins de vécu qu’elle, mais quand même. Je pense que je vais éviter d’avoir des
discussions avec elle à l’avenir.
J’ai aussi parlé avec Henryk.
Qui aurait cru que ça arriverait un jour? Et qui aurait cru que ça donnerait
des résultats? Il m’a convaincue d’aller voir Lemleck. Alors next stop :
Lemleck.
Ça s’est plutôt bien passé.
Mais en même temps, ça s’est passé assez mal. Je voulais savoir pourquoi il
aurait envie de me taquiner. C’est vrai, ça lui est déjà arrivé de le faire
avec moi, mais pourquoi? Pourquoi voudrait-il s’amuser à me taquiner? Il n’est
pas censé me détester?
Il m’a répondu qu’un geste
valait parfois plus qu’une parole. Je devais le réaliser sinon je n’avancerais
pas. D’accord… Je suppose que s’il ne m’appréciait pas à un quelconque degré,
il ne m’aurait jamais taquinée. Il m’a même dit qu’il ne me détestait plus
parce que j’étais une elfe. Ça aurait pu me faire plaisir s’il n’avait pas dit
qu’il pouvait me détester pour deux raisons. Ma race n’en faisait plus partie,
mais il en restait encore une. Je n’ai pas osé lui demander laquelle et j’ai
préféré m’éloigner. Il me déteste encore pour peu importe quelle raison, alors
je crois que je vais essayer de garder mes distances le plus possible. Notre
relation est déjà assez difficile comme ça, je ne voudrais pas en plus tout
gâcher.
11 décembre (soir)
Arrivée à Abyss.
Jérôme est venu nous
réveiller. La conscience de James disait que nous allions avoir de la visite.
Hein? La conscience de James parle vraiment? Et moi qui pensais que James était
seulement en train de devenir fou…
J’étais trop endormie pour
tout comprendre, mais j’ai quand même réveillé les autres. Quentin n’était pas
là, alors François est parti en ville avec Mizaki pour la trouver.
Des darknights sont montés sur
le bateau. Il y en avait aussi sur les autres bateaux. Nous nous sommes tous
rassemblés sur le pont.
Un darknight a dit à Henryk
qu’il avait un mandat d’arrêt contre lui. Il voulait aussi emmener Jérôme. Mais
qu’est-ce qu’il a fait de mal à part briller dans le noir? À ce que je sache,
ce n’est pas un crime.
Il a fallu qu’Henryk décide de
faire quelque chose à la Henryk/Beloss, aka quelque chose de stupide. Il a jeté
un darknight par-dessus bord. Bravo, ça va être discret. Puis James a décidé
d’y mettre du sien. Je ne suis pas certaine s’il essayait de danser avec le
type ou de lui enlever son épée, mais ce n’était pas beau à voir.
Il n’en fallait pas plus pour
qu’un darknight sonne l’alarme à tous les autres. Bravo. Je vous félicite. Il y
avait longtemps que je n’avais pas été témoin d’autant de bravoure (stupidité)
et de témérité (imbécilité). À quoi pensiez-vous? Ce n’était pas assez évident
qu’ils étaient plus nombreux et plus forts que nous? Vous aviez vraiment besoin
de vérifier? Je n’avais aucune envie qu’aucun de mes compagnons ne se fasse
emmener, mais je n’étais pas folle non plus. J’ai donc préféré me rapprocher de
ma zone de sécurité, aka Lemleck. De toute façon, quelqu’un devait bien rester
derrière pour aller sauver les idiots suicidaires, non?
Il y a eu une explosion au
loin. Puis des darknights sont partis avec James. Quant à Henryk, il s’est
laissé emmener. C’était probablement la décision la plus sage qu’il pouvait
prendre.
Eri est partie après James.
Quentin, François et Mizaki sont
revenus, suivis peu après par les manquants.
Le type qui a fait sauter la
ville à demander à grimper à bord. Lemleck a dit oui. C’était, bien entendu, la
plus sage décision à prendre. Je suis certaine que Lemleck, comme chacun d’entre
nous d’ailleurs, n’avait aucune envie que ce Sam Vorton voyage avec nous, mais
avions-nous vraiment envie de dire non à un homme qui venait de faire exploser
une ville?
