lundi 18 mai 2009

Les dernières semaines…

Cher journal,

Il s’est passé tant de choses dernièrement, la plupart mauvaises… toutes mauvaises en fait. Comment les résumer? Je vais essayer de mon mieux de le faire, car j’ai besoin de m’extérioriser. À force de tout garder à l’intérieur, je sens mes soucis s’accumuler et je sais que ce n’est pas bien. Un jour ça risque de m’exploser au visage.

Nous sommes tous retournés au village. Biloss et Maël ont cependant décidé de retourner dans la forêt pour retrouver Petit Poupou. Le reste du groupe est allé chez Perceval. Pendant que ce dernier lui préparait du thé, j’ai tenté de la réconforter en lui caressant les cheveux, juste pour lui faire sentir que j’étais là pour elle. Elle n’a eu aucune réaction. Je ne pouvais pas lui en vouloir, après tout ce qu’elle avait vécu. Je suis vraiment pourrie. Je suis une barde, je suis habituée d’être près des gens, de communiquer avec eux, mais dans ce cas-ci, je ne sais pas du tout quoi dire. Comment réconforter une enfant qui s’est fait torturer? Je n’ai jamais vécu une telle situation, alors quoi lui dire? Ne t’inquiète pas, ça n’arrivera plus jamais? Je ne peux pas lui assurer. Je comprends ce que tu ressens? Ce n’est pas vrai. Je crois que tout ce que je peux faire c’est lui faire sentir que je serai toujours là pour elle et que si elle a besoin de moi, que ce soit pour parler ou pour autre chose, il me fera plus que plaisir de l’aider.

Takeo a finalement pris le relais et il a emmené Sakurako dans la chambre. Perceval a été un peu traumatisé d’apprendre que Yumulu était un assassin, mais pas qu’il était émotif. À le voir pleurer à propos de tout et de rien, personne ne le serait. J’ai fini par m’endormir dans un coin de la pièce, pour me faire réveiller par Sakurako, qui gesticulait en pointant l’extérieur. Yumulu et moi l’avons suivie dehors. Une fois sur le haut de la palissade, nous avons vu une lumière éblouissante de l’autre côté. Cette lumière s’est avérée être un gigantesque dragon, qui tenait sous sa patte Quentin. Elle ne démontrait aucun signe de vie. Comme le dragon venait de redonner à Sakurako le doigt qu’elle avait perdu, je l’ai supplié de faire quelque chose pour Quentin. Il m’a écoutée et la demi-elfe est revenue à la vie.

J’ai été tellement heureuse de la revoir que je l’ai huggée à mort. Nous sommes retournés au village (j’ai failli me faire abandonner derrière par les arcadiens, mais Yumulu est finalement revenu) et le restant de la nuit s’est passé sans problème. Le lendemain, Sakurako et moi avons essayé d’expliquer à Quentin ce qui s’était passé, mais à force de parler de dragon gigantesque et de doigt qui repoussait, nous avons passé pour deux cinglées qui était sur un trip de drogue intense. Mieux vaut laisser tomber pour l’instant.

La prochaine étape était de nous rendre à Highland, pour rencontrer le vieux monsieur barbu qui serait au pied d’une horloge et qui pourrait nous indiquer l’emplacement d’objets fabriqués par les dieux qui pourraient nous aider à séparer nos âmes. Grand-papounet nous a donné des provisions pour quelques jours. Nous aurions dû partir tout de suite après, mais Yumulu a décidé qu’il se battait contre des nains et il en a tué un. Il n’a jamais compris ce qu’il avait fait de mal, mais il a quand même été puni : ses ailes lui ont été arrachées. Ce ne fut pas un processus très agréable à entendre (j’ai évité de regarder), mais il fallait que Yumulu comprenne que ses actions avaient des conséquences et s’il devait se faire arracher les ailes pour réaliser que tuer des gens non-armés n’étaient pas bien, so be it.

