6 octobre
Je m’amusais à peigner/tresser
les cheveux de Nell pendant que Fuu lui apprenait l’alphabet. C’était vraiment
agréable. Ça n’avait rien d’extraordinaire comme activité, mais ça m’a
énormément détendue. Ça m’a presque apporté un sentiment de… normalité. J’ai
même failli oublier à quel point je me sentais tout le temps mal. Pendant
quelques instants, j’aurais peut-être dit la vérité si quelqu’un m’avait
demandé si j’allais bien.
Même quand Beloss est arrivé,
je suis restée calme. Il n’a abordé aucun des deux sujets qui m’auraient tout
de suite donné envie de le tabasser. Il venait simplement demander à Nell si
elle savait s’orienter et s’il pouvait l’aider. Sa présence me dérangeait à
peine. En fait, elle a même été utile. Il a demandé à Fuu si elle était
sérieuse quand elle avait dit qu’elle allait jeter les matelots par-dessus
bord. Elle a répondu que non, qu’il n’y avait qu’une seule personne qu’elle
avait envie de balancer dans l’eau. J’ai tout de suite compris l’allusion et je
ne l’ai pas aimée.
Mais les choses sont
retournées à la réalité assez rapidement. Fuu m’a parlé de son ami, qui était
chez Marayel avec Ruby. Cet ami avait le même problème qu’elle, aka les
chaleurs. Oh… Et bien, j’espère que Ruby ne sera pas avec lui quand elles se
déclencheront et qu’elle ne m’en voudra pas de l’avoir laissée là s’il se passe
quelque chose…
Jusqu’à ce point, tout pouvait
encore aller bien. Mais Nell a demandé ce qu’étaient les chaleurs. On ne
pouvait pas lui en vouloir du malaise (en tout cas pour moi) que sa question
avait causé. Elle est une enfant, alors c’est normal qu’elle ignore ce genre de
choses et qu’elle pose des questions à ce sujet.
Nous avons donc parlé de
chaleurs, de comment les bébés étaient faits. Beloss a tenté d’expliquer… Fuu
aussi… Et même moi… J’avais envie d’aller me cacher dans le recoin le plus
sombre du bateau, mais je suis quand même restée. Mais quand Fuu a poussé les explications
jusqu’à dire «tu vas être toute nue et lui aussi», ce fut trop pour moi. Est-ce
que c’était vraiment nécessaire d’aller jusque-là? Nous allons la traumatiser.
D’accord, peut-être que c’est juste moi qui est traumatisée, mais quand même…
Avait-elle besoin de connaître ce genre de détails? Avais-je besoin de les
entendre? Pourquoi je suis restée déjà? Au secours… Tiens, François est en
train de se battre avec Fétik. Regardons par-là…
8 octobre
Nous sommes arrivés à l’île de
Solca, sans avoir eu à passer au travers d’aucune autre discussion
traumatisante. Il y avait un message de James sans le sable. Il concernait
Chesterton, qui serait devenue folle et qui l’avait forcé à la suivre. Il
disait même qu’il fallait la tuer. J’avais un peu de difficulté à m’imaginer
Chesterton en folle furieuse. Et que dire de la solution extrême de James?
En avançant plus loin, nous
avons entendu un cri. Presque tout le monde est parti voir de quoi il
s’agissait. Mizaki était trop soûl pour suivre, François a retenu sa sœur et
Lemleck a fait la même chose pour moi. Quoi? Ce n’est pas comme si j’avais eu
envie de les suivre…
Finalement, Lemleck a dit que
nous pouvions y aller, en autant que les filles restent derrière et il a
demandé à Mizaki d’aller en avant. C’est vrai qu’il ferait un excellent meatshield.
-C’est fou l’amour entre les
arcadiens, a remarqué François. C’est pour ça que j’étais avec les humains.
-…
(Quoi? Il s’était rangé du
côté des humains contre les elfes?)
-Oh shit…
(Il venait de remarquer la
tête que je faisais. Alors vous avez compris que ce n’était pas une bonne idée
de dire à l’elfe que vous tentez de séduire que vous vous battez contre son
peuple? Je ne sais pas si je devais être déçue ou fâchée que quelqu’un avec du
sang elfe choisisse de se battre contre cette partie de lui-même… Je n’avais
même pas envie de lui demander des explications. Je n’avais jamais eu
l’intention de lui céder, mais s’il y avait eu une quelconque chance que ça se
produise, elle venait de disparaître.)
Nous avons trouvé un cadavre,
qui avait le ventre ouvert et dont les intestins bougeaient. Euh… Ce n’est pas
censé se produire ça, non? Nous sommes tous restés autour pour observer. Un
truc a fini par sortir du ventre et un œil s’est ouvert au bout. Ça m’a
tellement surprise que j’ai eu le réflexe de taper dessus. Du schmu a revolé
sur François. Désolée.