L’avorton est donc monté. Il voulait
aller à Highland. Il a jeté un regard à James et il a dit que lui aussi y
allait. Bizarre. Puis il a demandé si nous avions des cabines et est descendu
sans attendre notre réponse.
Je ne l’aime pas. Non, je ne l’aime
pas du tout. En fait, je dirais plutôt que sa présence me rendait profondément
mal à l’aise. Voyager avec quelqu’un qui venait de faire exploser une ville? Pour
être franche, j’en étais totalement terrifiée. Je me doutais bien qu’il ne
devait pas être suicidaire au point de faire exploser le bateau en pleine mer. S’il
avait voulu mourir, il serait resté en ville. Mais s’il était poussé à bout? Qui
sait s’il ne le ferait pas quand même…
Moi je n’avais aucune envie d’être
plus proche que nécessaire avec un homme comme ça. J’allais rester polie et
civilisée, mais à une distance respectable. Et être dans la cabine adjacente à
la sienne ne faisait pas partie de ma définition de distance respectable.
Jérôme n’était pas non plus
très à l’aise. Il s’est donc installé dans la cabine des filles, tout comme
François. En temps normal, je n’aurais pas été très à l’aise à l’idée que
François dorme dans la même pièce que moi, mais j’avais besoin d’une présence
rassurante, de quelqu’un qui pourrait faire face à l’avorton. Je m’étais déjà
préparée à transporter toutes mes affaires sur le pont (au diable ce que
Lemleck aurait pu en dire), mais avec François tout près, je pouvais bien
rester là.
12 au 27 décembre
J’ai passé beaucoup de temps
avec Jérôme. Je ne sais pas si ça lui faisait du bien, mais ça m’en faisait à
moi. Je crois qu’il ressentait la même chose que moi par rapport à Sam, alors j’étais
heureuse d’être avec lui. Je ne le voyais pas vraiment se battre contre Sam
pour me protéger, mais il me rassurait quand même.
Fuu est venue me parler du
problème que ses chaleurs poseraient et elle m’a exposé une solution : l’enfermer
dans la petite pièce du fond et installer les filles dans la cabine devant,
pour mettre le plus de distance possible entre les hommes et elle. Nous sommes
allées voir Lemleck pour lui en parler, mais il était en train de discuter avec
Henryk. Nous avons espionné la fin de la conversation. Henryk était louche,
comme toujours.
Lemleck savait que nous étions
là (nous étions si mal cachées?) et il nous a demandé de sortir si nous
voulions lui parler. Peut-être que c’était à cause du ton de sa voix, mais j’ai
répliqué que c’était toujours un mauvais moment pour lui parler. C’est vraiment
sorti tout seul.
Nous lui avons parlé du
problème de Fuu. Il nous a répondu que nous ne serions peut-être plus sur le
bateau à ce moment-là. Il a aussi parlé d’herbes, que nous pourrions peut-être
chercher chez les tengus. Nous étions vraiment trop d’avance, je crois. Lemleck
a raison. Nous verrons à ce moment-là.
Fuu est partie, mais Lemleck m’a
retenue. Il m’a demandé si c’était vraiment toujours un mauvais moment avec
lui. J’ai tout de suite compris. Merde! Je l’ai blessé dans ses sentiments! Je n’ai
jamais voulu faire ça. Je me suis sentie tellement mal que je me suis excusée
plusieurs fois d’affilée. J’ai tenté de me justifier en disant que je ne savais
pas pourquoi j’avais dit ça. Parce que nous avions déjà eu de bonnes
discussions ensemble… Je me suis excusée encore avant de partir, mais je crois
que ça n’a pas suffi. J’ai blessée Lemleck dans ses sentiments et maintenant je
me sens vraiment coupable. Peut-être que j’aurais dû lui dire ce qui avait
poussé mon inconscient à me faire dire une telle chose... Vous n’êtes pas
toujours… pas souvent en fait, facile d’approche avec votre caractère et j’ai
eu plusieurs fois l’impression de vous déranger quand j’allais vous parler. Mais
ce n’est plus le cas maintenant. Les choses ne sont pas parfaites entre nous,
mais elles sont beaucoup mieux qu’elles l’étaient au tout début. J’espère qu’il
me pardonnera mes paroles…
1 bisou:
Lemleck, pardonner? Lemleck = rencune! lol
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