Après cet événement, nous avons dû nous dépêcher de partir, notre présence n’étant plus désirée ici. Yuki, la licorne de Sakurako, nous a téléportés jusqu’à la moitié du chemin menant à notre airship. Le restant devrait se faire à pied. Après plusieurs heures, nous nous sommes arrêtés pour la nuit. Des bruits de combat m’ont réveillée. Une grosse bibitte nous attaquait. Nous avons réussi à la tuer, mais Quentin a perdu la vie. Ce n’est pas juste… Nous venons de la retrouver et pourquoi? Pour la perdre aussitôt? Comment vais-je expliquer ça à son frère? Avant que Maël ne l’enterre, j’ai pris quelques-unes de ses affaires, dont une mèche de cheveux, pour les redonner à son frère. C’était tout ce que je pouvais faire. Je me suis ensuite agenouillée à côté de Maël devant la tombe de Quentin. J’aurais bien prié le grand dragon argent de la ramener ou au moins de me donner les moyens de le faire, mais comment adresser des prières à quelqu’un dont on ignore le nom? Je vais donc prier de façon très abstraite que je réussisse à tuer Quentin.

Nous sommes repartis le lendemain matin et encore une fois grâce à Yuki, nous avons sauvé beaucoup de temps. Le capitaine du airship était toujours aussi soûl. Nous aurions pu lui dire que nous étions partis depuis dix minutes et non pas plusieurs jours et il nous aurait sans aucun doute cru. Tout le monde est grimpé à bord et nous sommes partis. Nous en avions pour une semaine jusqu’à Highland, une semaine qui se montrerait haute en rebondissements. J’ai continué à apprendre le sylvestre à Sakurako et elle a commencé à m’apprendre les rudiments de l’arcadien. Yumulu s’est soûlé avec le capitaine dans la cabine de pilotage tout en chantant des chansons de pirates. J’ai préféré me tenir aussi éloignée que possible de l’endroit.

Au bout du troisième jour, Sakurako est venue voir Maël, complètement en furie. Elle avait appris quelque chose : Kikuchi avait disparu et il aurait fait un deal avec Marayel pour tuer Quentin. Maël a mentionné qu’il avait déjà poppé out of nowhere dans la forêt, grâce à Marayel. Il avait sans doute été rappelé. J’espère qu’il n’a rien à voir avec la mort de Quentin parce que si c’est le cas, quand je le reverrai… Partie sur sa lancée, Sakurako m’a appris que ce n’était pas le cas. Elle a dit que la mort de Quentin était à 70% de la faute à Beloss et à 30% de la faute de la bibitte. Beloss aurait gardé la créature avec lui pour en faire son animal de compagnie. Alors techniquement, c’est de sa faute si Quentin est morte? A-t-il pensé à ce qu’il allait dire à son frère quand nous allions le retrouver? Parce que c’est certain que nous allons le retrouver, je vais tout faire pour que ça arrive et si ce n’est pas Beloss qui lui dit, ça sera sans doute moi. Jamais je ne serai capable de garder une telle information pour moi. Anyway, it wouldn’t be right to do so.

Raïsha et moi avons préféré nous éloigner le temps que la tempête se calme. De toute façon, qu’aurions-nous pu ajouter qui soit constructif? Sakurako voudrait qu’il y ait plus de communication, qu’on se dise ce qu’on fait et où on va. C’est sûr que ce serait l’idéal, mais quand des personnes qui n’ont prime abord rien à voir les unes avec les autres et qui voudraient être ailleurs se ramassent ensemble, il faut s’attendre à une période d’adaptation plus ou moins longue. Dans notre cas, je prédis qu’elle sera longue.