Quelques instants après, il a
enlevé son pantalon très rapidement. Mais wtf? Je n’ai même pas essayé de
comprendre et j’ai aussitôt regardé ailleurs. Il devait certainement avoir une
bonne raison, mais je ne me sentais pas le courage de lui demander. François,
pourquoi avez-vous enlevé votre pantalon? Non, je ne crois pas.
J’ai fini par comprendre bien
assez tôt. D’autres bibittes sont sorties et nous n’avons pas eu le choix de
nous battre. Une a sauté sur mon épaule (que Lemleck m’a enlevée) et une autre
sur ma jambe (que Quentin m’a enlevée). Après la deuxième, ma jambe a commencé
à me brûler, assez atrocement, et ma robe a commencé à fondre, là où elle
m’avait touchée. Merde, maintenant je comprends! Je n’avais pas
particulièrement envie qu’on me voit en sous-vêtements, alors je suis allée me
cacher derrière un arbre pour me changer. La peau sur ma cuisse était brûlée,
un peu plus au milieu. Et comme il y avait un trou sur ma robe, j’ai ressorti
mon autre. Bonjour robe de belle-sœur…
Quand je suis revenue, Lemleck
venait de mettre le feu au cadavre. Une boule de feu en est sortie et est
partie entre les arbres. C’était quoi ça?
Après ça, j’ai eu l’idée
d’essayer de réparer ma robe et le pantalon de François (qu’il avait remis,
dieu merci) avec ma magie. Ça a fonctionné. François s’est occupé de sa sœur
(elle avait les mains brûlées) en lui faisant un bandage avec un vieux
chandail. C’est en le voyant faire que je me suis dit que ça ne serait pas une
mauvaise idée de m’en faire un. J’ai donc déchiré le bas de la robe que je ne
portais pas. François m’a proposé son aide pour mon bandage. Euh, non merci. Ce
n’est pas que je ne me sente pas à l’aise de vous laisser me toucher étant
donné ce que vous voulez faire avec moi, mais…
Le groupe a fini par revenir. Ils
avaient sauvé un dénommé Bertrand et le ramenaient chez lui. Nous sommes donc
immédiatement repartis. La maison de Bertrand était détruite, mais Beloss a
réussi à la réparer avec sa magie. Impressive…
He was actually useful. Et pour aider le pauvre Bertrand, il lui a donné 3
pièces d’or, lui demandant si c’était assez. C’est à ce moment-là que Beloss
est devenu le dieu de Bertrand. Bien sûr que c’était assez Beloss, peut-être
même que c’était trop. À sortir trop rapidement de l’or, ça pourrait t’apporter
(et à nous aussi) des ennuis. Espérons que Bertrand saura bien l’investir et qu’il
ne se la fera pas voler entretemps.
Nous avons ensuite accompagné
Bertrand jusqu’à la ville chez sa belle-mère, où se femme se trouvait. Il n’avait
pas l’air enchanté d’y aller et quand j’ai vu la belle-mère en question, j’ai
compris. Quand elle a ouvert la porte et qu’elle l’a vu, elle lui a fermé au
nez. Charmant.
Bertrand en sécurité, nous
nous sommes mis à la recherche d’une auberge moyenne où nous pourrions nous
reposer. Nous en avons trouvé une avec assez de chambres pour tout le monde. J’étais
certaine que je partagerais encore ma chambre avec Lemleck, mais il a décidé
que je serais plutôt avec Eri et lui avec Beloss, au cas où j’essaierais de l’agresser
durant la nuit. Hé! Mais pourquoi je voudrais vous agresser durant la nuit? Je pourrais
tout aussi bien le faire en plein jour! Et pourquoi je voudrais vous agresser
tout court?
Lemleck est parti en ville
avec Nell et Fuu pour trouver des infos sur James. Il a été super gentil avec
Nell : lui parlant calmement, se voulant rassurant, lui prenant la main. Pourquoi
il n’est jamais gentil comme ça avec moi? Il a parfois ses bons moments, mais
les bonnes vieilles habitudes reviennent toujours très rapidement. C’est
pourtant tout ce dont j’aurais envie/besoin : quelqu’un de gentil avec moi…
Eri et moi sommes allées
tester nos lits. Ça nous a fait beaucoup de bien d’être étendues sur autre
chose que le sol, mais nous avions plus important à faire. Je me suis décidée à
demander à Eri si elle avait fait un pacte, par rapport à James. Elle m’a
répondu que non, mais que le père de James s’était montré très insistant sur le
fait qu’elle devait retrouver son fils. Je ne voulais pas qu’elle ait des ennuis
alors j’ai décidé que nous allions partir en ville pour chercher James. Peut-être
que nous n’aurions pas dû partir seulement toute les deux, mais c’était la
première fois que j’avais un peu de liberté depuis… … … vraiment longtemps alors
je voulais en profiter un peu. Le mauvais caractère reviendrait bien assez tôt…
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