Finalement, nous sommes arrivés à Highland. Nous sommes partis à la recherche du vieil homme et de l’horloge, ou, selon Yumulu, rencontrer la vieille horloge barbue. La ville semblait remplie d’étudiants. Il y en avait partout où nous regardions. Le vieil homme que nous avons trouvé ne semblait pas avoir quoi que ce soit avec les objets divins. Ce n’était qu’un vieil homme qui nourrissait des pigeons. Nous nous sommes faits dire que ceux qui pourraient nous renseigner étaient les professeurs de l’école/château volant qui flottait au-dessus de la ville. Vers 18 heures, tous les étudiants se rassembleraient pour qu’un sort de téléportation les ramène là-bas. Nous pourrions nous joindre à eux et nous rendre à l’école à ce moment-là.

Maël, Beloss et moi sommes allés dans une boutique de vêtements. Pendant que Beloss se cherchait des nouveaux habits, Maël et moi sommes allées du côté des pyjamas. À force de subtilités, j’ai réussi à faire comprendre à la vendeuse que je voulais une chemise de nuit sexy.
-Ça ne ressemble pas à un pyjama de voyage, m’a fait remarquer Maël.
-Ça n’est pas un pyjama de voyage. Fait comme si tu n’avais rien vu.
-D’accord…
J’ai aussi pris deux paires de sous-vêtements sexy. J’ai été très gênée de me procurer tout ça, mais j’avais envie d’avoir quelque chose de joli pour la prochaine fois où…

Comme Maël contemplait les kimonos avec envie, j’ai décidé de lui en acheter un. Je n’avais pas les moyens de lui en acheter un aussi beau que celui qu’elle avait déjà eu, mais je voulais quand même lui en prendre un. Elle avait fait beaucoup de choses pour moi et je voulais la remercier. J’ai fait emballer le kimono dans du papier de soie et j’ai suivi Maël dehors pour le lui donner. Elle n’a pas compris la signification de mon cadeau. Elle a dit que dans son clan, ils recevaient seulement une fois un cadeau et c’était leur arme. C’est triste… Il va falloir que je l’habitue à la notion d’amitié. J’espère seulement qu’elle ne m’a pas pris au sérieux quand je lui ai dit que je cherchais à acheter son amitié avec le kimono…

Beloss nous a rejointes, a aussi fait un cadeau à Maël (qu’elle n’a pas compris non plus) et il a commencé à y avoir de la distorsion dans l’air et notre vision s’est troublée. Nous avons entendu des voix dans les boucles d’oreille que Beloss nous avaient faites et nous sommes partis pour le temple. Nous y avons trouvé une autre Leila, qui avait été attachée à Kikuchi avant que le restant du groupe ne lui coupe la main. Muuu… Pourquoi vous m’avez coupé la main? L’autre Leila et Kikuchi ont fini par disparaître, probablement grâce à l’autre Yumulu, qui semblait être beaucoup plus intelligent que celui qui était avec nous. Il y avait apparemment aussi une autre Sakurako. Euh, est-ce que je suis la seule à me poser des questions?

Les distorsions ont recommencé, mais tout a semblé normal quand nous sommes sortis du temple. Cependant, notre airship n’était plus là où nous l’avions laissé et la ville n’était plus remplie d’étudiants. Nous avons retrouvé le kid blond de Cirqui, qui nous a dit que nous travaillions aussi pour lui. Euh… Nous n’avons pas changé de ville, mais plutôt de dimension? Une dimension où nous travaillons pour nos ennemis, où Yumulu est intelligent et Maël une bête sauvage? Étrange… Je me demande comment est l’autre moi.

Nous sommes retournés en ville pour effectuer quelques achats et je me suis vite rendue compte que les elfes n’étaient pas très appréciés. Dans ce monde-ci, au moins dans cette ville, nous étions l’équivalent d’esclaves. Je ferais mieux de ne pas me promener toute seule alors… Comme ça semble être notre destin, les ennuis nous ont vite rattrapés. Yumulu et Beloss se sont retrouvés en prison et quand Sakurako et moi sommes retournées voir le kid blond pour l’en informer, le mage aux cheveux mauves, celui qui avait enlevé François, était là. Il nous a regardées bizarrement. J’ai tout de suite cru qu’il s’était rendu compte que nous n’étions pas les bonnes Sakurako et Leila, mais avant de lui laisser le temps de parler, Sakurako a fait un mur d’eau entre nous pour que nous puissions nous enfuir. Ça ce n’était pas brillant du tout. S’ils avaient eu des doutes quant à notre identité, maintenant ils n’en ont plus.

Nous avons réussi de peine et de misère à nous sauver, emmenant avec nous un garde de la prison se prénommant William. Il avait refusé l’ordre du mage aux cheveux mauves de nous tuer et Maël ne voulait pas le laisser ici à la merci de Cirqui. À vol de dragon, nous sommes partis vers l’oracle. J’ai profité de cette deuxième chance pour demander des précisions sur la «ville qui n’était pas une ville». L’oracle m’a dit que le meilleur moyen de m’y rendre était de trouver quelqu’un qui y avait déjà été. Elle m’a donné quatre noms ainsi que des descriptions (très) sommaires de ces personnes. Qu’est-ce que je suis censée faire maintenant? Demander à chaque homme que je croise s’il s’appelle Jean, Grégoire, Alexandre ou Tsuyoshi? Je vais passer pour une folle finie. Quant aux objets magiques que nous n’avions plus en notre possession, la boucle d’oreille se trouvait sur les rives de Mic-Mac, entres les océans Blanc et Bleu. And that’s supposed to be where…? Quant à la ceinture, elle se trouvait dans le temple ultime de Bacob. Et en ce qui concerne les François et Quentin de cette dimension, un avait carrément disparu et l’autre se trouvait en bas de la montagne.

En partant à la recherche de celui (ou celle) qui se trouvait près de nous, nous sommes tombés sur trois airships de Cirqui. Plusieurs soldats entouraient des gens habillés en toges. Nous avons tous décidé d’aller aider les gens en toges. Peut-être que l’un d’entre eux était l’une des quatre personnes que je recherche? Nous avons réussi sans trop de mal à disposer des soldats et à créer la panique parmi les survivants. Quand le calme est relativement revenu, je suis allée interroger les toges. Le seul qui a pu m’aider (si on peut appeler ça aider et non pas faire peur) a été l’homme portant la toge brune. C’était un elfe très vieux qui émanait le evil. Il a dit s’appeler Tsain. Pour la «ville qui n’est pas une ville», il m’a suggéré l’enfer. Euh… J’admets que quand on y réfléchit, la description matche avec l’endroit, mais… l’enfer? Je n’ai pas envie d’aller là-bas moi… Tsain m’a dit que le trou se trouvant sous Arcadia menait au 6e enfer. Le ménage y avait d’ailleurs été fait. C’est bon à savoir… Avant de partir, il m’a dit qu’il espérais me revoir, que mes pouvoirs étaient grands.
-…Je ne suis qu’une petit barde…
-Il ne faut jamais sous-estimer les pouvoirs de quelqu’un…
(C’est certain, mais sans la boucle d’oreille, je maintiens que je ne suis qu’une petite barde.)

Tsain a disparu dans un portail et je suis allée retrouver Maël. Elle était concentrée sur sa hache, qui était à la poursuite de Beloss. Je ne sais pas ce qu’il a fait, mais Maël semblait bien décidée à le trucider. J’ai essayé de la convaincre qu’il serait peut-être bien de partir, mais elle m’a répondu qu’elle voulait suivre la cape rouge, car il s’agissait soit de Quentin ou de François. Oh! Dans ce cas, je vote aussi pour rester. Cette piste ne nous a cependant menés nulle part, Quentin (ou François) ayant payé quelqu’un pour qu’il porte la cape à sa place. Maël aurait voulu retourner tout de suite à l’oracle (elle n’avait pas du tout envie de grimper sur un airship de Cirqui (encore moins sur un airship dont Beloss avait pris le contrôle), mais William a réussi à la convaincre qu’il serait plus sage et plus rapide de le faire. Nous nous sommes tous retrouvés sur le airship, anciens et nouveaux compagnons, partant pour une aventure dont personne ne connaissait l’issue…